Communiqué commun du Réseau « Sortir du nucléaire », Greenpeace France, France Nature Environnement, France Nature Environnement Normandie, CRILAN, Stop EPR Ni à Penly Ni Ailleurs
Communiqué du 25 septembre 2020
Le 25 mars 2020, en plein confinement, le gouvernement a publié un décret prorogeant à 2024 la validité du décret d’autorisation de création de l’EPR de Flamanville, qui fixait auparavant à avril 2020 sa date limite de mise en service.
Nos associations dénoncent fermement cette obstination du gouvernement à tolérer la poursuite de ce chantier catastrophique, malgré les multiples malfaçons et scandales qui l’affectent et les sommes considérables déjà englouties. Dangereux et rafistolé avant même d’avoir démarré, ce réacteur ne devrait jamais entrer en service.
En outre, ce décret modificatif publié à la va-vite en plein confinement passe sous silence le fait que l’état actuel du réacteur, criblé de malfaçons, ne correspond plus à ce qui était exigé dans le décret initial, et qu’EDF ne dispose manifestement plus des capacités financières et techniques requises pour mener à bien le chantier. Au regard de la jurisprudence européenne, se contenter d’une simple modification des dates est donc manifestement illégal, et surtout profondément malhonnête.
Le 26 mai 2020, nos associations ont déposé deux recours gracieux auprès du Premier ministre demandant le retrait du décret modificatif et l’abrogation du décret initial d’autorisation de création. En l’absence de réponse, nous saisissons aujourd’hui le Conseil d’État. La complaisance envers EDF et ses projets calamiteux doit cesser !
Contacts presse :
Marie Frachisse (juriste, Réseau « Sortir du nucléaire ») – 07 62 58 01 23
Un décret modifié à la va-vite, alors que l’état du réacteur ne correspond plus aux exigences initiales
Le 25 mars 2020, en plein confinement, un décret prorogeant de quatre ans la validité du décret d’autorisation de création de l’EPR de Flamanville a été publié. En quelques lignes, ce décret modificatif – déjà le deuxième de ce type [1] – fixe la date limite pour sa mise en service à 2024, contre 2020 auparavant [2]. Le gouvernement a procédé en catimini, sans procédure de participation du public, comme s’il s’agissait simplement d’actualiser formellement une date devenue obsolète en raison des retards successifs du chantier. Pourtant, l’état du réacteur n’a plus grand-chose à voir avec ce que décrit le décret d’autorisation de création initial.
Celui-ci prévoyait en effet que les exigences de conception et de fabrication devaient être telles qu’on puisse exclure la rupture de composants majeurs comme la cuve ou les tuyauteries des circuits primaires et secondaires. Entre-temps, d’importants défauts ont été découverts sur le couvercle et le fond de cuve, si bien que sa rupture ne peut être exclue [3]. Ce risque de rupture concerne également huit soudures des tuyauteries principales d’évacuation de la vapeur, affectées de malfaçons [4], qui devront faire l’objet de réparation – sachant que l’Autorité de sûreté nucléaire n’a toujours pas validé le procédé proposé par EDF. Et ces problèmes ne représentent probablement que la partie émergée de l’iceberg, de nouvelles « non-conformités » étant régulièrement découvertes [5] !
Une prorogation du décret initial intenable au regard de la situation d’EDF
Le décret de création initial exigeait également qu’EDF dispose des capacités techniques et financières nécessaires pour construire le réacteur et s’assurer des charges futures.
13 ans après le début du chantier, EDF a apporté la démonstration flagrante de son incapacité à le mener à bien : litanie de malfaçons sur le site et dans les usines des fabricants, surveillance déficiente des prestataires, exigences de qualité non transmises aux fabricants… Comme le souligne l’Autorité de sûreté nucléaire, il ne s’agit pas d’une expérience qui se serait perdue faute de construire des réacteurs, mais d’un manque de rigueur et d’une perte de compétence professionnelle touchant l’ensemble de la filière. Le gouvernement nage donc en pleine contradiction, ayant accordé cette prorogation alors qu’il a lui-même reconnu publiquement cette perte de compétence et de rigueur lors de la remise du rapport Folz !
Quant à la situation financière d’EDF, elle s’avère tout aussi inquiétante. Plombée par une dette évaluée à 41 milliards d’euros fin 2019, l’entreprise aurait déjà disparu sans le soutien de l’État et l’argent des contribuables, ce qui fait peser un doute sérieux quant à sa capacité à assurer ses charges de long terme. Elle vient de lancer un vaste plan d’économies, prévoyant même d’économiser sur la maintenance des réacteurs ! L’endettement d’EDF est d’ailleurs en partie lié à l’explosion des coûts de l’EPR de Flamanville, la Cour des comptes évaluant désormais le montant total du projet à 19,1 milliards d’euros. Et la réforme du prix de revente de l’électricité nucléaire ne devrait pas permettre à EDF de rentrer dans ses frais. En effet, la Commission de Régulation de l’Électricité estime que le surcoût de l’EPR, résultant d’erreurs commises par EDF, n’a pas à être répercuté sur ce prix de revente [6].
Le gouvernement faisant la sourde oreille, nous agissons en justice !
Au regard de l’évolution de la situation, se contenter d’une simple actualisation de la date du décret initial est donc manifestement illégal (au regard de la jurisprudence européenne récente [7] , ces modifications auraient nécessité une nouvelle ou, a minima, une réactualisation de l’évaluation environnementale du projet), mais surtout profondément malhonnête.
Après deux recours gracieux déposés le 26 mai 2020, face à l’absence de réponse du gouvernement, nos associations viennent de saisir le Conseil d’État pour demander le retrait de ce décret et l’abrogation du décret d’autorisation de création initial.
Arrêtons de gaspiller des milliards dans les énergies du passé !
Au-delà de cette démarche, nos associations réaffirment avec force que le réacteur EPR ne doit jamais entrer en service. Il est inacceptable que des milliards soient encore gaspillés dans ce gouffre financier, alors que ce réacteur criblé de défauts, s’il fonctionne un jour, mettrait en danger toute l’Europe. Enfin, sa mise en service enfermerait la France pour de nouvelles décennies dans l’impasse nucléaire, à rebours de toute transition énergétique digne de ce nom, et irait de pair avec la production de nouveaux déchets ingérables. Au vu de ce désastre, la volonté du gouvernement et d’EDF de construire six nouveaux réacteurs dans les années à venir relève de l’irrationnel.
En 2007, une étude montrait que les besoins en énergie du Grand Ouest auraient pu être mieux assurés en consacrant le coût initial de l’EPR (3,3 milliards d’euros) aux économies d’énergie et énergies renouvelables locales. Treize ans après, le réacteur ne produit toujours pas d’électricité et le coût du chantier ne cesser d’augmenter, tandis que celui des énergies renouvelables continue de baisser. Continuer ce gâchis est une perte de temps face à l’urgence climatique. Plutôt que de se fourvoyer dans un tel projet, la France doit en finir avec le nucléaire.
Notes
[1] En 2017, le délai de 10 ans prévu pour la construction de l’EPR avait déjà été prorogé de 3 ans par décret.
[2] Le décret d’autorisation de création donne le feu vert au chantier et précise dans quel délai celui-ci doit s’achever. Il ne doit toutefois pas être confondu avec l’autorisation de mise en service. EDF a d’ailleurs déposé une demande d’autorisation de mise en service partielle pour l’arrivée du combustible de l’EPR, qui est actuellement en cours de consultation sur le site de l’Autorité de sûreté nucléaire.
[7] En vertu de la directive 2011/92 dans sa version modifiée par la directive 2014/52/UE, avant l’édiction d’une décision prorogeant les délais maximums de mise en service, la mise à jour de l’évaluation environnementale est requise au regard de l’apparition de faits et d’informations nouvelles depuis la délivrance de l’autorisation. L’exigence de réaliser une nouvelle évaluation environnementale a été également mise en exergue dans un arrêt du 29 juillet 2019 de la CJUE à propos d’une autorisation prolongeant la durée d’exploitation de 10 années d’une centrale nucléaire. Un autre arrêt de la CJUE du 9 septembre 2020 vient renforcer cette obligation.
Un ordre du jour garni pour une AG qui a duré de 9 H 30 à 15h
Le Crilan était présent ce 23 septembre a l’ouverture de la première séance de la CLI depuis la fin Janvier.
Evelyne, Marie Edith, Monique et André ont distribué le flyer d’opposition ( ci dessous) au démarrage partiel de l’EPR pour acheminer, introduire le combustible et faire des essais avec des gaz radioactifs.
Mais cette introduction du combustible sur le site ne sera possible qu’après délivrance par l’ASN d’une autorisation de mise en service partielle de l’EPR. Sur ce point, le CRILAN a annoncé qu’il se réserve avec d’autres associations de déposer un recours devant le Conseil d’Etat pour obtenir l’annulation de l’autorisation que l’ASN pourrait prendre.
EDF et l’ASN ont développé le projet de mise en service partiel de l’EPR suite au second décret autorisant la prolongation du décret d’autorisation de création de l’EPR.
A ce propos le CRILAN a informé la CLI qu’il allait engager en lien avec le Réseau Sortir du Nucléaire et d’autres associations une action le 25 septembre devant le Conseil d’Etat pour contester la légalité du décret d’autorisation de construction de l’EPR qui repousse la date limite de fin de chantier. Pour ces associations, ce nouveau décret n’est pas valable car il porte sur un chantier bien différent de celui débuté en 2007 et qui avait fait l’objet du décret d’autorisation initial.
Ce 17 septembre EDF Flamanville a déclaré , trois évènements significatifs sûreté de niveau 1 sur l’échelle INES. échelle internationale de classement des événements nucléaires qui en compte 7. ( ou plutôt 8 si on considère le niveau 0 très ( trop) fréquemment utilisé)
Déclaration d’un événement sûreté au niveau 1 (échelle INES) concernant le retard de maintenance préventive de matériels participant à la protection incendie et à la sûreté, sur les unités de production 1 et 2 de la centrale nucléaire de Flamanville
Déclaration de deux événements sûreté au niveau 1 de l’échelle INES, concernant le démarrage des protections du réacteur n°2 et le non-respect des spécifications techniques d’exploitation dans la conduite du réacteur
De l’écart à l’accident majeur, L’Agence internationale de l’Énergie Atomique a établi en 1990 une échelle pour renseigner sur la gravité des évènements nucléaires civils. Cette échelle nommée échelle INES est mise en place au plan international depuis 1991 et en France depuis 1994.Elle constitue non pas une échelle de mesure mais un outil de communication pour faciliter l’information du public après la catastrophe de Tchernobyl.
Nucléaire et finance: Conférence de Jean Rohel Président d’Attac Saint Malo-Jersey
Jean Rohel développera les liens et similitudes entre les secteurs du nucléaire et de la finance. Concernant le nucléaire, il mettra en exergue certains des scandales parmi les plus significatifs qui ont émaillé le parcours chaotique des entreprises françaises. En effet, les scandales semblent définir une culture commune entre le secteur du nucléaire et de la finance, ce qu’il illustre par des affaires emblématiques.
Outre que la France est l’un des pays ou la concentration et le pouvoir des banques sont des plus importants , Jean Rohel développera l’hyper concentration des entreprises du secteur énergétique et la place du nucléaire d’Etat.
La privatisation rampante d’EDF et d’Orano grâce à l’apport de fonds publics, la filialisation, le lobbying et l’optimisation fiscales sont entrés dans le mode de gouvernance de ceux qui sont sensés fournir les biens en électricité et en énergie nécessaires à nos sociétés.
Nucléaire et finance disposent de l’argent public et le gaspillent sur fond de mensonges, de fausses promesses, de couts cachés. Le discours sur l’excellence française commun au nucléaire et à la finance assure une domination idéologique et intellectuelle sur fond d’élites, de lobbying et de conflits d’intérêts…
Suite à ces constats, Jean Rohel esquissera les pistes à développer pour faire droit à l’intérêt général et garantir une transition énergétique en appui sur les ressources financières mises au service des besoins énergétiques maitrisés du pays.
Nucléaire l’impasse française: un Film de Patrick Benquet
Depuis cinquante ans, la France produit 75 % de son électricité grâce à la filière nucléaire. Un cas unique au monde. Une dépendance qui mène aujourd’hui l’entreprise publique EDF tout droit à la faillite.
Le nouveau réacteur français, l’EPR, accumule les retards de livraison en France, à Flamanville, et en Finlande. Les coûts continuent de grimper et c’est en dizaines de milliards que se chiffrent, aujourd’hui, les dépenses de la France pour tenter de maîtriser cette technologie trop complexe.
