Depuis 18 mois le CRILAN demande à la CLI de Flamanville une expertise indépendante sur l’EPR de Flamanville. Après que le bureau ait rejeté illégalement cette demande, le Président et le Conseil départemental ont refusé toute discussion amiable.
Suite à nos démarches et à notre action médiatique, nous avons obtenu 20 mn pour une présentation en Assemblée générale le jeudi 25 mai prochain.
Mais alors que le Président et le Bureau de la CLI devraient nous permettre l’accès aux ressources techniques de l’ANCCLI (association nationale des CLI), il en refuse la possibilité au CRILAN.
On nous refuse également l’intervention d’un consultant extérieur alors que les statuts de la CLI en prévoient la possibilité.
Le Président de la CLI, élu du Conseil Départemental nous demande même de présenter un cahier des charges détaillé et un budget précis, mais sans aide…
Avant notre communication devant l’Assemblée générale du jeudi 25 mai nous présentons ci dessous notre dossier de 25 pages et un document actuel de la CRIIRAD sur l’EPR (avec l’autorisation de celle-ci ).
Le public a la possibilité d’assister à l’Assemblée Générale de la CLI du 25 mai à 9 H au Pole de proximité des Pieux ( face SuperU).
Le CRILAN a du réclamer pour que ce document envoyé le lundi soit envoyé le samedi par le Conseil départemental aux membres de l’Assemblée générale de la CLI …. Vous avez dit information !!
Le dossier de la CRIIRAD ( Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité), avec son autorisation.
Scandale EPR ou comment faire fonctionner des réacteurs nucléaires avec des rustines
Ce document date de décembre 2022 et l’éventuel démarrage de EPR fait l’objet d’un report au printemps 2024.
Le Conseil Départemental a refusé la démarche amiable proposée par le CRILAN en vue d’une expertise indépendante sur l’EPR de Flamanville. Notre association a décidé d’engager le 9 Aout 2022 un recours contentieux auprès du Tribunal Administratif de CAEN afin de faire annuler la décision illégale de refus de notre demande.
Ci-dessous le texte du Recours déposé par notre avocat près du Tribunal Administratif ainsi qu’un dossier de 25 pages qui développe les aspects techniques et juridiques du dossier de l’EPR « pour une expertise indépendante ».
Dans les prochaines semaines nous allons engager une communication par voie de presse et via les médias pour informer la population sur les difficultés que peut rencontrer une association comme la nôtre pour faire valoir la réglementation environnementale ici dans le Cotentin.
Nous allons également rencontrer des élus, des parlementaires, des responsables associatifs afin de faire valoir nos arguments pour une expertise indépendante sur l’EPR et pour une Commission d’enquête parlementaire sur l’EPR.
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Il n’y a pas qu’ au bureau de la CLI de Flamanville qu’une expertise indépendante est refusée. A la CLI du Tricastin, la CRIIRAD subit le même traitement, en totale contradiction avec les dispositions de l’ASN et de l’ANCCLI.
Communiqué de la CRIIRAD du 12 janvier face à impossibilité d’obtenir une expertise externe :
Démission de la CRIIRAD du groupe de travail de la CLIGEET consacré à la prolongation du fonctionnement du réacteur n°1 de la centrale nucléaire du Tricastin
« Valence, le 12 janvier 2022 Suite à la 4ième visite décennale, après un avis favorable de l’ASN (Autorité de Sureté Nucléaire) sur la prolongation générique des réacteurs de 900 MW, à plusieurs expertises de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire) – en particulier sur le risque sismique – et avant une enquête publique prévue ce mois de janvier, la CLIGEET (Commission Locale d’Information des Grands Equipements Energétiques du Tricastin) doit formuler un avis sur le dossier déposé par EDF relatif au réacteur n°1 de la centrale nucléaire du Tricastin.
Il a été décidé que cet avis serait élaboré par un Groupe de Travail (GT), avalisé ensuite par le bureau de la CLIGEET. Une dizaine de membres se sont portés volontaires pour participer à ce GT, dont la CRIIRAD, en la personne de son représentant, Mr Roland Desbordes. Deux réunions formelles du GT se sont déroulées à l’automne 2021, dans le but de définir la méthode de travail.
La CRIIRAD a exprimé plusieurs fois en réunion la demande que le GT ait la possibilité d’inviter et de consulter, lors de ses sessions de travail, des experts externes et compétents sur plusieurs problématiques importantes à Tricastin : le risque sismique, l’état de la cuve ainsi que celui de l’enceinte de confinement. Cette demande a d’abord été exprimée en GT, puis, lors de la réunion plénière du 25 novembre dernier.
