77 ème anniversaire des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki

Communiqué du CRILAN du 10 août 2022

Au moment où nous commémorons les bombardements des 6 et 9 août 1945 à Hiroshima et Nagasaki, le risque de voir le désastre nucléaire n’a jamais été aussi important. C’est ainsi qu’Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies alerte : « aujourd’hui, l’humanité n’est qu’à un malentendu, à une erreur de jugement de l’anéantissement nucléaire », en ouverture de la conférence qui réunit les 191 Etats qui ont signé le traité de non prolification nucléaire.

Rappelons que le traité d’interdiction des armes nucléaires ( TIAN) est également entré en application et que bien entendu aucun pays possédant l’arme nucléaire ne l’a ratifié. La France comme les autres est dans l’illégalité aux yeux des Nations Unies. Elle participe à l’escalade dangereuse sous couvert de modernisation de ses équipements.

Les tensions internationales actuelles peuvent dégénérer en conflit généralisé, provocant la destruction de la vie humaine sur terre. Est-il utile de rappeler les points de tension susceptibles d’embraser la planète ? :

  1. L’Iran n’a pas renoncé à se doter de l’arme nucléaire, tout comme la Corée du nord qui pense qu’elle assurera sa sécurité,
  2. La tension à Taiwan avec la Chine qui déploie ses forces dans la région.
  3. Le conflit en Ukraine et le chantage nucléaire de la Russie a remplacé la simple dissuasion. L’utilisation de la centrale nucléaire de Zaporizia dans le conflit, fait en plus courir un risque d’accident majeur.

« Nous avons été extrêmement chanceux jusqu’à présent » observait Antonio Guterres « mais la chance n’est pas une stratégie pour empêcher les tensions géopolitiques de dégénérer en conflit nucléaire ». Il ajoute, « éliminer les armes nucléaires est la seule garantie qu’elles ne soient jamais utilisées » ;

C’est possible à condition de le vouloir. Le CRILAN souhaite que la conférence des Nations Unies prenne des mesures à la hauteur des périls et sache convaincre les Etats nucléarisés de l’intérêt pour tous d’ appliquer le principe de précaution.

La saga de l’EPR continue

« La date de chargement du combustible est décalée de fin 2022 au second trimestre 2023.

L’estimation du coût à terminaison passe de 12,4 milliards d’euros à 12,7 milliards », indique EDF dans un communiqué. 

Sur la base du dernier chiffre de la Cour des Comptes qui était de l’ordre de 19,1 milliards, le cout doit être réajusté à  19,4 milliards: quoi qu’il en coûte …..

La nouvelle du report du démarrage de l’EPR en 2023 n’étonne pas le CRILAN puisque de nombreux sujets se posent  comme les soupapes, les soudures, les probables vibrations de la cuve et la tenue du combustible comme en Chine.

C’est ce contexte qui a amené le CRILAN à demander à la CLI de Flamanville une expertise indépendante sur l’EPR afin de vérifier son aptitude à fonctionner.

Alors que le Conseil Départemental et la majorité du bureau de la CLI s’opposent à cette expertise, la nouvelle de ce jour ne fait que renforcer la détermination du CRILAN à l’obtenir lors de l’AG de la CLI Flamanville du mois de février prochain.

PS: une saga est une histoire et une légende..

Cherbourg: mobilisation autour d’un nouveau départ de Mox pour le Japon

Appel des associations Greenpeace, CRILAN, CREPAN-FNE, ACRO

Communiqué de presse du 6 septembre 2021

Orano prépare pour demain mardi un nouveau transport maritime de combustible MOX destiné aux réacteurs N° 3 et N°4 de la centrale nucléaire de Takahama au Japon.

Ce combustible MOX est composé d’un mélange d’uranium et de plutonium hautement radioactif extrait des combustibles usés.

Rappelons-nous, le réacteur 3 de Fukushima qui a explosé en 2011 contenait du MOX..

En soutien aux japonais qui s’opposent au redémarrage des réacteurs nucléaires et au déversement des eaux radioactives de Fukushima dans l’océan, les associations antinucléaires et critiques ci-dessus appellent à une mobilisation de protestation dans l’attente du passage du convoi :

Mardi 7 septembre à partir de 20 Heures au rond-point de la Pyrotechnie à Tourlaville.

Tchernobyl: 35 ans déjà et encore..

Communiqué de Presse CRILAN du 22 avril  2021

Il y a 35 ans se produisait à Tchernobyl en Ukraine soviétique, sans doute le plus grave accident nucléaire connu. Le réacteur toujours en fusion sous son sarcophage de béton maintient la radioactivité sous le boisseau, pour combien de temps encore ?

On n’en a pas terminé de comptabiliser les survivants(es) de l’époque qui développent les maladies aujourd’hui et les enfants nés malades cardiaques après la catastrophe.

Cet événement de 1986 et le dixième anniversaire de Fukushima du mois dernier, sont pour nous habitants du Cotentin le rappel que de telles catastrophes sont possibles pour nous aussi.