Alors pourquoi la France a-t-elle donné le feu vert à la construction de deux autres EPR en Grande-Bretagne, à Hinkley Point ? Et ce malgré de violentes oppositions au sein même d’EDF ?
Alors que de plus en plus de pays sortent du nucléaire, qu’on ne sait toujours pas comment démanteler les centrales en fin de vie et que le coût des énergies renouvelables ne cesse de baisser, la France est de plus en plus isolée dans ses choix pro-nucléaires.
Des choix qui pèsent très lourd sur le budget de l’Etat et qui font prendre à la France un retard colossal en termes de transition énergétique.
Déjà en 2018, l’ASN avait entrepris une consultation pour des tests à chaud avec de la vapeur au tritium issue des réacteurs 1 et 2. Bien entendu l’ASN a accédé à la demande d’EDF .
Deux ans après EDF demande à l’ASN l’autorisation de mise en service partiel de l’EPR afin de recevoir le combustible neuf en attente d’utilisation au cœur du réacteur et afin de mener des essais avec du gaz radioactif.
Par ces autorisations successives EDF laisse penser à une mise en route future de l’EPR alors même que celui-ci connait de nombreux problèmes et a fait l’objet de nombreux recours en Justice.
Le CRILAN, plusieurs associations dont Greenpeace et le réseau Sortir du Nucléaire, ont mené des actions en justice à propos de la cuve et de ses dérogations, du couvercle, des soudures, prolongation abusive du décret d’autorisation. Ces recours ont tous été rejetés par le Conseil d’État au nom de l’État nucléaire alors que techniquement rien n’est réglé.
Trois plaintes pénales ont été déposées auprès du Procureur de la République de Cherbourg à propos de l’EPR : soudures défectueuses sur le circuit secondaire principal, qualification de matériels mécaniques et électriques, infractions à la réglementation environnementale. Ces plaintes sont toutes en attente de poursuites…
Rien ne semble ébranler les certitudes d’EDF alors que le 28 octobre 2019, le Ministre de l’économie déclarait que l’EPR est un « échec pour la filière ». Le rapport Foltz est alors survenu afin de tenter de sauver le soldat EPR, symbole de la défaite de l’industrie électronucléaire française.
Gravité du temps présent
De 3 milliards, le coût de l’EPR frôle les 20 milliards. Suite aux nombreuses non-conformités de fortes incertitudes pèsent sur son éventuel fonctionnement sachant que s’il devait démarrer un jour, il ne devrait pas fonctionner à plein régime au risque d’un accident.
A ce jour on ne sait toujours pas si les 8 soudures pourront être reprises alors que le couvercle doit être changé en 2024. Tout dernièrement, de graves problèmes de soupapes en partie nucléaire à Flamanville comme en Finlande ont rappelé un problème connu depuis 2015….
Notre seule certitude avec la prétendue arrivée précipitée du combustible, c’est la fuite en avant et le fait accompli en dépit des aléas techniques récurrents.
Conclusion
Le CRILAN demande à l’ASN de refuser l’acheminement du combustible et la mise en service partiel de l’EPR en raison des trop grands problèmes rencontrés et non résolus sur ce site.
Face au risque d’accident nucléaire que représente ce réacteur, il demande aux autorités de prendre la mesure du fiasco du chantier de l’EPR afin de protéger les populations du Nord Cotentin et au-delà.
Enfin il invite la population et les élus à s’exprimer sur le site de l’ASN dans le cadre de la consultation.
Suite à l’inspection ASN de juin 2019 à la centrale de Flamanville , 36 infractions à la réglementation environnementale ont été mises à jour, ces faits étant susceptibles d’entrainer des pollutions graves et de mettre en danger les personnes travaillant sur le site.
Il s’agit donc d’un rapport alarmant sur les négligences environnementales constatées sur les réacteurs 1 et 2 ainsi qu’à l EPR. Elles traduisent le mépris d’EDF pour l’environnement et la protection des personnes
Fait exceptionnel, le 4 juillet 2019 le Directeur de l’ASN à convoqué le Directeur de la Centrale de Flamanville en pointant les déficiences dans la maitrise des gestes techniques , des défauts de maintenance et de surveillance des prestataires.
Refusant que des problèmes aussi graves restent impunis, les associations Réseau Sortir du Nucléaire, CRILAN , FNE et FNE Normandie, Stop EPR ni à Penly ni ailleurs ont déposé plainte cette semaine pour ces 36 infractions à la réglementation environnementale près du Procureur de la République de Cherbourg.
La France fait partie avec les USA, la Grande Bretagne, la Russie et la Chine des 5 pays disposant officiellement de l‘arme atomique. Quatre autres en seraient possesseurs : Inde, Pakistan, Corée du Nord, Israël.
Le mardi 31 mars 2020 en pleine période de confinement, alors que le pays tout entier évite la propagation de la contamination, que de nombreuses personnes sont privées de revenus, quand d’autres doivent travailler avec de faibles moyens de protection (activités indispensables), le gouvernement n’hésite pas à engager les forces aériennes stratégiques pour une simulation de frappe nucléaire, un exercice militaire comme si de rien n’était. Une dépense indispensable quand les hôpitaux manquent de tout ?.
C’est Macron qui parle de guerre au sujet du virus et pour cette soi-disant guerre, la dissuasion nucléaire se révèle bien inutile !
Le budget militaire et particulièrement celui consacré à la dissuasion nucléaire est plus encore que d’ordinaire sur doté et son maintien à son niveau actuel est moralement inacceptable.
La valse des milliards
Chaque année la France dépense près de 5 milliards d’euros pour la modernisation et le renouvellement des arsenaux nucléaires. Plus encore la loi de programmation militaire prévoit de doter les forces nucléaires françaises sur la période 2019-2025 de 37 milliards d’euros, soit 20 milliards de plus que sur la période 2003-2008, et 60% d’augmentation ; ce qui porterait la dépense annuelle à 6 milliards d’euros en 2023.
Avec les 4,7 milliard d’euros de la seule année 2019 il serait selon l’ICAN (International Campaign to Abolish Nucléar weapons , possible de financer:
100 000 lits de soins intensifs,
+ 10 000 ventilateurs
+ 20 000 infirmières
+ 10 000 médecins
Ces sommes ne tiennent pas compte d’autres dépenses de l’armée ou civiles comme la gestion des déchets nucléaires léguée aux générations futures.
Pourtant l’efficacité de cet argent englouti n’est pas démontrée tout comme la stratégie de dissuasion nucléaire (les dépenses militaires mondiales se seraient élevées à 1917 milliards en 2017 selon le Mouvement de la Paix).
En quoi la bombe nous protège-t-elle des actes terroristes, des pandémies, du dérèglement climatique, de la perte de biodiversité, qui sont pourtant aujourd’hui des menaces, bien réelles, à côté du risque de conflit armé généralisé bien peu probable ? La catastrophe sanitaire d’aujourd’hui qui touche le monde entier est bien peu de choses à comparer avec les effets d’une catastrophe nucléaire militaire.
La doctrine de la dissuasion nucléaire questionnée
Sur la scène internationale aussi, la tendance n’est plus au ralentissement du nucléaire militaire et c’est très inquiétant. Bien qu’ils aient été arrêtés depuis le 29 septembre 1992 les Etats Unis envisagent de reprendre des essais nucléaires afin de renforcer l’arsenal des armes nucléaires (selon le Washington post). L’administration Trump accuse en effet la Chine et la Russie de procéder à des essais nucléaires de faible puissance.
Dans ce contexte les américains n’excluent pas de reprendre des essais et équipement d’ogives de faible puissance (le tiers de la puissance de la bombe larguée sur Hiroshima) sur des sous-marins et pour une réponse rapide : on est donc loin de la dissuasion. L’administration Trump annonce en effet ne pas chercher à obtenir la ratification du traité d’interdiction des essais nucléaires, signé par les Etats Unis mais non ratifié par la Chine, l’Inde, le Pakistan et la Corée du nord ; contrairement à la Russie, la France et la Grande Bretagne qui l’ont fait.
A cette volonté américaine de doper l’arsenal des armes nucléaires, s’ajoute le choix de s’affranchir des traités limitant la course aux armes nucléaires notamment l’accord « ciel ouvert » signé en 1992 et entré en vigueur seulement en 2002. En effet les américains se sont également retirés de l’accord sur le nucléaire Iranien en 2018 et de celui sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). Il en est de même pour les autres traités sur les missiles terrestres signés avec les Russes. Qu’en sera-t-il des accords START de réduction des armes stratégiques qui doivent prendre fin en février 2021 Seront-ils reconduits?
Printemps tragique
Ce printemps se sont succédé des évènements qui mettent à mal la stratégie française de dissuasion nucléaire.
Comble de l’efficacité de cette stratégie de défense française, le porte avion Charles De Gaulle, pièce maîtresse de la stratégie nucléaire française, n’est plus opérationnel à cause … non pas d’un manque de moyens, mais du Covid 19….la bonne blague !!!
Au moment où le sous-marin SNA Suffren commence ses essais difficiles à la mer par un retour en cale sèche, le SNA Perle dernier de la série Rubis à propulsion nucléaire vient d’être victime d’un grave incendie. Intervenu pendant les travaux périodiques de la Perle à Toulon cet incendie rend son avenir incertain et fragilise le dispositif militaire.
Le jour d’après a de fortes chances de ressembler aux jours d’avant pour que rien ne change….
Ces difficultés n’empêchent pas la France d’envisager un deuxième porte avion de type Charles De Gaulle pour au moins 5 milliards d’euros et 220 millions par an de fonctionnement.
Le 12 juin 2020 les essais du missile nucléaire M51 ont repris à partir du sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) Le Téméraire qui a tiré un missile balistique stratégique (sans charge nucléaire) à 120 millions d’euros depuis le large du sud-Finistère,
L’orientation du Livre Blanc de la Défense préconise de dépenser 100 milliards d’euros en 15 ans pour le renouvellement de la flotte des SNLE-NG en violation du traité de non-prolifération.
En consacrant autant d’argent au mépris des besoins de la population, la France s’entête dans une stratégie de défense remise en question par les autres pays. Pour preuve, en février dernier, Macron a considéré que la composante aéroportée pourrait mettre en œuvre à partir de 2035 un missile hypersonique emporté par un avion de combat, un porteur lourd ou un drone furtif.
En refusant d’adopter le traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) alors que 122 pays l’ont fait, la France encourage la course mondiale aux armements.
Un mauvais signe pour la paix et l’avenir de l’humanité à la veille du 75ème anniversaire des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki.
Alors que la CRILAN ne cesse de réclamer l’abandon de cet EPR qui s’avère toujours plus un véritable fiasco industriel et financier, on laisse la Cour des Comptes annoncer la douloureuse facture de l’EPR de Flamanville.
S’il devait démarrer un jour, le prix de revient du mégawattheure serait entre 110 et 120 euros soit près du double des réacteurs en service alors que le mégawattheure éolien et solaire revient déjà à 40 euros.
Dans cette situation, le chantier finlandais a eu des conséquences importantes : il n’est pas achevé et Areva – donc la France- doit 850 millions d’indemnités. Le dossier n’est pas clos puisque des problèmes de soupapes se sont invités en Finlande comme à Flamanville.
Selon Le Monde, l’EPR Finlandais a provoqué le démantèlement d’Areva en 2015 et une restructuration particulièrement coûteuse de la filière nucléaire, qui a mobilisé 7,5 milliards d’euros d’argent public. En effet EDF a bénéficié d’un apport en capital de 3 milliards d’euros, plus 2 milliards pour Areva SA et 2,5 pour Orano.
Le groupe EDF endetté à plus de 75 % était déjà en situation critique avant la crise sanitaire.
On comprend mieux la démission du Directeur financier d’EDF à la veille de l’engagement par le groupe de la construction des 2 EPR anglais d’ Hinkley Point.
En 2019 la dette d’EDF s’élevait à 41 milliards d’euros, celle-ci pourrait atteindre les 50 milliards d’euros en 2020 ; et on prévoit 6 milliards de pertes d’excèdent brut pour 2020-2022.
Cette situation va entrainer un plan d’économies mais aussi des contraintes sur les investissements pourtant nécessaires pour l‘entretien du parc nucléaire français et le développement des ENR.
La réalité de l’EPR de Flamanville et d’EDF dépasse tout ce que l’on pouvait craindre. Il est donc urgent d’arrêter ce chantier catastrophique.
