Arrivée du couvercle défectueux de la cuve de l’EPR

Parti de Châlons-sur-Saône, le 8 février, le lourd convoi transportant le couvercle jugé défectueux de la cuve de l’EPR et son  impressionnante escorte policière  devaient arriver à Flamanville le vendredi 12 entre 12 et 14 heuresC’était sans compter sur la détermination de Greenpeace qui entendait dénoncer l’absurdité de cette politique du fait accompli ; treize de ses militants, trompant la vigilance policière ont réussi à s’enchaîner aux essieux du camion, sur un parking, au sud de Caen, entraînant un retard de plus de six heures au convoi.

Celui-ci arrivait finalement à la nuit tombée vers 20H30 à Dielette, où l’attendaient une trentaine de militants.

L’actualité de ces derniers jours montre une fois encore l’incohérence de l’Etat en matière de sécurité nucléaire :

  • Les Préfectures renouvellent en ce moment des pilules d’iode aux habitants dans un périmètre restreint autour des centrales nucléaires pour saturer les thyroïdes en cas d’accident ou d’attentat.
  • En même temps, par décret du 3 janvier 2016, l’Etat permet qu’EDF ne respecte pas les normes de sécurité en vigueur depuis 2005, mais également celles de 1974 : Ainsi EDF amène -t- elle à travers la France , le couvercle de la cuve du réacteur EPR  de Flamanville dont les aciers défectueux , fragilisés par un excès de carbone,  accentuent les risques .

Questions : 
1° Ne vaut-il pas mieux prévenir l’accident , empêcher qu’il ne survienne, que d’intervenir après coup pour essayer d’en minimiser les  conséquences ?

2° L’insécurité n’est-elle pas entretenue par l’Etat nucléaire lui-même ?

3° Où en est donc l’indépendance de l’Autorité de Sûreté Nucléaire soumise aux pressions incessantes des Grands corps de l’Etat?

Pitoyable : C‘est le moment choisi par quelques « leaders » de l’écologie politique pour rentrer dans ce Gouvernement. Un comble !

Le combat continue. Le CRILAN était  présent à Dielette à l’arrivée du convoi.  Avec la Coordination Antinucléaire Ouest, il appelle plus que jamais à se rassembler les 1er et 2 octobre 2016 contre les risques inhérents au démarrage du réacteur EPR et à la prolongation de la durée de vie des réacteurs anciens.

Seuls les combats qu’on ne mène pas engendrent les échecs.

PARUTION: CRILAN, 40 ans de luttes antinucléaires et ce n’est pas fini !

Lors de son assemblée générale  du 26 avril 2015, le CRILAN a décidé d’éditer une brochure relatant ses 40 ans d’existence.

Mission accomplie. Cette dernière est sortie de l’imprimerie toute fin décembre 2015.

Rapporter en 48 pages les luttes qui ont émaillé l’histoire du CRILAN, depuis sa naissance en 1975, a été une gageure, tant elle a été riche en évènements. En s’appuyant sur des documents photographiques, elle rappelle ou fait connaître les moments les plus forts des luttes passées pour mieux affirmer la légitimité de celles à venir.

Nous vous invitons à la découvrir et à la faire connaître… On peut toujours l’offrir à ses amis.

On peut déjà  la trouver en librairie  au prix de 10 euros: à Cherbourg, à la librairie RYST , dans le rayon librairie de LECLERC à Tourlaville, mais aussi à la librairie Branlard, aux Pieux, à la maison de la Presse à Valognes, et bientôt dans d’autres villes.

Elle peut aussi être commandée au siège de l’association : 10 Route d’Etang-Val, 50340 Les PIEUX (chèque de 13 euros : 10 euros + 3 euros de port)

Que penser de l’efficacité du renouvellement des pastilles d’iode autour de Flamanville (et des autres centrales françaises…)?

COMMUNIQUE (11/01/2016)

Les pilules d’iode vont être renouvelées dans un rayon de 12 Km autour des réacteurs nucléaires  de Flamanville, les précédentes étant périmées. Il s’agit de saturer les thyroïdes susceptibles de concentrer l’iode131 radioactif, des personnes et des enfants surtout, plus sensibles, exposées à un accident nucléaire.

Le meilleur moyen d’éviter les risques du nucléaire réside-t-il dans les soins à apporter après l’accident ou de  l’empêcher avant ?

L’empêcher, ce n’est pas rafistoler les anciens réacteurs, prévus à l’origine en 1986, pour durer 30 ans et prolonger ainsi leur durée de vie, mais  les arrêter.

L’empêcher, ce n’est pas pratiquer des essais sur le réacteur EPR , au couvercle et au fond de cuve non conformes, non seulement aux nouvelles réglementations de 2005, mais encore à celles de 1974, exigées pour les 2 anciens réacteurs (!).

Le meilleur moyen  pour la sûreté , c’est d’arrêter les frais pour l’EPR !


D’ailleurs, quelle serait l’efficacité de la mise en place du Plan Particulier d’Intervention ( PPI), l’accident s’étant produit ?
Depuis 1986, les limites du PPI n’ont pas changé.
Pourtant, à Tchernobyl, on a évacué les populations sur 30 km, à Fukushima, sur un rayon de 20km et ce, en augmentant de 20 fois les doses dites admissibles, et sans tenir compte des vents et  des pluies de la période.
Évacuer sur 5 km et confiner jusqu’à 10-12 km de Flamanville, c’est volontairement minimiser et cacher les risques pour les populations de toute la Région.
Qui plus est, même si l’on arrivait, grâce aux pastilles d’iode, à préserver l’état sanitaire des thyroïdes, ceci n’aurait aucune efficacité contre la contamination par inhalation de plutonium hautement toxique, l’ingestion de strontium cancérigène pour les os et le sang, de césium pour les muscles et les risques cardiaques, etc…
D’un côté, le pouvoir nucléaire reconnaît le risque de l’accident ( et de l’attentat, ne l’oublions pas), mais de l’autre, il le réduit pour tenter de le rendre un peu plus acceptable aux populations.
Ceux qui font pression pour mettre en place  le grand rafistolage des  vieilles installations  et pour mettre en marche un EPR, qui ne respecterait pas, pour des raisons marchandes, les règles de sécurité, seraient considérés comme co-responsables en cas d’accident majeur.

Le 2 avril 2016, au Rafiot de Flamanville,  le CRILAN, avec le collectif antinucléaire Ouest,  organisera une conférence grand public sur la question des effets  sanitaires des faibles doses radioactives lors de laquelle des scientifiques et des chercheurs indépendants,  des militants, présenteront des exemples concrets et signifiants des enjeux de la préservation de notre santé au regard du nucléaire civil et militaire.

Nouveaux retard et surcoût pour L’EPR de Flamanville . Le PDG d’EDF annonce le plus sérieusement du Monde…. l’optimisation du chantier.

Avec la morgue technocratique habituelle aux hauts dirigeants d’EDF, la nouvelle direction persiste dans son incurie et sur un ton très détaché  annonce aujourd’hui de nouveaux retards et surcoûts pour le réacteur EPR de Flamanville  !

Quoi que semble en penser le PDG d’EDF, les retards pour la mise en marche n’améliorent pas la situation de la “ vitrine commerciale” dont le pouvoir nucléaire et Sarkozy avaient autorisé travaux et essais par décret jusque la date limite du 10 avril 2017. Que  va-t-il  maintenant se produire sur le plan législatif si le chargement et la mise en marche de l’EPR ne deviennent effectives qu’à la fin 2018 ?
– Va-t-on passer outre à la légalité comme EDF l’a déjà fait à Flamanville lors de la construction des premiers réacteurs?
– Va-t-on promulguer un nouveau décret, en prolongation du premier, attaquable en justice?

De 3 milliards en 2005, le coût estimé par EDF passe maintenant à 10, 5 milliards en 2015, soit 350 %  d’augmentation ! Ce qui n’est pas pour nous surprendre puisque cela fait trois ans que nous avions annoncé le même chiffre sur la foi d’informations internes à EDF. Et si les travaux continuent, le coût va encore s’alourdir. Quel sera son montant fin 2018?  Et en conséquence, quelle augmentation du coût de l’électricité nucléaire?

Arrêtons les frais et le totalitarisme nucléaire !


L’exemple du surgénérateur Super Phénix n’a pas à l’évidence servi de leçon : 6 fois plus coûteux qu’un réacteur classique, mis en marche, arrêté, puis remis en marche, plusieurs fois  pour une production d’électricité de 3 à 5 % de ses capacités théoriques, il ne fut  abandonné définitivement  qu’en 1997… Et si on s‘acheminait vers la même situation ?
Si le chantier devait être arrêté, ce n’est ni aux travailleurs, exécutants, ni aux consommateurs mais aux décideurs de payer leur incurie. Rappelons que dans les années 80, lorsque la construction des couloirs de lignes THT vers Rennes et Caen avait été interrompue par décision de justice, les lignards avaient continué à percevoir leur salaire.

Il est urgent d’arrêter le réacteur le moins sûr du monde et ses multiples avatars technologiques, le plus coûteux et le plus inutile, dont on veut exporter les surplus de production nucléaire vers la Grande Bretagne et British Energy…filiale d’EDF. Nous n’avons pas à prendre de tels risques pour des décideurs apprentis sorciers.

Confirmation : l’EPR d’AREVA est bien le réacteur nucléaire le moins sûr du Monde !

  • De semaine en semaine, les révélations à son propos continuent d’effrayer et  de défrayer la chronique !
  • Le CRILAN demande une enquête à propos de la dissimulation de ces anomalies cachées  et exige l’arrêt de la construction de l’EPR.
  • Dans ce but,  il prépare, d’ores et déjà, avec la coordination antinucléaire Ouest (CANO) un rassemblement  les 1& 2 octobre 2016, à Flamanville avant son démarrage prévu .

En septembre 2010, Le CRILAN après ses révélations sur l’abandon du gainage M5  et du combustible à haut taux de combustion s’interrogeait publiquement quant à la “sûreté inégalée”de l’EPR de Flamanville, vantée et vendue par la com d’AREVA/EDF, et posait alors la question : l’EPR est-il le réacteur le moins sûr du monde?( 1)

Aujourd’hui, coup sur coup, ce sont les annonces de la non conformité des aciers du fond  et du couvercle de la cuve par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), et la révélation  de graves défaillances  sur les soupapes, pièces maîtresses de la sûreté, qui doivent s’ouvrir pour laisser partir la vapeur et faire ainsi baisser la pression pour éviter les fuites et l’explosion.(2)
Nous connaissons maintenant la réponse à notre question : l’EPR est bien le réacteur le moins sûr du monde, moins sûr que les 58 autres réacteurs français !

Un scandale : les problèmes et anomalies étaient  déjà connus mais cachés par son promoteur AREVA.
Rappelons-nous la demande de moratoire de l’ancien président de l’ASN, A.C.LACOSTE afin de faire un point quant à la construction de ce réacteur, demande “retoquée”par Nicolas SARKOZY, et non reprise depuis par François HOLLANDE qui vient de nommer l’un de ses amis à la tête d’EDF. L’A.S.N. et L’ IRSN confirment par leurs constats EXPLOSIFS, les manques multiples de sécurité de ce prototype, connus semble-t-il  de leur promoteur. Une enquête à ce sujet  s’avère plus que nécessaire.

Ne reproduisons pas les erreurs commises à propos de Super Phénix, voulu par le CEA, six fois plus coûteux qu’un réacteur classique,  improductif ( 3 à 5 % de ses capacités théoriques à force d’arrêts)  dangereux, pour en définitive devoir l’arrêter et le démanteler, avec les difficultés financières et technologiques que l’on sait.
Le CRILAN réitère son exigence d’arrêt de la construction de l’EPR avant le chargement du combustible, ce qui, en cas d’arrêt prévisible, augmenterait encore énormément les coûts déjà supérieurs de 300% aux prévisions.

Il en va de l’indépendance de l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de la responsabilité, en cas de poursuite du projet EPR, des anciens Présidents et du Président actuel, véritables “Ponce-pilatomiques”, d’une République dépendante du Pouvoir nucléaire.

Article de Mediapart, www.mediapart.fr   EPR Flamanville: de nouvelles et graves anomalies au cœur du réacteur

Communiqué (9 juin 2015)

AREVA-La Hague, poubelle atomique, dans le lieu et dans le temps ! Nouvelle Enquête Publique pour l’extension de “l’entreposage” des déchets vitrifiés .

Une enquête publique a lieu en ce moment  (du 13 avril au 18 mai 2015) dans les mairies  de la Hague dans un rayon de …5 km autour de l’usine. AREVA NC y présente une demande de modification de l’INB 116 (UP3-A), visant à doubler la capacité  dite “d’entreposage”, mais en fait, de stockage des déchets vitrifiés produits par l’usine.
La capacité totale de “l’entreposage” existant ne peut couvrir les besoins que jusqu’en … 2017 et nécessite donc une extension rapide, prévue en deux temps . Dès 2016-2017, mise en service d’une seconde alvéole dans un atelier déjà existant puis dans un second temps, entre 2018 et 2022, construction d’un nouveau bâtiment.

  • Un “entreposage “de déchets qui ne veut pas avouer son nom : poubelle atomique

En France, les sites de stockage des déchets de faible activité de surface sont saturés. La recherche des sites pour les déchets Moyenne activité à vie longue (MAVL) n’a pas abouti. Le projet CIGEO, à BURE, dans la Meuse, pour le stockage profond des déchets haute activité à vie longue  (HAVL), qui devait être opérationnel pour 2015(1), ne l’est pas. Il ne le serait pas avant 2050 et pour les déchets HAVL, pas avant 2070 et plus !
Les documents de l’enquête affirment pudiquement qu’il faut donc continuer “l’entreposage” après 2017. La capacité actuelle “d’entreposage” est de 12348 conteneurs dans l’INB 116 et de 4500 dans l’INB 117.
AREVA NC demande une capacité supplémentaire de 12636 conteneurs et prévoit “ une durabilité des installations…. centenale” !!! Quand un entreposage est prévu d’emblée pour une si longue durée, il devient de fait un stockage qui refuse de dire son nom ! L’usine de la Hague est bien une poubelle atomique , comme nous le disions déjà dans les années 70 !

