Le nucléaire dans l’IMPASSE…

Le réacteur nucléaire finlandais n’est pas le seul à voir sa mise en service retardée : c’est aussi le cas de l’EPR français en construction à Flamanville qui devait initialement fournir de l’électricité en 2012. 
Réseau de Transport d’électricité ( RTE) vient de préciser, 
comme nous l’avions prévu, qu’après une mise aux essais en 2016 ( pour  pouvoir entrer dans les limites d’autorisation du décret de construction-avril 2017), l’EPR aurait une disponibilité réduite pendant deux ans . Il  n’atteindrait son plein régime qu’en …2018, soit 11 ans après le début des travaux, et avec 6 ans de retard ! Coûts à la construction, 9 à 10 milliards  d’euros au lieu des 3 annoncés à l’enquête publique !
Sera-t-il vraiment opérationnel ou sera-t-on obligé de l’arrêter tel SuperPhénix, après avoir démontré, arrêt après arrêt qu’il ne produisait bon an, mal an que 3 à 5% de ses capacités théoriques ?

Dans le même temps, se poursuit sur le site d’AREVA la Hague, le stockage des déchets nucléaires et leur extension (construction d’un quatrième hall d’entreposage), en quantité et en surface. Pourquoi ?
Le pouvoir nucléaire ne trouve plus de nouveaux sites pour construire des installations nucléaires et utilise les places restantes sur les sites qu’il possède.
Ainsi en est-il pour l’EPR de Flamanville ou pour le stockage  des résidus du démantèlement au BUGEY et pour les déchets.
Le site de BURE pour l’enfouissement profond controversé des déchets de haute activité à vie longue est loin d’être prêt.

Ainsi se trouve confirmé ce que nous affirmons depuis des dizaines d’années. L’usine dite de retraitement, pour lui donner une image plus écologiquement acceptable, n’est pas seulement le supermarché mondial du plutonium civil et militaire mais également une poubelle à risques. 
Et pendant ce temps, le pouvoir nucléaire s’apprête pour la première fois à organiser à la mi-octobre au Bourget un super marché nucléaire international au risque de la prolifération “Word Nuclear Exhibition” pour faire du “business” (sic), dans un monde redevenu instable.
L’acharnement français n’est pas thérapeutique …
Quand on n’a pas de solution raisonnable à la gestion du cycle, on arrête chez soi et l’on ne propose pas de commerce à risques.

Le problème posé n’est pas qu’environnemental, sanitaire, sociétal mais aussi moral : comment laisser un tel héritage aux jeunes générations actuelles et à venir !

COMMUNIQUÉ du 17 septembre 2014

Didier ANGER
http://www.reporterre.net/spip.php?article5981 
https://www.world-nuclear-exhibition.com/

LA TRANSITION ENERGETIQUE POUR LA CROISSANCE VERTE : UNE ESCROQUERIE POLITIQUE !

Le projet de loi sur la transition énergétique s’est vu ajouter fin juillet 2014, la formule mythique et incantatoire “Pour la croissance”, quand bien même reste-t-elle réduite depuis quelques années et pour les derniers mois, au niveau zéro. Le mot croissance est répété pas moins de 7 fois dans la première demi-page de l’exposé des motifs… ( http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/0-_Expose_des_motifs.pdf)
On lui a ajouté “ verte” : la croissance verte pour faire plaisir à des écologistes qui ont quelque peu oublié les mises en garde sur les limites de la planète, l’épuisement des ressources fossiles d’origine végétale (charbon, pétrole, gaz) et minérale (uranium…), comme le développement incontrôlé du nombre de ses habitants qui consomment et/ou veulent consommer selon le modèle capitaliste privé ou d’état, de développement dit durable. Celui  de la quantité des déchets nucléaires n’est-il pas durable?


Le projet de loi s’inscrit dans la continuité du Grenelle de l’environnement initié par Nicolas SARKOZY avec la complicité de certaines associations environnementales.
II s’agit d’essayer de réduire l’usage d’énergies carbonées pour lutter contre l’effet de serre et le réchauffement climatique, ce qui est une bonne initiative, mais la lutte nécessaire contre les risques nucléaires (rejets, accidents, gestion des déchets, prolifération des matières sensibles, gestion centraliste et autoritaire) est oubliée.  Les industriels du nucléaire et de nombreux politiques vont même jusqu’à affirmer que le nucléaire n’est pas un problème mais la solution.

  • Un impératif, la sécurisation des approvisionnements (Page 4) On connaît de longue date les interventions militaires de la France pour protéger “son“ pétrole (cf l’IRAK) avec les succès que l’on sait. Et maintenant au NIGER ( et au centre de l’Afrique) pour sécuriser “notre” fourniture d’uranium en oubliant au passage de chiffrer les coûts cachés de cet approvisionnement.
  • « Le nucléaire est le socle de la politique énergétique de notre pays »a déclaré Ségolène ROYAL lors de  la conférence de presse du 30 juillet 2014 à la sortie du conseil des Ministres consacré au projet. Baisser la part du nucléaire en pourcentage de 75 à 50% dans la production d’électricité d’ici 2025, promesse du Président HOLLANDE en 2012 est acté mais l’arrêt de FESSENHEIM ne l’est toujours pas. La croissance des consommations d’électricité serait organisée, quel que soit le niveau de croissance globale de l’économie française.