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Articles de presse:
Le Monde : « Echec opérationnel » et « dérive des coûts » : la gestion de l’EPR, réacteur nucléaire de troisième génération, décriée par la Cour de comptes
On ne se souvient des pays oubliés que pour les exploiter. Le Cotentin a beaucoup donné pour le nucléaire et n’a jamais pu développer son potentiel énergétique en dehors de la filière nucléaire aujourd’hui à bout de souffle.
Nous connaissons le fiasco de l’EPR ajouté aux 2 réacteurs vieillissants de Flamanville, le tout dans une dérive financière et technique catastrophique qui nous impacte via EDF.
La Hague haut lieu de l’entreposage nucléaire sans retour pour les déchets nucléaires les plus dangereux
Suite à l’extension de la Hague dans les années 1980 on nous annonce une nouvelle extension vers Omonville pour une « piscine centralisée » construite par Orano pour EDF. Cette piscine doublerait les capacités d’entreposage de la Hague qui sont aujourd’hui saturées.
A la Hague on retraite les combustibles usés et on extrait le plutonium dans deux usines UP2 800 et UP 3. Ce « cycle du combustible » a déjà entrainé :
Le stockage d’environ 60 tonnes de Plutonium à la Hague , celui-ci servant à la fabrication du combustible MOX, hautement radioactif lorsqu’il est activé.
Le doublement des capacités d’entreposage HAVL sur 70 ans environ des déchets vitrifiés Haute Activité Vie Longue en attente d’un stockage définitif initialement prévu à Bure.
Et maintenant ? le quasi doublement des capacités d’entreposage des combustibles usés
EDF suggère le quasi doublement des capacités d’entreposage des combustibles usés provenant notamment des centrales nucléaires françaises. De 13000 tonnes il pourrait passer à 23000 tonnes avec la nouvelle « piscine centralisée ». Dans cette piscine les combustibles moxés hautement radioactifs devront être refroidis pendant 100 ans environ avec tous les risques sociétaux, industriels et énergétiques que cela représente
Cette fuite en avant traduit l’absence de pilotage et de prévision de la filière nucléaire qui croule sous les déchets alors même que la filière du retraitement est remise en cause par l’usure des usines de la Hague et par les conventions internationales sur les rejets liquides et gazeux de ces usines (Convention OSPAR). N’oublions pas que la Hague ne respecte pas les termes de cette convention.
Trop c’est trop, ça déborde à la Hague :
Alors que les ruisseaux de la Hague témoignent de pollutions radioactives dites « conformes » aux valeurs limites, alors que les déchets nucléaires « historiques » abandonnés sur le site se rappellent à nous, l’heure n’est pas à l’accumulation des déchets entreposés à la Hague pour l’éternité faute de solution viable.
Ni à Belleville, ni à la Hague ni ailleurs !
Le CRILAN alerte la population et les élus car le Cotentin mérite un meilleur avenir. Le meilleur moyen de ne plus produire de déchets est de sortir du nucléaire avant la catastrophe nucléaire annoncée en France par les plus hautes autorités dont l’ASN.
Comme le Président de la région Centre Val de Loire le disait si bien à propos du projet de piscine envisagée à Belleville sur Loire, nous ne saurions imaginer notre beau Cotentin devenir davantage la poubelle atomique de la France.
Des représentants des associations CRILAN ACRO et FNE, membres des CLIs des installations nucléaires du Cotentin se sont rencontrés ce 18 juin . En raison de la situation sanitaire, c’est dans un lieu privé qu’ils ont dû faire le point suite à l’annulation des AG des CLIs de juin par le Conseil Départemental , .
Circulez , il n’y a rien à voir…
Suite à la protestation exprimée par le CRILAN sous forme de lettre ouverte , Madame Nouvel Vice-Présidente du Conseil Départemental en charge des CLI et présidente de la CLI Flamanville a répondu le 10 juin qu’elle maintenait sa position de ne pas tenir les AG des CLI prévues en juin mais au mieux en septembre…
Informé de la situation, le Préfet apporte son soutien à la tenue des assemblées générales « le plus rapidement possible ».
Les associations attendent du Conseil Départemental une solution concrète susceptible de convenir à la situation actuelle et à d’autres situations pouvant se produire.
Les associations feront prochainement des propositions afin que les CLI et la population soient associées au plus près de l’actualité des sites nucléaires notamment en situation difficile.
Affaire à suivre…
Photo : Monique Dupuis, Patrick Lafon, Guy Vastel, Marie-Françoise Lebonnois, André Jacques, Evelyne Louis, Anne-Marie Duchemin, Emile Constant
NB: La trop petite salle de réunion des CLI à Cherbourg ne pouvait actuellement être mise à disposition pour des rencontres des membres des CLIS…
Alors que la Vice Présidente du Conseil Départemental maintenait sa position de ne pas tenir les AG des CLIS de Flamanville, d’Orano La Hague et du CSM avant septembre, le Préfet de la Manche saisi par le CRILAN, a demandé le 11 juin dernier au Président du Conseil départemental de tenir ces réunions « le plus rapidement possible ».
Ce 16 juin le CRILAN reçoit un courrier de soutien du Préfet de la Manche à qui la lettre ouverte était adressée en copie.
Figure historique de l’écologie sur le Nord Cotentin, Daniel Bosquet est décédé ce mardi 9 juin à 79 ans.
« Daniel a adhéré aux verts dès 1984 après avoir dirigé les premières listes écologistes sur l’agglomération de Cherbourg, notamment à Equeurdreville-Hainneville où sa liste avait réalisé plus de 18% au 1er tour aux élections municipales en 1983. On ne compte plus depuis ses engagements dans les différents scrutins… On retiendra notamment son travail en qualité de Vice Président de la Communauté Urbaine qui a permis que la gestion du cycle de l’eau revienne en régie publique au bout de son troisième mandat. Il a aussi été Conseiller Régional pendant la mandature de la gestion de gauche ». Patrick Lafon animateur EELV Cotentin
Daniel était aussi un adhérent du CRILAN; nous présentons nos sincères condoléances à son épouse , à sa famille et à ses proches.
Nouvelles et graves anomalies au cœur du réacteur:
Des anomalies dans les équipements de contrôle de la pression du réacteur : les soupapes de sûreté. Déjà en 2015 ce sujet était pointé par l’IRSN. Voir ci dessous l’interview de Yannick Rousselet en juin 2015.
La liste des dysfonctionnements établie par l’IRSN est longue : « Risques de fuites de fluide primaire », c’est-à-dire de l’eau qui doit refroidir le réacteur, « échec à l’ouverture observé »,« échec à la fermeture observé ».
Au regard de la gravité des faits, l’institut tient à surligner qu’« aucune fuite n’est acceptable » et que cette multitude de défaillances peut avoir des« conséquences graves ».
La semaine dernière, EDF a indiqué que ces contrôles, menés à la suite de la détection d’une fuite sur une soupape de sûreté de l’EPR Olkiluoto 3 (OL3) n’auraient pas d’impact sur la date de mise en service de l’EPR de Flamanville, prévue en 2023.
Cependant, selon l’ingénieure de l’Institut de radioprotecion et de sûreté nucléaire (IRSN) Karine Herviou, ces soupapes sont des éléments « particulièrement sensibles » de la sûreté du réacteur.
« Un nouveau dysfonctionnement pourrait fragiliser un peu plus les réacteurs nucléaires EPR, déjà décrédibilisés par des retards, malfaçons et surcoûts en série. La défaillance d’une soupape de sûreté du pressuriseur, équipement capital pour la sûreté du réacteur nucléaire, s’est produite lors d’un test sur le réacteur EPR en Finlande en mars dernier. Problème : la pièce défectueuse est aussi présente dans l’EPR en construction à Flamanville (France) et dans les deux EPR déjà mis en service à Taishan (Chine). »
Dans une lettre ouverte au Président du Conseil Départemental de la Manche le CRILAN a émis une protestation au regard de l’annulation des Assemblées Générales des 3 commissions d’information près des installations nucléaires du Cotentin et qui étaient prévues en juin.
Pour notre association il est surprenant de leur appliquer le critère de 10 personnes en réunion publique en vigueur dans le cadre du déconfinement quand les offices religieux et les conseils municipaux sont autorisés à recevoir des effectifs supérieurs.
L’actualité des installations nucléaires du Cotentin ne saurait être renvoyée à la fin septembre au moment où le président de l’ASN s’inquiète d’un « recul de la rigueur dans l’exploitation des centrales » et que la centrale nucléaire EDF de Flamanville est placée sous surveillance renforcée par l’ASN,
Passant en revue les incidents techniques et les non-conformités sur Flamanville ou aussi les sujets de la saturation des piscines de la Hague ou du silo 130, le CRILAN estime que l’actualité mérite une communication directe auprès des assemblées de la part des exploitants comme des autorités de sureté.
C’est la raison pour laquelle le CRILAN a voulu associer le Préfet, l’ASN et l’ANCLII à sa démarche.
Le CRILAN demande donc au Conseil Départemental de prendre les dispositions nécessaires pour tenir les réunions prévues, même si le format de celles-ci doit s’adapter à la situation sanitaire.
La lettre ouverte adressée au Président du Conseil Départemental de la Manche:
ARTE Video: L’usine de traitement des déchets nucléaires de Wackersdorf. Retour sur un épisode marquant de l’histoire du mouvement antinucléaire allemand, entre cohésion et protestation. Un long métrage maintes fois récompensé, porté par un casting applaudi.
« Dans les années 1980 en Allemagne, les chiffres du chômage augmentent dans le district du Haut-Palatinat. Aussi, son président Hans Schuierer se doit-il de proposer sans tarder des alternatives à la population. Coup de chance, les plans du gouvernement du Land de Bavière tombent à point nommé : une usine de traitement des déchets nucléaires va ouvrir dans la commune de Wackersdorf, portant ainsi l’espoir d’un boom économique qui profiterait à toute la région. Seulement, quand les protestations d’une initiative citoyenne écologique sont violemment réprimées par les autorités bavaroises, Hans Schuierer se retrouve peu à peu dans une impasse. Doit-il se cantonner à sa ligne politique, ou faire appel à son sens citoyen ? Avec ce long métrage maintes fois récompensé, porté par un casting applaudi, le réalisateur allemand Oliver Haffner met ici en scène un moment fort du mouvement antinucléaire allemand, à une époque où l’idée même d’une transition énergétique semblait encore bien lointaine. »
En soutien à l’action juridique engagée le 26 mai 2020 en vue d’annuler la seconde autorisation de prolongation du chantier de l’EPR, 5 associations de Normandie lancent sur Cyberacteurs un appel à signatures destiné au Premier Ministre.
Avec la participation de Bernard Laponche et de Roland Desbordes
Le dimanche 31 mai, le réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) atteindra officiellement les 40 ans de fonctionnement. Mais EDF souhaite prolonger sa durée de vie jusqu’à 50 voire 60 ans. Pourtant, la centrale nucléaire composée de 4 réacteurs a connu de multiples incidents depuis sa mise en service en 1980, et de nombreux équipements comportent des défauts. Quel est l’impact de cette centrale nucléaire sur l’environnement et quels sont les risques en matière de sûreté en cas de prolongation ?
Le 10 février dernier
suite à la CLI de Flamanville, le CRILAN avait exprimé son avis négatif sur la poursuite du
chantier de l’EPR. Il s’engage aujourd’hui aux côtés de 4 autres associations (Réseau Sortir du Nucléaire, Greenpeace,
France Nature Environnement, Stop EPR ni à Penly ni ailleurs) en vue d’un
retrait amiable du décret de prolongation du chantier dans les deux mois. A
défaut les associations engageront un recours en Conseil d’Etat.
C’est une nouvelle étape
qui se joue contre le chantier de cet EPR scandaleux, dangereux, inutile
et coûteux. Il n’a pas suffi au gouvernement de
constater le fiasco de ce réacteur nucléaire tant au niveau technique que
financier. Le dernier décret de prolongation est manifestement illégal et porte
sur une installation qui ne ressemble en rien à la demande d’autorisation de
création initiale.
En soutien à l’action juridique engagée en vue d’annuler la seconde autorisation de prolongation du chantier de l’EPR, 5 associations de Normandie lancent sur Cyberacteurs un appel à signatures destiné au Premier Ministre.
5 associations s’engagent en vue d’un retrait amiable du décret de prolongation du chantier dans les deux mois. A défaut les associations engageront un recours en Conseil d’Etat.Des associations de Normandie appellent à un large soutient pour obtenir l’arrêt de ce chantier catastrophique , c’est le sens de l’appel ci dessous que nous vous proposons de signer.