Les réacteurs vieillissants de Flamanville 1 et 2 qui peinent à redémarrer après leur récent rafistolage. L’EPR qui n’en finit pas d’allonger la liste des dysfonctionnements et malfaçons, le centre de la Hague dont les piscines contiennent environ l’équivalent d’une centaine de réacteurs ne sont pas protégées contre la chute accidentelle ou volontaire d’un avion de ligne.

N’excluant plus la possibilité d’un accident majeur, les autorités « responsables » plaident pour la « résilience » et le retour d’expérience post Fukushima démontre leur volonté d’ insuffler la « culture du risque » dans la population. Cela veut dire : « soyez responsable de votre propre sécurité en adoptant des gestes et en ayant des comportements adaptés, vous pourrez vivre en zone contaminée comme on demande aux japonais de le faire aujourd’hui ».

Pour le CRILAN comme pour la plupart des habitants du Cotentin, nous refusons cette perspective post accidentelle.

La vraie culture du risque, c’est la suppression du risque. Arrêtons les réacteurs 1 et 2 de Flamanville devenus obsolètes, ne démarrons pas l’EPR hors service et dangereux avant d’avoir produit le moindre kilowatt heure, bunkérisons les piscines de la Hague et arrêtons la production de plutonium par le retraitement des combustibles usés.

Pour le 35 ème anniversaire de cette catastrophe de Tchernobyl, nos pensées vont vers les victimes, les malades et notamment les enfants.

Le CRILAN qui a reçu Yves Lenoir, le Président de l’association « Enfants de Tchernobyl Bélarus » en 2019, invite la population à soutenir les associations qui leur viennent en aide car les besoins sanitaires sont très importants.

http://www.enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php

Ci dessous une video annonce de Tchernobyl le monde d’après un film de Yves Lenoir et Marc Petijean sur Tchernobyl aujourdhui:

Voie de contournement Ouest de Cherbourg et EPR: l’indigne marchandage

Photo Crilan

Communiqué de Presse CRILAN du 25 février 2021

Les élus du Département et de la CAC s’engagent sur le financement de la voie de contournement ouest de Cherbourg.
Assortir cette réalisation à l’emploi de l’argent escompté sur le démarrage de l’EPR est un marchandage indigne sur le dos de la sécurité de la population.

Reconnu comme un désastre industriel, l’EPR ne saurait servir de monnaie d’échange pour acheter les consciences. Nous espérons plutôt qu’il ne démarrera jamais.

En finances publiques le principe vaut qu’il ne peut y avoir d’affectation d’une recette à une dépense particulière ; les hypothétiques recettes de l’EPR ne peuvent donc pas être pré-affectées. 

Dans le cadre des deux  PPI (Plans particuliers d’intervention) de La Hague et de Flamanville et afin d’anticiper l’évacuation de la population en cas d’accident nucléaire, il est particulièrement urgent de traiter les points noirs sur les routes de Flamanville et de Jobourg vers Délasse notamment sur le tronçon Virandeville-Delasse.

Il y a 4 ans une délégation des CLI de la Manche était reçue à Fukushima au moment du 6e anniversaire de la catastrophe. Un maire a insisté près de nos élus pour faire des routes « les plus larges possible » afin de pouvoir évacuer en cas d’accident nucléaire.

A la veille du 10e anniversaire de cette catastrophe toujours en cours, puisse ce conseil être entendu par nos élus et par l’Etat qui nous impose une quasi mono industrie nucléaire au mépris de notre sécurité.

La loi dite de « sécurité globale », une menace pour la liberté d’expression des associations antinucléaires et les autres.

Illustration de Meybeck avec l’autorisation de l’auteur pour le Crilan

Le mouvement écologiste et antinucléaire est depuis longtemps confronté à la répression policière et à l’acharnement judiciaire.

Assimilant les militants à des terroristes devant être fichés S, les pouvoirs politiques qui se sont succédé n’ont eu de cesse de réprimer les actions de contestation par la violence, le tout en absence de débat démocratique dans notre pays sur les choix énergétiques.

Résistances antinucléaires :

Depuis 1975 l’opposition aux centrales nucléaires s’est confrontée à la police, le slogan « Société nucléaire, société policière » est hélas toujours d’actualité.

En 1977 A Creys-Malville près de Lyon Vital Michalon est mort lors des confrontations avec la police lors des manifestations contre le surgénérateur nucléaire qui fut abandonné ensuite par Jospin. Pollué par la radioactivité, ce réacteur dangereux est en déconstruction pour un coût maximal après avoir très peu fonctionné.

En 1980, à Plogoff en Bretagne, une lutte historique et populaire contre un projet de centrale nucléaire s’est soldée par son abandon par François Mitterrand.

Face aux forces de police, c’étaient « des pierres contre des fusils » selon le titre du film qui a suivi.

A Montabot dans la Manche 25 jeunes ont été blessés en juin 2012 à l’occasion d’un rassemblement contre la ligne THT Cotentin Maine. Traversant la Manche et condamnant de nombreuses fermes, cette ligne est destinée à acheminer l’électricité produite par l’EPR de Flamanville. Le conflit opposa de nombreux paysans et élus contre l’Etat au prix d’un harcèlement qui verra un maire démissionner de ses fonctions.