Plusieurs pistes, pour ce faire, sont évoquées:

  1. “Etaler les pics de consommation en écrêtant les pointes dues au tout électrique” (chauffage, cuisine au retour du travail, en automne et en hiver et climatisation l’été pour répondre au réchauffement de la Planète)
  2. Développer l’électronique, ordinateurs, écrans, téléphonie et la voiture électrique, massivement, considérée comme “voiture propre” (http://observ.nucleaire.free.fr/observ-bat-autolib.htm), sans se préoccuper de la façon dont l’électricité est produite (p.13). 40 milliards d’aides seraient octroyés aux industriels de l’automobile. (Hervé Kempf et Reporterre évaluent à environ 42 milliards d’euros la mise en place de bornes électriques: “Automobile et nucléaire sont les deux mamelles de l’industrie française”.http://www.reporterre.net/spip.php?article6214

Avec l’augmentation de la production électrique, il y aura autant de production nucléaire. C’est d’ailleurs à EDF, maîtresse du jeu que revient de fixer le plafonnement de la production nucléaire (63,2 gigawatts au lieu de 62 en juin). C’est le calibrage précis de la production nucléaire qu’elle entend maintenir dans les prochaines années. Si la demande d’électricité augmentait, les énergies renouvelables seraient sollicitées sans pour autant réduire le nombre des installations  nucléaires et leurs risques. Deux possibilités :

  1. Le maintien moins coûteux de l’existant vieilli et potentiellement plus dangereux, compte tenu  de l’énorme endettement endémique d’EDF (Electricité Dette France).
  2. La  construction réduite des réacteurs ATMEA plus petits que l’EPR, trop coûteux ou ultérieurement avoir recours à la 4ème génération avec ASTRID (reprise d’une filière surgénératrice déguisée) pour compenser la fermeture de rares installations décidées par EDF elle-même et sans oublier ITER qui n’en est qu’au stade de la construction pour la recherche..

EDF était autorisée, à l’origine à faire fonctionner ses réacteurs 30 ans. Elle a déjà obtenu une prolongation à 40 ans. Elle demande 60 et obtiendrait 50.
Par ailleurs l’impasse est faite sur l’existence, voire l’extension du retraitement des combustibles irradiés-extraction du plutonium à la HAGUE ou son éventuelle remise en cause (comme dans la quasi totalité des pays nucléarisés et en voie de sortie).

La nécessité du démantèlement rapide (p.21) des installations arrêtées est réaffirmée. A aucun moment ne sont évoqués, ni les risques accrus pour les intervenants (contamination/irradiation plus importantes), ni le stockage  des résidus sur place (en surface sous sarcophage) ou sur de  nouveaux sites de déchets nucléaires introuvables, que ce soit sur des sites existants déjà surchargés en surface ou à développer en subsurface et profondeur.
Il faut remarquer que l’accélération de la mise en place du projet CIGEO à BURE pour le stockage profond des déchets de haute Activité à vie longue (HAVL), envisagée en juin , ne l’est plus en juillet.
Serait-ce que la ministre Ségolène ROYAL, élue députée pour la première fois dans les Deux-Sèvres en 1988 se souvient qu’elle l’avait été en surfant sur la vague gigantesque d’opposition d’un tel projet de stockage profond à NEUVY-BOUIN?
Serait-ce que le site de BURE n’est tout simplement pas prêt à l’enfouissement profond et de fait irréversible et que le récent doublement du stockage en surface de ces déchets vitrifiés sur le site de la HAGUE permet d’attendre quelques années ?

  • Elaborer une économie collaborative (p.1)

Quoi qu’il y ait longtemps que la Gauche française ait abandonné toute volonté d’autogestion ou d’écogestion des entreprises, et surtout de celles déjà et toujours nationalisées, de bonnes intentions sont affirmées à propos des coopératives citoyennes dans la production d’énergies renouvelables (p.8). Cependant, il n’en est pas question dans “le socle nucléaire”: en effet celui-ci ne peut être démocratisé, compte-tenu des matières sensibles qu’il utilise. De plus, la réalité est claire, EDF, AREVA, GDF-SUEZ et leurs proches sont les opérateurs privilégiés dans les appels d’offres lourds (éoliennes off shore, hydroliennes, conservation de l’électricité, hydrogène etc). Le centralisme dans l’espace et dans l’exercice du pouvoir est sauvegardé.
Que veut dire dans ces conditions, le passage de la notion de participation des citoyens, travailleurs, défenseurs de l’environnement à celle de leur collaboration? Le mot, depuis la seconde guerre mondiale, est connoté: il s’agit de faire accepter la politique du pouvoir en place, quel qu’il soit,  par la population et même de s’en faire aider. Rien de nouveau à propos des Commissions locales d’information auprès des installations nucléaires (CLI) , si ce n’est que dans leur composition, des membres des pays étrangers voisins y seraient inclus. Il s’agit sûrement de répondre aux inquiétudes de ceux-ci, qui à l’exception des Britanniques, sortent du nucléaire. Dans les faits, on a déjà constaté la volonté des directions départementales en charge des CLI,  de donner au I, le sens d’Intégration, plus que celui originel d’Information. D’ailleurs, et pour l’Etat, et notamment pour le Ministère de l’Intérieur, les opposants au nucléaire ne sont-ils pas considérés comme de potentiels terroristes? Le pouvoir nucléaire a toujours eu des tentations totalisantes.