Le 27 mars 2020, le gouvernement a publié en toute discrétion un nouveau décret modifiant celui de 2007 autorisant la création de l’EPR à Flamanville1 , ignorant les réserves techniques rappelées par les associations membres de l’Intercli de la Manche 2 (ACRO, Crepan, CRILAN et Greenpeace) et les nombreuses études réalisées par des experts non-institutionnels depuis le Débat public de 2005-20063 …
« Une prolongation problématique… »
Ainsi le chantier du réacteur EPR « tête de série » pourrait-il se poursuivre pour quatre années supplémentaires après une première prolongation accordée en 20174 . Aujourd’hui le gouvernement récidive fort d’un avis bienveillant de l’Autorité de contrôle 5 sans pour autant pouvoir garantir que l’installation pourra fonctionner comme prévue initialement dans un contexte qui n’a plus rien à voir avec celui qui existait en 2007.
« Dans un contexte économique, énergétique et industriel complétement différent »
Il faut dire que le projet EPR n’a jamais tenu ses promesses comme le reconnaît Jean-Martin Folz dans un rapport public remis à Bruno Lemaire en octobre 20196 . « Ecarts », « défaillances » et autres « irrégularités » se sont accumulés au point que d’aucuns reconnaissent que le projet EPR est un « fiasco 7 » tant à Flamanville qu’à Olkiluoto en Finlande n’ont cessé de s’accumuler depuis le début des chantiers8 . En 2015, les révélations concernant la cuve donnent à la crise de l’EPR une toute autre ampleur donnant à voir non seulement des « malfaçons 9 » mais surtout des mauvaises pratiques indignes d’une industrie qui prétend à l’excellence10 .
Le chantier du prototype de réacteur EPR sur le site de Flamanville qui n’a déjà que trop duré 11 se prolongerait donc jusqu’en 2024 si cette demande n’était pas remise en cause12 . Dix-sept années de travaux au total pour un réacteur dont personne ne peut dire à ce jour s’il pourrait fonctionner avec toute la fiabilité et la robustesse que l’on est en droit d’attendre d’une installation de cette importance13 .
« Arrêtons les frais et changeons de cap face au changement climatique »
Au regard des vicissitudes de la construction du réacteur EPR 14 et du coût de cette opération15 , il n’est pas déraisonnable de considérer que cette nouvelle prolongation est inutile et dispendieuse. Avec un retard déjà de plus de dix ans et une facture multipliée par bientôt 4, l’EPR n’est décidément pas une bonne affaire16 .
Voilà pourquoi nous adressons cet appel, en écho à la pétition initiée dans la Manche par le CRILAN17 , à toutes et à tous de Normandie et d’ailleurs pour « arrêter les frais ». Mettre un terme à l’aventure industrielle de Flamanville serait un signal fort en faveur de la transition énergétique et industrielle de notre territoire.
Si l’EPR était en mesure de pouvoir fonctionner dans des conditions économiquement acceptables18 , il aurait déjà démarré depuis longtemps. Dans le souci d’éviter un nouveau fiasco industriel après Superphénix, Astrid, Jules Horowitz19 , etc. il est grand temps de signifier la fin de la partie… bien d’autres opportunités pour l’emploi existent ici 20 alors que les chantiers des parcs éoliens en mer commencent 21 et que la rénovation thermique des bâtiments est un défi pour tou(te)s22 .
« Mettons un terme aux dérogations dont bénéficie l’industrie nucléaire »
Tournons la page du nucléaire en renonçant au vain espoir de renouvellement d’une technologie décidément trop chère, trop risquée et inutile. L’avenir énergétique face au Changement climatique est du côté de la maitrise de la demande d’énergie et du déploiement de moyens locaux de production maillés. Ouvrons la voie à une authentique transition énergétique dans l’intérêt de tou(te)s et de la planète… plutôt que de persévérer dans la construction hors de prix qui ne produira jamais l’électricité sûre et bon marché que chacun est en droit d’attendre.
« Monsieur le Premier Ministre entendez la voix des associations qui demandent l’annulation du décret 20 mars 2020 prolongeant de quatre années les délais accordés à la construction de l’EPR »
Appel à l’initiative des associations de Normandie : Collectif STOP-EPR ni Penly ni ailleurs, CRILAN, Effet de Serre toi-même !, FNE-Normandie et Nucléaire en Questions
En soutien à l’action juridique engagée en vue d’annuler la seconde autorisation de prolongation du chantier de l’EPR. Soutenez notre appel
Alors que le monde entier a les yeux rivés sur la pandémie de
coronavirus, un incendie majeur a vu le jour le 4 avril dernier à Tchernobyl,
ville ukrainienne où s’est déroulé en 1986 le pire accident nucléaire de
l’histoire.
Pendant plus de dix jours, ce gigantesque
incendie s’est propagé dans la zone d’exclusion de la ville, « le pire incendie jamais observé dans
la région », selon Greenpeace.
Pas moins de 20 000 hectares de forêts ont brûlé ces deux dernières
semaines. Une catastrophe qui a de quoi raviver de nombreuses inquiétudes,
d’autant que plusieurs foyers de ces incendies concernent des secteurs très
contaminés par les retombées radioactives liées à la fusion du réacteur n° 4 de
la centrale en 1986.
Ces feux tout d’abord quasiment maîtrisés puis réactivés par le vent ont
notamment provoqué un énorme nuage de fumée. A tel point que la capitale
ukrainienne était vendredi 17 avril au premier rang des villes les plus
polluées du monde !
Ces feux très actifs se sont développés notamment à 50 km autour de la
centrale, puis d’autres au cœur de la zone de 30 km. D’autres encore se sont
approchés à 3 km du réacteur accidenté.
Ils ont entrainé la remise en suspension dans l’atmosphère du
Césium 137 accumulé dans la biomasse (mais possiblement du plutonium et du
strontium 90) : une augmentation ponctuelle de plus de 700 fois de la
concentration en césium137 dans l’air de la ville de Kiev située à plus de 100
kilomètres au sud de la centrale de Tchernobyl a été mesurée.
De nombreuses questions restent posées sur l’impact radiologique de ces
incendies : pour les pompiers tout d’abord, les populations riveraines ensuite
, pour la sureté des installations nucléaires et les entreposages des déchets
dans la zone d’exclusion. Sont également interrogés les moyens de prévention et
de gestion mis en œuvre pour limiter les rejets répétés de radioactivité.
Le 9 avril les autorités ukrainiennes ont d’ailleurs indiqué « les
incendies à grande échelle peuvent menacer la sécurité environnementale dans la
région ainsi que les installations situées dans la zone d’exclusion où sont
situés les déchets radioactifs, le combustible nucléaire irradié et la centrale
de Tchernobyl. »
Et en France ?
Le nuage radioactif ne s’est pas arrêté aux frontières, exactement comme
lors de la catastrophe de 1986 finalement; Il a traversé toute l’ Europe , y
compris la France.
Selon les estimations de de l’IRSN ces masses d’air ont atteint le
territoire français aux alentours du 7 avril et sont restées 1 semaine
au-dessus du territoire français avant de s’évacuer vers l’Est. Mais les
niveaux de radioactivité observés seraient extrêmement faibles assure l’IRSN; ils
devraient être « insignifiants et sans conséquence sur la santé ».
Jour pour jour, 34 ans après la
catastrophe de Tchernobyl, la contamination radioactive continue et les modèles de dispersion radioactive semblent
les mêmes qu’en 1986.
En ce jour anniversaire, nous nous devons de rester plus que vigilants
aux risques majeurs que nous fait courir le nucléaire car un accident nucléaire ne se répare pas.
Le CRILAN qui a accueilli à Cherbourg
en novembre dernier Yves Lenoir Président de l’association « Enfants de Tchernobyl
Belarus » pour la présentation de son
film « Tchernobyl, le jour d’après « est solidaire des populations encore et à ce jour victimes de
Tchernobyl.
En cette période de confinement le CRILAN propose la lecture du livre « La Supplication : Tchernobyl, chroniques du monde après l’apocalypse » deSvetlana Aleksievitch prix Nobel de littérature en 2015 pour cette œuvre de mémoire.
Monique Dupuis Membre du CA du CRILAN
34 ANS APRES L’INCENDIE DE LA FORÊT DE TCHERNOBYL RÉACTIVE LES CRAINTES ( Yves Lenoir sur Le Media)
« Il y a énormément de radioactivité dans le sol. Chaque automne les feuilles tombent, et comme elles sont radioactives les micro-organismes du sol n’arrivent pas à les décomposer. Et cette matière végétale non décomposée est évidemment très inflammable. Et le césium qui se trouve dans les feuilles et dans l’aubier des arbres qui brûlent en partieou totalement est libérée. Et passe dans l’air, dans les fumées… »
Voir aussi:
34 ans après, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl n’est pas terminée
Alors que le virus Covid-19 stoppe les économies mondiales, plusieurs opérateurs nucléaires nationaux réfléchissent à la manière de maintenir les infrastructures sensibles et vulnérables face à la pénurie de personnel due à la maladie.
Officiellement, EDF a tout prévu pour continuer la production d’électricité dans les centrales nucléaires malgré l’épidémie de coronavirus. Si à court terme la conduite des réacteurs ne semble pas menacée, les travailleurs sous-traitants dénoncent une prise en compte insuffisante des risques pour leur santé.
A la date du lundi 16 mars, EDF n’a du activer son plan de continuité d’activité prévu en cas de pandémie qu’à la centrales de Flamanville (Manche) en arret pour maintenance, y compris sur le chantier de l’EPR. Ce plan permet à chacun de ses sites de fonctionner avec jusqu’à 40% d’effectif en moins.
« Sur le site d’Orano la Hague, toutes les activités de retraitement de combustibles nucléaires usés sont stoppées ce mardi 17 mars 2020. Les installations sont mises à l’arrêt. » « La réception des combustibles usés d’EDF est maintenue, tout comme l’expédition des matières utilisées dans l’usine de Melox pour la fabrication de combustibles Mox ».
« Au quotidien une vingtaine de personnes réparties en sept équipes se relayant nuit et jour pilotent les réacteurs nucléaires dans chaque centrale atomique. Avec les salariés d’astreinte ce sont de 120 à 200 personnes qui sont nécessaires pour faire fonctionner chacun des 58 réacteurs nucléaires disséminés dans l’hexagone.«
Aujourd’hui, 9 années ont passé depuis la catastrophe de
Fukushima. Nos pensées vont aux victimes et aux populations sinistrées qui
vivent en environnement contaminé.
Ci dessous l’actualité de Fukushima 9 ans après:
Le dernier article de
Cécile Asanuma Brice dans Libération
Cécile Asanuma-Brice, sociologue, CNRS est en mission avec Giv Anquetil, journaliste de France Inter, pour une série de documentaires radio concernant la situation à Fukushima et l’accueil des jeux olympiques.
« Alors que le gouvernement s’apprête à rouvrir aux chalands les stations de train des trois communes qui jouxtent la centrale nucléaire endommagée et envisage de faire passer la flamme olympique sur le tronçon de la route nationale qui traverse le département du nord au sud en passant à qq km de la centrale, Cécile Asanuma-Brice et Giv Anquetil sont allés enquêter auprès des habitants afin de comprendre la position dans la quelle ils se trouvent acculée. Relâchement des eaux contaminées stockées dans des réservoirs autour de la centrale, augmentation des cancers de la thyroïde chez les moins de 18 ans, procès sur la responsabilité de TEPCO, retour contraint des habitants dans des zones désertées, les problèmes sont encore à foison dans la région ».
Toute la journée, les membres du CA du CRILAN seront présents sur le stand mis à leur disposition par France bénévolat.
Michel Lebonnois dédicacera son livre « Coupés du monde » dont les droits sont offerts au profit de l’association » Nos voisins lointains » qui vient en aide à des familles de Fukushima
Une occasion de venir échanger sur les activités du CRILAN et pourquoi pas de proposer un peu de son temps libre pour du bénévolat associatif.
Internationalement reconnu sur la question des faibles doses radioactives, Keith Baverstock a reçu un petit groupe du CRILAN et de Cotentin Nature à Saint Vaast la Hougue à la faveur d’un voyage dans le Cotentin.