Outre Notre Dame des Landes, une lutte environnementale en opposition au barrage de Sivens a vu la mort de Rémi Fraisse lors d’un engagement absurde des forces armées. Même la gauche s’est révélée incapable de gérer un tel conflit avant l’abandon du projet.

A Bure, le projet d’enfouissement à 500 m sous terre des déchets nucléaires à vie longue au CIGEO a vu naître une contestation. Le laboratoire d’études de la faisabilité du projet est devenu un laboratoire de la répression des antinucléaires.

Reporterre rapporte « que des dizaines de personnes ont été placées sur écoute, un millier de discussions retranscrites, plus de 85.000 conversations et messages interceptés, plus de 16 ans de temps cumulé de surveillance téléphonique.  L’information judiciaire ouverte en juillet 2017 est une machine démesurée de renseignement sur le mouvement antinucléaire de ce village de la Meuse, selon les documents qu’ont consultés Reporterre et Mediapart ». Selon Reporterre l’enquête pénale ouverte en juillet 2017 contre les opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo dans la Meuse, a coûté un million d’euros de frais de justice et de gendarmerie. Il faut y ajouter 700 millions environ de subventions pour les collectivités locales afin de favoriser l’acceptation du projet.

Durant cette enquête les militants mis en cause ont eu l’interdiction d’entrer en contact, de participer à des réunions, une véritable mise à l’isolement comme le montre Meybeck dans son illustration ci-dessus.

Et tandis que plusieurs études économiques et scientifiques montraient la fragilité du projet Cigéo, estimé à 35 milliards d’euros, une résistance populaire a repris vigueur dans la région. C’est cela que l’État a voulu casser avec des moyens que l’on ne mobilise nulle part ailleurs.

Avec cette répression policière et judiciaire démesurée, c’est en fait l’expression démocratique qui est empêchée, comme l’a montrée l’enquête approfondie menée par Marie Barbier, pour Reporterre, et Jade Lindgaard, pour Mediapart [1].

Ce mois de janvier 2021 Libération révèle les « incertitudes » de l’Autorité environnementale sur ce projetLes associations opposées au projet saluent un «avis explosif»…Le Gouvernement va-t-il s’entêter dans ce projet ?.

Au Tricastin des militants de Greenpeace attendent de passer en justice pour avoir voulu lancer l’alerte sur les réacteurs vieillissants et dangereux. L’Etat fait la sourde oreille.

40 ans de grand malentendu sur la question du nucléaire civil et militaire se sont donc installés en absence de débat démocratique dans notre pays. Cette situation nous vaut un retard phénoménal dans la transition énergétique mais aussi la situation de faillite d’EDF, d’AREVA et d’ORANO portés à bout de bras par les finances publiques. Le projet Hercule n’en est que l’illustration pour EDF.

Les décisions que l’ASN a prises au regard de l’EPR notamment sur sa cuve, ont validé la fuite en avant d’un chantier catastrophique avant que le Ministre de l’Industrie ne vienne à reconnaître ce fiasco qui perdure. Le tout dans un entêtement hors du commun au prix de 19 milliards d’euros et de la sécurité future des populations du Cotentin et au-delà.

Le nucléaire c’est un Etat dans l’Etat, les gouvernements ont toujours pris appui sur le Conseil d’État pour asseoir leurs choix et on le voit régulièrement en ce qui concerne l’EPR.

C’est ce même Conseil d’Etat qui vient d’« estimer que la loi sécurité globale ne porte pas une atteinte disproportionnée à la liberté d’opinion, de conscience et de religion ou à la liberté syndicale. »

Un Etat autoritaire ne ferait pas mieux.. Comment notre pays a-t-il pu en arriver là ?

A force de rivaliser avec les positions de l’extrême droite, le gouvernement est entré sur une voie sans issue au mépris des libertés publiques. La dérive engagée avec la loi dite de sécurité globale démontre jour après jour un projet inacceptable pour ceux qui ont placé la défense des droits de l’homme, du monde du travail et de l’environnement comme principes fondateurs du vivre ensemble.

En contact avec des militants des droits de l’homme de la région Cherbourgeoise, le CRILAN a pris sa place dans le Comité pour les libertés publiques de Cherbourg constitué dès 2018 au moment des violences policières contre les Gilets Jaunes. 

A ce moment, le Collectif s’est rapproché des parlementaires au sujet des lois liberticides en préparation.

Au Crilan, nos contacts avec les militants de Bure nous ont amenés à accueillir une délégation à Cherbourg en février 2019 afin de rendre visible l’acharnement dont ils étalent victimes :  militants interdits de se rencontrer, surveillés etc. Une soirée en présence de deux avocats caennais a permis de faire le lien entre la répression vécue à Montabot et celle vécue à Bure.


Avec la loi dite de « sécurité globale » nous savons qu’un nouveau pas serait franchi avec un gouvernement autoritaire rivalisant avec le Rassemblement National dans l’abjection totalitaire.

La loi d’urgence sanitaire liée à pandémie de Covid19 et son cortège de mesures sécuritaires ont fait entrer notre pays dans une réelle sidération. Des troubles psychologiques, des dépressions naissent du fait de la suspension des activités scolaires, universitaires, professionnelles et sociales habituelles qui favorisaient le lien social.