  • On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre mais avec du miel

Pour “emmieller” les choses, plusieurs stratégies sont mises en oeuvre :
– La reconnaissance des écologistes politiques et associatifs et les offres institutionnelles à la marge, pour tenter de leur faire oublier que la lutte antinucléaire, civile et militaire a été fondatrice des VERTS en 1984. C’est en cours puisque EELV a donné un avis favorable à ce projet de loi.
Le projet d’économiser l’énergie dans la construction et la rénovation des bâtiments anciens pour s’attirer l’intérêt des associations et PME du BTP. L’écoconstruction , économe en énergie non carbonée est proposée. L’ambition de la rénovation de 500 000 logements anciens par an d’ici 2017 est énorme – certes avec des aides de l’Etat – mais l’obligation de lier, par exemple, ravalement et isolation par l’extérieur risque de voir les chiffres théoriques revus à l’épreuve des faits : on ne fait pas facilement d’investissements aussi lourds que ce soit chez des jeunes et petits propriétaires ou chez des personnes âgées. Le risque est même, pour certains, d’abandonner tout projet de ravalement. Les effets pervers de telles obligations pourraient être de voir apparaître une disparité entre la construction d’un côté, et la sauvegarde du parc des maisons anciennes, et ce même si les aides au financement sont en phase avec les promesses en période de crise. Ainsi seraient alors induites dans l’habitat la notion d’obsolescence organisée (comme dans l’industrie, sous le prétexte du retour hypothétique à l’ emploi,) et l’accélération de l’épuisement des richesses naturelles ainsi que la réduction des surfaces agricoles utiles.

Ne prenons pas des vessies pour des lanternes. La troisième Révolution industrielle est ailleurs que dans “la transition énergétique pour la croissance verte.”

http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/0-_Expose_des_motifs.pdf
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf_Projet_de_loi_relatif_a_la_transition_energetique_pour_la_croissance_verte.pdf
http://www.reporterre.net/spip.php?article6214

La transition énergétique avec le nucléaire une escroquerie politique

COMMUNIQUE (21/06/2014)

L’annonce, le 18 juin, de Ségolène Royal, dans la présentation de la loi sur la transition énergétique, retouchée ensuite par l’Elysée(1), a confirmé sur la question du nucléaire :

  • La valse hésitation à propos de l’enfouissement des déchets nucléaires à BURE (projet CIGEO)(2)
  • L’arrêt de Fessenheim non acté dans la loi,
  • Le maintien de la production nucléaire à son niveau actuel.
  • Le comble, ce sont le cynisme et l’escroquerie d’Etat mis en place par l’équipe hollandaise : promettre que l’on passerait la production d’électricité nucléaire de 75 (80%) à 50 % en 2025 a pour but de laisser croire au bon peuple et aux écolos naïfs ou intéressés par postes et mandats qu’il s’agit à terme de la fermeture d’une vingtaine de réacteurs… En fait, il s’agirait avec…la croissance revenue (?!!) et notamment celle de la consommation d’électricité, de maintenir en place le nombre de réacteurs en fonctionnement avec les risques accrus de leur vieillissement et de leur rafistolage et même d’y ajouter un EPR, inutile, coûteux, dangereux ! Les économies d’énergie et les renouvelables permettant de subvenir aux besoins nouveaux internes de l’Hexagone ( voitures électriques notamment…) et de l’étranger ( lignes vers la Grande Bretagne, l’Italie, la Catalogne…) A nous les déchets et les plus gros risques, à ces régions de l’Europe, l’usage de la fée électricité!

Dans sa campagne présidentielle de 2007, l’actuelle Ministre de l’Ecologie avait  promis d’arrêter la construction de l’EPR de FLAMANVILLE. Promesse réitérée en 2011. 
A la fin des années 80, faut-il rappeler pourtant  que j’ai manifesté avec le mouvement antinucléaire à Neuvy-Bouin ( Deux Sèvres) à ses côtés. Portée par la lutte contre l’enfouissement des déchets nucléaires, elle avait alors été élue députée, pour la première fois.
A la même époque, je manifestais aux côtés de Roselyne Bachelot à Angers contre un projet de stockage  profond de déchets nucléaires à Segré.
Fin 1996, Corinne LEPAGE, ancienne avocate du CRILAN contre le stockage illégal de déchets nucléaires étrangers et les pollutions des rivières Ste Hélène et Grand Bel à la HAGUE, devenue Ministre, finissait par accepter qu’on n’ aille pas rechercher et reconditionner les sources de pollution . Stockage irréversible donc à quelques mètres sous terre. Au moins avait-elle eu l’honnêté de dénoncer par la suite son manque de pouvoir face au lobby nucléaire! (3)
Devenue Ministre en 1997, Dominique Voynet acceptait l’oukase de Lionel Jospin sur l’ouverture d’un laboratoire à BURE (Cela faisait plus propre qu’un centre d’enfouissement de déchets nucléaires de haute activité à vie longue…) sous la condition qu’il soit “réversible”, malgré l’expérience du Centre de Stockage Manche de la Hague.
Quand les choses se répètent, il ne s’agit plus seulement du reniement des promesses de telle ou telle personnalité mais d’un système. Qui gouverne en FRANCE ? Les politiques élus par le peuple comme on tente de nous le faire croire ou les lobbies, en l’occurence , la caste des nucléocrates d’Etat d’une industrie encore en quasi totalité propriété de l’Etat ? En FRANCE, le nucléaire n’est pas un état dans l’état mais c’est l’ETAT lui-même sur lequel les politiques n’ont aucun pouvoir.  Quand donc comprendra-t-on que l’on ne peut pas plus compter sur la Gauche de Gouvernement que sur la Droite et qu’il nous faut reconstituer, en dehors d’elles, un autre rapport de forces  face à l’Etat nucléaire.
Didier ANGER, Président du CRILAN,
Ancien Parlementaire européen, vice Président de la commission Energie, Recherche et technologie et animateur de l’inter-groupe des énergies renouvelables et décentralisées.