Le contact est établi. Déjà , Keith Baverstock et son ami Steeve nous offrent une video introductive sur la question des faibles doses. Celle ci sera traduite plus tard grâce à Maryline. 12 février 2020
Lors de la CLI de Flamanville du 30 janvier, l’ASN a présenté son avis sur le projet de décret de prolongation du DAC de l’EPR. Invité à s’exprimer comme les autres membres de la CLI, le CRILAN a exposé son avis le 10 février 2020
Résumé:
Les 10 années de l’autorisation initiale du DAC de 2007 n’avaient pas suffi pour construire le nouveau réacteur pressurisé européen EPR. Une première demande de prolongation donnée en 2017 pour trois ans s’est révélée insuffisante après avoir démontré un immense fiasco technique et financier: cuve, couvercle, soudures, surcouts et délais dépassés.
Ironie de l’histoire, la déclaration du Ministre de l’économie sur « l’ échec pour la filière » et le rapport Foltz intervenaient après que le CRILAN et les associations plaignantes aient perdu leurs 6 recours en Conseil d’Etat. Les plaintes au pénal sont toujours sans réponse.
Le CRILAN ne peut imaginer un second décret de prolongation pour un EPR qui ne correspond plus au projet initial , dont on connait le contexte, et dont il réclame l’abandon en raison notamment des risques qu’il ferait courir à la population en cas d’accident.
Une solution de sortie aurait pu passer par un débat public permettant à la population de s’exprimer. C’est un risque de retard et d’abandon du site que les autorités ont voulu écarter, mais pour combien de temps ?
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Les 10 années de l’autorisation initiale du DAC de 2007 n’avaient pas suffi pour construire le nouveau réacteur pressurisé européen EPR. De nombreux problèmes notamment de radier et de béton et aussi une interruption de chantier ont eu raison de ce délai.
Une première demande de prolongation donnée en 2017 pour trois ans s’est révélée insuffisante après avoir démontré un immense fiasco, en témoignent le fond et le couvercle de la cuve entachés de défauts majeurs.
Treize ans après, un chantier inachevé, des déboires en série et une seconde demande de prolongation pour quatre ans qui ne réglera rien des défauts majeurs de cet EPR
Malgré le recours de 8 associations démontrant que dès 2005, les fabricants d’équipements nucléaires étaient en incapacité technique de réaliser des pièces conformes pour la construction de cette INB répondant au principe d’exclusion de rupture, cette prolongation a été accordée par l’Etat alors que le fond et le couvercle de la cuve étaient entachés de défauts majeurs.
Ces informations constituent un changement de circonstances de fait et entachent d’illégalité le décret de création de Flamanville 3 modifié.
Elles s’inscrivent également dans le contexte des anomalies (2) et d’une enquête préliminaire ouverte par le Parquet de Paris à l’encontre de ces industriels pour usage de faux, mise sur le marché et exploitation d’équipements nucléaires, parmi lesquels figure la cuve (3) de l’EPR (4) de Flamanville 3, sans respecter les exigences essentielles de sécurité.
C’est dans ce même cadre pénal que le CRILAN a porté plainte aux cotés de Greenpeace France et du Réseau Sortir du Nucléaire auprès du Procureur de la République de Paris :
Le 20 juillet 2018, au sujet des soudures défectueuses du circuit secondaire principal de l’EPR, notamment celles relatives aux traversées de l’enceinte de confinement pour lesquelles il n’y a aujourd’hui aucune solution validée.
Le 16 décembre 2019, suite aux inspections de l’ASN, plainte pour manquements graves relatifs à la qualification de certains matériels installés sur l’EPR, Il s’agit de matériels participant à la démonstration de sûreté : matériels mécaniques (pompes, vannes) ou électriques (relais, disjoncteurs…).
La Justice pénale tarde mais le chantier avance, il donne même la parfaite illusion d’une installation prête à démarrer.
Treize ans après, un chantier inachevé, des déboires en série et une seconde demande de prolongation pour quatre ans qui ne réglera rien des défauts majeurs de cet EPR
Début 2020 et à l’occasion de ce projet de seconde prolongation du DAC, le CRILAN dénonce l’absence d’information du public dont l’Etat et EDF sont pourtant débiteurs s’agissant d’activités nucléaires pouvant impacter la santé et la sécurité des personnes ainsi que l’environnement (5).
Il dénonce le déni de démocratie engagé par cette méthode alors qu’un nouveau débat public sur la création de l’EPR s’imposerait.
Et pourtant, depuis le 23 mars 2017, outre les aspects techniques développés ci-dessus, une série d’évènements à caractère économique et politique ont émaillé la difficile poursuite du chantier. C’est ainsi que le 28 octobre 2019, le Ministre de l’économie a déclaré que l’EPR était un « échec pour la filière » avant que le rapport Foltz ne vienne tenter de sauver le soldat EPR, symbole de toute l’industrie électronucléaire française. De 3 milliards le coût de l’EPR a quadruplé (12, 4 milliards) et l’endettement d’EDF est passé à 41 milliards d’euros en 2019. La solvabilité d’EDF est donc compromise.
Ironie de l’histoire cette déclaration du Ministre et ce rapport intervenaient après que le CRILAN et les associations plaignantes aient perdu leurs 6 recours en Conseil d’Etat.
La Justice d’Etat serait-elle en décalage avec la réalité du chantier de l’EPR ? C’est ce que semble vouloir dire Corinne Lepage dans son billet de Blog : « d’un hors droit à un hors-jeu ». « A force de tordre le bras du droit « … » le droit pourrait bien rattraper le fait et sanctionner un fiasco technique et financier inimaginable »
Nous y sommes ?!.
Conclusion : errare humanum est, perseverare diabolicum
Le CRILAN ne peut imaginer un second décret de prolongation pour un EPR dont il connait le contexte et dont il réclame l’abandon en raison notamment des risques qu’il ferait courir à la population en cas d’accident.
A défaut d’un abandon que nous réclamons, une solution de sortie aurait pu passer par un débat public permettant à la population de s’exprimer sur la reprise d’une installation qui ne ressemble plus en rien au projet initial. C’est un risque de retard et d’abandon du site que les autorités ont voulu écarter, mais pour combien de temps ?
1 Modification du décret attaqué par décret n° 2017-379 en date du 23 mars 2017. Ce décret modifie la durée de mise en service de l’EPR de Flamanville 3, la durée de dix ans initialement prévus par le décret attaqué étant remplacée par treize ans.
2 Site de l’ASN, « Anomalies de fabrication de la cuve de l’EPR et irrégularités détectées dans l’usine Creusot Forge Areva »
3 Pièce substantielle au point qu’il n’existe pas de scénario envisageant la rupture de celle-ci
4 Réacteur à eau pressurisée, nouveau type de réacteur développé par Areva
5 L. 125-12 et suivants du code de l’environnement
6 Un délai de mise en service est fixé au sein du décret d’autorisation de création des installations nucléaires de base. Ce délai vise à éviter la mise en service d’une installation qui, du fait de l’ancienneté de sa conception, ne répondrait plus à l’exigence de mise en œuvre des meilleures techniques économiquement accessibles, à éviter la mise en service d’une installation dont l’environnement ne serait plus compatible avec le fonctionnement et/ou à ne pas laisser perdurer l’autorisation de création d’une installation dont l’exploitant ne serait pas en mesure d’achever la construction. Au terme de ce délai, l’article L 593 -13 du Code de l’environnement prévoit qu’il peut alors être mis fin à l’autorisation de l’installation après avis de l’ASN.
Ce 6 fév 2020 à Morsalines, les associations organisatrices, Crilan, Acro, Crepan-FNE (Cotentin Nature) ont invité la population à participer à un ciné-débat inédit avec le film « Retour à la normale » qui présente une situation fictive et plausible de retour sur les lieux abandonnés dans la précipitation après un accident nucléaire.
Cette soirée qui a réuni près de 40 personnes, fut l’occasion d’une rapide présentation du principe du PPI, plan particulier d’intervention en cas d’accident nucléaire. Ce sont ces mesures préventives que les trois associations membres des CLIS (Commissions locales d’information des installations nucléaires) souhaitent étendre à toute la presqu’ile du Cotentin.
Après le film documentaire, le débat à montré le besoin d’information des citoyens notamment sur les incidents à répétition dans les centrales et interrogé la politique énergétique du tout nucléaire. Les associations remercient la municipalité pour l’accueil reçu et l’aide apportée pour la tenue de cette soirée.
Communiqué du Réseau Sortir du Nucléaire du 21 janvier 2020
Le texte de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), censé définir les grandes lignes de la politique énergétique française pour les années à venir, vient d’être mis en consultation. Déjà un an de perdu dans cette pseudo-programmation [1], à laquelle cette courte consultation servira de caution. Avec le recul à 2035 de l’échéance pour atteindre 50% de nucléaire dans le mix électrique, il acte une dangereuse prolongation de la durée de fonctionnement du parc nucléaire… et prévoit déjà une relance absurde. Le Réseau “Sortir du nucléaire“ dénonce fermement cette fuite en avant.
Un recul irresponsable de la fermeture des plus anciens réacteurs
Face à la difficulté d’atteindre les 50% de nucléaire dans le mix électrique en 2025, le gouvernement a carrément repoussé cette échéance de 10 ans. L’argument climatique a bon dos, au vu du recul en ce domaine acté par ce texte [2]. Ce report ne relève pas du pragmatisme, mais d’attentisme pur et simple, et aura des conséquences lourdes sur la sûreté. 14 réacteurs seront fermés d’ici 2035, l’arrêt au moment de la 5ème visite décennale (soit plus de 50 ans de fonctionnement effectif !) devenant la norme [3] .
Cela signifie qu’en 2035, 44 resteront en fonctionnement, sans que leur sort ultérieur n’ait été envisagé. Même en partant du principe que les plus anciens auront déjà été fermés, près de 20 auront alors atteint ou dépassé les 50 ans de fonctionnement effectifs.
Le gouvernement part ainsi du principe que ces réacteurs pourront continuer à fonctionner sans problème, une fermeture avant 50 ans étant considérée comme « anticipée » et ouvrant droit à compensation pour EDF. Ceci revient à ignorer totalement l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire, seule habilitée à décider de la poursuite ou non du fonctionnement d’un réacteur, ainsi que les enjeux liés au vieillissement. Rappelons pourtant que certaines pièces comme les cuves, ne sont ni réparables ni remplaçables. De nouveaux défauts de fabrication, résultant d’affaires de fraudes, sont régulièrement découverts sur des pièces équipant le parc nucléaire. Enfin, quid des doutes de l’ASN sur la capacité d’EDF à réaliser de gros travaux pour prolonger le fonctionnement de ses réacteurs ?
Le gouvernement a délibérément choisi d’ignorer cette question, au point de refuser, lors du vote de la loi énergie-climat, un amendement proposant que la PPE comporte des scénarios alternatifs si un ou plusieurs réacteurs devaient fermer pour raison de sûreté.
La relance du nucléaire à l’ordre du jour
On peut se réjouir qu’un scénario 100% renouvelable soit évoqué dans cette PPE. Toutefois, il ne s’agit que d’une option au milieu de nombreuses autres concourant à une fuite en avant dans le nucléaire. La construction de 6 nouveaux EPR, déjà évoquée dans une lettre du gouvernement à EDF, figure cette fois-ci noir sur blanc.
Des recherches sont également envisagées pour le développement de « Petits Réacteurs Modulaires » et pour accroître l’utilisation du combustible MOX. Les installations de fabrication du combustible, pourtant déjà atteintes par le vieillissement, verront leur fonctionnement prolongé jusqu’en 2040. Enfin, malgré l’abandon du prototype Astrid, est évoqué l’éventuel développement d’un parc de « réacteurs à neutrons rapides » dans la deuxième moitié du XXIème siècle.
Cette fuite en avant dans le nucléaire aura bien sûr des conséquences en termes de sûreté, mais aussi de production de déchets. Alors que le projet Cigéo d’enfouissement de déchets radioactifs, imposé à la population du Grand Est, présente toujours des problèmes de sûreté importants, la PPE concède que « la question d’une extension ou de nouvelles capacités de stockage géologique pour accueillir les déchets générés par le nouveau parc se posera » !
Une politique énergétique court-termiste dictée par l’industrie nucléaire
Après de multiples étapes d’élaboration et « consultation » vaines, le constat reste le même : la PPE est dictée par EDF et ses choix court-termistes. L’application des décisions mises en œuvre aboutira à une situation absurde de surproduction, les énergies renouvelables venant s’ajouter au nucléaire au lieu de s’y substituer. Tous ces risques seront donc pris pour permettre à la France d’exporter une électricité nucléaire dont nos voisins ne voudront sûrement pas. Et quoi qu’en dise EDF, qui semble privilégier une approche low-cost au mépris de la sûreté et des personnes en charge des travaux [4], le vieillissement des réacteurs renchérira forcément le coût de production déjà élevé de cette électricité.