A chaque fois un refus lui a été opposé en réunion. La convocation à la prochaine réunion du Groupe de Travail entérine clairement cette décision : ne seront invités à participer que les experts « officiels », l’ASN, EDF, l’IRSN … tous parties prenantes (à différents titres) du dossier.
La CRIIRAD estime que le manque de pluralisme des sources d’information, en particuliers indépendantes, ne permet pas de garantir un travail approfondi du GT. De plus, cette décision est contraire au statut des CLI, qui encourage au recours à des expertises plurielles, comme le rappelle d’ailleurs l’ASN (https://www.asn.fr/tout-sur-l-asn/cli) : « Dans le même esprit, l’ASN considère que le développement d’une offre diversifiée d’expertise dans le domaine nucléaire est indispensable pour que les CLI puissent, en tant que de besoin, s’appuyer dans leurs avis sur des expertises distinctes de celles réalisées pour le compte de l’exploitant ou de l’ASN ».
Dans le cas présent, c’était d’autant plus nécessaire que l’enjeu est très important car Tricastin 1 est la « tête de série » des dossiers qui seront déposés et discutés pour une trentaine d’autres réacteurs dans les années qui viennent.
Cette décision constitue un très mauvais message vis-à-vis de la transparence pourtant revendiquée par la CLIGEET elle-même.
Face à cette situation, la CRIIRAD a décidé de démissionner du GT, ne souhaitant pas être, par sa seule présence, caution d’un fonctionnement qui ne permet pas un travail approfondi.«
Les membres des CLI ont la faculté de demander à la Commission Locale d’Information à procéder à des expertises indépendantes et des contre-expertises dans son domaine. Notre objectif consiste à évaluer les différents problèmes apparus au cours de la construction de l’EPR de Flamanville et de leurs implications sur sa sûreté en exploitation. Lors de la CLI de Flamanville de ce jeudi dont une partie de l’ordre du jour était consacrée à l’EPR, le CRILAN a demandé une expertise indépendante afin d’évaluer les aptitude de l’EPR à un éventuel démarrage un jour ou jamais. Le Président de la CLI va inscrire ce sujet pour une prochaine réunion de bureau.
Constat et arguments: Au moment où EDF nous présente l’état des réparations en cours et restant à intervenir sur l’EPR, l’exploitant communique déjà, une fois de plus, sur le calendrier du démarrage de l’installation.
Nous ne saurions accepter un démarrage en force avec tant de problèmes irrésolus et d’incohérences sans disposer d’une revue contradictoire de l’ensemble des questions qui restent posées du point de vue de la sûreté de ce réacteur.
Globalement, la construction de l’EPR a été le laboratoire d’un nouveau contexte d’instruction technique, où la confiance dans la sincérité, l’exactitude et la complétude des informations fournies par l’exploitant, premier responsable de la sûreté, ne peut plus être accordée comme elle l’était traditionnellement, quelles qu’en soient les raisons.
La construction de l’EPR a fait l’objet de nombreuses malfaçons et de nombreux écarts, depuis l’implantation de ferraillages ou le coulage de voiles béton jusqu’aux écarts sur les piquages du circuit primaire, en passant par les falsifications de dossiers de fabrication au Creusot.
Certaines ont donné lieu à des procédures dérogatoires, comme c’est le cas pour les marges consommées par le défaut de fabrication de la cuve, d’autres à des réparations inédites et incertaines, comme pour les soudures du circuit secondaire couvertes par l’exclusion de rupture.
La progression de l’instruction technique et le retour d’expérience international ont également mis en évidence des problèmes spécifiques parfois non résolus, comme la qualification des soupapes, les vibrations induites par le pressuriseur, voire plus récemment les incertitudes sur la tenue du combustible au vu de la situation à Taishan-1.
Cette liste n’est pas exhaustive. C’est pourquoi il nous semble indispensable, au regard de l’accumulation de ces dysfonctionnements, de disposer d’une revue technique des différents dossiers qui ont émaillé la construction du réacteur, et de leurs conséquences potentielles.
Notre demande: Ainsi, cette revue pourrait porter sur un rappel des implications de chacun de ces dossiers, sur l’analyse de la façon dont ils ont été instruits, sur le caractère conclusif ou non de cette instruction, et sur le caractère satisfaisant ou non de cette conclusion.