C’est ce moment que le gouvernement a choisi pour sortir un arsenal de mesures répressives contre les libertés publiques.

La loi dite de « sécurité globale » :

Déjà en 2008 le fameux fichier baptisé “Edvige”, qui prévoyait notamment de recenser des personnes exerçantes ou ayant exercé un mandat politique, syndical ou économique, avait suscité un tel tollé qu’il a été retiré. Avec la loi « sécurité globale » le gouvernement développe un arsenal répressif et autoritaire qui remet en cause les libertés fondamentales de toutes et tous. Il profite de l’état d’urgence sanitaire qui confie à l’Exécutif des pouvoirs exceptionnels pour faire passer des lois et promulguer des textes qui portent atteinte aux libertés et aux droits sociaux.
Cette loi crée un précédent dans l’histoire de notre pays. Elle représente un véritable tournant dans l’instauration d’une surveillance généralisée et dans l’atteinte à la liberté de la presse et la liberté d’observer.


Elle s’inscrit dans un continuum sécuritaire avec une succession de textes liberticides:

✓ Le Schéma national du maintien de l’ordre valide la stratégie du conflit et porte notamment atteinte à la liberté de la presse.

✓ Le projet de loi dite « confortant le respect des principes de la République » ou « séparatismes » s’en prend à la liberté d’association ; on pourra ainsi neutraliser les organisateurs avant même une manifestation sur la seule « intention » de manifester.

✓ Trois décrets du 2 décembre dernier, validés par le Conseil d’Etat, autorisent le fichage généralisé des personnes en fonction de leurs opinions, mais également de leur appartenance syndicale.

✓ Un amendement à la loi de programmation de la recherche criminalise le droit à manifester des étudiants qui heureusement vient d’être censuré par le Conseil d’Etat.

Les associations dans le viseur

Les décrets, publiés le 4 décembre après un avis favorable du Conseil d’État, autorisent policiers et gendarmes à faire mention des “opinions politiques”, des “convictions philosophiques et religieuses”, et de “l’appartenance syndicale” de leurs cibles, alors que les précédents textes se limitaient à recenser des “activités”. Identifiants, photos et commentaires postés sur les réseaux sociaux y seront aussi listés, tout comme les troubles psychologiques et psychiatriques “révélant une dangerosité particulière”. Outre les personnes physiques, les “personnes morales”, telles que les associations, sont également visées.De la prévention des atteintes à la sécurité publique au délit d’opinion, il n’y a qu’un pas. Déjà le Gouvernement souhaitait se libérer des « corps intermédiaires » que constituent des syndicats et associations. Le projet gouvernemental s’inscrit désormais dans une surveillance de masse qui ne dit pas son nom et dont rêverait un gouvernement autoritaire s’il venait aux affaires.

Mais une loi peut en cacher une autre..

Pour un collectif d’associations et de chercheurs, la loi Séparatismes, « qui a pour objectif d’encadrer, contrôler et sanctionner davantage l’action associative, constitue une menace grave pour l’ensemble de leurs actions[2]. Cette loi déstabiliserait l’ensemble des associations pourtant si essentielles face aux épreuves que nous traversons et pour notre démocratie ».Pour la défenseure des droits, ce projet de loi comporte : « des risques d’atteinte à la liberté d’expression ».

                               A nous de résister solidairement !


Quand ils sont venus me chercher….

« Quand la police est venue chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.

Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les anarchistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas anarchiste

Quand ils sont venus chercher les antinucléaires, je n’ai rien dit, je n’étais pas antinucléaire

Quand ils sont venus chercher les écologistes je n’ai rien dit, je n’étais pas écologiste

Quand ils sont venus chercher les avocats, je n’ai rien dit, je n’étais pas avocat

Quand ils sont venus chercher les militants des droits de l’homme, je n’ai rien dit, je n’étais pas militant

Quand ils sont venus chercher ceux qui aident les réfugiés, je n’ai rien dit, je n’aide pas les refugiés

Quand ils sont venus chercher les homosexuels, je n’ai rien dit, je n’étais pas homosexuel

Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. »

Le texte ci-dessus est une adaptation de « Quand ils sont venus me chercher »… d’après le  pasteur Martin  Niemöller (1892–1984) sur la lâcheté des intellectuels allemands au moment de l’accession des nazis au pouvoir et des purges qui ont alors visé leurs ennemis, un groupe après l’autre.


[1] https://reporterre.net/A-Bure-l-agence-des-dechets-nucleaires-se-paie-des-gendarmes

[2] https://www.liberation.fr/debats/2021/01/21/loi-separatisme-une-grave-atteinte-aux-libertes-associatives_1818075

Mise en service partiel de l’EPR: protestation commune des associations CRILAN Greenpeace ACRO CREPAN et élu-es EELV membres de la CLI de Flamanville

ASN a délivré son autorisation   pour la  mise en service partiel de l’EPR,  l’entreposage du combustible et des essais avec des gaz radioactifs.  

Les associations antinucléaires  et critiques membres de la CLI de Flamanville et appartenant au  CREPAN , au CRILAN et à Greenpeace et les élu-es EELV protestent contre cette fuite en avant alors que Greenpeace et Mediapart viennent de révéler d’importantes  failles de sécurité sur le site de Flamanville.