La consultation qui vient de commencer apparaît comme une étape de pure forme, qui vient confirmer le mépris pour l’avis des citoyennes et citoyens. Lors du débat public organisé en 2018 sur la PPE, les 400 personnes tirées au sort s’étaient exprimées massivement contre le report à 2035 des 50% de nucléaire, contre la prolongation de nombreux réacteurs à 50 ans et contre la construction de nombreux EPR. Dans ce document, il n’en reste aucune trace.
Que faut-il faire pour être enfin entendus ? Comme tant de citoyen.es le répètent, le nucléaire est une énergie du passé qu’il faut arrêter de toute urgence, plutôt que d’alourdir le fardeau pour les générations futures.
[1] La PPE était censée être impérative sur la période déjà entamée de 2019-2023, puis révisable sur 2024-2028, et n’engage à rien du tout après
[2] Comme le rappelle le Réseau Action Climat, la feuille de route proposée par le gouvernement, avec cette PPE couplée à la Stratégie Nationale Bas-Carbone, est insuffisante pour atteindre les objectifs de réduction d’émissions fixés par l’accord de Paris
[3] Outre Fessenheim, de 2 à 4 réacteurs pourraient faire l’objet d’une fermeture « anticipée », dont 2 à des conditions dépendant de facteurs internationaux. Autant dire que le gouvernement ne s’engage pas.
[4] EDF a en effet revu à la baisse le coût du « Grand Carénage » et conteste le chiffrage effectué par la Cour des Comptes. Cette baisse traduit-elle une volonté d’EDF d’économiser sur la sûreté en n’effectuant pas certains travaux et en accroissant encore plus le dumping social ?
Les associations CRILAN, ACRO, CREPAN-FNE, organisent une projection débat sur le mythe du nucléaire sans danger.
Octobre 2021, une succession de défaillances dans le réacteur d’une centrale conduit au premier accident nucléaire français. Suite aux retombées radioactives massives, la population est évacuée et la zone interdite d’accès.
Suite
à l’extension du PPI de la Centrale
nucléaire de Flamanville qui exclut
notamment le Nord-Est du Cotentin, ce documentaire récemment diffusé à
la télévision démontre l’enchainement d’un accident nucléaire jusqu’au retour
en environnement contaminé.
Cette
projection-débat vise à participer à la prise de conscience des habitants, des
élus et futurs élus sur les risques d’un accident nucléaire et à susciter des
mesures préventives pour tout le Cotentin..
Participation
libre.
Jeudi 6 février 2020 à 20 h, Salle municipale Morsalines
(près de Quettehou)
Avec le soutien du Réseau Sortir du Nucléaire
Le flyer-affiche pour l’annonce de la projection-débat
Mercredi 15 janvier, le Parlement européen a adopté une résolution sur le Green Deal visant à définir les secteurs dans lesquels investir pour une production d’énergie propre et durable. Le nucléaire n’en fait pas partie. Une victoire: il est bel et bien une énergie du passé.
Par Michèle Rivasi Députée européenne EELV, co-fondatrice de la CRIIRAD, co-initiatrice de la Marche des cobayes contre la pollution et les crimes industriels
Damien Carême Député européen (EELV), ancien maire de Grande-Synthe (2001-2019), Président de l’Association Nationale Villes & Territoires Accueillants
Le 15 janvier 2020, le Parlement européen a adopté une résolution sur le Green Deal sans donner aucun rôle à l’énergie nucléaire. Ce vote traduit une réussite: celle d’avoir laissé à l’écart les lobbyistes pro-nucléaires qui cherchent, à chaque résolution parlementaire sur le changement climatique, à afficher le nucléaire comme une solution d’avenir. Alors qu’il n’en est rien.
Le Green Deal, pour les écologistes, se veut l’amorce d’un changement de paradigme, pas simplement la relance du vieux système teinté de vert. Le nucléaire et les énergies fossiles sont l’épine dorsale d’un système énergétique très centralisé et peu flexible, qui incite au gaspillage d’énergie… et qui accapare les ressources nécessaires à l’essor rapide des énergies renouvelables.
L’industrie nucléaire, à l’aide de ses nombreux relais politiques, tente de s’infiltrer dans tous les textes de loi européens. Cette résolution sur le Green Deal a encore été la proie de tentatives d’amendements vantant le mérite des centrales. Autre exemple récent: l’insistance du gouvernement français pour inclure le nucléaire dans la définition européenne des investissements “verts” – en vain heureusement! Parfois, elle réussit, comme pour la résolution sur la COP25 de Madrid, votée en décembre dernier, qui reconnaît l’importance des centrales pour lutter contre le changement climatique.
Au lieu de massivement investir dans les énergies renouvelables, les industriels font pression pour le statu quo, à grands coups de mensonges et de dissimulations.
Au lieu de massivement investir dans les énergies renouvelables, les industriels font pression pour le statu quo, à grands coups de mensonges et de dissimulations. Le nucléaire nous a toujours été vendu comme produisant l’électricité la moins chère. Mais on découvre petit à petit qu’elle est fortement subventionnée et que les coûts affichés ne prennent pas en compte le démantèlement des centrales ni le stockage des déchets [1].
Ce n’est donc pas pour rien qu’elle ne représente que 2% de l’énergie consommée dans le monde [2]… et la tendance n’est pas prête de s’inverser. Selon l’Agence Internationale de l’énergie, entre 2000 et 2013, 57% des investissements mondiaux se sont tournés vers les renouvelables, contre 3% seulement pour le nucléaire [3].
Le nucléaire reste très cher, sans être rentable. Le coût des centrales augmente sans cesse alors que celui des renouvelables baisse. En France, Areva est en faillite et EDF traîne une dette financière brute de 70 milliards d’euros. Sans parler du projet ITER de fusion nucléaire, dont le budget, estimé à 5 milliards d’euros à son lancement, est maintenant neuf fois plus important .
En France, d’ici fin 2020, onze réacteurs dépasseront les 40 ans. La possibilité d’un accident nucléaire n’a jamais été aussi élevée.
300.000 tonnes de combustibles nucléaires usés et hautement radioactifs ont déjà été accumulées dans le monde pour des centaines de milliers d’années. Les États prévoient de les enterrer… mais les seuls sites d’enfouissement profond existants (Asse en Allemagne et le WIPP aux États-Unis) sont d’incroyables fiascos qui ont déjà contaminé leur environnement.
En France, d’ici fin 2020, onze réacteurs dépasseront les 40 ans [4] . La possibilité d’un accident nucléaire n’a jamais été aussi élevée. En 2016, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire, Pierre-Franck Chevet, avertissait: “Il faut imaginer qu’un accident de type Fukushima puisse survenir en Europe” [5], sachant qu’aujourd’hui encore, la gestion de cette catastrophe demeure problématique. En témoigne la volonté du gouvernement japonais de libérer progressivement les eaux stockées et contaminées dans l’océan, ce qui aurait des conséquences désastreuses pour les écosystèmes et la santé.
Quelle est donc la solution, selon les pro-nucléaires? Une énergie qui émet peu de CO2 mais qui crée des no man’s land remplis de déchets radioactifs pour des milliers d’années. Une prolongation indéfinie de l’exploitation des réacteurs existants, donc une augmentation des risques dus à leur vieillissement. Et surtout le choix d’exposer la population à la menace d’une nouvelle catastrophe mondiale.
Ces décisions empêchent la transition énergétique, créatrice de centaines de milliers d’emplois.
Ces décisions empêchent la transition énergétique, créatrice de centaines de milliers d’emplois. Les pays nucléarisés sont les plus grands émetteurs de CO2 au monde parce que les centrales de grande taille conduisent à des surcapacités de long terme, stimulant la consommation d’électricité au lieu de favoriser son utilisation rationnelle. La priorité aujourd’hui restent les économies d’énergies dans le bâtiment, l’industrie, le transport, l’informatique, etc.
Le scénario 100% renouvelable est le plus réaliste. En France, selon l’ADEME, y parvenir en 2050 coûterait à peine plus cher que de maintenir le nucléaire. Ne nous perdons pas dans de fausses solutions… laissons place aux énergies du futur!
[1] Une étude commandée par Greenpeace montre, à partir de données publiques, qu’EDF sous-provisionne les dépenses liées au démantèlement et à la gestion des déchets nucléaires, mais aussi que les investissements prévus par l’entreprise ne sont pas compatibles avec ses capacités financières.
[2] La part du nucléaire dans la production d’électricité mondiale est marginale et n’a cessé de chuter. Entre 2000 et 2018, il a été installé 35 GW de nucléaire et 497 GW d’éoliennes. En 1996, le nucléaire représentait 17.6% de l’électricité mondiale, en 2017 ce n’est plus que 10.39%.
[4] Les réacteurs de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), raccordés au réseau électrique en 1977 ont déjà atteint le seuil de 40 ans. Les réacteurs 2 et 3 de Bugey sont entrés en service en 1978. Sept autres, situés sur les sites de Gravelines, Dampierre-en-Burly ou encore au Tricastin franchiront le seuil cette année.
Les découvertes de la fission nucléaire et de la réaction en chaîne avaient trouvé une application terriblement efficace avec le projet Manhattan : l’anéantissement de Hiroshima et Nagasaki en août 1945 par deux « bombes atomiques », la première à uranium et la seconde au plutonium. Par Bernard LAPONCHE Président de l’association Global Chance
Leur mise au point avait nécessité un effort industriel considérable : usines d’enrichissement d’uranium, fabrication du plutonium dans des réacteurs nucléaires, puis extraction de celui-ci par « retraitement » des combustibles irradiés. Allait suivre le développement de nouveaux réacteurs pour la propulsion des sous-marins et des porte-avions. Tout était donc prêt pour le basculement vers la production d’électricité en recourant aux mêmes techniques, favorisé par le discours « L’atome pour la paix » du président Eisenhower aux Nations Unies en 1953 et le Price Anderson Act (1957) qui reportait sur l’État la responsabilité financière en cas d’accident grave. S’y ajoutait la création en 1957 de l’Agence internationale pour l’énergie atomique des Nations Unies, ayant en charge la promotion de l’énergie nucléaire civile, puis, en 1968, le contrôle de l’application du Traité de non-prolifération des armes nucléaires, une double responsabilité non exempte d’ambiguïté (1). L’atome pour la paix profitait d’emblée de l’existence d’un système de R&D et de production industrielle et bénéficiait de l’image rédemptrice d’un nucléaire au service du progrès et de la coopération internationale, à la fois sûr et bon marché (2). Cette alliance de Prométhée et de Janus ouvrit, dès la fin des années 1950, une période de développement de la production d’électricité d’origine nucléaire basée sur les techniques héritées du militaire : les réacteurs à eau et à uranium enrichi américains PWR et BWR (3) et, à un degré moindre, les réacteurs à uranium naturel, graphite, gaz (UNGG), au Royaume-Uni et en France (4). Le poids de l’héritage militaro-industriel était tel à l’époque que ni les considérations de sûreté des réacteurs ni la nature des déchets radioactifs ne furent des critères pris en compte pour asseoir les choix techniques concernant tant les réacteurs que le combustible (5). En partant du constat du caractère militaro-industriel du développement de la production d’électricité d’origine nucléaire, nous présentons dans cet article l’évolution sur la période 1950-2018 de cette industrie, allant du succès au déclin, lequel est dû à la fois à l’occurrence des grands accidents nucléaires de Three Mile Island, de Tchernobyl et de Fukushima et à la perte de sa compétitivité économique du fait de l’augmentation de ses coûts de production et de la baisse spectaculaire (très rapide à partir des années 2010) du coût des productions concurrentes d’origine renouvelable – l’éolien et le photovoltaïque –, sans que l’argument des faibles émissions de CO2 de l’électronucléaire puisse faire pencher la balance en sa faveur. À partir de ce constat, nous présentons les évolutions conduisant à la sortie du nucléaire dans les différents pays et régions du monde et tout particulièrement en France, à partir du « grand tournant » de la décennie 2020-2030, qui verra l’instauration d’une politique énergétique basée sur la sobriété et l’efficacité énergétiques au niveau de la demande et sur les énergies renouvelables au niveau de l’offre, pour aboutir, pour ce qui concerne la production d’électricité, à la fin de l’électronucléaire dans le monde sur la période 2040-2050.