Cette démarche permettrait d’identifier les différentes implications de ces constats pour la sûreté, qu’il s’agisse de la consommation des marges de sûreté recherchées à la conception (cas de la cuve), de l’atteinte à la démarche de défense en profondeur (cas des défaillances dans l’application à la fabrication des exigences d’exclusion de rupture), ou encore des incertitudes résiduelles (cas des défauts de réalisation des ouvrages de génie civil ou de fabrication de gros composants), tout en tenant compte de leur éventuel caractère cumulatif.
Alors que les coûts et les délais de ce chantier dérapent toujours plus, que les recours et les plaintes des associations sont tous rejetés, alors que le Rapport Foltz sur l’EPR, le rapport de la Cour des Comptes sur son coût et le discours du ministre de l’Industrie décrivent un échec pour la filière nucléaire, alors enfin que la pression se renforce pour accélérer un démarrage ouvrant la voie à de nouvelles commandes de réacteurs, toutes les conditions d’une mise en service à tout prix de l’EPR sont réunies.
Ce contexte ne peut qu’inspirer l’inquiétude sachant que les conséquences d’un accident seraient catastrophiques pour notre presqu’ile et notre région.
C’est pourquoi le CRILAN demande à la CLI Flamanville de diligenter l’expertise indépendante esquissée ci-dessus, seule démarche susceptible d’éclairer complètement la CLI, par cette revue des différents sujets susceptibles d’affecter la sûreté de l’exploitation de l’EPR, sur l’aptitude de ce réacteur à démarrer un jour ou jamais..
Nous apprenons qu’un mur de 5 kms de long et 5m de hauteur va être construit autour de l’usine Orano pour des raisons de sécurité anti-intrusion. Ce mur ne risque t’il pas d’être perçu comme un repère pour les aéronefs afin de mieux cibler les bâtiments les plus sensibles dont les piscines ?
Ce mur anti-intrusion va coûter quelques dizaines de millions d’euros. On se demande quelles sont les priorités dans l’état actuel des moyens de sûreté et de sécurité ?
On peut lire dans un rapport d’inspection de l’ASN (Autorité de Sureté Nucléaire) du 12 octobre 2020 concernant l’INB 117 (Installation Nucléaire de Base), où est situé l’atelier R7 dédié à la vitrification de produits de fission, et suite à la demande inopinée d’exercice d’incendie par l’ASN, qu’ Orano a considéré « ne pas avoir les moyens nécessaires et prévus pour cet exercice ».
Dans ce même rapport, on peut lire que parmi les moyens d’interventions pour faire face à un incendie, il y a 3 surpresseurs prévus pour le balayage de l’air des locaux. Or ils sont tous les 3 dans le même local, alors qu’ils devraient être dans des locaux séparés sans communication pour éviter une perte simultanée des appareils au cours de l’incendie. La protection de ces surpresseurs n’est pas du tout aux normes.
Cette anomalie a été signalée lors d’un réexamen de sûreté en 2018, et les travaux de remise aux normes sont programmés pour 2026, voir 2027.
On apprend également que le 5 octobre 2021 un incendie s’est déclaré dans cet atelier R7 ; heureusement l’incendie a été maîtrisé rapidement.
Dans les conditions actuelles du matériel prévu contre un incendie, un incident peut basculer très vite en accident.
La situation actuelle est particulièrement préoccupante pour la population.
On peut craindre à la fois l’accident (incendie, entre autres) par défaut de moyens de sûreté, mais aussi le risque d’attentat dorénavant reconnu par les exploitants qui vont construire ce mur d’enceinte au nom de la sécurité.
Début mars2017 , une délégation représentant les trois commissions locales d’information du Nord-Cotentin s’est rendue au Japon. Ce voyage, le second depuis 2013, intervenait alors qu’on commémorait le sixième anniversaire de la catastrophe de Fukushima.
Article FR3 du 27/03/2017 publié par le CRILAN avec autorisation , le Crilan y était.
On dit souvent du Cotentin qu’il sagit de la région la plus nucléarisée de France, avec son centre de retraitement des déchets à Beaumont-Hague et sa centrale à Flamanville. En attendant son futur EPR dont la mise en service est pour l’instant annoncée pour fin 2018.
Comme les autres régions abritant des sites nucléaires, le Cotentin dispose de commissions locales d’information (une pour chaque instalation), des commissions regroupant des élus locaux, des représentants syndicaux, des associations et chargées, selo l’ASN, d’une mission « de suivi, d’information et de concertation en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et d’impact des activités nucléaires sur les personnes et l’environnement pour ce qui concerne les installations du site ».