  • Une justification du retraitement-extraction du plutonium :

Il s’agit en réalité de la volonté de continuer le retraitement-extraction du plutonium et la gestion des déchets nucléaires selon la stratégie officielle, pourtant dans l’impasse, aujourd’hui.
Depuis 1945, ce choix a été politique et non technique. La France de l’alliance gaulliste-communiste de l’après guerre avait décidé de se procurer le plutonium pour se doter à terme de la bombe atomique. N’existant pas dans la nature, on l’extrayait des combustibles irradiés des centrales nucléaires à Marcoule, puis à la Hague. Dans les années 70, la filière surgénératrice supposait l’usage du plutonium comme combustible. Cette dernière ayant été abandonnée dans les années 90, EDF fut obligée d’utiliser le plutonium dans le mixte uranium-plutonium (MOX)  comme combustible des réacteurs 900 mégawatts. D’où une technologie qui a mis en place:

– Cisaillage et dissolution des combustibles (atelier T1)
– Séparation des produits de fission , de l’uranium et du plutonium (T2)
– Purification, entreposage et expédition de l’uranium et du plutonium (T4-BSI)
– Vitrification des résidus de haute activité et l’entreposage (E-EV)
– Compactage des déchets de structure et technologiques des opérations de retraitement (coques, embouts, boues etc…)

L’enquête, une fois de plus, prétend que ce processus réduit les volumes initiaux de combustibles usés à 4%. Cette profession de foi est pourtant démentie par les faits :

1° L’uranium issu du retraitement (95%) qui devait être recyclé n’est dit maintenant que “recyclable”, mais ne l’est pas réellement. (2)
2° Une partie du plutonium vieux de plus de 5 ans n’est pas “moxable”: des dizaines de tonnes de plutonium sont stockées en sous sol.
3° Du combustible  Mox non utilisé ou non retraité existe ainsi que du Mox anglais.
4° Restent les déchets MAVL, les résidus technologiques du “retraitement”.
5° Les résidus des premiers démantèlements en cours dans les premières installations.

  • Des risques sous estimés :

L’enquête affirme, dans une autre profession de foi, et donc sans en apporter la preuve que les déchets de haute activité à vie longue en matrice de verre, coulés en acier inoxydable sont sans risques de dispersion de substances radioactives. N’est-ce pas surestimer leur durabilité à l’épreuve des temps géologiques comme le sont les risques liés à l’ensemble du processus qui conduit à cette volonté d’extension du stockage :
– Si on considère la réduction des activités de l’usine depuis  les années 2000, les risques des rejets gazeux n’ont pas vraiment baissé depuis les années 80 , notamment en ce qui concerne le krypton, le tritium et le carbone 14 à la durée de vie très longue et qui ne peut que s’accumuler au gré des vents. Même chose pour le tritium et le carbone 14  en milieu marin.
– Quand cessera-t-on de comparer les faibles doses de radioactivité artificielle rejetées par AREVA NC avec celles, sans pour autant les minimiser, reçues naturellement ? Il ne s’agit pas des mêmes éléments et on ne peut confondre ingestion, inhalation avec l’irradiation.
– Quand prendra-t-on en compte l’additionnalité et/ou la synergie des rejets chimiques, nitrates, tributyl phosphate avec les rejets radioactifs?
– Quand admettra-t-on la dangerosité des effets des faibles doses et l’inégalité des résistances des êtres vivants à leur exposition?

L’étude de maîtrise des risques ( pièce 8 de l’enquête) fait l’inventaire en les sous-estimant, des différents risques nucléaires et non nucléaires d’origine interne et externe, pour ne citer autre autres que :
– La perte du refroidissement des piscines d’entreposage des combustibles usés,
– La perte du refroidissement des cuves d’entreposage des solutions actives à fort dégagement thermique dans les ateliers T2 et T7,
– La perte de refroidissement des entreposages de plutonium oxyde (atelier BSI),
– Les risques d’incendie, d’accident critique, notamment avec le plutonium,
– Les risques chimiques avec l’acide nitrique et la soude dont on connaît la violente réaction à l’eau,
– Mais aussi les risques sismiques, les conditions climatiques extrêmes(3) mises en évidence lors des réflexions post-Fukushima du groupe interCLI du Nord Cotentin.
– Quant à ceux liés à la chute accidentelle d’avions qui circulent régulièrement entre la France et les USA ou entre la Grande Bretagne et la Péninsule Ibérique, ils sont minimisés tout comme ceux d’attentats par voie aérienne: drones, avions lourdement chargés en kérosène pour lesquels avaient été évoqués des changements des couloirs aériens trop proches du site ou la “bunkerisation” des piscines etc..

Comment expliquer que s’il existe bien un Plan d’Urgence Interne( PUI) à l’usine et un Plan Particulier d’Intervention (PPI) destiné à la protection des populations en cas d’accident, sous la responsabilité de l’Etat, ce dernier soit ridiculement réduit à un périmètre de 2km autour de l’usine et à 5 Km pour le confinement, quand on a la connaissance des plans sur un rayon de 30km pour Tchernobyl, 20 km  pour Fukushima (et ce, en augmentant de 20 fois les normes maximales admissibles à la radioactivité)?
Certes, d’après l’Autorité de Sûreté (ASN), l’accident serait moins envisageable que sur une centrale. Mais s’il devait se produire, ses conséquences seraient énormément plus  considérables et c’est sur celles-ci qu’il convient de se baser pour définir les plans de secours.
A l’évidence, l’enquête publique vise à normaliser l’anormalité.

Des alternatives existent pourtant à l’impasse de la stratégie française :

La quasi totalité des pays nucléarisés ont refusé l’extraction du plutonium et ses conséquences ou l’ont abandonné. Le stockage direct a été choisi sans retraitement-extraction du plutonium, matière sensible : il reste dans sa gangue de combustible usé, en attente, soit de stockage définitif, en surface, pour rendre ce dernier réversible et possible à reconditionner en cas de problème, soit de stockage en subsurface, moins sensible aux attaques extérieures. Où? Sur les sites EDF de production de ces déchets ou à leur proximité pour la responsabiliser, limiter les risques des transports et diminuer la concentration sur un seul site vulnérable.(4)

Aucune région de la Planète ne mérite une telle concentration de risques inhérents à ce stockage.
La meilleure façon de réduire la quantité de déchets est de programmer l’arrêt de leur production, c’est à dire celle des centrales nucléaires et de développer économies d’énergie et énergies renouvelables.
Pour ce qui existe, le plutonium déjà extrait et stocké pourrait être réintroduit dans les déchets FAVL pour le rendre le plus inutilisable à  des fins terroristes ou militaires et les déchets existants multiples, retournés, sous contrôle permanent sur les sites de l’origine de leur production, ou à proximité. 

Un changement radical s‘impose dans la politique énergétique de la France, fourvoyée dans l’impasse dans laquelle elle se trouve. Il s’agit d’un enjeu environnemental, sanitaire, démocratique et moral pour des milliers de générations à venir. Comment peut-on prétendre que les Français ont adopté le nucléaire, quand on ne trouve plus de nouveaux sites pour les INB et tout particulièrement en ce qui concerne la gestion des déchets?
L’enquête publique, alibi démocratique, ne les intéresse plus. Ils savent qu’elle n’est qu’une simple formalité administrative légale et que les décisions sont déjà prises.

“Indignez-vous ! “ disait Stéphane HESSEL …

1 Voir à ce sujet tous les efforts de G.Longuet pour faire adopter au Sénat l’ouverture de CIGEO , dans la loi Macron, dans la nuit du 17/18 avril 2015
http://www.reporterre.net/La-loi-Macron-impose-en-catimini-l

Article: “Les déchets nucléaires, recyclables ou recyclés?

http://leblogdejeudi.fr/neige-42-000-foyers-prives-delectricite-dans-la-manche-et-le-cotentin-region-la-plus-nuclearisee-de-france-avec-la-hague-flamanville-et-larsenal/

4 Actuellement, plus d’une centaine de coeurs de réacteurs dans les piscines de la Hague…

Les aciers de l’EPR de Flamanville : Démocratie à la française ou “ Démocrasseuse”?

Le ministère chinois de l’Environnement (NNSA), sur son site (1), se permet d’éclairer notre lanterne à propos des aciers de la cuve ( couvercle et fond ) de l’EPR de Flamanville (2) :
“ Les pièces forgées sous pression ont été forgées par Creusot Loire, filiale d’AREVA  (…)Ces pièces ont été fabriquées entre fin 2006 et le début 2007”

En démocratie, les lois s’appliquent-paraît-il- à tous, de la même façon. En réalité, pas aux industriels du nucléaire d’Etat puisque les fabrications de ces dites pièces ont été entreprises avant même la fin des procédures légales (Décret d’autorisation de création de l’EPR de Flamanville  11 avril 2007) !  “Certains sont plus égaux que d’autres” aurait  dit Coluche reprenant Georges Orwell et sa “République des animaux”.
Ces fabrications de cuves se sont poursuivies en série dans les années suivantes ( Et de 2 pour les Chinois,à Taishan, et de 1 pour les USA (3), et de 1 au moins pour Hinkley Point en Angleterre ...et ce, avant toute certitude de la faisabilité de ces projets !)

  • Une fois de plus l’Etat nucléaire et AREVA se sont précipités, dans une politique du fait accompli  et ont anticipé, trop sûrs d’eux-mêmes !

En décembre 2005, conformément à la législation de l’Union européenne, l’ASN française a publié un décret relatif aux équipement nucléaires sous pression. En 2008, l’ASN a défini les exigences spécifiques relatives à l’évolution des pièces forgées”
De 2010 à 2014, en conformité avec ces dernières un examen rétrospectif des pièces forgées des calottes du couvercle, du fond de cuve a été entrepris. Il a fallu attendre la fin de 2014 pour que les résultats des essais mettent en évidence une teneur en carbone supérieure à celle attendue  et des valeurs de résilience inférieures à la limite réglementaire.”
 expliquent les Chinois.

Le problème , bien que connu partiellement depuis 2011(4) n’a été révélé publiquement  qu’en ce début d’avril 2015 ! Cela n’a pas empêché l’arrivée de la cuve sur le site de Flamanville, le 8 octobre 2013, à grand renfort de gendarmerie et son introduction dans le réacteur en janvier 2014 !!!

  • JUGES ET PARTIES ?

Qui va devoir décider ou non de la conformité et de la résistance aux accidents de ces pièces ultra sensibles? AREVA ET L’ASN , issus du même Grand Corps des Mines y travaillent  et les résultats seront connus à l’automne 2015. Mais où se situe réellement l’indépendance de ces expertises ? 
Madame ROYAL, Ministre de l’environnement ne vient-elle pas de déclarer ce 19 avril ”Que l’EPR n’est pas condamné, qu’il s’agit de simples ajustements de travaux et que selon EDF, l’ouverture serait sans doute retardée d’une année.”
Faut-il rappeler à la Ministre qu’elle fut jadis plus critique, en 1987 lorsqu’elle était solidaire des opposants à l’enfouissement des déchets nucléaires en granit à Neuvy-Bouin (Deux Sèvres) où surfant sur la vague antinucléaire locale elle avait été élue, pour la première fois, députée. Ou encore en 2007, alors que candidate à la Présidence de la République, elle avait déclaré publiquement son opposition à la construction de l’EPR?
Aujourd’hui, elle est Ministre. Mais que décident réellement les ministres de Gauche comme de Droite, dans une France qui se donne en modèle démocratique au Monde entier ?
La démocratie à la française ne serait-elle  pas devenue “Démocrasseuse” ?

1 http://www.zhb.gov.cn
2 http://www.asn.fr/Informer/Actualites/EPR-de-Flamanville-anomalies-de-fabrication-de-la-cuve
3 Projet abandonné depuis…
4 http://observ.nucleaire.free.fr/cuve-epr-depuis-aout-2011.htm?hc_location=ufi

EPR : Et une « anomalie » de plus !

Les déboires ne cessent de s’accumuler pour EDF et AREVA à propos de l’EPR de Flamanville et on ne compte plus les problèmes techniques mis à jour depuis 2007 .

Hier, c’était le dôme du réacteur et les soudures du premier générateur de vapeur qui posaient problème,

Aujourd’hui, voilà l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) qui communique à propos d’une “anomalie”décelée  cette fois sur la cuve du réacteur en construction…

Rappelons que cette dernière est un élément primordial quant à la sûreté ; or le problème mis à jour concerne l’hétérogénéité de l’acier dans certaines zones du fond  et du couvercle mettant en cause la sûreté et accroissant les risques d’accident majeur.

Le CRILAN ne peut se satisfaire qu’AREVA , sous contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire et de l’IRSN, ses amis du Grand Corps des Mines, soit chargée d’entreprendre une nouvelle campagne d’essais. Une fois de plus, il est inadmissible qu’elle soit juge et partie pour sauver la vitrine commerciale internationale du nucléaire français.

Il est plus que temps d’arrêter les frais et les risques de ce chantier pharaonique, aux retards et aléas techniques à répétition, dont les coûts de construction se sont accrus de plus de 300 %.

