POSE DU DÔME DE L’EPR de FLAMANVILLE : le CRILAN NE CAUTIONNERA PAS L’OPERATION de COM D’EDF !

Le CRILAN vient de recevoir ce lundi 15 juillet une invitation d’EDF Flamanville à la pose du dôme de l’EPR  programmée le 16 juillet à partir de 7 heures. EDF a soigneusement  préparé  pour cet événement, à grands frais, une opération de communication d’envergure qui ne saurait masquer les réalités.


L’EPR n’a été engagé,  que pour servir de vitrine commerciale à AREVA NC et à EDF pour le vendre à l’étranger avec le peu de succès que l’on sait: jusqu’à aujourd’hui plus d’effets d’annonce que d’engagements tangibles !

  • Coûteux :  1,8 milliard en 1998 quand EDF envisageait d’installer un EPR près de Nantes, chez Ayrault.

Aujourd’hui, 8,5 milliards ! Un énorme surcoût  dû notamment aux diverses malfaçons et erreurs techniques (de la canalisation de rejets à l’affaire des consoles, acier “low cost” acheté en Russie, en passant par les ferraillages , soudures,  bétons défectueux et le système Bouygues de sous-traitance en cascades) largement évoquées par la presse.

Combien en 2016? Combien devra-t-on payer le kWh produit par ce réacteur?

  • Dangereux : les risques sont les mêmes que pour les autres réacteurs de même type : accidents dus à un manque de refroidissement, explosion d’hydrogène, chute d’avion, attentats etc.

Le 17 janvier 2013, Hervé Machenaud, Directeur exécutif d’EDF déclarait à Flamanville :
“L’EPR est en passe d’être un succès industriel. Le risque d’un nouveau dérapage des coûts ou des délais est désormais « infiniment faible (..) »  L’EPR entrera en service en 2016 et le budget sera tenu.” (1)
Fermez le ban et félicitations  pour une parfaite maîtrise de la langue de bois.

OUBLIÉS tous les aléas techniques, le retard de quatre ans sur le planning prévu, la dérive colossale des coûts, les conditions de travail plus que contestables (sous-traitance, conditions salariales douteuses, entorses au Droit du travail  notamment pour les travailleurs polonais et roumains).

Que cachent ces déclarations ? Sûrement un gros mensonge par omission. 
On sait que tout sera fait pour que l’ EPR entre en service coûte que coûte en 2016 et au plus tard dans les 3 premiers mois de 2017.
En effet, le décret de création du réacteur EPR de Flamanville(2), date du 10 avril 2007 et précise  dans son article 3, “Le délai pour réaliser le premier chargement en combustible nucléaire du réacteur est fixé à dix ans à compter de la publication du présent décret au Journal officiel de la République française. Ce délai constitue le délai de mise en service”.
En clair, au moment de la publication du décret, EDF pensait qu’un délai de 10 ans pour construire et mettre en service le réacteur serait plus que suffisant. Mais si la date du 11 avril 2017 venait à être dépassée, le décret de création ne serait plus valable et il faudrait sans doute refaire toute la procédure administrative ( Débat public, enquête publique etc,  avec toutes les conséquences que l’on imagine en terme de coûts et de retards) (3).
Prenons le pari : en bon état de marche ou non, le réacteur démarrera avant la date butoir du 11 avril 2017, quitte à l’arrêter quelques jours après.
Avec quel combustible ? On ne le sait toujours pas clairement :
À l’origine était prévu du MOX à plus forte teneur de plutonium ( 11 à 13 % au lieu de 7%) et, qui plus est, pour 100% du combustible au lieu  de 30% dans 21 réacteurs de 900 MW.
Or EDF, toujours aussi peu favorable à la filière plutonium a étudié un uranium  plus enrichi avec un renforcement des gainages “dopés” au chrome, peu probant aux essais. EDF aurait donc choisi,pour le moment, un démarrage à l’uranium enrichi classique, comme en Finlande à OLKILUOTO.

Fukushima aurait dû provoquer une révision de la politique énergétique française . Malheureusement, le gouvernement socialiste perpétue la politique nucléaire de Sarkozy même s’il a déclaré qu’il réduirait la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 À 50 % d’ici 2025. Actuellement, aucun signe n’est donné dans ce sens.

En 2006 à Cherbourg, 25 à 30 000 opposants estimaient eux, cet EPR, inutile, dangereux et coûteux. Les faits leur donnent raison. C’est pourquoi, le CRILAN ne saurait cautionner l’opération de COM programmée par EDF, ce mardi 16 juillet. 

Pour le CRILAN, Didier ANGER

1 cf articles Presse de la Manche, Ouest France, les échos du 17 janvier 2013
2 http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20070411&numTexte=6
http://www.observatoire-du-nucleaire.org/

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