En 2013, une délégation représentant les trois CLI du Cotentin s’était rendue au Japon pour étudier les conséquences de la catastrophe de Fukushima (survenue deux ans plus tôt). Ce voyage avait donné lieu à la publication d’un livre blanc et contribué à la mise en place d’un certain nombre de mesures, notamment à Flamanville: création d’une force rapide d’intervention, diesels de secours ou voies d’accès supplémentaires.
Six ans, quasimment jour pour jour, après la catastrophe, une délagation des trois CLI s’est de nouveau rendue au Japon. L’objetcif reste le même: tirer les enseignements de la catastrophe, notamment sur le plan de la sûreté et amender nos propres installations et protocoles d’évacuation notamment. Une de nos équipes a accompagné cette délégation durant ce second voyage.
Un feuilleton réalisé par Sylvain Rouil, Matthieu Bellinghen, Marc Michel et Xavier Gérard
Episode 1: Un triste anniversaire
Ce second voyage de la délégation du Cotentin débute par un moment de recueillement, Minamisoma, ville martyre proche de la centrale accidentée. En ce 11 mars 2017, le Japon commémore le sixième anniversaire de la catastrophe, une catastrophe qui a fait volé en éclat certaines certitudes. Jusqu’au sein de la commission locale d’information. « Je pense que l’impossible peut arriver, dans tous les domaines, quels qu’ils soient. Dans l’industrie, dans l’automobile, l’aviation…dans le nucléaire aussi. Peut-être plus là qu’ailleurs.« , explique Michel Laurent, retraité d’Areva et ancien maire de Beaumont-Hague (de 1987 à 2014), une commune où est installée le site Areva de retraitement des déchets.
Intervenants: – Katsunobu Sakurai, maire de Minamisoma – Toshiko Watanabe, native de Minamisoma – Michel Laurent, maire de Beaumont-Hague de 1987 à 2014 – Ancien salarié d’Areva – Valérie Nouvel, présidente de la commission locale d’information de la centrale nucléaire de Flamanville.
Episode 2: Voyage en zone rouge
Pour la première fois, la délégation normande entre dans l’enceinte de la tristement célèbre centrale de Fukushima, une visite extrêmement sensible sous l’étroite surveillance de l’exploitant du site Tepco. Avant d’arriver à destination, les Manchois ont traversé plusieurs kilomètres de no man’s land. Et le dosimètre de n’a cessé de grimper à mesure que le bus de la délégation se rapprochait de la zone rouge. Sur place, cette visite apportera plus de questions que de réponses.
Intervenants: – Michel Laurent, ancien maire de Beaumont-Hague et retraité d’Areva – Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire Greenpeace France – Didier Peralta, conseiller régional UDI de Normandie – Jean-Paul Vaultier, délégué syndical CGT Areva-la Hague
Episode 3: L’impossible retour « à la maison » ?
En 2013, la délégation normande avait traversé des territoires encore très marqués par le Tsunami et la radioactivité, des villes fantômes comme Odaka, totalement vidées de leurs habitants. Quatre ans aprè, de retour sur place, les Français découvrent un quartier en grande partie reconstruit. L’eau courante est revenue. Mais pas la vie. Malgré la levée de l’ordre d’évacuation, seuls 10% des habitants sont revenus.
Intervenants: – Jean-Paul Vaultier, délégué CGT Areva-La Hague – docteur Seiji Endo, fondateur de la clinique des liens – Cécile Asanuma-Brice, chercheur en sociologie urbaine – Yann Perrotte, secrétaire général du syndicat Force ouvrière de la Manche
Episode 4: Le défi de la décontamination
Six ans après la catastophe, la décontamination reste un défi majeur à Fukushima. Les rizières abandonnées ont laissé la place à des panneaux solaires, une nouvelle source de revenus pour des agriculteurs privés de récoltes. Certains d’entre eux tentent pourtant de renouer avec leur métier. A 40 km de la centrale accidentée, 250 agriculteurs fournissent en légumes et en riz la coopérative de Nomado. Reste à regagner la confiance des consommateurs. Autre secteur sinistré, la pêche, une activité vitale pour le Japon.
Intervenants: – Valérie Nouvel, présidente de la commission locale d’information de la centrale de Flamanville – Hiroshi Miura, président de l’association Nomado – Jacques Hamelin, maire d’Herqueville et vice-président de la commission locale d’information de la Hague – Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire greenpeace France