Communiqué : ( mardi 7 avril 2015)

Intervention de Didier Anger

http://france3-regions.francetvinfo.fr/basse-normandie/2015/04/08/epr-les-verts-et-le-crilan-demandent-l-arret-du-chantier-epr-700503.html

Enfants de TCHERNOBYL BELARUS

9 ans après la catastrophe de Tchernobyl, à l’invitation du CRILAN, Yves LENOIR, président de l’association« Enfants de TCHERNOBYL BELARUS » a donné une  conférence passionnante à  Flamanville, le dimanche 26 avril 2015 devant une centaine de personnes,démontrant que la catastrophe n’était malheureusement pas derrière nous..

Tchernobyl, for ever …

http://enfants-tchernobyl-belarus.org

A l’issue de la conférence, un hommage  a été rendu devant la stèle au irradiés connus et inconnus, devant le port de Diélette-Flamanville.

Pour aller plus loin :

http://leblogdejeudi.fr/tchernobyl-le-26-avril-2015-le-crilan-se-souvient/

http://leblogdejeudi.fr/le-crilan-sur-tous-les-fronts/

AREVA : La Hague dans la tourmente ; il n’est jamais trop tard pour bien faire !

4, 9 milliards de déficit ! L’onde de choc atteint le Cotentin nucléaire !
Licenciements prévus et avantage sociaux remis en cause : on ne peut que comprendre  les inquiétudes des personnels et des sous traitants en difficulté.

Mais, faut-il rappeler que la situation était prévisible?

Depuis les années 70, le CRILAN a attiré l’attention sur les risques inhérents à la mono-industrie, nucléaire ou autre car toute industrie a une vie limitée : les crises successives des Régions d’extraction du charbon, puis de la métallurgie, dans le Nord, l’Est et en Normandie-même auraient dû alerter le Cotentin.
Depuis les années 2000, l’industrie du retraitement ne se porte pas bien : l’arrêt du retraitement des combustibles étrangers a réduit l’activité sur le site à une usine sur deux.


  • Et ce n’est pas en obligeant EDF, elle-même très endettée, à augmenter ses tonnages de retraitement, à utiliser davantage de combustible MOX, plus coûteux et plus dangereux que le combustible à uranium enrichi classique que les problèmes vont trouver une solution: passer la patate chaude au voisin n’a jamais résolu les choses.
  • Diminuer le coût du retraitement de 25 %, comme l’évoque le PDG et comme le demandait EDF ne se ferait-il pas au détriment de la sécurité des travailleurs et des populations voisines?
  • Demander à l’Etat de recapitaliser, dans sa propre situation d’endettement et d’un recours à l’impôt de plus en plus contesté n’est pas non plus acceptable.

L’arrêt du retraitement-extraction du plutonium et la reconversion vers d’autres activités dans l’énergie et sur le site- même, offrent des pistes pour les décennies à venir :

  • Démantèlement dans d’autres conditions qu’actuelles .
  • Détraitement – immobilisation des dizaines de tonnes de plutonium stockées actuellement sous le site.
  • Développement des énergies renouvelables décentralisées et aux pouvoirs déconcentrés.


Ces pistes de réflexion ont été proposées depuis 1999, malheureusement sans suite  positive. Il n’est cependant jamais trop tard pour bien faire..
.

Le temps de rire aux assassins

(…)
Les canons d’acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu’ils me laissent le temps

Une abeille de cuivre chaud
L’a foudroyé sur l’autre rive
Le sang et l’eau se sont mêlés
Il avait eu le temps de voir
(…)
Le temps de rire aux assassins
Il avait eu le temps de vivre.
Boris VIAN

L’impensable nous a d’abord laissés en état de sidération, submergés : certains assassinés pour avoir dessiné “Dieu” !..D’autres blessés grièvement. Insupportable…

Certains d’entre eux avaient croisé la route du CRILAN :  les souvenirs ont afflué.

  • CABU, venu à Flamanville, en avril 1975, pour soutenir la mobilisation contre le projet de centrale nucléaire et le CRILAN naissant : une bande dessinée était née, reprise ensuite dans “la France des Beaufs”; puis revu en 1978, au local de Charlie Hebdo, alors que j’étais invité par l’équipe lors de la sortie de mon premier bouquin “Chronique d’une lutte”, à la bouffe du mercredi midi : c’était la fête avec les Choron, Coluche, Wolinsky…
  • En 1980, le CRILAN de Saint-Lô avait pu publier “ 100 dessins contre le nucléaire” grâce aux dons des dessinateurs . Parmi les signataires : Cabu, Honoré et quelques autres dont Plantu…
  • Nous sommes restés en contact avec Fabrice Nicolino, responsable du numéro Hors série de Charlie “ L’escroquerie nucléaire”. Il est sorti blessé de ce traquenard d’un autre âge.

A l’appel des journalistes locaux, nous nous sommes retrouvés à Cherbourg, place de la République, dès le mercredi soir du 7 janvier. Autour de nous, beaucoup d’authentiques défenseurs de la liberté d’expression mais aussi quelques autres, qui dans un passé récent , dans ce Cotentin nucléaire, manifestaient leur volonté de nous empêcher de nous exprimer, nous menaçaient et molestaient même certains de nos amis… ” Je suis Charlie” ont-ils brandi…
Malaise de voir ce dernier être réduit à la seule dénonciation des sectarismes et fanatismes religieux. Sa rédaction était dans la lignée des Daumier, Steinlein, de l’Assiette au beurre d’avant 14, du Crapouillot d’origine, et du Canard enchaîné (parce que censuré) pendant la Grande guerre, des Ferjac, Siné, Escaro, Kerleroux…, dans la lignée de tous ceux, qui, ici et là dans le Monde, se sont engagés contre les totalitarismes durs ou apparemment doux des idées dominantes.

Après le temps des “Nous sommes tous des Charlie”, il faudra bien que vienne celui de savoir  comment notre société qui s’érige en modèle de la liberté  de conscience a-t-elle pu fabriquer de  pareils fanatiques en son sein et remonter aux causes…Alors viendra le temps où nous manqueront encore davantage la clairvoyance et l’impertinence de nos amis disparus.
Continuons de rire aux conformistes, aux liberticides et aux assassins.

Didier &  Paulette ANGER

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PROJET RTE FAB : Une nouvelle ligne 320 000 volts entre le COTENTIN et le DEVON(G.B.) ( Menuel et Exter) !

Une cinquantaine de militants se sont rassemblés, en urgence, devant les grilles de la Préfecture de la Manche, à STLô, le 19 décembre 2014, pour protester contre le projet de RTE,  FAB ( Pour France-Aurigny-Grande Bretagne) d’une nouvelle ligne, sous marine et souterraine, de 320 000 volts entre le Cotentin et le DEVON

Pourquoi ce rassemblement contre les nouvelles lignes THT Menuel-EXETER, à l’appel du CRILAN et d’autres antinucléaires?

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Drôle de jeu de drônes sur la Hague

Pendant la visite du Ministre de l’Intérieur, venu se “ressourcer “à Cherbourg , le 14 novembre, alors que ce dernier  offrait un concert de la Garde Républicaine aux Cherbourgeois, l’usine de retraitement-extraction de plutonium de la Hague a été une nouvelle fois survolée par un drone. Les auteurs de ce survol, heureusement pacifique, ont  mis en évidence, une fois de plus, la vulnérabilité des installations nucléaires de base (INB) et le ridicule des moyens de surveillance et de défense. Inutile pour des “fous de Dieu“ et des terroristes de posséder la bombe : les INB sont des cibles.


  • En 2001, après le 11 septembre, la population s’est inquiétée du survol du Nord Cotentin par des avions de lignes, lourdement chargés en kérosène vers les Etats-Unis. Des radars ont alors été basés à Flottemanville-Hague, entre l’arsenal de Cherbourg, la centrale nucléaire de Flamanville et l’usine d’extraction de plutonium d’AREVA- La HAGUE. Un camion lance-missiles se déplaçait au nord Ouest du Cotentin pour contrer toute tentative d’attentat venu des airs. Puis, sa présence se révélant incompatible avec le développement du tourisme, le camion disparut et les radars furent déplacés sur le petit aérodrome de  Maupertus, à l’est de Cherbourg. Moyen de défense envisagé : intervention d’avions de chasse depuis Rennes. Ridicule : à sa vitesse, un avion de ligne qui se détourne a grandement le temps de s’en prendre aux installations pendant que les chasseurs prennent leur envol et gagnent le Nord Cotentin.
  • Mais pourquoi les problèmes de l’attentat se posent-ils?

-A l’arsenal de Cherbourg, des combustibles irradiés des réacteurs des sous-marins nucléaires sont stockés dans le secteur du HOMET.
-A Flamanville, les combustibles usés des réacteurs, après leur déchargement et avant de gagner la Hague restent en piscine de refroidissement.
– A l’usine de la Hague, plus d’une centaine de coeurs de réacteurs sont stockés en piscine avant ou sans retraitement (MOX). Les piscines sont couvertes comme des hangars. Ce n’est pas le seul endroit vulnérable de ces INB, mais le plus évident.

  • Après l’accident de FUKUSHIMA, le Groupe de travail InterCLI a fait un bilan des risques des installations du Nord Cotentin . Il a évoqué le dénoyage des piscines de refroidissement et le risque d’incendie nourri par le kérosène qui pourrait s’étendre dans les ateliers voisins. Pro et anti-nucléaires sont tombés d’accord sur certains constats, sinon sur les solutions. Les uns ont demandé la “bunkerisation” des piscines, d’autres, la diminution des apports de coeurs de réacteurs à la Hague.

RIEN N’A CHANGE DEPUIS !
Il est apparu que le renforcement des moyens de police, de surveillance et d’intervention depuis Rennes, frôlaient le ridicule, et en l’occurrence renforçaient l’Etat policier.
Le CRILAN a alors rappelé que le premier moyen de réduire les risques  était de sortir au plus vite du nucléaire, par le recours aux économies d’énergie, aux énergies renouvelables. S’inquiéterait-on en effet du survol de drones au-dessus de ces alternatives?

Le pouvoir politique, militaro-industriel du nucléaire continue de se voiler la face dans sa prise de risques autruchienne.

Flamanville: Les réacteurs nucléaires ne sont pas à l’abri des atteintes extérieures

Le cargo “Kini KERSTEN”, une nuit de Saint Sylvestre, sans doute très festive, s’était planté, le 1er janvier 1987, dans les dunes du ROZEL… à 3km du site nucléaire de Flamanville.
Plus tard, Il est arrivé que des militants pacifiques y pénètrent et même qu’un objet volant non identifié le survole…

Et maintenant, voilà qu’une barge de dragage chargée de ses milliers de litres de fuel vient de chavirer le 5 octobre, à l’entrée du port de Diélette (Flamanvile), voisin de moins de 2 km. Utilisée pour désensabler l’entrée du bassin de tranquillisation des eaux de mer nécessaires au refroidissement des réacteurs, elle s’était mise à l’abri du mauvais temps dans le port. Que serait-il advenu si cela s’était produit dans le bassin de tranquillisation?
Les risques étaient si peu envisagés que des élus locaux avaient même pensé à pouvoir utiliser ce bassin pour des activités portuaires, sans suites données par EDF… Ces derniers événements devraient rappeler au pouvoir nucléaire et aux élus et autres “autruchiens” qui  se cachent la tête dans le sable que cette industrie n’est pas à l’abri de pollutions et risques venus de l’extérieur.

Arsenal de Cherbourg : information désinformation

Le vendredi 3 octobre 2014, la commission d’Information du Port militaire de Cherbourg a tenu sa réunion annuelle à la Sous-Préfecture.
Le fonctionnement de cette commission est encore moins démocratique que celui des CLIs du Nord Cotentin :


  1. Celle-ci est sous la direction de la Préfecture civile de la Manche et de la Préfecture maritime, non ouverte au Public et aux journalistes .
  2. Sa composition se réduit aux représentants de l’Etat, quelques élus et à 3 associations (ACRO, CREPAN-FNE et CRILAN).
  3. Les représentants de l’Etat contrôlent réflexion, information et… désinformation :
  • Les stress-tests, après FUKUSHIMA, en cas d’accident ou d’attentat, ont été envisagés,  sans discussion  au sein de la commission.
  • Le plan particulier ARSENAL (PPI), prévu en 1991 sur 5 Km (évacuation) et 10 Km (confinement) a été réduit à 2 Km, mais incohérence : l’évacuation pourrait se faire jusqu’à Carentan, Coutances etc… A mes questions, il a été répondu, que selon la météo du jour et l’ampleur des problèmes, c’est-à-dire selon les nécessités, le PPI pourrait être étendu. De même pour la mer, selon la dispersion due aux courants de marée et au Gulf-Stream en Mer de la Manche. Pourquoi alors ne pas alors dire toute la vérité aux populations?
  • Lors de la précédente réunion, il m’avait été affirmé que le projet FLEXBLUE (Petites centrales nucléaires sur fonds marins sur les bases d’un réacteur PWR de sous marin) était abandonné depuis l’accident de Fukushima. Or, selon des sources internes diverses, entre 150 et 200 personnes continuent d’étudier le projet. Si l’information n’est pas plurielle et contradictoire au sein de la Commission, la désinformation officielle peut viser, on le voit, la manipulation. Reconnaissant l’existence du projet, il a été dit que cela ne concernait pas la mer de la Manche pour des raisons évidentes de dispersion en cas d’accident sur côtes, mais des régions plus lointaines, sans que l’on sache exactement lesquelles : les îles que l’on dit françaises, les petits états riches du Golfe qui peuvent être intéressés par des techniques et matières nucléaires, dites civiles, pouvant servir, à terme, à des fins militaires? Espère-t-on les remerciements des populations lointaines concernées?

Le commerce de DCNS ne dépendant pas du port militaire de Cherbourg, n’est pas sans problèmes environnementaux, sanitaires et moraux.
Cohérence oblige : il est peu probable que le CRILAN continue de siéger dans cette commission, mais c’est la prochaine assemblée générale de 2015 qui en décidera.