1  http://www.reporterre.net/spip.php?article6034
 http://www.romandie.com/news/Transition-energetique-retrait-de-larticle-autorisant-les-decrets/489952.rom
3 On ne peut rien faire, madame le Ministre, Éditions Albin Michel 1998

EPR: Arrivée des générateurs de vapeur

Les générateurs de vapeur pour l’EPR, entreposés provisoirement après bien des vicissitudes de transport sur le port de Cherbourg, vont quitter ce dernier pour Diélette-Flamanville, en fonction de la marée. Le premier d’entre eux a été transféré ce matin 15 mars, vers Diélette, par la barge arrivée depuis quelques jours déjà.

A l’appel des antinucléaires locaux, dans un épais brouillard, un  premier rassemblement a eu lieu Le jeudi 13 MARS sur le port de Cherbourg, à l’entrée du terre-plein des Mielles, en face du hangar où sont actuellement entreposées les pièces de l’ EPR.

http://leblogdejeudi.fr/cherbourg-les-antinucleaires-rappellent-leur-opposition-lepr/

Il a été suivi par un second, sur le port de Diélette, ce samedi matin 15 mars. Après avoir quitté Cherbourg à 18 heures,  la barge, tirée par un remorqueur, est arrivée à Diélette à 6 heures. Le lourd chargement a pu alors s’ébranler lentement par transport routier vers le chantier de l’EPR…

Des photos de « l’évènement », comme si vous y étiez…( Merci à Michel et aux riverains pour l’accueil)


https://picasaweb.google.com/100075382605522343074/TransportDuGenerateurVapeur?noredirect=1#slideshow/5990957237611426370

Cocorico : la cuve de l’EPR de Flamanville forgée à 80% au Japon

Voici une dépêche de l’AFP qui n’aura pas encore fait la une des quotidiens locaux du Nord Cotentin! Merci aux militants de Stop EPR Penly pour leur travail d’investigation et à REPORTERRE,  qui ont obligé AREVA à sortir l’information… Un mensonge par omission, en quelque sorte!

Source : Romandie News
http://www.romandie.com/news/n/_Nucleaire_la_cuve_de_l_EPR_de_Flamanville_forgee_a_80_au_Japon19300120141656.asp


PARIS – La cuve du réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville (Manche), fournie par Areva, a été à 80% forgée au Japon, a indiqué jeudi à l’AFP le groupe nucléaire français après des informations de presse.

L’essentiel du forgeage de la pièce cruciale du réacteur (425 tonnes, 11 mètres de haut), qui vient d’être posée sur l’énorme chantier normand, a été réalisé par un fournisseur au Japon, selon un porte-parole.

20% des pièces de la cuve ont été forgées chez Areva au Creusot (Saône-et-Loire), le restant chez Japan Steelworks (JSW), a indiqué le groupe dans un courriel à l’AFP.


Pour les approvisionnements en pièces forgées des générateurs de vapeur, les autres immenses pièces métalliques d’un réacteur, 70% proviennent du Creusot et 30% de JSW, selon Areva.

En revanche, 100% de la fabrication (assemblage, chaudronnerie, soudage, usinage, contrôles) a été réalisée en France sur le site de Chalon-Saint-Marcel, également en Saône-et-Loire, souligne le groupe.

Le site d’actualité sur l’écologie Reporterre avait rapporté mercredi, citant le collectif Stop-EPR, que la cuve de l’EPR de Flamanville, un chantier d’un coût total de plus de 8 milliards d’euros devant aboutir à une mise en service en 2016 après d’importants retards, avait été forgée au Japon, à l’exception du couvercle.

Le site soulignait que la cuve ne pouvait donc être estampillée Made in France, à l’heure où le nucléaire est salué comme un pilier du redressement productif de la France.

Nul ne peut réfuter que l’essentiel d’un EPR est aujourd’hui construit en France, a répliqué Areva jeudi.

Au total, la conception et fabrication des composants lourds du réacteur EPR de Flamanville a représenté plusieurs centaines de milliers d’heures de travail dans les usines d’Areva en Bourgogne, à Chalon-Saint-Marcel et au Creusot, soit une part importante de la charge de ces usines qui emploient respectivement 850 et 300 personnes, a souligné le groupe.

La cuve du réacteur finlandais d’Olkiluoto, le premier exemplaire en chantier du nouveau réacteur d’Areva, avait été fabriquée par un autre fournisseur japonais, Mitsubishi Heavy Industries.

(©AFP / 30 janvier 2014 16h53)

EPR de Flamanville : LA VITRINE COMMERCIALE CONTINUE DE SE FISSURER !

La cuve du réacteur nucléaire EPR, amenée de Châlons jusqu’à Flamanville par la Saône, le Rhône, la Méditerranée, l’Atlantique, la Manche puis Cherbourg et Diélette-Flamanville avec déploiement policier, ne peut être  finalement mise en place… Le générateur de vapeur, arrivé par la même voie maritime est resté, lui,  sur le port de Cherbourg. Le pont polaire en charge d’effectuer les travaux de portage et de pose ne s’avère pas en mesure de le faire : une pièce de 4 kilos s’en était déjà désolidarisée et avait détérioré le dôme du réacteur et l’Autorité de sûreté aurait trouvé 15 non-conformités!(1)
L’arrêt des travaux s’impose pour la sécurité des travailleurs du chantier et à terme pour celle des populations si l’on se contente, une fois de plus de rafistoler les défectuosités et les malfaçons. Trois recours sont toujours devant la justice : accidents du travail non déclarés, accident mortel d’un travailleur, et emplois des travailleurs déplacés.
EDF a fini par céder aux injonctions de l’Autorité de Sûreté Nucléaire et à la mise en  demeure du Ministère du travail.
Arrêtons les frais ! 
On le reconnaît aujourd’hui : ce réacteur n’a été mis en construction à Flamanville que pour servir de vitrine commerciale pour AREVA, son promoteur, afin de le vendre à l’étranger : Chine, Inde et maintenant Grande-Bretagne par l’intermédiaire de British Energy, acheté par… EDF.
Coût d’un réacteur EPR en Grande Bretagne: environ 10 milliards d’euros, alors qu’en 2006, celui de Flamanville était estimé à 3,3 milliards et fin 2011 à  8,5 milliards par EDF elle-même. Combien en 2016, date prévue de sa mise en service avec 4 ans de retard !
Avec un coût du kWh EPR doublé, la vitrine commerciale s’est retournée contre elle-même.

