C’est un réacteur en état futur d’achèvement REFA qui a été autorisé par l’ASN à démarrer le 3 septembre et qui doit être couplé au réseau électrique aujourd’hui avant de fonctionner au-delà de 25 % de ses capacités.
Pourquoi cette mise en service précipitée ?
Imaginerait-on emménager dans une maison en VEFA (vente en état futur d’achèvement) grevée de problèmes graves et pour laquelle il y a une plainte pour des malfaçons et falsifications de travaux ?
C’est ce qui se passe avec l’EPR de Flamanville mais en plus inquiétant compte tenu de la radioactivité.
Pour mémoire, le couvercle de la cuve doit être changé au prochain arrêt (dans 18 mois) alors qu’il était quasi disponible avant la divergence.
La cuve connait un excès de carbone, elle a consommé ses marges de sûreté mais elle a été reconnue bonne pour le service par décret ministériel.
L’instrumentation du fond de cuve identique à celles des EPR de Taishan (Chine) doit être reprise dans 18 mois pour éviter la menaçante dégradation du combustible et des rejets gazeux radioactifs.
La perspective d’un fonctionnement à 100 % ne ferait qu’aggraver les risques alors même que le principe de précaution inscrit dans la Constitution impose une action proportionnée face aux risques.
C’était le sens de notre demande d’expertise indépendante qui a été rejetée par la CLI.
C’était aussi le sens de la note de Global Chance intitulée : « doutes et risques ».
Le CRILAN déplore que le document produit par la CLI et intitulé « La grande saga de l’EPR » ait pu être imaginé pour empêcher une expertise indépendante alors que la CLI en avait la prérogative.
C’est avant tout une décision politique.
Selon nos informations, l’EPR de Flamanville devrait fonctionner un an pour valider techniquement le programme EPR 2 qui en serait la variante.
D’après la Presse de la Manche du 17 décembre, EDF espère que la mise en exploitation de cet EPR pourra « rassurer les marchés financiers », et probablement solvabiliser le programme des 6 EPR 2 qui en dépendrait.
Mais alors qui va rassurer la population du Cotentin et au-delà, alors que le projet de PPI (Plan particulier d’intervention) unique pour tout le Cotentin n’avance pas et que tous les habitants n’ont pas le droit à des comprimés d’iode ?
Si on suit cette logique ce sont les bénéfices pour les marchés financiers, et les risques pour la population !
Après avoir activé sans succès à ce jour les moyens juridiques collectifs possibles, le CRILAN reste vigilant
Illustration Réseau SDN