Didier ANGER représentant le CRILAN

REVISION DES AUTORISATIONS DE REJETS D’AREVA -La HAGUE: Plus ça change, moins ça change…

Consultant le public sur son site et ce sans enquête publique, pour quinze jours seulement , l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) revoit les prescriptions relatives aux prélèvements d’eau et aux rejets dans l’environnement des effluents liquides et gazeux des INB N° 33, 47, 80, 116, 117, 118 D’AREVA NC LA HAGUE, sans oublier ceux, joints, du Centre de Stockage Manche de déchets nucléaires.

(http://www.asn.fr/Reglementer/Consultations-du-public/Consultations-du-public-en-cours/NIB-n-33-38-47-80-116-117-et-118-AREVA-NC-La-Hague-Manche)

Il ne s’agit pour l’ASN que d’une simple mise en conformité des anciennes autorisations de 2003 et de 2007 avec la loi TSN, autorisations dont elle banalise les effets.


Le CRILAN  tient à faire connaître les observations et critiques suivantes, non exhaustives:

  • L’ASN (page 1) se déclare décisive (et ne donne pas seulement un avis) décision que le Gouvernement ne fait qu’homologuer :  qui est sous la tutelle de l’autre?
  • Une fois de plus, les chiffres démontrent que les autorisations de rejets sont liées beaucoup plus au type d’installation et à leur nombre sur un même site qu’à la sauvegarde de l’environnement et de la santé publique ( Elles sont énormément plus importantes que pour des réacteurs de centrales nucléaires).
  • Les autorisations ne sont officiellement élaborées que pour un fonctionnement dit “normal”, c’est à dire non accidentel. Qu’adviendrait-il en cas d’accident ou d’attentat sur les piscines d’entreposage d’une centaine de coeurs de réacteurs avant ou sans retraitement (Différents MOX issus des réacteurs 900 MgWe et des surgénérateurs à forte teneur de plutonium)? Où se procurer  dans ce cas les quantités d’eau nécessaires au refroidissement de ces combustibles? En mer, dont la composition minérale peut entraîner de nouveaux risques?
  • Les différences entre les autorisations prévues et les rejets réels prévoient-elles, sans l’annoncer clairement, comme à Fukushima, une extension de ceux-ci en cas d’accident ?
  • Que valent par ailleurs ces “normes” d’exposition différentes quand celles concernant les travailleurs ont été réduites par la CIPR et le Parlement européen de 2,5 fois, et pour les populations voisines , de 5 fois après Tchernobyl ?
  • Les unités en térabecquerels (TBq) pour les rejets radioactifs ne sont pas choisies au hasard et visent à minimiser leur quantité et leur impact dans l’esprit du grand public. Ainsi  en est-il pour les 18 500 TBq/an  de rejets liquides de  tritium (p.6) auxquels il faut ajouter  douze zéros pour une conversion en becquerels. On en minimise les effets : sur une bande littorale de quelques kilomètres, on constate des retours de la mer vers la terre sous forme d’aérosols auxquels s’ajoutent les 150 TBq pour les rejets gazeux. S’il ne se fixe pas sur un organe précis, la composition du tritium (H3 proche de l’hydrogène) induit la formation d’eau tritiée au contact de l’oxygène. Or le corps humain est constitué d’environ 3/4 d’eau et exposé à cette eau tritiée  subit son transit et ses effets.
  • Quant au carbone 14, (42 TBq  en mer et 28 sous forme gazeuse), s’il est rejeté en moins grande quantité, il a une période de plus de 5730 ans et une vie totale de 50 000, soit 500 fois plus que le tritium et l’on peut craindre son accumulation au fur et à mesure des années de fonctionnement et même très longtemps après l’arrêt du nucléaire.
  • Il ne faudrait pas oublier les 470 000 TBq/an pour les rejets de krypton et de  gaz  dits ”rares” ( et qui ne le sont pas vraiment…) par les cheminées du site. Leur circulation dans les poumons au contact de la circulation sanguine ne peut être sans effets. Et que penser des rejets d’iodes et de leurs conséquences sur les thyroïdes du Cotentin? Des rejets de plutonium( noyés dans les 0, 00001 TBq des éléments alpha) toxiques pour les poumons à raison d’un millionième de gramme inhalé? Du strontium 90, sous forme liquide qui passe de 1,2 à 9,4 TBq du fait de l’arrêt définitif et de la reprise de déchets des anciennes unités, soit une augmentation de plus de 8 fois quand on sait sa toxicité pour les os et le sang? Du césium 137 qui passe de 2 à 6TBq, cancérigène pour les muscles et susceptible de créer des risques d’accidents cardiaques.
  • L’usine AREVA NC LA HAGUE étant également une usine chimique, que penser des rejets de presque trois mille tonnes/an de nitrates, des 16 tonnes de soufre, des  2,7 tonnes de tributyl-phosphate très toxique, des rejets de métaux lourds ( mercure et plomb), des rejets de CO2 et des matières en suspension dues principalement au chauffage même s’il est vrai que le fuel domestique doit remplacer le fuel lourd ?

On ne donne que des autorisations au coup par coup, élément par élément et on ne tient pas compte des effets éventuels d’additionnalité et de synergie entre rejets radioactifs, chimiques et métaux lourds et ce, en oubliant les rejets de Flamanville, à une quinzaine de Km plus au sud…
On feint d’ignorer la convention OSPAR, signée par la France il y a plus de 15 ans, validée depuis par l’Union Européenne, qui vise à réduire vers zéro les rejets liquides chimiques et radioactifs dans les mers de l’Atlantique Nord, dont la Manche fait partie. La dispersion des rejets liquides selon les marées et les courants côtiers et un bras du Gulf Stream se fait de la baie de St Brieuc  à la mer du Nord ( le plutonium était dès la fin des années 70 dosable de la Pointe STMathieu aux Pays du nord de l’Europe et notamment sur la bande littorale au voisinage du Nord Cotentin.)
Très peu de précisions sur les changements dans les activités industrielles des installations qui devraient pourtant entraîner des conséquences environnementales et sanitaires :

  1. Mise à l’arrêt d’UP 400, ELAN, H.A.O. et leur démantèlement, reprise et conditionnement des résidus et des déchets.
  2. Doublement de “l’entreposage” des déchets dits de Haute Activité à vie longue (HAVL) faute de site opérationnel à cet effet.
  3. L’arrêt des opérations de retraitement-extraction du plutonium  pour l’Allemagne, le Japon, la Belgique, la Suisse et la fin du petit contrat italien…
  4. Les variations  des activités  pour EDF.

L’ensemble des productions pour UP2 800 et UP3A autorisées à traiter 1700 tonnes /an (maximum de 1000 tonnes/an pour chacune des unités de production) s’est réduit dans une fourchette d’environ 900 à 1100 tonnes/an. En clair, une usine sur deux fonctionne, l’unité à l’arrêt étant en révision, en alternance. Comment les changements dans les activités , certaines en augmentation, d’autres en régression, peuvent-ils permettre un certain équilibre entre les autorisations de 2003 et 2007 et celles envisagées en 2015 et au-delà?
Plus ça change et moins ça change dans le Far West d’AREVA NC, moins ça change quant aux autorisations de rejets décidées par l’Autorité de Sûreté Nucléaire

REJETS DE FLAMANVILLE 1&2 et EPR DEVANT LE CONSEIL d’ETAT… LE CRILAN CONDAMNE à PAYER 3000 euros à EDF!

COMMUNIQUE (21/10/2014)

Le recours du CRILAN contre le décret autorisant les rejets des réacteurs nucléaires 1&2 et de l’EPR de Flamanville a été rejeté par le Conseil d’Etat le 17 octobre 2014.   Ce dernier condamne l’association  à payer 3000 euros à EDF (Frais de justice).

Historique : 
ou
Comment les autorisations de rejets radioactifs et chimiques se donnent  plus rapidement que ne se construit un réacteur nucléaire EPR !

  • En 2006, depuis plusieurs années en difficulté pour respecter ses autorisations de rejets liquides de tritium en mer pour sa centrale de Flamanville, EDF avait demandé leur presque doublement ( De 60 000 Gbq à 110 000) pour les réacteurs 1 et 2 et leur triplement ( De 60 000 à 180 000 Gbq avec le réacteur EPR ). Quatre associations de défense de l’environnement, siégeant alors à la commission locale d’Information( CLI) avaient lancé un appel à s’opposer à l’augmentation de ces rejets.
  • Septembre 2010 : Trois ans et demi après l’enquête publique, alors que bien des incertitudes à propos de la sûreté du réacteur EPR ont été relevées, le décret sort, décret que le CRILAN attaque en mars 2011 devant le Tribunal administratif de CAEN, après avoir vainement attendu une réponse au recours gracieux envoyé au Ministère de l’Industrie…
  • En juillet 2012, le Tribunal administratif de Caen passe finalement  la “patate chaude” au Conseil d’Etat…
  • Septembre 2014  : jugement du Conseil d’Etat

Des autorisations qui continuent de poser pourtant beaucoup d’interrogations:

– elles ouvrent la porte à deux gestions possibles de combustible : On ne connaît toujours pas officiellement le combustible utilisé dans L’EPR, dont la mise en service devait être opérationnelle primitivement en 2012, puis en 2014, repoussée  en 2016 ( essais puis montée en puissance jusqu’en 2018 (!)  :  soit à l’uranium enrichi ou  soit à l’uranium enrichi “dopé” (HTC) sur lequel continuent de peser beaucoup d’incertitudes alors que le MOX était annoncé à l’enquête publique pour la création de l’EPR.
 les augmentations de rejets, notamment en tritium et en carbone 14, que ce soit pour les réacteurs 1&2 de 1300 mégawatts ou pour l’EPR, ne peuvent être justifiées par leur fonctionnement  réel, actuel, si ce n’est pour autoriser des droits à polluer dans la prévision d’une situation accidentelle.
Ainsi  pour les réacteurs 1&2, pour les rejets de carbone 14, ne figure-t-il aucun justificatif d’ autorisations 3 à 6 fois supérieures aux rejets maximaux envisageables. A propos du tritium, le droit à polluer est 2 (rejets liquides) à 18 fois (rejets gazeux) supérieur aux rejets 2010 et 1,4 (rejets liquides) à 2,4 fois (rejets gazeux) supérieur au plus fort rejet historique enregistré sur le parc des réacteurs 1300 MW.  Des droits à polluer que n‘expliquent donc pas des retours d’expérience…

Quant aux autorisations accordées au futur  réacteur EPR, les droits à polluer accordés par l’ASN en 2010 en comparaison des rejets potentiels de ce réacteur, calculés à partir des rejets des réacteurs 1&2 du CNPE Flamanville sont respectivement multipliés par 2,9 pour le tritium liquide,  par 11,5 pour les rejets de tritium gazeux, plus de 8 pour les iodes gazeux, près de 3 pour les iodes liquides, entre  5,9 et 7,5  pour le carbone 14 et entre 2,5 fois et 5,4 pour les autres éléments beta, gamma.

Pourtant:

  • La toxicité du tritium radioactif est l’objet de controverses : selon des scientifiques indépendants, il faudrait réduire l’exposition au tritium de plusieurs centaines de fois. L’importance de l’augmentation de ces rejets n’a pas échappé aux commissaires enquêteurs  lors de l’enquête publique: ils recommandaient la mise en place de réservoirs de stockage du tritium, sur le site de la centrale, pendant au moins une période (presque 12 ans) avant tout rejet en mer, recommandation non suivie d’effet…
  • Les rejets envisagés font l’impasse de leur ajout, à ceux, énormes, de l’usine de la Hague, située à proximité ;
  • La convention OSPAR, signée par la France, et visant à réduire vers zéro les rejets chimiques et radioactifs dans les mers de l’Atlantique nord, dont la Manche, d’ici 2018, n’est pas respectée en ce qui concerne ces deux éléments.

La valeur des autorisations de rejets tient davantage compte du type d’installations Nucléaires de Base et de leur nombre sur un même site que de la protection de l’environnement et du vivant.
“On vous aura au fric !” nous avait déjà déclaré, à Flamanville, dans les années 70, le représentant du Ministère de l’Industrie. Encore une fois, la raison de l’Etat nucléaire l’emporte. Celui-ci, en nous condamnant à payer 3000 euros à EDF, continue, sans succès depuis 40 ans,  ses tentatives de nous faire taire.

Quatre associations de protection de l’environnement se retirent des CLI du Nord-Cotentin

Communiqué de presse commun à l’ACRO, au CREPAN-FNE, au CRILAN, à Greenpeace

Cherbourg 25 septembre 2014

  • Les trois Commissions Locales du Nord-Cotentin (CLIs-NC) traversent, depuis mi 2013, une crise interne liée au non-respect du pluralisme en leur sein. Il y a un an, l’ACRO, le CREPAN-FNE, le CRILAN et Greenpeace avaient suspendu leur participation mais maintenu un dialogue avec les dirigeants afin de trouver une issue favorable. Après un an de discussions, force est de constater que les CLI du Nord-Cotentin ne sont pas prêtes à accepter l’expression publique de la pluralité des points de vue qui devrait pourtant faire leur force et leur intérêt.
  • Nous avions demandé que les publications de la CLI traduisent la pluralité des points de vue de ses membres quand il n’y a pas consensus sur un sujet. De même, les personnes mandatées par la CLI pour s’exprimer en son nom doivent rapporter cette diversité comme le pratiquent de nombreuses instances pluralistes.
  • Cela a été refusé et nous en tirons les conséquences : l’ACRO, le CREPAN-FNE, le CRILAN et Greenpeace décident donc, conjointement, de se retirer des CLIs du Nord-Cotentin.
  • Nous maintenons notre vigilance sur le fonctionnement et l’impact des installations nucléaires du Nord-Cotentin et, pour ceux qui y siègent, demeurons impliqués dans d’autres groupes et commissions pluralistes où un véritable dialogue est possible.