Arrêtons les frais et les risques à venir !

Le décret de création de l’EPR (2) qui  date du 10 avril 2007 ( quelques jours avant l’élection présidentielle de Sarkozy) donne … 10 ans  à EDF pour effectuer son premier chargement en combustible. Ce que l’on peut craindre aujourd’hui, c’est que coûte que coûte, cette dernière ne veuille donc le mettre en marche avant … le 11 avril 2017  !

COMMUNIQUÉ du 17  décembre 2013

(1) http://www.mediapart.fr/journal/international/161213/epr-flamanville-edf-se-voit-ordonner-darreter-le-chantier

http://observ.nucleaire.free.fr/epr-flam-couperet.htm

SORTIE PUBLIQUE de la SYNTHESE DU LIVRE BLANC – InterCLI de la MANCHE

Article de Didier Anger:  En participant à mettre en évidence les faiblesses et les risques inhérents aux installations nucléaires du Nord Cotentin dans le groupe inter CLI créé après la catastrophe de FUKUSHIMA, le CRILAN a répondu à sa fonction d’information.
Mais il n’a pas avalisé et participé aux travaux concernant la gestion du post-accidentel.  Il ne participera donc pas à la suite des travaux du groupe inter-CLI, axés sur cette question
.

Bien qu’invité à assister à la conférence de presse du Président  des Commissions locales d’information de la Manche ( CLIs), Michel Laurent, qui présentera la synthèse du livre blanc interCLI, je n’y serai pas présent, en tant que représentant du CRILAN,  ce 5 décembre, à Cherbourg .

Dès la création du groupe interCLI post Fukushima, au lendemain de la catastrophe, nous avons annoncé que fidèles à notre mission d’information  nous contribuerions à mettre en évidence les risques inhérents aux installations nucléaires du Nord Cotentin, ce qui a été fait de manière pluraliste, dans de bonnes conditions, lors de la première partie de ces travaux. Pour notre part, nous avons regretté qu’à la demande de la France et du Royaume Uni, les installations nucléaires militaires (ici, en Cotentin, l’arsenal de Cherbourg(1)) en aient été exclues, ainsi que les menaces d’attentats. Le Conseil général de la Manche s’est plié à ce “secret défense” incompatible avec la transparence et la démocratie affichées, même s’il s’est résolu à évoquer les risques d’attentats. Mais, au moment où le nucléaire va faire salon au BOURGET(2) en 2014 et compte vendre à l’étranger, et ses centrales et son service après vente post-accidentel, il est hors de question, pour le CRILAN de travailler à des mesures post accidentelles comme celles du CODIRPA(3) (partie 5 du Livre Blanc) ou comme celles que la délégation inter-CLI a pu voir à l’oeuvre au JAPON(4) et qui sous prétexte de faire “revivre” des zones gravement contaminées  ne visent qu’à banaliser l’accident et à faire accepter l’inacceptable.

Fidèle à nos engagements antinucléaires et à notre position par rapport au CODIRPA(5), nous ne cautionnerons pas de tels objectifs et ne participerons donc pas à la suite des travaux du groupe interCLI post FUKUSHIMA.

  1. DCNS ( Arsenal) construit des sous marins à propulsion nucléaire, équipés de réacteurs à eau pressurisée du même type que ceux des centrales civiles. Leurs combustibles irradiés sont entreposés sur le port, près de la digue du Homet, en attente de transfert à Cadarache.
  2. http://www.usinenouvelle.com/article/d-apres-gerard-kottmann-le-bourget-du-nucleaire-attirera-en-france-les-clients-etrangers.N220133
  3. Le CODIRPA : (Comité Directeur pour la gestion des la phase post accidentelle) a pour objectif de préparer des dispositions visant à répondre aux problèmes complexes de la gestion post-accidentelle, en particulier ceux portant sur la gestion sanitaire des populations, les conséquences économiques ou la réhabilitation des conditions de vie dans les zones contaminées.
    Gestion-post-accidentelle-d-un-accident-nucleaire
  4. Le voyage de la délégation interCLI au Japon, en avril 2013, auquel j’ai participé, s’est révélé ambigu voire orienté. La réception du groupe interCLI par le conseiller nucléaire de l’Ambassade de France au Japon, ancien responsable… d’AREVA pour les transports nucléaires avait du sens. Il est apparu que la multiplication par 20 des doses admissibles pour la population avait réduit l’évacuation et rendu le retour plus facile. Un représentant du Ministère de l’environnement nous affirmait même qu’on aurait pu les augmenter de 100 fois!
  5. Le CRILAN avait déjà décliné, en son temps, l’invitation de MUTADIS  sur cette question.

Solidarité antinucléaire

Le CRILAN  appelle au soutien des antinucléaires qui passent en appel, le lundi 25 Novembre

Devant la cour d’appel de CAEN Place GAMBETTA


COMMUNIQUE (17/11/2013)

Ces personnes ont été à nouveau convoquées devant le tribunal à  propos de leur participation, il y a deux ans, au rassemblement de Valognes contre les transports de déchets nucléaires vers l’Allemagne. L’une a été poursuivie pour avoir récupéré des canettes de soda au sol et refusé un prélèvement d’ADN. L’autre a dû sa présence au tribunal à l’opiniâtreté du Parquet qui a fait appel de sa relaxe en première instance !