Notre  communiqué (joint) souligne le contexte du chantier de l’EPR et  le recours exercé  le 7 décembre dernier près du  Conseil d’Etat contre cette autorisation par le CRILAN , Greenpeace,  le Réseau Sortir du Nucléaire et « Stop EPR ni à  Penly ni ailleurs »

Il s’agit d’un recours en référé-suspension et au fond. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés..

Communiqué des associations et élu-es antinucléaires

et critiques membres de la CLI de Flamanville

ACRO, CREPAN, CRILAN, EELV, GREENPEACE

8 décembre 2020

Protestation collective contre le démarrage partiel de l’EPR, le transport de combustible et les essais avec des gaz radioactifs.

Dans le cadre de l’autorisation de démarrage partiel de l’EPR donnée par l’ASN, et avant l’hypothétique deuxième transport de combustible destiné à charger le réacteur de l’EPR, les associations et les élus antinucléaires siégeant à la Commission Locale d’Information de Flamanville (CLI), protestent contre l’obstination d’EDF et donc de l’État à vouloir démarrer coûte que coûte ce réacteur calamiteux.

Rien ne justifie cette précipitation, alors que le réacteur ne pourra pas démarrer avant 2022 dans le meilleur des cas.

Des recours juridiques sont toujours en attente de décision. Ils concernent les nombreuses malfaçons et deux décrets dérogatoires à l’esprit de la loi, prolongeant l’autorisation de la construction qui aurait dû être achevée en 2017 au plus tard.

Pour rappel l’autorisation était limitée à 10 ans (de 2007 à 2017) afin de permettre une réévaluation du projet tant pour des raisons technologiques que financières, ce qui aurait pu changer les conditions pour obtenir ou non une nouvelle autorisation.

D’ailleurs c’est bien ce qui se serait passé, après les dérives constatées et le coût du kWh issu des énergies renouvelables à présent meilleur marché que le kWh provenant du nucléaire.

Pour EDF, l’une des justifications inavouables de ces transports est bien d’exercer une pression sur les autorités pour rendre le démarrage inéluctable une fois le réacteur chargé.

Or un nouvel évènement est intervenu dimanche 6 décembre avec la révélation par Greenpeace et Médiapart de documents confidentiels en circulation et relatifs à la sécurité du site. 

L’EPR est donc touché au cœur de sa sûreté et de sa sécurité.

Tout cela, nos organisations ne peuvent pas l’accepter.

C’est pourquoi certaines de nos associations viennent d’engager un référé auprès du Conseil d’Etat pour demander la suspension puis l’annulation de l’autorisation de démarrage partiel de l’EPR, de l’acheminement du transport du combustible et des essais avec des gaz radioactifs.

A défaut de décision favorable nous donnerons rendez-vous à la population sur le parcours du combustible pour exprimer notre refus face à cette dangereuse fuite en avant.

EPR de Flamanville : quatre organisations saisissent la justice pour suspendre son démarrage partiel, le transport de combustible et les essais radioactifs

Communiqué commun du Réseau « Sortir du nucléaire », Greenpeace France, CRILAN, Stop EPR Ni à Penly Ni Ailleurs 7 décembre 2020

Le Comité de Réflexion, d’Information et de Lutte Anti-Nucléaire (CRILAN), Greenpeace France, le Réseau “Sortir du nucléaire”, et le collectif “STOP EPR ni à Penly ni ailleurs” déposent aujourd’hui un recours devant le Conseil d’Etat contre l’autorisation de mise en service partielle de l’EPR de Flamanville délivrée par l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN).

Depuis deux mois, EDF est autorisée à livrer du combustible nucléaire sur le site de Flamanville et à mener des essais avec des gaz radioactifs sur les installations, alors que l’état du chantier ne le justifie absolument pas. Le 26 octobre dernier, un premier transport d’uranium enrichi a été effectué de Romans-sur-Isère à Flamanville. Dans l’attente du jugement du recours, un référé-suspension a également été introduit aujourd’hui pour empêcher toute nouvelle livraison et limiter au maximum la contamination d’installations qui n’entreront peut-être jamais en service.

Les nombreuses anomalies et failles de sécurité qui touchent le chantier de l’EPR rendent injustifiable une mise en service partielle. Greenpeace France et Mediapart révélaient dimanche 6 décembre que des milliers de pages de documents confidentiels touchant à la sécurité du site sont en circulation en dehors d’EDF et de ses sous-traitants. La mise en service partielle de l’EPR fait courir des risques inutiles aux travailleurs, à la population et à l’environnement.

Par ailleurs, la demande d’EDF de mise en service partielle de l’EPR date de 2015. L’ASN avait au maximum deux ans pour se prononcer sur cette demande, ce qu’elle n’a pas fait. Dans ce domaine, une absence de réponse de l’ASN vaut rejet et oblige EDF à déposer une nouvelle demande. Cela n’a pas été fait : c’est une nouvelle démonstration du laxisme de l’ASN à l’égard d’EDF.