Historique de la crise interne qui secoue les Commissions locales d’information du Nord-Cotentin (CLIs-NC)
1 – les raisons de la suspension
Dès le 2ème semestre de l’année 2013, des tensions se sont fait ressentir dans les CLIs du Nord-Cotentin. L’étude réalisée par l’ACRO pour la CLI sur les nappes phréatiques situées sous le CSM a remis en cause le suivi effectué par l’exploitant. Cela aurait dû donner lieu à un débat sérieux et à une profonde réflexion sur la stratégie de surveillance des eaux souterraines. On a plutôt assisté à une série de propos agressifs à l’égard de l’ACRO qui n’avaient pour objet que de masquer ce débat de fond. Les associations ont été choquées par des propos insultants tenus à leur encontre lors de bureaux et par la non-prise en compte de la pluralité des points de vue… Ce fut le cas, par exemple, lorsqu’un membre mandaté par le Président de la CLI du Centre de Stockage de la Manche a présenté, dans une instance nationale, son point de vue personnel comme étant celui de la CLI.
La crise a éclaté le 17 octobre 2013 à la suite de la manipulation du vote de la désignation du représentant des associations au bureau de la CLI de Flamanville, conduisant à la suspension de la participation de l’ACRO, du CREPAN, du CRILAN et de Greenpeace.
2 – la volonté de ne pas rompre le dialogue
Pour autant, les associations ont tout mis en œuvre pour ne pas rompre le dialogue. Plusieurs courriers ont été adressés au Président du Conseil général de la Manche. Elles ont aussi sollicité une rencontre avec le Président des 3 CLIs-NC qui a eu lieu le 5 avril 2013 au cours de laquelle ce dernier a souligné son attachement à la présence des associations. Celles-ci ont manifesté leur souci de rester au sein des CLIs-NC mais aussi d’obtenir des garanties sur le respect du pluralisme, notamment lors de la révision des statuts.
3  – les propositions constructives des associations
Suite à cette réunion du 5 avril, les associations, dans une démarche constructive, ont alors eu le souci de faire des propositions en amont du vote des nouveaux statuts des 3 CLIs-NC, en demandant que leurs propositions d’amendements soient transmises à l’ensemble des membres des CLIs. Cela n’a pas été fait contrairement à des amendements proposés par d’autres.
4  – le refus d’intégrer des amendements garantissant le pluralisme
Le refus de prendre en compte un texte minimaliste qui se voulait consensuel, le jour des assemblées générales (AG), sous prétexte que ces amendements seraient arrivés trop tard, a indéniablement traduit la volonté de certains d’écarter les associations.
Il est pour le moins paradoxal, compte-tenu de l’objet même des CLI, que les AG aient refusé d’intégrer la simple phrase ainsi amendée (phrase soulignée) : « La CLI assure une large diffusion des résultats de ses travaux sous une forme accessible au plus grand nombre. Les publications de la CLI se doivent de traduire la pluralité des points de vue de ses membres quand il n’y a pas consensus sur un sujet. Les personnes mandatées par la CLI pour s’exprimer en son nom doivent rapporter la diversité des points de vue. »
5  – le constat dressé par les associations
Depuis la rencontre du 5 avril, nous avions espéré que les leçons de la crise que nous venions de traverser seraient tirées et que les principes de fonctionnement démocratiques, ainsi que le respect de l’esprit pluraliste et du débat contradictoire seraient à nouveau la règle du fonctionnement des CLIs-NC.
Réunies à Cherbourg le 20 sept 2014, les quatre associations de protection de l’environnement (Greenpeace, ACRO, CREPAN-FNE, CRILAN) sont finalement arrivées à un constat partagé : les dysfonctionnements à l’origine de la crise interne aux CLIs-NC ne sont pas de simples « bavures » conjoncturelles mais une volonté délibérée pour certains d’écarter les associations jugées trop critiques.
Les quatre associations expriment leur lassitude de devoir se battre sur des transcriptions statutaires (ce qui n’est pourtant pas dans leur habitudes) afin d’obtenir des garanties quant à l’expression et au respect du pluralisme au sein des CLIs-NC. Elles préfèrent donc désormais, pour les associations qui y sont impliquées, s’investir dans les structures nationales qui respectent cette pluralité (ANCCLI, HCTISN, PNGMDR….).
Les représentants associatifs, qui ont une très longue expérience de participation au sein des CLIs, constatent avec regret l’évolution des CLIs-NC depuis l’époque de la CSPI. Dans ce « laboratoire du débat contradictoire », quelle que soit la couleur politique des présidents, les débats étaient certes animés mais toujours respectueux de cette expression plurielle avec une représentativité des acteurs plus équilibrée et la présence de scientifiques indépendants dans le collège des personnes qualifiées. La CSPI en était devenue une référence nationale. Ce n’est, malheureusement, plus le cas.
6  – la décision adoptée par les associations
Les associations de protection de l’environnement prennent acte de l’opposition forte aux amendements consensuels qu’elles proposaient, ce qui souligne une profonde incompréhension de l’objet même des CLIs – créées par la loi Transparence et sécurité nucléaire – et le refus du pluralisme qui devrait les caractériser.
Si les CLIs-NC doivent ne devenir qu’un simple relais de la communication des exploitants, nous n’y avons évidement pas notre place et nous ne saurions le cautionner par notre présence.
A partir de ce constat partagé, les associations considèrent que les conditions ne sont pas réunies pour permettre leur retour au sein des CLIs-NC.
En conséquence, les associations de protection de l’environnement ont pris la décision, ce 20 septembre 2014, de se retirer des CLIs-NC et de se donner le temps de l’expliquer à nos concitoyens
.

LES COMMEMORATIONS OUBLIEES :HIROSHIMA et NAGASAKI- 6 & 9 août 1945

Les Français ont toujours tendance à ne voir, dans l’International que les événements qui les concernent directement…
La seconde guerre mondiale n’a pas vraiment commencé en septembre 1939 : le massacre de quelques milliers de civils par l’aviation nazie avait déjà été commis à GUERNICA, au Pays Basque, ainsi qu’à NANKIN, par les Japonais , en Chine.
La seconde guerre mondiale ne s’est pas terminée le 8 mai 1945 mais à la mi-août, après que les bombes à l’uranium à HIROSHIMA et au plutonium à NAGASAKI ont été expérimentées le 6 et le 9 août 1945 par les Etats-Unis et ont massacré immédiatement et à long terme quelques centaines de milliers de civils.


Les progrès techniques aboutissaient à un formidable bond en arrière, non seulement à l’holocauste, mais aussi à ce qu’Hitler avait appelé “la guerre totale”. Il était mort, mais il avait…gagné : alors que depuis des décennies, on cherchait à réglementer et à humaniser la guerre ( pour les civils, les blessés, les prisonniers…), on retournait à la barbarie. Depuis cette période, le Monde n’a cessé d’être en guerre, ici et là, et aujourd’hui au Sahel, en passant  par la Syrie, Gaza et Israël. Ce sont les civils qui sont les victimes des militaires officiels ou non, des massacres et des épurations, avec ou sans la bombe atomique.
Que signifie d’autre le mépris témoigné aux victimes des essais atomiques, le mépris à venir des civils que la bombe française, si elle était un jour utilisée, supprimerait brutalement, brûlerait, contaminerait à mort lente…

En cette période de commémorations tout azimut, nous avons un devoir de mémoire à propos de Nagasaki et d’Hiroshima. Nous avons un devoir de dénonciation envers ceux qui pratiquent la barbarie aujourd’hui mais aussi envers ceux qui la préparent pour demain. Arrêtons la production d’armes de destruction massive, nucléaires et autres au lieu de les développer et de permettre leur prolifération car l’espoir ne peut être perdu de changer le cours des choses, de changer le Monde. 

Le nucléaire dans l’IMPASSE…

Le réacteur nucléaire finlandais n’est pas le seul à voir sa mise en service retardée : c’est aussi le cas de l’EPR français en construction à Flamanville qui devait initialement fournir de l’électricité en 2012. 
Réseau de Transport d’électricité ( RTE) vient de préciser, 
comme nous l’avions prévu, qu’après une mise aux essais en 2016 ( pour  pouvoir entrer dans les limites d’autorisation du décret de construction-avril 2017), l’EPR aurait une disponibilité réduite pendant deux ans . Il  n’atteindrait son plein régime qu’en …2018, soit 11 ans après le début des travaux, et avec 6 ans de retard ! Coûts à la construction, 9 à 10 milliards  d’euros au lieu des 3 annoncés à l’enquête publique !
Sera-t-il vraiment opérationnel ou sera-t-on obligé de l’arrêter tel SuperPhénix, après avoir démontré, arrêt après arrêt qu’il ne produisait bon an, mal an que 3 à 5% de ses capacités théoriques ?

Dans le même temps, se poursuit sur le site d’AREVA la Hague, le stockage des déchets nucléaires et leur extension (construction d’un quatrième hall d’entreposage), en quantité et en surface. Pourquoi ?
Le pouvoir nucléaire ne trouve plus de nouveaux sites pour construire des installations nucléaires et utilise les places restantes sur les sites qu’il possède.
Ainsi en est-il pour l’EPR de Flamanville ou pour le stockage  des résidus du démantèlement au BUGEY et pour les déchets.
Le site de BURE pour l’enfouissement profond controversé des déchets de haute activité à vie longue est loin d’être prêt.

Ainsi se trouve confirmé ce que nous affirmons depuis des dizaines d’années. L’usine dite de retraitement, pour lui donner une image plus écologiquement acceptable, n’est pas seulement le supermarché mondial du plutonium civil et militaire mais également une poubelle à risques. 
Et pendant ce temps, le pouvoir nucléaire s’apprête pour la première fois à organiser à la mi-octobre au Bourget un super marché nucléaire international au risque de la prolifération “Word Nuclear Exhibition” pour faire du “business” (sic), dans un monde redevenu instable.
L’acharnement français n’est pas thérapeutique …
Quand on n’a pas de solution raisonnable à la gestion du cycle, on arrête chez soi et l’on ne propose pas de commerce à risques.

Le problème posé n’est pas qu’environnemental, sanitaire, sociétal mais aussi moral : comment laisser un tel héritage aux jeunes générations actuelles et à venir !

COMMUNIQUÉ du 17 septembre 2014

Didier ANGER
http://www.reporterre.net/spip.php?article5981 
https://www.world-nuclear-exhibition.com/

LA TRANSITION ENERGETIQUE POUR LA CROISSANCE VERTE : UNE ESCROQUERIE POLITIQUE !

Le projet de loi sur la transition énergétique s’est vu ajouter fin juillet 2014, la formule mythique et incantatoire “Pour la croissance”, quand bien même reste-t-elle réduite depuis quelques années et pour les derniers mois, au niveau zéro. Le mot croissance est répété pas moins de 7 fois dans la première demi-page de l’exposé des motifs… ( http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/0-_Expose_des_motifs.pdf)
On lui a ajouté “ verte” : la croissance verte pour faire plaisir à des écologistes qui ont quelque peu oublié les mises en garde sur les limites de la planète, l’épuisement des ressources fossiles d’origine végétale (charbon, pétrole, gaz) et minérale (uranium…), comme le développement incontrôlé du nombre de ses habitants qui consomment et/ou veulent consommer selon le modèle capitaliste privé ou d’état, de développement dit durable. Celui  de la quantité des déchets nucléaires n’est-il pas durable?


Le projet de loi s’inscrit dans la continuité du Grenelle de l’environnement initié par Nicolas SARKOZY avec la complicité de certaines associations environnementales.
II s’agit d’essayer de réduire l’usage d’énergies carbonées pour lutter contre l’effet de serre et le réchauffement climatique, ce qui est une bonne initiative, mais la lutte nécessaire contre les risques nucléaires (rejets, accidents, gestion des déchets, prolifération des matières sensibles, gestion centraliste et autoritaire) est oubliée.  Les industriels du nucléaire et de nombreux politiques vont même jusqu’à affirmer que le nucléaire n’est pas un problème mais la solution.

  • Un impératif, la sécurisation des approvisionnements (Page 4) On connaît de longue date les interventions militaires de la France pour protéger “son“ pétrole (cf l’IRAK) avec les succès que l’on sait. Et maintenant au NIGER ( et au centre de l’Afrique) pour sécuriser “notre” fourniture d’uranium en oubliant au passage de chiffrer les coûts cachés de cet approvisionnement.
  • « Le nucléaire est le socle de la politique énergétique de notre pays »a déclaré Ségolène ROYAL lors de  la conférence de presse du 30 juillet 2014 à la sortie du conseil des Ministres consacré au projet. Baisser la part du nucléaire en pourcentage de 75 à 50% dans la production d’électricité d’ici 2025, promesse du Président HOLLANDE en 2012 est acté mais l’arrêt de FESSENHEIM ne l’est toujours pas. La croissance des consommations d’électricité serait organisée, quel que soit le niveau de croissance globale de l’économie française.