Cette affaire illustre bien la vieille méthode de la carotte et du bâton, toujours en vigueur avec le nucléaire : la carotte pour les collectivités territoriales et pour les individus qui se soumettent à la pieuvre nucléaire, le bâton pour celles et ceux qui lui résistent. “On vous aura au fric “ avait déjà affirmé, en 1975, à Flamanville, un représentant du Ministère de l’Industrie…

Le CRILAN s’est toujours opposé au retraitement-extraction du plutonium à la Hague ou ailleurs et a toujours estimé que c’était aux producteurs des déchets nucléaires de les stocker directement, sans retraitement et en sub-surface, sur leurs sites, en évitant ainsi des transports dangereux et la production de matières sensibles.

Deux exemples de notre stratégie:

  • Le blocage, à la fin de l‘été 1981 d’un train en provenance de BIBLIS (Allemagne), avec l’Union régionale CFDT… de l’époque, en gare de Mézidon et son retour, avant retraitement. C’est, à ce jour, le seul train à être ainsi retourné à l’envoyeur.
  • La plainte suivie de la mise en examen et la perquisition, fin des années 90, au siège central de la COGEMA, pour non respect de la loi qui interdit le stockage en France des déchets étrangers, loi qui a permis leur retour, tout en attirant l’attention des populations riveraines quant à leur dangerosité.Si, logiques avec nous-mêmes, nous avons été en désaccord avec les opposants aux retours de déchets et donc, en l’occurrence avec les militant(e)s dits du camp de Valognes, nous avons toujours été solidaires des victimes de l’acharnement  et de la violence répressive de l’Etat-nucléaire.

Modification PLAN ORSEC-IODE CALVADOS, IMPOSSIBLE N’EST TOUJOURS PAS FRANÇAIS !

En date du 25 mars 2013, un arrêté préfectoral portant dans le Calvados, modification du Plan Orsec-iode  a été mis à disposition des services concernés, du Président du Conseil Général et des maires.

En 2005, ceux-ci avaient eu la surprise d’en recevoir une première version. Ne prétendait-on pourtant pas alors que l’accident nucléaire était impossible en France, même après celui de Tchernobyl…                                                                                En 2006, dans la Manche, même dispositif étendu à tout le département, alors qu’en même temps l’enquête publique pour l’EPR de Flamanville en restait aux mesures à prendre (évacuation, confinement) sur 5 et 12Km seulement !


On le sait : ces mesures découlaient d’une obligation faite à la France par les organismes internationaux de l’OMS et de l’AIEA dépendants de l’ONU.  En clair, on admettait, contrairement aux affirmations mensongères de la vieille propagande nucléaire étatique et des entreprises :

1. la possibilité d’un accident nucléaire grave en France

2. que des mesures sanitaires devaient être prises selon l’importance de l’accident, la météo du moment, de la dispersion des fuites et nuages  radioactifs, du Mont ST Michel à Honfleur ( en passant par l’Orne)

3. qu’il fallait mettre à disposition des comprimés d’iodure de potassium naturel, en temps utile, pour saturer la  thyroïde et empêcher l’iode 131, élément radioactif très volatil de s’y fixer et d’y induire des cancers, surtout chez les personnes et enfants plus radio-sensibles.

A cette rentrée 2013, les chefs d’établissement scolaires viennent  seulement d’être avertis de ces modifications concernant la distribution de ces comprimés. Elles précisent :

“… En phase de pré-alerte, les maires des communes désignées prennent possession des comprimés d’iode et mettent en oeuvre leur procédure de distribution dans les centres dédiés. Les chefs d’établissement et directeurs d’école mettent à jour les listes d’élèves, personnels de moins de 40 ans et des femmes enceintes afin de pouvoir retirer les stocks de comprimés nécessaires.

 TANT PIS s’il n’y a pas assez de comprimés pour les plus de 40 ans, considérés désormais comme “non prioritaires”!...

 TANT PIS si les “responsables” de la distribution ne sont pas en mesure d’exercer leurs responsabilités ;

– TANT PIS si on ne sait pas prévenir la contamination interne (inhalation, ingestion) du strontium (cancérigène pour les os et le sang), du césium (cancérigène pour les muscles et fauteur de crise cardiaque, y compris chez les jeunes enfants)

-TANT PIS si l’on ne sait pas gérer les parents pendant la mise à l’abri, pendant le confinement au sein de l’établissement scolaire et l’évacuation.

Qui serait responsable des dysfonctionnements? Les maires, les chefs d’établissement, ou la pieuvre nucléaire qui continue de pénétrer dans les établissements scolaires pour y répandre son agitation-propagande !

FUKUSHIMA a de nouveau démontré que ni les Etats, ni les entreprises ne sont en mesure de gérer une catastrophe nucléaire. Le mieux est d’intervenir en amont, d’ arrêter les centrales, et non en aval quand la catastrophe est arrivée.

Note DSDEN Plan ORSEC IODE

Vendredi 6 septembre 2013 : FUKUSHIMA, l’interminable catastrophe – une soirée CRILAN avec Janick MAGNE

« Fukushima: l’interminable catastrophe »

Réussite de la conférence de Janick Magne, invitée du CRILAN

Janick MAGNE, Française expatriée au Japon depuis 35 ans est professeure d’université à Tokyo. Très impliquée depuis la catastrophe de Fukushima, elle a été candidate EELV aux législatives pour les Français vivant à l’étranger. Actuellement en France, elle en profite pour témoigner de la situation japonaise et fait notamment une tournée en Bretagne; elle a accepté de revenir dans le Cotentin qu’elle avait déjà arpenté en 2012.