Une video du réseau Sortir du Nucléaire sur ses actions juridiques. Le CRILAN partenaire de longue date pour ses recours et plaintes propose la video préparée par l’équipe juridique. A ce jour nous avons deux plaintes en commun avec RSDN . Un Grand merci à eux ! 27 Décembre 2019
« Nous vous savons attachés au combat juridique que mène le Réseau “Sortir du nucléaire“. Pour vous remercier de votre soutien nous vous proposons de découvrir plus en détail cet aspect de notre activité par cette petite vidéo :
En 8 ans d’activité juridique, nous avons obtenu 27 victoires face aux industriels du nucléaire ! Et nous avons 30 affaires en cours : pollution radioactive des eaux souterraines, fraude dans les usines, défauts sur le chantier de l’EPR… Ces combats de longue haleine nous les menons grâce à votre soutien !Faites circuler le lien de la vidéo autour de vous pour continuer à nous aider ! Un grand merci à vous, » L’équipe du Réseau « Sortir du nucléaire »
Les piscines de combustibles usés devraient arriver à saturation à l’horizon 2030, entraînant un arrêt forcé d’une partie du parc nucléaire si aucune solution n’est mise en œuvre d’ici là. Mais le rapport « impact cycle 2016 » d’EDF et Orano sur le sujet est secret. L’expertise qu’en a fait l’IRSN n’est que partiellement publique : 10% du rapport ont été noircis à la demande des exploitants. Il n’y a quasiment aucun chiffre.
L’ACRO a donc saisi la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) qui vient de rendre son avis (n°20192568 du 28 novembre 2019) : plusieurs passages occultés devront être dévoilés. C’est le cas, en particulier, de toute la partie concernant l’étude des aléas.
Pour l’ACRO, l’industrie nucléaire abuse de la loi sur le secret des affaires. Heureusement, la CADA est venu rappeler que le code de l’environnement prime.
La place disponible dans les piscines de La Hague n’était plus que de 7,4% en 2016 (chiffre noirci dans le rapport IRSN, mais révélé par l’ACRO en octobre 2018) : en cas d’aléa sur une des étapes de la chaîne du combustible (retraitement, transport, MOx), la saturation interviendrait au bout d’un an et il faudra arrêter le parc nucléaire français pour cause d’occlusion intestinale ! Ce délai va se raccourcir à mesure que l’on s’approche de l’échéance de 2030. Il y a là une vulnérabilité majeure pour l’approvisionnement électrique français que l’industrie nucléaire voulait cacher.
L’ACRO a donc écrit à l’IRSN pour lui demander de se conformer à l’avis de la CADA. Pour l’Association, qui a eu le rapport non censuré entre les mains, rien ne justifie ces cachotteries. Elle milite pour une publication intégrale du rapport.
EDF arrivera-t-elle à construire sa piscine centralisée avant 2030 ? Le calendrier est tendu alors que l’emplacement envisagé est toujours secret.
L’ACRO regrette que toutes ces informations n’aient pas été disponibles pour les deux débats publics sur la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) et le Plan de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs (PNGMDR) organisés en 2018 et 2019. Une fois de plus, sans l’action d’associations citoyennes, le défaut de transparence aurait perduré.
Urbaniste française parfaitement bilingue, Cécile Asanuma-Brice va coordonner au Japon un projet de recherche CNRS qui sera lancé en 2020.
« Encouragements à Cécile sociologue urbaniste dont l’intervention devant les Clis de la Manche au Japon en 2017 fut maltraitée par le Conseil départemental et boycottée par des élus et syndicats… AJ »
De fait, c’est la première fois au monde qu’une zone d’évacuation sera rouverte après un accident de cette envergure, et c’est la raison pour laquelle il est important d’y consacrer l’attention qu’il convient.
Cécile Asanuma Brice
LE FIGARO. – Qui a décidé de décontaminer les sols de Fukushima ?
Cécile ASANUMA-BRICE. – Le Japon n’est pas le seul impliqué. L’Agence internationale de l’énergie atomique, la Commission internationale de protection radiologique, le Comité scientifique des Nations unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants et l’Organisation mondiale de la santé ont organisé de nombreuses conférences à Fukushima pour aboutir essentiellement au message suivant : « Le refuge des populations évacuées coûte trop cher. » La politique de décontamination a donc précédé celle du retour. Le gouvernement japonais a « proposé » aux habitants, de façon plus ou moins musclée, avec des incitations fortes comme la coupure des subventions au refuge et des avantages financiers pour ceux qui revenaient (comme la réfection des habitations), de retourner et d’apprendre à vivre dans un territoire encore inégalement contaminé.
Que peut-on dire du projet du CNRS pour étudier le retour des populations ?
L’Institut national des sciences de l’univers du CNRS lance, à partir de janvier 2020, pour une première période de cinq ans, le programme Mitate Lab. En japonais, mitate signifie « construire par le regard », et c’est l’acronyme français de « Mesure Irradiation Tolérance humaine viA Tolérance Environnementale ». Il s’agit d’une coopération bilatérale franco-japonaise que je codirigerai avec Olivier Évrard, du CEA, et Kôji Itonaga, professeur à la Nihon University de Tokyo.
En quoi consistera ce travail ?
La trentaine de chercheurs qui composent ce groupe aura pour but d’évaluer la situation environnementale et sociale dans les territoires de l’ancienne zone d’évacuation, rouverts à l’habitat autour de la centrale. Il permettra une approche pluridisciplinaire en sciences dures, en sciences humaines et sociales.
”Nous travaillerons sur les aspects physiques de la contamination et de la décontamination de l’environnement (évaluation des politiques, la répartition des nucléides et leurs déplacements dans les sols et les végétaux) et sur les conséquences du retour à la vie dans ces territoires, en proposant une évaluation quantitative démographique des mouvements de population, mais également qualitative avec un travail de suivi de terrain approfondi auprès des populations locales. D’autres chercheurs travailleront sur l’histoire environnementale de ces zones afin de mesurer le niveau d’évaluation de l’acceptabilité du risque à travers le temps.
Le 20 juillet 2018 et à la suite du Réseau « Sortir
du nucléaire » et de Greenpeace France, le CRILAN engageait une
plainte près du Procureur de la République de Cherbourg au sujet des soudures
défectueuses, notamment celles relatives aux traversées de l’enceinte de
confinement.
Ce 16 décembre 2019, suite aux
inspections de l’ASN et en lien avec la plainte de
Réseau « Sortir du nucléaire » et de Greenpeace France,
le CRILAN dépose plainte près du Procureur de la République de Paris pour
manquements graves relatifs à la qualification de certains matériels
installés sur l’EPR.
Il s’agit de matériels participant à la démonstration
de sûreté : matériels mécaniques (pompes, vannes) ou électriques
(relais, disjoncteurs…). Cette qualification repose notamment sur des études et
des essais. Elle doit faire l’objet d’une documentation et d’une
traçabilité des réserves et des points « ouverts », ce qui
n’a pas toujours été le cas.
EDF étant soumis à la réglementation sur les
installations nucléaires de base, les violations commises peuvent être sanctionnées
pénalement.
Les associations antinucléaires et critiques membres des CLIs de la Manche s’associent à l’hommage rendu jeudi dernier par la CLI du CSM et notamment par ses amis de l’ACRO.
Comme beaucoup , nous n’oublierons pas son courage et sa persévérance pour contribuer à la découverte des nombreuses questions de sureté nucléaire dans le Cotentin.
Nous tenons aussi à souligner sa forte implication dans la réalisation du Livre Blanc sur les Installations nucléaires du Cotentin.
Les hommes passent et les questions de sureté nucléaires restent.
Après avoir voyagé comme les 26 autres participants et à la lecture des articles de presse ou à l’écoute des reportages radio, il ressort que nous n’avons pas fait le même voyage. AJ 3 dec 2019
Les 6 journalistes ont sélectionné leurs interlocuteurs, notamment des élus et travailleurs du nucléaire acquis à la cause du nucléaire … Association antinucléaire, le CRILAN pourtant bien active sur le Cotentin a été soigneusement écartée : ni cité ni interviewé le CRILAN n’a pu donner son avis sur l’EPR et la gestion finlandaise des déchets nucléaire. C’est pourtant le rôle des CLI que de favoriser la parole de tous et celui de la presse d’y contribuer.
En Finlande, toute la Presse embarquée s’est autocensurée afin d’en donner une image lénifiante : « L’EPR ça marche et la gestion des déchets n’est pas comparable à la notre »… fermez le ban.
Les lecteurs du site Crilan.fr ont pu bénéficier tout au long du voyage d’une information différente … Un petit rappel..
Sur le contentieux AREVA- TVO, relatif à l’EPR le montant de l’indemnité ne s’élève pas à 450 000 euros mais à 450 millions d’euros... comme indiqué par un journal local pressé de minimiser l’impact financier des aventures d’AREVA en Finlande.. Pas un mot des 400 millions de pénalités à venir puisque l’EPR ne démarrera pas au premier janvier 2020; total maxi prévisible : 850 millions d’euros.. Chut pas un mot…
Sur l’EPR lui-même: Présenté comme prêt a démarrer , il en est encore loin à cause d’un problème d’amortisseurs de vibrations de tuyauteries du circuit primaire en lien avec le pressuriseur. STUK ( ASN finlandaise) a annoncé qu’une solution était en cours de validation. .. On vient d’annoncer un mois et demi de retard sans pouvoir donner une date de démarrage. Or le compteur tourne…pour le contribuable français…
Qu’on se rassure, selon l’expression du Directeur de STUK » il y a moins de dossiers ouverts sur l’EPR Finlandais que sur celui de Flamanville »
Il semble en effet que le problème des vibrations puisse affecter l’EPR de Flamanville. Celui-ci ne dispose pas de dispositifs « anti-fouettement » pour ses tuyauteries du circuit primaire dont le critère » d’exclusion de rupture » est mis à mal par des soudures défectueuses.
N’obéissant pas aux mêmes règles de sureté, les matériels installés ne proviennent pas des mêmes fabricants et n’ont pas les mêmes défauts, ceux-ci expliquant les retards …
A part l’architecture intérieure, ces deux EPR n’ont rien en commun:
Ils ont donc des aptitudes différentes au service pour peu qu’on les autorise à démarrer un jour l’un et l’autre…
Or ce n’est pas parce que l’EPR de Finlande pourrait démarrer que celui de Flamanville en serait capable bien au contraire..
Onkalo ou la cachette aux déchets nucléaires
Cette cachette aux déchets nucléaires nous était bien cachée… A notre grande surprise nous avons découvert un lieu de stockage de déchets de faible activité en sub-surface, à 60 m de profondeur.
Cette visite fut riche d’ enseignements notamment pour le stockage des déchets vitrifiés français à condition de permettre la réversibilité du stockage à condition de ne pas les mettre à 500 m de profondeur ( et non 5 km comme le rapportait un quotidien régional) ni d’y interdire l’accès…
Enfin la perspective du stockage à sec envisagée à Onkalo en 2020 connait d’autres variantes comme celle vendue par Orano aux Etats Unis. Le stockage a sec est une solution soutenue en France notamment par Bernard Laponche
Plutôt que des crispations sur l’arrêt du retraitement à la Hague, rapportées par la presse, ce sujet aurait pu donner lieu a des échanges organisés prenant en compte les rejets gazeux et liquides de la Hague, les nouvelles réglementations internationales sur le sujet et enfin l’utilité réelle du retraitement. Le Crilan milite pour l’arrêt du retraitement-extraction du plutonium et l’immobilisation du plutonium déjà produit. Un voyage d’études ne se résume pas à des interventions choisies par la presse…
Confiance, transparence:
Il est de bon ton de vanter les mérites des pays nordiques pour ne s’intéresser qu’au coté facile des choses (1) . Ainsi la confiance évoquée par le Directeur de STUK ( ASN finlandaise) fait rêver les élites française .. mais elle se mérite…
Quelle confiance pouvons nous avoir en France dans l’ASN quand elle est obligée de valider la cuve de l’EPR ?
Quelle confiance pouvons nous avoir dans nos politiques qui ferment les yeux sur la réalité de notre EPR pour en retirer des avantages financiers pour les collectivités ?..
Enfin quelle confiance pouvons nous avoir dans la presse qui s’est adonnée au boycott et à l’isolement d’une association antinucléaire dont on redoutait l’expression.?..