Plusieurs pistes, pour ce faire, sont évoquées:

  1. “Etaler les pics de consommation en écrêtant les pointes dues au tout électrique” (chauffage, cuisine au retour du travail, en automne et en hiver et climatisation l’été pour répondre au réchauffement de la Planète)
  2. Développer l’électronique, ordinateurs, écrans, téléphonie et la voiture électrique, massivement, considérée comme “voiture propre” (http://observ.nucleaire.free.fr/observ-bat-autolib.htm), sans se préoccuper de la façon dont l’électricité est produite (p.13). 40 milliards d’aides seraient octroyés aux industriels de l’automobile. (Hervé Kempf et Reporterre évaluent à environ 42 milliards d’euros la mise en place de bornes électriques: “Automobile et nucléaire sont les deux mamelles de l’industrie française”.http://www.reporterre.net/spip.php?article6214

Avec l’augmentation de la production électrique, il y aura autant de production nucléaire. C’est d’ailleurs à EDF, maîtresse du jeu que revient de fixer le plafonnement de la production nucléaire (63,2 gigawatts au lieu de 62 en juin). C’est le calibrage précis de la production nucléaire qu’elle entend maintenir dans les prochaines années. Si la demande d’électricité augmentait, les énergies renouvelables seraient sollicitées sans pour autant réduire le nombre des installations  nucléaires et leurs risques. Deux possibilités :

  1. Le maintien moins coûteux de l’existant vieilli et potentiellement plus dangereux, compte tenu  de l’énorme endettement endémique d’EDF (Electricité Dette France).
  2. La  construction réduite des réacteurs ATMEA plus petits que l’EPR, trop coûteux ou ultérieurement avoir recours à la 4ème génération avec ASTRID (reprise d’une filière surgénératrice déguisée) pour compenser la fermeture de rares installations décidées par EDF elle-même et sans oublier ITER qui n’en est qu’au stade de la construction pour la recherche..

EDF était autorisée, à l’origine à faire fonctionner ses réacteurs 30 ans. Elle a déjà obtenu une prolongation à 40 ans. Elle demande 60 et obtiendrait 50.
Par ailleurs l’impasse est faite sur l’existence, voire l’extension du retraitement des combustibles irradiés-extraction du plutonium à la HAGUE ou son éventuelle remise en cause (comme dans la quasi totalité des pays nucléarisés et en voie de sortie).

La nécessité du démantèlement rapide (p.21) des installations arrêtées est réaffirmée. A aucun moment ne sont évoqués, ni les risques accrus pour les intervenants (contamination/irradiation plus importantes), ni le stockage  des résidus sur place (en surface sous sarcophage) ou sur de  nouveaux sites de déchets nucléaires introuvables, que ce soit sur des sites existants déjà surchargés en surface ou à développer en subsurface et profondeur.
Il faut remarquer que l’accélération de la mise en place du projet CIGEO à BURE pour le stockage profond des déchets de haute Activité à vie longue (HAVL), envisagée en juin , ne l’est plus en juillet.
Serait-ce que la ministre Ségolène ROYAL, élue députée pour la première fois dans les Deux-Sèvres en 1988 se souvient qu’elle l’avait été en surfant sur la vague gigantesque d’opposition d’un tel projet de stockage profond à NEUVY-BOUIN?
Serait-ce que le site de BURE n’est tout simplement pas prêt à l’enfouissement profond et de fait irréversible et que le récent doublement du stockage en surface de ces déchets vitrifiés sur le site de la HAGUE permet d’attendre quelques années ?

  • Elaborer une économie collaborative (p.1)

Quoi qu’il y ait longtemps que la Gauche française ait abandonné toute volonté d’autogestion ou d’écogestion des entreprises, et surtout de celles déjà et toujours nationalisées, de bonnes intentions sont affirmées à propos des coopératives citoyennes dans la production d’énergies renouvelables (p.8). Cependant, il n’en est pas question dans “le socle nucléaire”: en effet celui-ci ne peut être démocratisé, compte-tenu des matières sensibles qu’il utilise. De plus, la réalité est claire, EDF, AREVA, GDF-SUEZ et leurs proches sont les opérateurs privilégiés dans les appels d’offres lourds (éoliennes off shore, hydroliennes, conservation de l’électricité, hydrogène etc). Le centralisme dans l’espace et dans l’exercice du pouvoir est sauvegardé.
Que veut dire dans ces conditions, le passage de la notion de participation des citoyens, travailleurs, défenseurs de l’environnement à celle de leur collaboration? Le mot, depuis la seconde guerre mondiale, est connoté: il s’agit de faire accepter la politique du pouvoir en place, quel qu’il soit,  par la population et même de s’en faire aider. Rien de nouveau à propos des Commissions locales d’information auprès des installations nucléaires (CLI) , si ce n’est que dans leur composition, des membres des pays étrangers voisins y seraient inclus. Il s’agit sûrement de répondre aux inquiétudes de ceux-ci, qui à l’exception des Britanniques, sortent du nucléaire. Dans les faits, on a déjà constaté la volonté des directions départementales en charge des CLI,  de donner au I, le sens d’Intégration, plus que celui originel d’Information. D’ailleurs, et pour l’Etat, et notamment pour le Ministère de l’Intérieur, les opposants au nucléaire ne sont-ils pas considérés comme de potentiels terroristes? Le pouvoir nucléaire a toujours eu des tentations totalisantes.

  • On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre mais avec du miel

Pour “emmieller” les choses, plusieurs stratégies sont mises en oeuvre :
– La reconnaissance des écologistes politiques et associatifs et les offres institutionnelles à la marge, pour tenter de leur faire oublier que la lutte antinucléaire, civile et militaire a été fondatrice des VERTS en 1984. C’est en cours puisque EELV a donné un avis favorable à ce projet de loi.
Le projet d’économiser l’énergie dans la construction et la rénovation des bâtiments anciens pour s’attirer l’intérêt des associations et PME du BTP. L’écoconstruction , économe en énergie non carbonée est proposée. L’ambition de la rénovation de 500 000 logements anciens par an d’ici 2017 est énorme – certes avec des aides de l’Etat – mais l’obligation de lier, par exemple, ravalement et isolation par l’extérieur risque de voir les chiffres théoriques revus à l’épreuve des faits : on ne fait pas facilement d’investissements aussi lourds que ce soit chez des jeunes et petits propriétaires ou chez des personnes âgées. Le risque est même, pour certains, d’abandonner tout projet de ravalement. Les effets pervers de telles obligations pourraient être de voir apparaître une disparité entre la construction d’un côté, et la sauvegarde du parc des maisons anciennes, et ce même si les aides au financement sont en phase avec les promesses en période de crise. Ainsi seraient alors induites dans l’habitat la notion d’obsolescence organisée (comme dans l’industrie, sous le prétexte du retour hypothétique à l’ emploi,) et l’accélération de l’épuisement des richesses naturelles ainsi que la réduction des surfaces agricoles utiles.

Ne prenons pas des vessies pour des lanternes. La troisième Révolution industrielle est ailleurs que dans “la transition énergétique pour la croissance verte.”

http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/0-_Expose_des_motifs.pdf
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf_Projet_de_loi_relatif_a_la_transition_energetique_pour_la_croissance_verte.pdf
http://www.reporterre.net/spip.php?article6214

La transition énergétique avec le nucléaire une escroquerie politique

COMMUNIQUE (21/06/2014)

L’annonce, le 18 juin, de Ségolène Royal, dans la présentation de la loi sur la transition énergétique, retouchée ensuite par l’Elysée(1), a confirmé sur la question du nucléaire :

  • La valse hésitation à propos de l’enfouissement des déchets nucléaires à BURE (projet CIGEO)(2)
  • L’arrêt de Fessenheim non acté dans la loi,
  • Le maintien de la production nucléaire à son niveau actuel.
  • Le comble, ce sont le cynisme et l’escroquerie d’Etat mis en place par l’équipe hollandaise : promettre que l’on passerait la production d’électricité nucléaire de 75 (80%) à 50 % en 2025 a pour but de laisser croire au bon peuple et aux écolos naïfs ou intéressés par postes et mandats qu’il s’agit à terme de la fermeture d’une vingtaine de réacteurs… En fait, il s’agirait avec…la croissance revenue (?!!) et notamment celle de la consommation d’électricité, de maintenir en place le nombre de réacteurs en fonctionnement avec les risques accrus de leur vieillissement et de leur rafistolage et même d’y ajouter un EPR, inutile, coûteux, dangereux ! Les économies d’énergie et les renouvelables permettant de subvenir aux besoins nouveaux internes de l’Hexagone ( voitures électriques notamment…) et de l’étranger ( lignes vers la Grande Bretagne, l’Italie, la Catalogne…) A nous les déchets et les plus gros risques, à ces régions de l’Europe, l’usage de la fée électricité!

Dans sa campagne présidentielle de 2007, l’actuelle Ministre de l’Ecologie avait  promis d’arrêter la construction de l’EPR de FLAMANVILLE. Promesse réitérée en 2011. 
A la fin des années 80, faut-il rappeler pourtant  que j’ai manifesté avec le mouvement antinucléaire à Neuvy-Bouin ( Deux Sèvres) à ses côtés. Portée par la lutte contre l’enfouissement des déchets nucléaires, elle avait alors été élue députée, pour la première fois.
A la même époque, je manifestais aux côtés de Roselyne Bachelot à Angers contre un projet de stockage  profond de déchets nucléaires à Segré.
Fin 1996, Corinne LEPAGE, ancienne avocate du CRILAN contre le stockage illégal de déchets nucléaires étrangers et les pollutions des rivières Ste Hélène et Grand Bel à la HAGUE, devenue Ministre, finissait par accepter qu’on n’ aille pas rechercher et reconditionner les sources de pollution . Stockage irréversible donc à quelques mètres sous terre. Au moins avait-elle eu l’honnêté de dénoncer par la suite son manque de pouvoir face au lobby nucléaire! (3)
Devenue Ministre en 1997, Dominique Voynet acceptait l’oukase de Lionel Jospin sur l’ouverture d’un laboratoire à BURE (Cela faisait plus propre qu’un centre d’enfouissement de déchets nucléaires de haute activité à vie longue…) sous la condition qu’il soit “réversible”, malgré l’expérience du Centre de Stockage Manche de la Hague.
Quand les choses se répètent, il ne s’agit plus seulement du reniement des promesses de telle ou telle personnalité mais d’un système. Qui gouverne en FRANCE ? Les politiques élus par le peuple comme on tente de nous le faire croire ou les lobbies, en l’occurence , la caste des nucléocrates d’Etat d’une industrie encore en quasi totalité propriété de l’Etat ? En FRANCE, le nucléaire n’est pas un état dans l’état mais c’est l’ETAT lui-même sur lequel les politiques n’ont aucun pouvoir.  Quand donc comprendra-t-on que l’on ne peut pas plus compter sur la Gauche de Gouvernement que sur la Droite et qu’il nous faut reconstituer, en dehors d’elles, un autre rapport de forces  face à l’Etat nucléaire.
Didier ANGER, Président du CRILAN,
Ancien Parlementaire européen, vice Président de la commission Energie, Recherche et technologie et animateur de l’inter-groupe des énergies renouvelables et décentralisées.

1  http://www.reporterre.net/spip.php?article6034
 http://www.romandie.com/news/Transition-energetique-retrait-de-larticle-autorisant-les-decrets/489952.rom
3 On ne peut rien faire, madame le Ministre, Éditions Albin Michel 1998

CONFERENCE de K. KOBAYASHI : FUKUSHIMA, 3 ans après…

F   U   K   U   S   H   I   M   A
t r o i s   a n s   a p r è s…

CONFERENCE
Samedi 19 AVRIL

15 heures

Auditorium Ecole de musique, Rue des écoles,

LES PIEUX

avec KOLIN KOBAYASHI
JOURNALISTE INDEPENDANT, écrivain et vidéaste
Secrétaire général de «Echo-Echanges ONG France-Japon»
Conseiller de la Greencoop (coopérative de consommateurs au Japon, depuis 2001), Correspondant du Days Japan à Paris.

A l’issue de la conférence, nous nous sommes rendus devant la stèle aux irradiés connus et inconnus face au port de Diélette (Flamanville)

EPR: Arrivée des générateurs de vapeur

Les générateurs de vapeur pour l’EPR, entreposés provisoirement après bien des vicissitudes de transport sur le port de Cherbourg, vont quitter ce dernier pour Diélette-Flamanville, en fonction de la marée. Le premier d’entre eux a été transféré ce matin 15 mars, vers Diélette, par la barge arrivée depuis quelques jours déjà.

A l’appel des antinucléaires locaux, dans un épais brouillard, un  premier rassemblement a eu lieu Le jeudi 13 MARS sur le port de Cherbourg, à l’entrée du terre-plein des Mielles, en face du hangar où sont actuellement entreposées les pièces de l’ EPR.

http://leblogdejeudi.fr/cherbourg-les-antinucleaires-rappellent-leur-opposition-lepr/

Il a été suivi par un second, sur le port de Diélette, ce samedi matin 15 mars. Après avoir quitté Cherbourg à 18 heures,  la barge, tirée par un remorqueur, est arrivée à Diélette à 6 heures. Le lourd chargement a pu alors s’ébranler lentement par transport routier vers le chantier de l’EPR…

Des photos de « l’évènement », comme si vous y étiez…( Merci à Michel et aux riverains pour l’accueil)


https://picasaweb.google.com/100075382605522343074/TransportDuGenerateurVapeur?noredirect=1#slideshow/5990957237611426370

Cocorico : la cuve de l’EPR de Flamanville forgée à 80% au Japon

Voici une dépêche de l’AFP qui n’aura pas encore fait la une des quotidiens locaux du Nord Cotentin! Merci aux militants de Stop EPR Penly pour leur travail d’investigation et à REPORTERRE,  qui ont obligé AREVA à sortir l’information… Un mensonge par omission, en quelque sorte!

Source : Romandie News
http://www.romandie.com/news/n/_Nucleaire_la_cuve_de_l_EPR_de_Flamanville_forgee_a_80_au_Japon19300120141656.asp


PARIS – La cuve du réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville (Manche), fournie par Areva, a été à 80% forgée au Japon, a indiqué jeudi à l’AFP le groupe nucléaire français après des informations de presse.

L’essentiel du forgeage de la pièce cruciale du réacteur (425 tonnes, 11 mètres de haut), qui vient d’être posée sur l’énorme chantier normand, a été réalisé par un fournisseur au Japon, selon un porte-parole.