Enfin, l’impact environnemental de cette mise en service partielle n’a pas été questionné. Le droit de l’Union européenne requiert pourtant, lorsqu’un projet a fait l’objet d’une étude d’impact lors de la délivrance d’une première autorisation, que la question de son actualisation soit posée à chacune des autorisations délivrées ultérieurement.

Mis bout à bout, les déboires de l’EPR démontrent l’incapacité industrielle d’EDF à mener ce chantier. A l’heure où le gouvernement français s’interroge sur la construction de nouveaux EPR, la preuve est faite que cette option serait une dangereuse et coûteuse impasse. Si Emmanuel Macron, qui doit visiter demain l’usine Framatome du Creusot, affirme avoir besoin du nucléaire, la planète, elle, n’en a pas besoin.

Contacts presse :

Marie Frachisse (juriste, Réseau « Sortir du nucléaire ») – 07 62 58 01 23

Cécile Génot (Greenpeace France) – 06 30 23 52 78

Guillaume BLAVETTE (STOP EPR) – 06 62 29 50 48

André Jacques (CRILAN) – 06 08 84 22 22

Retrouver le dossier juridique sur le site de Sortir du Nucléaire

Autorisation de mise en service partielle de l’EPR de Flamanville : une décision incompréhensible qui conforte EDF dans le fait accompli

Communiqué Du Réseau Sortir du Nucléaire du 13 octobre 2020

https://www.sortirdunucleaire.org/Autorisation-de-mise-en-service-partielle-de-l

Le 8 octobre, l’Autorité de sûreté nucléaire a délivré à EDF une autorisation de mise en service partielle pour l’EPR de Flamanville. Celle-ci l’autorise à commencer certains tests nécessitant le recours à des gaz radioactifs, ainsi qu’à réceptionner et entreposer le combustible destiné au réacteur. Dans les prochaines semaines et pendant plusieurs mois, au moins 30 camions chargés de combustible nucléaire feront donc le chemin vers la centrale depuis l’usine Orano de Romans-sur-Isère (Drôme), au rythme de deux par semaine minimum.

Cette décision est incompréhensible au vu de l’état du réacteur, criblé de malfaçons et qui doit déjà faire l’objet de lourdes réparations dont la faisabilité n’est d’ailleurs toujours pas confirmée. Alors que le réacteur ne démarrerait pas avant plusieurs années (s’il démarre un jour !), pourquoi autoriser à y acheminer dès maintenant le combustible nucléaire, et à l’entreposer sur un site où les incidents sont légion ? Rappelons que la centrale de Flamanville est toujours placée sous surveillance renforcée. En accordant cette autorisation absurde, l’ASN a accepté de conforter EDF dans sa démarche de fait accompli, et lui a permis de présenter cette mise en service comme irrévocable et irréversible.

Aux côtés des associations du Grand Ouest, nous réaffirmons que ce réacteur ne doit jamais entrer en service. Dangereux et inutile, il enfermerait la France dans l’impasse nucléaire pour des décennies supplémentaires, à rebours de toute transition digne de ce nom.

Nous appelons à arrêter de soutenir au plus vite une filière nucléaire dépassée qui, à l’image de l’EPR, constitue un gouffre financier et menace toute l’Europe.

L’EPR de Flamanville ne doit pas entrer en fonctionnement ! Nous saisissons le Conseil d’Etat suite à la seconde prorogation de son décret d’autorisation

Communiqué commun du Réseau « Sortir du nucléaire », Greenpeace France, France Nature Environnement, France Nature Environnement Normandie, CRILAN, Stop EPR Ni à Penly Ni Ailleurs

Communiqué du 25 septembre 2020

Le 25 mars 2020, en plein confinement, le gouvernement a publié un décret prorogeant à 2024 la validité du décret d’autorisation de création de l’EPR de Flamanville, qui fixait auparavant à avril 2020 sa date limite de mise en service.

Nos associations dénoncent fermement cette obstination du gouvernement à tolérer la poursuite de ce chantier catastrophique, malgré les multiples malfaçons et scandales qui l’affectent et les sommes considérables déjà englouties. Dangereux et rafistolé avant même d’avoir démarré, ce réacteur ne devrait jamais entrer en service.

En outre, ce décret modificatif publié à la va-vite en plein confinement passe sous silence le fait que l’état actuel du réacteur, criblé de malfaçons, ne correspond plus à ce qui était exigé dans le décret initial, et qu’EDF ne dispose manifestement plus des capacités financières et techniques requises pour mener à bien le chantier. Au regard de la jurisprudence européenne, se contenter d’une simple modification des dates est donc manifestement illégal, et surtout profondément malhonnête.

Le 26 mai 2020, nos associations ont déposé deux recours gracieux auprès du Premier ministre demandant le retrait du décret modificatif et l’abrogation du décret initial d’autorisation de création. En l’absence de réponse, nous saisissons aujourd’hui le Conseil d’État. La complaisance envers EDF et ses projets calamiteux doit cesser !