Rien ne sert d’envier la Finlande , il faut la mériter…
(1) : l’exemple de la flexisécurité dans le domaine de l’emploi: quand les pays nordiques accompagnent la flexibilité de l’emploi par une sécurité dans les parcours professionnels, la France ne retient que la liberté pour l’employeur de se séparer des salariés. On voit ce qu’il en est avec la dernière réforme de l’indemnisation du chômage…
Avec plus de 5 millions d’habitants, la Finlande possède deux sites nucléaires de production d’électricité équipés chacun de deux réacteurs et qui produisent environ 30 % de l’électricité nationale. Les réacteurs ont été mis en services en 77, 79, 81 et 82. Le gouvernement finlandais a décidé en 2003 de lancer la construction d’un cinquième réacteur de type EPR. La rencontre du 27 novembre avec le ministre du travail et du commerce a permis d’en savoir plus. 1er décembre 2019.
A l’objectif 2030, la Finlande vise 50 % d’énergies renouvelables contre 27 % aujourd’hui. Elle souhaite a disposer de beaucoup d’énergie en même temps pour faire face aux enjeux du climat nordique.
Deux nouveaux réacteurs nucléaires sont envisagés dont un cinquième sur le site de Loviisa ( sud-est) , et un sixième de technologie russe à Pyhäjoki (nord-ouest).
La politique énergétique est votée par le parlement. Le gouvernement a un intérêt pour la participation du public aux niveaux local, régional et national et organisé un grand débat au regard des projets (exemple Onkalo). Le ministère est responsable des consultations. Le mouvement antinucléaire est quasi inexistant en Finlande ( ?) mais les élus ont un droit de veto pour s’opposer à de nouvelles installations.
Le choix des constructeurs relève de la concurrence entre trois compagnies: Fortum, TVO Teollisuuden Voima Oyj (TVO), Ferrovoima.
Avec 325 collaborateurs STUK , autorité de sûreté nucléaire ( Cf ASN en France) veille sur les installations nucléaires de Finlande et en particulier sur l’EPR pour lequel il est amené à donner des avis et formuler des exigences. Elle n’est pas responsable de ses autorisations (contrairement à la France). La rencontre du 27 novembre a permis d’en savoir plus. 30 novembre 2019
Sur OL3 ( EPR) , Stuk fait les contrôles de sécurité avec 100 experts. En mars 2019 Stuk a transmis un avis favorable au démarrage en vue du permis que le gouvernement a accordé. C’est ainsi qu’en 2020 le chargement du réacteur pourrait s’opérer..
Sur Onkalo, ( la cachette aux déchets nucléaires), Stuk a détaillé les étapes du projet ainsi que les autorisations successives:
De 1978 à 1983 : définition du projet
De 1983 à 1999: sélection du site avec 100 possibilités pour arriver à 5 options.
2000 et 2001: validation par le gouvernement et le parlement
2004-2014: construction du site et gestion des déchets nucléaires de faible et moyenne activité
2012 : dépôt de la demande de Site profond HAVL étudiée par Stuk
2015: approbation
2022: demande de permis possible par Possiva ( Cf Andra ) qui soit démontrer que le projet est solide.
Le représentant de Stuk a défini les principes de communication:
Pro-active
Confiance vis a vis des parties prenantes
Transparence: donner des informations pour l’action.
Pour Stuk chaque employé a le droit et le devoir de communiquer afin de répondre a chaque question posée.
Le moment des questions réponses a été l’occasion pour le CRILAN d’échanger sur deux sujets:
Sur l’EPR « L’ EPR de Finlande a connu des problèmes de vibrations sur les tuyauteries importantes , quel est votre point de vue sur les causes et les solutions ? » (1)
Réponse: Stuk a controlé la ligne du pressuriseur et a validé la solution des amortisseurs sur les dispositifs antifouettement proposée, elle semble satisfaisante.
Il n’y a pas des questions en cours aussi importantes qu’en France. Areva et TVO se concertent.
Sur les dispositions en cas d’accident nucléaire:
Concrètement il ne semble pas y avoir de mesures comme en France excepté le signalement aux autorités et la distribution d’iode stable dans un rayon de 5km.
Mercredi la réception à l’Ambassade de France a été l’occasion pour le CRILAN de revenir auprès de l’Ambassadeur sur la résolution du litige opposant Areva et TVO qui a fait construire le premier EPR en Finlande .
Dans sa réponse , l’Ambassadeur assisté du conseiller nucléaire pour Finlande et la Grande Bretagne a détaillé l’accord financier et le rôle de la diplomatie dans la résolution du conflit.
L’EPR finlandais accuse lui aussi un retard phénoménal de 10 ans et un coût de l’ordre de 10 milliard . Le retard a entraîné un dédommagement de 450 millions d euros de la part d’ Areva … et donc de la France…
« L’accord prévoit aussi un système de bonus-malus : Areva et ses partenaires pouvaient recevoir jusqu’à 150 millions d’euros si le projet était achevé avant fin 2019, mais ils peuvent payer jusqu’à 400 millions d’euros ( maxi) supplémentaires en cas de nouveau retard au-delà de cette échéance. Ce système des bonus/malus devrait donc s’enclencher fin 2019.Areva avait précédemment évoqué un malus de 20 millions d’euros par mois de retard.«
A Onkalo , la délégation des CLIS de la Manche a pu visiter le site d’Onkalo qui reçoit actuellement des déchets de faible et moyenne activité à 60 mètres sous terre. Pour Yannick Rousselet cette solution devrait pouvoir s’appliquer aux combustibles usés des centrales nucléaires afin d’assurer surveillance et réversibilité. 27 novembre 2019
Les déchets faible et moyenne activité
Le projet Onkalo de stockage de déchets Haute Activité Vie Longue
Hier 26 novembre l ‘après midi du voyage des CLI de la Manche a été consacré à la visite du chantier de l’EPR Finlandais, retour sur cette visite..
Après un rapide échange avec les élus de la région de l’EPR finlandais , qui a permis de comprendre que l’argent irrigue la région, la délégation de 27 personnes dont 6 journalistes a pu visiter le chantier qui n’en finit pas, même si un jalon semble fixé à début 2020 ( un de plus ?)
Deux choses sont à remarquer:
Areva est bien présent dans ce projet aux cotés de TVO le client, mais nous n’avons pas pu disposer d’un point global sur la situation de cet EPR: projet technique initial , problèmes rencontrés, planning, couts et questions financières… rien..
Si certains ont pu voir et poser leurs questions, d’autres n’ont pu accéder aux salles « où il se passe quelque chose », personne n’a eu accès au « coeur » à moins de 10m , ni voir le couvercle semble t il suspendu…
Certes si tout semble beau , propre et de peinture récente, il a été difficile d’ en savoir plus sur le dernier « incident » lié aux vibrations amorties par des dispositifs anti-fouettement des tuyaux du coeur..
Pour mémoire l’EPR de Flamanville ne dispose pas de dispositifs anti-fouettement mais les soudures » en exclusion de rupture » seraient de qualité supérieure… Il serait par ailleurs impossible de rajouter de tels dispositifs à Flamanville ( sic) .. Sûr? Il va falloir faire un comparatif des deux EPR..
Le voyage des Clis de la Manche en Finlande prévoit une visite du site Onkalo. Ce site d’enfouissement profond fait penser à celui qui est envisagé en France à Bure et qui est fortement contesté. Retour sur le film Into Eternity. Helsinki 26 novembre 2019
La bande annonce d’Into Eternity:
Into Eternity est un film documentaire coproduit par le Danemark, la Finlande, la Suède et l’Italie, réalisé par le Danois Michael Madsen, sorti en 2010 au Danemark. Le film traite du stockage en couche géologique profonde de déchets radioactifs au complexe d’Onkalo, en Finlande. Wikipédia
Into Eternity : le docu radioactif
Sorti en 2011 en France, ce documentaire est éclairant. Réalisé par le Danois Michael Madsen, il nous offre une plongée dans l’univers d’Onkalo, en Finlande, où seront stockés les déchets radioactifs pour une durée d’au moins 100 000 ans. Une belle inspiration.
Il y a 5 000 ans, les Egyptiens construisaient des tombeaux pour l’éternité : les pyramides. Aujourd’hui, les hommes bâtissent un sanctuaire pour inhumer des reliques bien plus dangereuses que des pharaons : des déchets radioactifs. Cela se passe à Onkalo, au nord-est d’Helsinki, dans une steppe balayée par les vents glacés. Ou plutôt sous la steppe, à 500 mètres de profondeur. C’est là, enfermés dans une couche de granit, que l’Etat finlandais a décidé de faire reposer « pour l’éternité » les résidus radioactifs de son industrie nucléaire. Voilà l’objet de l’étonnant documentaire de Michael Madsen, jeune réalisateur danois qui s’est intéressé aux grandes questions métaphysiques que pose un tel dispositif.
Penser l’avenir à 100 000 ans
Madsen se débarrasse assez vite des questions pratiques. A peine se sert-il d’une animation 3D pour permettre au spectateur de visualiser les kilomètres de tunnels qui serviront à accueillir les déchets pour encore un siècle, avant qu’on ne ferme la porte pour toujours derrière soi. Sa curiosité tient de la métaphysique. Que signifie penser l’avenir à 100 000 ans ? Qu’est-ce que cette « chambre mortuaire » destinée à renfermer un « feu qui ne s’éteint jamais » ? Comment exhorter les générations futures à se « souvenir d’oublier » qu’un endroit pareil existe ? Faut-il les prévenir ? Et si oui, par quel truchement ? En quelle langue ? A l’aide de quels dessins (quels « marqueurs » ?).
En à peine plus d’une heure, Into Eternity pose des questions radicales qui ne trouvent pas vraiment de réponses. Nul ne sait à quoi ressembleront les hommes dans 100 000 ans, ni s’il faut leur faire confiance. Une seule chose est certaine : si la surface de la terre est instable par essence (les guerres, les catastrophes naturelles, les crises…), ses cavités offrent la stabilité. Le stockage profond est la solution pratique, immédiate, quoiqu’insatisfaisante, à un enjeu réel : à la surface, les déchets sont potentiellement dangereux à échéance de 10, 20, au mieux 100 ans. Sous leur armure géologique, ils seront protégés des caprices de la nature, et plus encore des hommes.
Domestiquer l’énergie
A travers des interviews d’experts, ingénieurs, théologiens, politiques, ce film à la voix lancinante, froid mais intelligent, est un appel bienvenu à l’humilité : à l’heure qu’il est, l’espèce humaine s’est crue maîtresse de l’univers en domestiquant l’énergie la plus formidable de tous les temps. Mais elle n’a pas songé à la suite. La voici désormais prise au piège de ses propres rêves d’omniscience. « De toute façon, conclut l’une des protagonistes, un jour ou l’autre nous arriverons à court d’uranium, il faudra trouver autre chose. » En attendant, la « cachette » d’Onkalo restera sans doute dans mille siècles l’unique vestige de notre civilisation disparue.
A Bure le stockage profond des déchets Haute Activité Vie Longue est contesté en raison de sa non réversibilité et des risques d’incendie comme aux USA.
La délégation des Clis de la Manche est en route vers la Finlande notamment pour visiter l’ EPR et Onkalo le site profond de stockage de déchets nucléaires « pour l éternité » . Deux sujets fortement contestés en France… Alors quel peut bien être le but officieux de ce voyage auquel le Crilan n était pas convié initialement? En effet je remplace un autre membre des associations et qui est décédé dernièrement André Guillemette de l’ACRO.
A défaut de buts affichés le programme laisse imaginer un voyage de promotion indirecte pour l’EPR de Flamanville et de Bure .
L’EPR finlandais accuse lui aussi un retard phénoménal de 10 ans et un coût de l’ordre de 10 milliard . Le retard a entraîné un dédommagement de 450 millions d euros de la part d’ Areva … et donc de la France…
L’accord prévoit aussi un système de bonus-malus : Areva et ses partenaires pouvaient recevoir jusqu’à 150 millions d’euros si le projet était achevé avant fin 2019, mais ils peuvent payer jusqu’à 400 millions d’euros supplémentaires en cas de nouveau retard au-delà de cette échéance. Ce système des bonus/malus devrait donc s’enclencher fin 2019.Areva avait précédemment évoqué un malus de 20 millions d’euros par mois de retard.
Lancé en 2005 pour être mis en service en 2009 , le réacteur pressurisé EPR finlandais d’Olkiluoto 3 a pris plus de 10 ans de retard. Construit par le consortium Areva-Siemens, il doit commencer à produire de l’électricité à partir de juillet 2020 ( au lieu de Janvier 2020) , a déclaré le groupe finlandais Teollisuuden Voima Oyj (TVO), opérateur du site. (a)