20% des pièces de la cuve ont été forgées chez Areva au Creusot (Saône-et-Loire), le restant chez Japan Steelworks (JSW), a indiqué le groupe dans un courriel à l’AFP.


Pour les approvisionnements en pièces forgées des générateurs de vapeur, les autres immenses pièces métalliques d’un réacteur, 70% proviennent du Creusot et 30% de JSW, selon Areva.

En revanche, 100% de la fabrication (assemblage, chaudronnerie, soudage, usinage, contrôles) a été réalisée en France sur le site de Chalon-Saint-Marcel, également en Saône-et-Loire, souligne le groupe.

Le site d’actualité sur l’écologie Reporterre avait rapporté mercredi, citant le collectif Stop-EPR, que la cuve de l’EPR de Flamanville, un chantier d’un coût total de plus de 8 milliards d’euros devant aboutir à une mise en service en 2016 après d’importants retards, avait été forgée au Japon, à l’exception du couvercle.

Le site soulignait que la cuve ne pouvait donc être estampillée Made in France, à l’heure où le nucléaire est salué comme un pilier du redressement productif de la France.

Nul ne peut réfuter que l’essentiel d’un EPR est aujourd’hui construit en France, a répliqué Areva jeudi.

Au total, la conception et fabrication des composants lourds du réacteur EPR de Flamanville a représenté plusieurs centaines de milliers d’heures de travail dans les usines d’Areva en Bourgogne, à Chalon-Saint-Marcel et au Creusot, soit une part importante de la charge de ces usines qui emploient respectivement 850 et 300 personnes, a souligné le groupe.

La cuve du réacteur finlandais d’Olkiluoto, le premier exemplaire en chantier du nouveau réacteur d’Areva, avait été fabriquée par un autre fournisseur japonais, Mitsubishi Heavy Industries.

(©AFP / 30 janvier 2014 16h53)

EPR de Flamanville : LA VITRINE COMMERCIALE CONTINUE DE SE FISSURER !

La cuve du réacteur nucléaire EPR, amenée de Châlons jusqu’à Flamanville par la Saône, le Rhône, la Méditerranée, l’Atlantique, la Manche puis Cherbourg et Diélette-Flamanville avec déploiement policier, ne peut être  finalement mise en place… Le générateur de vapeur, arrivé par la même voie maritime est resté, lui,  sur le port de Cherbourg. Le pont polaire en charge d’effectuer les travaux de portage et de pose ne s’avère pas en mesure de le faire : une pièce de 4 kilos s’en était déjà désolidarisée et avait détérioré le dôme du réacteur et l’Autorité de sûreté aurait trouvé 15 non-conformités!(1)
L’arrêt des travaux s’impose pour la sécurité des travailleurs du chantier et à terme pour celle des populations si l’on se contente, une fois de plus de rafistoler les défectuosités et les malfaçons. Trois recours sont toujours devant la justice : accidents du travail non déclarés, accident mortel d’un travailleur, et emplois des travailleurs déplacés.
EDF a fini par céder aux injonctions de l’Autorité de Sûreté Nucléaire et à la mise en  demeure du Ministère du travail.
Arrêtons les frais ! 
On le reconnaît aujourd’hui : ce réacteur n’a été mis en construction à Flamanville que pour servir de vitrine commerciale pour AREVA, son promoteur, afin de le vendre à l’étranger : Chine, Inde et maintenant Grande-Bretagne par l’intermédiaire de British Energy, acheté par… EDF.
Coût d’un réacteur EPR en Grande Bretagne: environ 10 milliards d’euros, alors qu’en 2006, celui de Flamanville était estimé à 3,3 milliards et fin 2011 à  8,5 milliards par EDF elle-même. Combien en 2016, date prévue de sa mise en service avec 4 ans de retard !
Avec un coût du kWh EPR doublé, la vitrine commerciale s’est retournée contre elle-même.

Arrêtons les frais et les risques à venir !

Le décret de création de l’EPR (2) qui  date du 10 avril 2007 ( quelques jours avant l’élection présidentielle de Sarkozy) donne … 10 ans  à EDF pour effectuer son premier chargement en combustible. Ce que l’on peut craindre aujourd’hui, c’est que coûte que coûte, cette dernière ne veuille donc le mettre en marche avant … le 11 avril 2017  !

COMMUNIQUÉ du 17  décembre 2013

(1) http://www.mediapart.fr/journal/international/161213/epr-flamanville-edf-se-voit-ordonner-darreter-le-chantier

http://observ.nucleaire.free.fr/epr-flam-couperet.htm

SORTIE PUBLIQUE de la SYNTHESE DU LIVRE BLANC – InterCLI de la MANCHE

Article de Didier Anger:  En participant à mettre en évidence les faiblesses et les risques inhérents aux installations nucléaires du Nord Cotentin dans le groupe inter CLI créé après la catastrophe de FUKUSHIMA, le CRILAN a répondu à sa fonction d’information.
Mais il n’a pas avalisé et participé aux travaux concernant la gestion du post-accidentel.  Il ne participera donc pas à la suite des travaux du groupe inter-CLI, axés sur cette question
.

Bien qu’invité à assister à la conférence de presse du Président  des Commissions locales d’information de la Manche ( CLIs), Michel Laurent, qui présentera la synthèse du livre blanc interCLI, je n’y serai pas présent, en tant que représentant du CRILAN,  ce 5 décembre, à Cherbourg .

Dès la création du groupe interCLI post Fukushima, au lendemain de la catastrophe, nous avons annoncé que fidèles à notre mission d’information  nous contribuerions à mettre en évidence les risques inhérents aux installations nucléaires du Nord Cotentin, ce qui a été fait de manière pluraliste, dans de bonnes conditions, lors de la première partie de ces travaux. Pour notre part, nous avons regretté qu’à la demande de la France et du Royaume Uni, les installations nucléaires militaires (ici, en Cotentin, l’arsenal de Cherbourg(1)) en aient été exclues, ainsi que les menaces d’attentats. Le Conseil général de la Manche s’est plié à ce “secret défense” incompatible avec la transparence et la démocratie affichées, même s’il s’est résolu à évoquer les risques d’attentats. Mais, au moment où le nucléaire va faire salon au BOURGET(2) en 2014 et compte vendre à l’étranger, et ses centrales et son service après vente post-accidentel, il est hors de question, pour le CRILAN de travailler à des mesures post accidentelles comme celles du CODIRPA(3) (partie 5 du Livre Blanc) ou comme celles que la délégation inter-CLI a pu voir à l’oeuvre au JAPON(4) et qui sous prétexte de faire “revivre” des zones gravement contaminées  ne visent qu’à banaliser l’accident et à faire accepter l’inacceptable.

Fidèle à nos engagements antinucléaires et à notre position par rapport au CODIRPA(5), nous ne cautionnerons pas de tels objectifs et ne participerons donc pas à la suite des travaux du groupe interCLI post FUKUSHIMA.

  1. DCNS ( Arsenal) construit des sous marins à propulsion nucléaire, équipés de réacteurs à eau pressurisée du même type que ceux des centrales civiles. Leurs combustibles irradiés sont entreposés sur le port, près de la digue du Homet, en attente de transfert à Cadarache.
  2. http://www.usinenouvelle.com/article/d-apres-gerard-kottmann-le-bourget-du-nucleaire-attirera-en-france-les-clients-etrangers.N220133
  3. Le CODIRPA : (Comité Directeur pour la gestion des la phase post accidentelle) a pour objectif de préparer des dispositions visant à répondre aux problèmes complexes de la gestion post-accidentelle, en particulier ceux portant sur la gestion sanitaire des populations, les conséquences économiques ou la réhabilitation des conditions de vie dans les zones contaminées.
    Gestion-post-accidentelle-d-un-accident-nucleaire
  4. Le voyage de la délégation interCLI au Japon, en avril 2013, auquel j’ai participé, s’est révélé ambigu voire orienté. La réception du groupe interCLI par le conseiller nucléaire de l’Ambassade de France au Japon, ancien responsable… d’AREVA pour les transports nucléaires avait du sens. Il est apparu que la multiplication par 20 des doses admissibles pour la population avait réduit l’évacuation et rendu le retour plus facile. Un représentant du Ministère de l’environnement nous affirmait même qu’on aurait pu les augmenter de 100 fois!
  5. Le CRILAN avait déjà décliné, en son temps, l’invitation de MUTADIS  sur cette question.

Solidarité antinucléaire

Le CRILAN  appelle au soutien des antinucléaires qui passent en appel, le lundi 25 Novembre

Devant la cour d’appel de CAEN Place GAMBETTA


COMMUNIQUE (17/11/2013)

Ces personnes ont été à nouveau convoquées devant le tribunal à  propos de leur participation, il y a deux ans, au rassemblement de Valognes contre les transports de déchets nucléaires vers l’Allemagne. L’une a été poursuivie pour avoir récupéré des canettes de soda au sol et refusé un prélèvement d’ADN. L’autre a dû sa présence au tribunal à l’opiniâtreté du Parquet qui a fait appel de sa relaxe en première instance !

Cette affaire illustre bien la vieille méthode de la carotte et du bâton, toujours en vigueur avec le nucléaire : la carotte pour les collectivités territoriales et pour les individus qui se soumettent à la pieuvre nucléaire, le bâton pour celles et ceux qui lui résistent. “On vous aura au fric “ avait déjà affirmé, en 1975, à Flamanville, un représentant du Ministère de l’Industrie…

Le CRILAN s’est toujours opposé au retraitement-extraction du plutonium à la Hague ou ailleurs et a toujours estimé que c’était aux producteurs des déchets nucléaires de les stocker directement, sans retraitement et en sub-surface, sur leurs sites, en évitant ainsi des transports dangereux et la production de matières sensibles.

Deux exemples de notre stratégie:

  • Le blocage, à la fin de l‘été 1981 d’un train en provenance de BIBLIS (Allemagne), avec l’Union régionale CFDT… de l’époque, en gare de Mézidon et son retour, avant retraitement. C’est, à ce jour, le seul train à être ainsi retourné à l’envoyeur.
  • La plainte suivie de la mise en examen et la perquisition, fin des années 90, au siège central de la COGEMA, pour non respect de la loi qui interdit le stockage en France des déchets étrangers, loi qui a permis leur retour, tout en attirant l’attention des populations riveraines quant à leur dangerosité.Si, logiques avec nous-mêmes, nous avons été en désaccord avec les opposants aux retours de déchets et donc, en l’occurrence avec les militant(e)s dits du camp de Valognes, nous avons toujours été solidaires des victimes de l’acharnement  et de la violence répressive de l’Etat-nucléaire.

Modification PLAN ORSEC-IODE CALVADOS, IMPOSSIBLE N’EST TOUJOURS PAS FRANÇAIS !

En date du 25 mars 2013, un arrêté préfectoral portant dans le Calvados, modification du Plan Orsec-iode  a été mis à disposition des services concernés, du Président du Conseil Général et des maires.

En 2005, ceux-ci avaient eu la surprise d’en recevoir une première version. Ne prétendait-on pourtant pas alors que l’accident nucléaire était impossible en France, même après celui de Tchernobyl…                                                                                En 2006, dans la Manche, même dispositif étendu à tout le département, alors qu’en même temps l’enquête publique pour l’EPR de Flamanville en restait aux mesures à prendre (évacuation, confinement) sur 5 et 12Km seulement !


On le sait : ces mesures découlaient d’une obligation faite à la France par les organismes internationaux de l’OMS et de l’AIEA dépendants de l’ONU.  En clair, on admettait, contrairement aux affirmations mensongères de la vieille propagande nucléaire étatique et des entreprises :

1. la possibilité d’un accident nucléaire grave en France

2. que des mesures sanitaires devaient être prises selon l’importance de l’accident, la météo du moment, de la dispersion des fuites et nuages  radioactifs, du Mont ST Michel à Honfleur ( en passant par l’Orne)

3. qu’il fallait mettre à disposition des comprimés d’iodure de potassium naturel, en temps utile, pour saturer la  thyroïde et empêcher l’iode 131, élément radioactif très volatil de s’y fixer et d’y induire des cancers, surtout chez les personnes et enfants plus radio-sensibles.

A cette rentrée 2013, les chefs d’établissement scolaires viennent  seulement d’être avertis de ces modifications concernant la distribution de ces comprimés. Elles précisent :

“… En phase de pré-alerte, les maires des communes désignées prennent possession des comprimés d’iode et mettent en oeuvre leur procédure de distribution dans les centres dédiés. Les chefs d’établissement et directeurs d’école mettent à jour les listes d’élèves, personnels de moins de 40 ans et des femmes enceintes afin de pouvoir retirer les stocks de comprimés nécessaires.

 TANT PIS s’il n’y a pas assez de comprimés pour les plus de 40 ans, considérés désormais comme “non prioritaires”!...

 TANT PIS si les “responsables” de la distribution ne sont pas en mesure d’exercer leurs responsabilités ;

– TANT PIS si on ne sait pas prévenir la contamination interne (inhalation, ingestion) du strontium (cancérigène pour les os et le sang), du césium (cancérigène pour les muscles et fauteur de crise cardiaque, y compris chez les jeunes enfants)

-TANT PIS si l’on ne sait pas gérer les parents pendant la mise à l’abri, pendant le confinement au sein de l’établissement scolaire et l’évacuation.

Qui serait responsable des dysfonctionnements? Les maires, les chefs d’établissement, ou la pieuvre nucléaire qui continue de pénétrer dans les établissements scolaires pour y répandre son agitation-propagande !

FUKUSHIMA a de nouveau démontré que ni les Etats, ni les entreprises ne sont en mesure de gérer une catastrophe nucléaire. Le mieux est d’intervenir en amont, d’ arrêter les centrales, et non en aval quand la catastrophe est arrivée.