Infatigable observatrice de la situation à Fukushima et au Japon et en appui sur son exposition photo, elle a porté témoignage sur le vécu des refugiés de la zone interdite. Prenant le contrepied de ceux qui voudraient nous faire croire que « les incidents de Fukushima » ne sont qu’un aléa dans l’aventure nucléaire, Janick a montré que la catastrophe de Fukushima est toujours en cours. Contrairement aux affirmations officielles, cette catastrophe ne connait pas de fin: la contamination des airs et des mers s’étend. Les futures victimes ne sont pas nées, et les effets ne sont pas encore connus.

Janick Magne mène une analyse politique sur le lobby nucléaire qui est aux commandes au Japon et en France. Ce lobby conduit tout simplement le monde à de terribles catastrophes écologiques, humaines et sociétales. Beaucoup d’attention et d’émotion chez les 150 personnes présentes ce vendredi 6 septembre dans la salle Paul Nicolle des PIEUX . Le débat  qui s’est poursuivi fort tard a témoigné de l’intérêt du public.

DANS LA PRESSE :

POSE DU DÔME DE L’EPR de FLAMANVILLE : le CRILAN NE CAUTIONNERA PAS L’OPERATION de COM D’EDF !

Le CRILAN vient de recevoir ce lundi 15 juillet une invitation d’EDF Flamanville à la pose du dôme de l’EPR  programmée le 16 juillet à partir de 7 heures. EDF a soigneusement  préparé  pour cet événement, à grands frais, une opération de communication d’envergure qui ne saurait masquer les réalités.


L’EPR n’a été engagé,  que pour servir de vitrine commerciale à AREVA NC et à EDF pour le vendre à l’étranger avec le peu de succès que l’on sait: jusqu’à aujourd’hui plus d’effets d’annonce que d’engagements tangibles !

  • Coûteux :  1,8 milliard en 1998 quand EDF envisageait d’installer un EPR près de Nantes, chez Ayrault.

Aujourd’hui, 8,5 milliards ! Un énorme surcoût  dû notamment aux diverses malfaçons et erreurs techniques (de la canalisation de rejets à l’affaire des consoles, acier “low cost” acheté en Russie, en passant par les ferraillages , soudures,  bétons défectueux et le système Bouygues de sous-traitance en cascades) largement évoquées par la presse.

Combien en 2016? Combien devra-t-on payer le kWh produit par ce réacteur?

  • Dangereux : les risques sont les mêmes que pour les autres réacteurs de même type : accidents dus à un manque de refroidissement, explosion d’hydrogène, chute d’avion, attentats etc.

Le 17 janvier 2013, Hervé Machenaud, Directeur exécutif d’EDF déclarait à Flamanville :
“L’EPR est en passe d’être un succès industriel. Le risque d’un nouveau dérapage des coûts ou des délais est désormais « infiniment faible (..) »  L’EPR entrera en service en 2016 et le budget sera tenu.” (1)
Fermez le ban et félicitations  pour une parfaite maîtrise de la langue de bois.

OUBLIÉS tous les aléas techniques, le retard de quatre ans sur le planning prévu, la dérive colossale des coûts, les conditions de travail plus que contestables (sous-traitance, conditions salariales douteuses, entorses au Droit du travail  notamment pour les travailleurs polonais et roumains).

Que cachent ces déclarations ? Sûrement un gros mensonge par omission. 
On sait que tout sera fait pour que l’ EPR entre en service coûte que coûte en 2016 et au plus tard dans les 3 premiers mois de 2017.
En effet, le décret de création du réacteur EPR de Flamanville(2), date du 10 avril 2007 et précise  dans son article 3, “Le délai pour réaliser le premier chargement en combustible nucléaire du réacteur est fixé à dix ans à compter de la publication du présent décret au Journal officiel de la République française. Ce délai constitue le délai de mise en service”.
En clair, au moment de la publication du décret, EDF pensait qu’un délai de 10 ans pour construire et mettre en service le réacteur serait plus que suffisant. Mais si la date du 11 avril 2017 venait à être dépassée, le décret de création ne serait plus valable et il faudrait sans doute refaire toute la procédure administrative ( Débat public, enquête publique etc,  avec toutes les conséquences que l’on imagine en terme de coûts et de retards) (3).
Prenons le pari : en bon état de marche ou non, le réacteur démarrera avant la date butoir du 11 avril 2017, quitte à l’arrêter quelques jours après.
Avec quel combustible ? On ne le sait toujours pas clairement :
À l’origine était prévu du MOX à plus forte teneur de plutonium ( 11 à 13 % au lieu de 7%) et, qui plus est, pour 100% du combustible au lieu  de 30% dans 21 réacteurs de 900 MW.
Or EDF, toujours aussi peu favorable à la filière plutonium a étudié un uranium  plus enrichi avec un renforcement des gainages “dopés” au chrome, peu probant aux essais. EDF aurait donc choisi,pour le moment, un démarrage à l’uranium enrichi classique, comme en Finlande à OLKILUOTO.

Fukushima aurait dû provoquer une révision de la politique énergétique française . Malheureusement, le gouvernement socialiste perpétue la politique nucléaire de Sarkozy même s’il a déclaré qu’il réduirait la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 À 50 % d’ici 2025. Actuellement, aucun signe n’est donné dans ce sens.

En 2006 à Cherbourg, 25 à 30 000 opposants estimaient eux, cet EPR, inutile, dangereux et coûteux. Les faits leur donnent raison. C’est pourquoi, le CRILAN ne saurait cautionner l’opération de COM programmée par EDF, ce mardi 16 juillet. 