Contacts presse :

Marie Frachisse (juriste, Réseau « Sortir du nucléaire ») – 07 62 58 01 23

Guillaume BLAVETTE ( FNE et FNE Normandie ) – 06 62 29 50 48

André Jacques (CRILAN) – 06 08 84 22 22

Avocat : Maître Samuel Delalande – 06 01 95 93 59

Retrouver le dossier juridique

Un décret modifié à la va-vite, alors que l’état du réacteur ne correspond plus aux exigences initiales

Le 25 mars 2020, en plein confinement, un décret prorogeant de quatre ans la validité du décret d’autorisation de création de l’EPR de Flamanville a été publié. En quelques lignes, ce décret modificatif – déjà le deuxième de ce type [1] – fixe la date limite pour sa mise en service à 2024, contre 2020 auparavant [2]. Le gouvernement a procédé en catimini, sans procédure de participation du public, comme s’il s’agissait simplement d’actualiser formellement une date devenue obsolète en raison des retards successifs du chantier. Pourtant, l’état du réacteur n’a plus grand-chose à voir avec ce que décrit le décret d’autorisation de création initial.

Celui-ci prévoyait en effet que les exigences de conception et de fabrication devaient être telles qu’on puisse exclure la rupture de composants majeurs comme la cuve ou les tuyauteries des circuits primaires et secondaires. Entre-temps, d’importants défauts ont été découverts sur le couvercle et le fond de cuve, si bien que sa rupture ne peut être exclue [3]. Ce risque de rupture concerne également huit soudures des tuyauteries principales d’évacuation de la vapeur, affectées de malfaçons [4], qui devront faire l’objet de réparation – sachant que l’Autorité de sûreté nucléaire n’a toujours pas validé le procédé proposé par EDF. Et ces problèmes ne représentent probablement que la partie émergée de l’iceberg, de nouvelles « non-conformités » étant régulièrement découvertes [5] !

Une prorogation du décret initial intenable au regard de la situation d’EDF

Le décret de création initial exigeait également qu’EDF dispose des capacités techniques et financières nécessaires pour construire le réacteur et s’assurer des charges futures.

13 ans après le début du chantier, EDF a apporté la démonstration flagrante de son incapacité à le mener à bien : litanie de malfaçons sur le site et dans les usines des fabricants, surveillance déficiente des prestataires, exigences de qualité non transmises aux fabricants… Comme le souligne l’Autorité de sûreté nucléaire, il ne s’agit pas d’une expérience qui se serait perdue faute de construire des réacteurs, mais d’un manque de rigueur et d’une perte de compétence professionnelle touchant l’ensemble de la filière. Le gouvernement nage donc en pleine contradiction, ayant accordé cette prorogation alors qu’il a lui-même reconnu publiquement cette perte de compétence et de rigueur lors de la remise du rapport Folz !

Quant à la situation financière d’EDF, elle s’avère tout aussi inquiétante. Plombée par une dette évaluée à 41 milliards d’euros fin 2019, l’entreprise aurait déjà disparu sans le soutien de l’État et l’argent des contribuables, ce qui fait peser un doute sérieux quant à sa capacité à assurer ses charges de long terme. Elle vient de lancer un vaste plan d’économies, prévoyant même d’économiser sur la maintenance des réacteurs ! L’endettement d’EDF est d’ailleurs en partie lié à l’explosion des coûts de l’EPR de Flamanville, la Cour des comptes évaluant désormais le montant total du projet à 19,1 milliards d’euros. Et la réforme du prix de revente de l’électricité nucléaire ne devrait pas permettre à EDF de rentrer dans ses frais. En effet, la Commission de Régulation de l’Électricité estime que le surcoût de l’EPR, résultant d’erreurs commises par EDF, n’a pas à être répercuté sur ce prix de revente [6].

Le gouvernement faisant la sourde oreille, nous agissons en justice !

Au regard de l’évolution de la situation, se contenter d’une simple actualisation de la date du décret initial est donc manifestement illégal (au regard de la jurisprudence européenne récente [7] , ces modifications auraient nécessité une nouvelle ou, a minima, une réactualisation de l’évaluation environnementale du projet), mais surtout profondément malhonnête.

Après deux recours gracieux déposés le 26 mai 2020, face à l’absence de réponse du gouvernement, nos associations viennent de saisir le Conseil d’État pour demander le retrait de ce décret et l’abrogation du décret d’autorisation de création initial.

Arrêtons de gaspiller des milliards dans les énergies du passé !

Au-delà de cette démarche, nos associations réaffirment avec force que le réacteur EPR ne doit jamais entrer en service. Il est inacceptable que des milliards soient encore gaspillés dans ce gouffre financier, alors que ce réacteur criblé de défauts, s’il fonctionne un jour, mettrait en danger toute l’Europe. Enfin, sa mise en service enfermerait la France pour de nouvelles décennies dans l’impasse nucléaire, à rebours de toute transition énergétique digne de ce nom, et irait de pair avec la production de nouveaux déchets ingérables. Au vu de ce désastre, la volonté du gouvernement et d’EDF de construire six nouveaux réacteurs dans les années à venir relève de l’irrationnel.

En 2007, une étude montrait que les besoins en énergie du Grand Ouest auraient pu être mieux assurés en consacrant le coût initial de l’EPR (3,3 milliards d’euros) aux économies d’énergie et énergies renouvelables locales. Treize ans après, le réacteur ne produit toujours pas d’électricité et le coût du chantier ne cesser d’augmenter, tandis que celui des énergies renouvelables continue de baisser. Continuer ce gâchis est une perte de temps face à l’urgence climatique. Plutôt que de se fourvoyer dans un tel projet, la France doit en finir avec le nucléaire.