Note DSDEN Plan ORSEC IODE

Vendredi 6 septembre 2013 : FUKUSHIMA, l’interminable catastrophe – une soirée CRILAN avec Janick MAGNE

« Fukushima: l’interminable catastrophe »

Réussite de la conférence de Janick Magne, invitée du CRILAN

Janick MAGNE, Française expatriée au Japon depuis 35 ans est professeure d’université à Tokyo. Très impliquée depuis la catastrophe de Fukushima, elle a été candidate EELV aux législatives pour les Français vivant à l’étranger. Actuellement en France, elle en profite pour témoigner de la situation japonaise et fait notamment une tournée en Bretagne; elle a accepté de revenir dans le Cotentin qu’elle avait déjà arpenté en 2012.

Infatigable observatrice de la situation à Fukushima et au Japon et en appui sur son exposition photo, elle a porté témoignage sur le vécu des refugiés de la zone interdite. Prenant le contrepied de ceux qui voudraient nous faire croire que « les incidents de Fukushima » ne sont qu’un aléa dans l’aventure nucléaire, Janick a montré que la catastrophe de Fukushima est toujours en cours. Contrairement aux affirmations officielles, cette catastrophe ne connait pas de fin: la contamination des airs et des mers s’étend. Les futures victimes ne sont pas nées, et les effets ne sont pas encore connus.

Janick Magne mène une analyse politique sur le lobby nucléaire qui est aux commandes au Japon et en France. Ce lobby conduit tout simplement le monde à de terribles catastrophes écologiques, humaines et sociétales. Beaucoup d’attention et d’émotion chez les 150 personnes présentes ce vendredi 6 septembre dans la salle Paul Nicolle des PIEUX . Le débat  qui s’est poursuivi fort tard a témoigné de l’intérêt du public.

DANS LA PRESSE :

POSE DU DÔME DE L’EPR de FLAMANVILLE : le CRILAN NE CAUTIONNERA PAS L’OPERATION de COM D’EDF !

Le CRILAN vient de recevoir ce lundi 15 juillet une invitation d’EDF Flamanville à la pose du dôme de l’EPR  programmée le 16 juillet à partir de 7 heures. EDF a soigneusement  préparé  pour cet événement, à grands frais, une opération de communication d’envergure qui ne saurait masquer les réalités.


L’EPR n’a été engagé,  que pour servir de vitrine commerciale à AREVA NC et à EDF pour le vendre à l’étranger avec le peu de succès que l’on sait: jusqu’à aujourd’hui plus d’effets d’annonce que d’engagements tangibles !

  • Coûteux :  1,8 milliard en 1998 quand EDF envisageait d’installer un EPR près de Nantes, chez Ayrault.

Aujourd’hui, 8,5 milliards ! Un énorme surcoût  dû notamment aux diverses malfaçons et erreurs techniques (de la canalisation de rejets à l’affaire des consoles, acier “low cost” acheté en Russie, en passant par les ferraillages , soudures,  bétons défectueux et le système Bouygues de sous-traitance en cascades) largement évoquées par la presse.

Combien en 2016? Combien devra-t-on payer le kWh produit par ce réacteur?

  • Dangereux : les risques sont les mêmes que pour les autres réacteurs de même type : accidents dus à un manque de refroidissement, explosion d’hydrogène, chute d’avion, attentats etc.

Le 17 janvier 2013, Hervé Machenaud, Directeur exécutif d’EDF déclarait à Flamanville :
“L’EPR est en passe d’être un succès industriel. Le risque d’un nouveau dérapage des coûts ou des délais est désormais « infiniment faible (..) »  L’EPR entrera en service en 2016 et le budget sera tenu.” (1)
Fermez le ban et félicitations  pour une parfaite maîtrise de la langue de bois.

OUBLIÉS tous les aléas techniques, le retard de quatre ans sur le planning prévu, la dérive colossale des coûts, les conditions de travail plus que contestables (sous-traitance, conditions salariales douteuses, entorses au Droit du travail  notamment pour les travailleurs polonais et roumains).

Que cachent ces déclarations ? Sûrement un gros mensonge par omission. 
On sait que tout sera fait pour que l’ EPR entre en service coûte que coûte en 2016 et au plus tard dans les 3 premiers mois de 2017.
En effet, le décret de création du réacteur EPR de Flamanville(2), date du 10 avril 2007 et précise  dans son article 3, “Le délai pour réaliser le premier chargement en combustible nucléaire du réacteur est fixé à dix ans à compter de la publication du présent décret au Journal officiel de la République française. Ce délai constitue le délai de mise en service”.
En clair, au moment de la publication du décret, EDF pensait qu’un délai de 10 ans pour construire et mettre en service le réacteur serait plus que suffisant. Mais si la date du 11 avril 2017 venait à être dépassée, le décret de création ne serait plus valable et il faudrait sans doute refaire toute la procédure administrative ( Débat public, enquête publique etc,  avec toutes les conséquences que l’on imagine en terme de coûts et de retards) (3).
Prenons le pari : en bon état de marche ou non, le réacteur démarrera avant la date butoir du 11 avril 2017, quitte à l’arrêter quelques jours après.
Avec quel combustible ? On ne le sait toujours pas clairement :
À l’origine était prévu du MOX à plus forte teneur de plutonium ( 11 à 13 % au lieu de 7%) et, qui plus est, pour 100% du combustible au lieu  de 30% dans 21 réacteurs de 900 MW.
Or EDF, toujours aussi peu favorable à la filière plutonium a étudié un uranium  plus enrichi avec un renforcement des gainages “dopés” au chrome, peu probant aux essais. EDF aurait donc choisi,pour le moment, un démarrage à l’uranium enrichi classique, comme en Finlande à OLKILUOTO.

Fukushima aurait dû provoquer une révision de la politique énergétique française . Malheureusement, le gouvernement socialiste perpétue la politique nucléaire de Sarkozy même s’il a déclaré qu’il réduirait la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 À 50 % d’ici 2025. Actuellement, aucun signe n’est donné dans ce sens.

En 2006 à Cherbourg, 25 à 30 000 opposants estimaient eux, cet EPR, inutile, dangereux et coûteux. Les faits leur donnent raison. C’est pourquoi, le CRILAN ne saurait cautionner l’opération de COM programmée par EDF, ce mardi 16 juillet. 

Pour le CRILAN, Didier ANGER

1 cf articles Presse de la Manche, Ouest France, les échos du 17 janvier 2013
2 http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20070411&numTexte=6
http://www.observatoire-du-nucleaire.org/

Quand la sûreté nucléaire entre en carénage… (Ou “Quand les mouettes ont pied, il est temps de virer “-Dicton marin breton)

Les réacteurs 1&2 de Flamanville , autorisés à fonctionner en 1986-1987 pour 30 ans, pourraient voir leur fonctionnement prolongé jusqu’à 60 ans!


EDF reste dans deux logiques :

  • Celle du capitalisme qu’il soit privé ou d’État, en l’occurrence. Quand l’endettement atteint environ 50 milliards d’euros, on réduit les investissements nouveaux “a minima” en se satisfaisant de “mettre des cautères sur des jambes de bois” ( Changement des générateurs de vapeur et de leurs réseaux tubulaires par exemple, prévus à Flamanville en 2017) et en reportant les coûts du démantèlement et de la gestion des déchets et résidus sur les générations à venir.
  • Celle du centralisme et de la mono-industrie  nucléaire malgré les risques mis en évidence par les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima     ( coût maximal, selon l’IRSN d’une catastrophe nucléaire en France: 5800 milliards d’euros!)

Au même moment, le Gouvernement a lancé  la réflexion à propos de la transition énergétique. Alors, transition ou continuité? 

Ses amis du Conseil Régional de Basse Normandie contribuent à la continuité en soutenant politiquement et financièrement “Nucléopolis” qui s’associe à l’opération “ Grand Carénage“ d’EDF à L’Espace Culturel des PIEUX ce 28 mars 2013.
Pendant qu’on cause, ailleurs, de transition énergétique, ici, aux Pieux, on “s’affaire” à préparer la continuité de toutes les centrales françaises jusqu’à 60 ans !

“ Le Grand Carénage est une opération de maintenance nationale et décennale sur toutes les centrales françaises. Il consiste d’une part à remplacer les composants clés dans la perspective du fonctionnement de toutes les centrales françaises à 60 ans, d’autre part à apporter des améliorations pour renforcer la prévention et le robustesse face aux accidents graves et aux agressions externes…Le Grand Carénage arrivera à Flamanville à l’horizon 2017.” (http://www.nucleopolis.fr)

ON SE FOUT DE NOUS !

Il y quelques jours se tenait dans cette même salle, à l’invitation du CRILAN, l’excellent spectacle de Nicolas LAMBERT “Avenir Radieux, une fission française”, une fresque sur la manière dont a été imposé le nucléaire au pays. On voudrait nous faire croire que les choses ont changé, on nous parle de “transparence” mais…
Qui gouverne en France? Qui  détient le pouvoir? Qui est sous la tutelle de l’autre? Les élus ou la pieuvre nucléaire et ses séides sous traitants?
Sortir de la mono-industrie tentaculaire et aux tentations totalitaires est pourtant un impératif pour la presqu’île au nucléaire, comme pour le Pays , sa survie économique et sociale. Prenons des initiatives pour les alternatives.

POUR FAIRE CONNAÎTRE CE NOUVEAU DÉNI DÉMOCRATIQUE ET DÉNONCER DES PRATIQUES INDUSTRIELLES ET POLITIQUES QUI CONDAMNENT L’AVENIR, LE CRILAN ÉTAIT PRÉSENT DEVANT L’ESPACE CULTUREL DES PIEUX (Chef lieu da canton de Flamanville),  JEUDI 28   MARS .

Dossier de presse : 
carénage

DANS LE VENT ET DANS LE COURANT… ÉOLIENNES ET HYDROLIENNES EN MER.

Construction annoncée  d’éoliennes et d’hydroliennes à Cherbourg ; ENFIN!
Et tous les politiques  de la Manche, de la Droite à la Gauche, de s’en féliciter…

Et pourtant, il n’y a pas si longtemps …
Le Président du Département ne s’est -il pas opposé, avec d’autres élus locaux, à un parc éolien entre les côtes anglo-Normandes et le Cotentin, lui préférant le passage en sous-marin de lignes de 90000 volts depuis St Rémy des Landes ? Et l’encore député de Valognes ne déclarait-il pas ne vouloir aucune éolienne dans sa circonscription?.. Quant aux communistes du Cotentin,  ils refusaient les “forêts d’éoliennes”…

Les fabriquer, c’est bien, y compris pour les installer en COTENTIN, pas seulement pour …les autres.
Faut-il rappeler que le CRILAN, dès la fin des années 70 , proposait la construction d’éoliennes dans le Nord Cotentin plutôt que des réacteurs nucléaires à Flamanville?
Participant à Rennes, il y a plus de 10 ans à une réunion aux côtés d’Hydrolix qui proposait l’installation d’hydroliennes dans les forts courants du Finistère et du Cotentin, on enregistrait le refus méprisant des principaux politiques et des grands donneurs d’ordre.
Aujourd’hui, quels retards pris pour :

  • Une production d’électricité sans risques d’accidents majeurs, sans problèmes ingérables de démantèlement et de déchets ;
  • Des emplois industriels sur un bassin d’emploi victime depuis 30 ans d’un dérapage vers la mono-industrie du nucléaire
  • Une véritable décentralisation.

Le CRILAN rappelle que ses propositions incluent un autre mode de gestion de l’énergie basé sur la déconcentration des pouvoirs de ceux des technocrates et capitalistes d’État ou privés vers les producteurs, les usagers-consommateurs et les éventuelles victimes de nuisances, hors de tout gigantisme.

Les déchets nucléaires : recyclables ou recyclés?

Après le documentaire d’ARTE, “Déchets: le cauchemar du nucléaire”, le “recyclage” des déchets nucléaires, si peu “recyclés” a été au coeur de la réunion de la CLI d’AREVA-La HAGUE du 17 décembre 2009. Pourquoi AREVA est-elle prudemment passée de l’expression : déchets “recyclés” à déchets “recyclables?”

Ce changement de vocable peut s’expliquer:

  1. Le terme « recyclé » aurait pu induire des plaintes pour publicité mensongère
  2. “Recyclable” de toute façon entretient l’idée dans la tête d’un public superficiellement informé que les déchets nucléaires sont … recyclés. C’est l’image fausse, savamment entretenue, de la grande “ blanchisserie” de la Hague…
  3. “Recyclable” permet de se conformer à la nouvelle loi TSN, de 2006, sur les déchets qui interdit le stockage, en France, de déchets nucléaires étrangers, sauf pour les valoriser.

Ceci a permis d’accepter les déchets des centrales nucléaires italiennes,  arrêtées depuis plus de 20 ans.

AREVA et le lobby nucléaire savent jouer avec les mots: ainsi renvoie-t-on des “colis” (et non des fûts de déchets) aux clients.
Les déchets de Vandellos, issus d’un contrat du CEA à Marcoule et la Hague avec l’Espagne de FRANCO (qu’est devenu le plutonium?) seraient retournés… 50 ans après.
Pour AREVA, il s’agit d’…“entreposage” et non pas du stockage.

Pour la première fois, des déchets technologiques, provenant du retraitement des combustibles étrangers sont repartis vers les Pays-Bas. Quant aux résidus du démantèlement de HAO (atelier plutonium) dont l’enquête publique a été rondement menée, on ne sait où ils seront stockés. L’atelier est à l’arrêt définitif. Deux travailleurs y ont été contaminés ( cf Crilan info N°42). Ces discussions en commission ont fait suite à la conférence de presse du collectif Régional “L’EPR, non Merci” du 21 octobre 2009 à Cherbourg et à un communiqué du CRILAN , repris par la Presse de la Manche.

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