Pour le CRILAN, Didier ANGER

1 cf articles Presse de la Manche, Ouest France, les échos du 17 janvier 2013
2 http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20070411&numTexte=6
http://www.observatoire-du-nucleaire.org/

Quand la sûreté nucléaire entre en carénage… (Ou “Quand les mouettes ont pied, il est temps de virer “-Dicton marin breton)

Les réacteurs 1&2 de Flamanville , autorisés à fonctionner en 1986-1987 pour 30 ans, pourraient voir leur fonctionnement prolongé jusqu’à 60 ans!


EDF reste dans deux logiques :

  • Celle du capitalisme qu’il soit privé ou d’État, en l’occurrence. Quand l’endettement atteint environ 50 milliards d’euros, on réduit les investissements nouveaux “a minima” en se satisfaisant de “mettre des cautères sur des jambes de bois” ( Changement des générateurs de vapeur et de leurs réseaux tubulaires par exemple, prévus à Flamanville en 2017) et en reportant les coûts du démantèlement et de la gestion des déchets et résidus sur les générations à venir.
  • Celle du centralisme et de la mono-industrie  nucléaire malgré les risques mis en évidence par les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima     ( coût maximal, selon l’IRSN d’une catastrophe nucléaire en France: 5800 milliards d’euros!)

Au même moment, le Gouvernement a lancé  la réflexion à propos de la transition énergétique. Alors, transition ou continuité? 

Ses amis du Conseil Régional de Basse Normandie contribuent à la continuité en soutenant politiquement et financièrement “Nucléopolis” qui s’associe à l’opération “ Grand Carénage“ d’EDF à L’Espace Culturel des PIEUX ce 28 mars 2013.
Pendant qu’on cause, ailleurs, de transition énergétique, ici, aux Pieux, on “s’affaire” à préparer la continuité de toutes les centrales françaises jusqu’à 60 ans !

“ Le Grand Carénage est une opération de maintenance nationale et décennale sur toutes les centrales françaises. Il consiste d’une part à remplacer les composants clés dans la perspective du fonctionnement de toutes les centrales françaises à 60 ans, d’autre part à apporter des améliorations pour renforcer la prévention et le robustesse face aux accidents graves et aux agressions externes…Le Grand Carénage arrivera à Flamanville à l’horizon 2017.” (http://www.nucleopolis.fr)

ON SE FOUT DE NOUS !

Il y quelques jours se tenait dans cette même salle, à l’invitation du CRILAN, l’excellent spectacle de Nicolas LAMBERT “Avenir Radieux, une fission française”, une fresque sur la manière dont a été imposé le nucléaire au pays. On voudrait nous faire croire que les choses ont changé, on nous parle de “transparence” mais…
Qui gouverne en France? Qui  détient le pouvoir? Qui est sous la tutelle de l’autre? Les élus ou la pieuvre nucléaire et ses séides sous traitants?
Sortir de la mono-industrie tentaculaire et aux tentations totalitaires est pourtant un impératif pour la presqu’île au nucléaire, comme pour le Pays , sa survie économique et sociale. Prenons des initiatives pour les alternatives.

POUR FAIRE CONNAÎTRE CE NOUVEAU DÉNI DÉMOCRATIQUE ET DÉNONCER DES PRATIQUES INDUSTRIELLES ET POLITIQUES QUI CONDAMNENT L’AVENIR, LE CRILAN ÉTAIT PRÉSENT DEVANT L’ESPACE CULTUREL DES PIEUX (Chef lieu da canton de Flamanville),  JEUDI 28   MARS .

Dossier de presse : 
carénage

Les déchets nucléaires : recyclables ou recyclés?

Après le documentaire d’ARTE, “Déchets: le cauchemar du nucléaire”, le “recyclage” des déchets nucléaires, si peu “recyclés” a été au coeur de la réunion de la CLI d’AREVA-La HAGUE du 17 décembre 2009. Pourquoi AREVA est-elle prudemment passée de l’expression : déchets “recyclés” à déchets “recyclables?”

Ce changement de vocable peut s’expliquer:

  1. Le terme « recyclé » aurait pu induire des plaintes pour publicité mensongère
  2. “Recyclable” de toute façon entretient l’idée dans la tête d’un public superficiellement informé que les déchets nucléaires sont … recyclés. C’est l’image fausse, savamment entretenue, de la grande “ blanchisserie” de la Hague…
  3. “Recyclable” permet de se conformer à la nouvelle loi TSN, de 2006, sur les déchets qui interdit le stockage, en France, de déchets nucléaires étrangers, sauf pour les valoriser.

Ceci a permis d’accepter les déchets des centrales nucléaires italiennes,  arrêtées depuis plus de 20 ans.

AREVA et le lobby nucléaire savent jouer avec les mots: ainsi renvoie-t-on des “colis” (et non des fûts de déchets) aux clients.
Les déchets de Vandellos, issus d’un contrat du CEA à Marcoule et la Hague avec l’Espagne de FRANCO (qu’est devenu le plutonium?) seraient retournés… 50 ans après.
Pour AREVA, il s’agit d’…“entreposage” et non pas du stockage.

Pour la première fois, des déchets technologiques, provenant du retraitement des combustibles étrangers sont repartis vers les Pays-Bas. Quant aux résidus du démantèlement de HAO (atelier plutonium) dont l’enquête publique a été rondement menée, on ne sait où ils seront stockés. L’atelier est à l’arrêt définitif. Deux travailleurs y ont été contaminés ( cf Crilan info N°42). Ces discussions en commission ont fait suite à la conférence de presse du collectif Régional “L’EPR, non Merci” du 21 octobre 2009 à Cherbourg et à un communiqué du CRILAN , repris par la Presse de la Manche.