Notes

[1] En 2017, le délai de 10 ans prévu pour la construction de l’EPR avait déjà été prorogé de 3 ans par décret.

[2] Le décret d’autorisation de création donne le feu vert au chantier et précise dans quel délai celui-ci doit s’achever. Il ne doit toutefois pas être confondu avec l’autorisation de mise en service. EDF a d’ailleurs déposé une demande d’autorisation de mise en service partielle pour l’arrivée du combustible de l’EPR, qui est actuellement en cours de consultation sur le site de l’Autorité de sûreté nucléaire.

[3Une action en justice avait été lancée à ce sujet par certaines de nos associations

[4] Plus d’informations sur ce dossier sur le site de l’ASN. Ce défaut fait également l’objet d’une plainte en justice.

[5https://www.asn.fr/Informer/Actualites/Ecart-de-fabrication-chez-Framatome

[6Voir cet article de Contexte.com

[7] En vertu de la directive 2011/92 dans sa version modifiée par la directive 2014/52/UE, avant l’édiction d’une décision prorogeant les délais maximums de mise en service, la mise à jour de l’évaluation environnementale est requise au regard de l’apparition de faits et d’informations nouvelles depuis la délivrance de l’autorisation. L’exigence de réaliser une nouvelle évaluation environnementale a été également mise en exergue dans un arrêt du 29 juillet 2019 de la CJUE à propos d’une autorisation prolongeant la durée d’exploitation de 10 années d’une centrale nucléaire. Un autre arrêt de la CJUE du 9 septembre 2020 vient renforcer cette obligation.

Consultation ASN sur l’EPR: Vers une autorisation de mise en service partiel en dépit des malfaçons, des recours et des plaintes ?

CP CRILAN 3 septembre 2020

EPR : ironie de l’histoire

Déjà en 2018, l’ASN avait entrepris une consultation pour des tests à chaud avec de la vapeur au tritium issue des réacteurs 1 et 2. Bien entendu l’ASN a accédé à la demande d’EDF .

Deux ans après EDF demande à l’ASN l’autorisation de mise en service partiel de l’EPR afin de recevoir le combustible neuf en attente d’utilisation au cœur du réacteur et afin de mener des essais avec du gaz radioactif.

Par ces autorisations successives EDF laisse penser à une mise en route future de l’EPR alors même que celui-ci connait de nombreux problèmes et a fait l’objet de nombreux recours en Justice.

Le CRILAN, plusieurs associations dont Greenpeace et le réseau Sortir du Nucléaire, ont mené des actions en justice à propos de la cuve et de ses dérogations, du couvercle, des soudures, prolongation abusive du décret d’autorisation. Ces recours ont tous été rejetés par le Conseil d’État au nom de l’État nucléaire alors que techniquement rien n’est réglé.

Trois plaintes pénales ont été déposées auprès du Procureur de la République de Cherbourg à propos de l’EPR : soudures défectueuses sur le circuit secondaire principal, qualification de matériels mécaniques et électriques, infractions à la réglementation environnementale. Ces plaintes sont toutes en attente de poursuites…

Rien ne semble ébranler les certitudes d’EDF alors que le 28 octobre 2019, le Ministre de l’économie déclarait que l’EPR est un « échec pour la filière ».  Le rapport Foltz est alors survenu afin de tenter de sauver le soldat EPR, symbole de la défaite de l’industrie électronucléaire française.

Gravité du temps présent

De 3 milliards, le coût de l’EPR frôle les 20 milliards. Suite aux nombreuses non-conformités de fortes incertitudes pèsent sur son éventuel fonctionnement sachant que s’il devait démarrer un jour, il ne devrait pas fonctionner à plein régime au risque d’un accident.

A ce jour on ne sait toujours pas si les 8 soudures pourront être reprises alors que le couvercle doit être changé en 2024. Tout dernièrement, de graves problèmes de soupapes en partie nucléaire à Flamanville comme en Finlande ont rappelé un problème connu depuis 2015….

Notre seule certitude avec la prétendue arrivée précipitée du combustible, c’est la fuite en avant et le fait accompli en dépit des aléas techniques récurrents.

Conclusion

Le CRILAN demande à l’ASN de refuser l’acheminement du combustible et la mise en service partiel de l’EPR en raison des trop grands problèmes rencontrés et non résolus sur ce site.

Face au risque d’accident nucléaire que représente ce réacteur, il demande aux autorités de prendre la mesure du fiasco du chantier de l’EPR afin de protéger les populations du Nord Cotentin et au-delà.

Enfin il invite la population et les élus à s’exprimer sur le site de l’ASN dans le cadre de la consultation.

Flamanville: le CRILAN et 4 associations portent plainte pour 36 infractions à la réglementation environnementale

Suite à l’inspection ASN de juin 2019 à la centrale de Flamanville , 36 infractions à la réglementation environnementale ont été mises à jour, ces faits étant susceptibles d’entrainer des pollutions graves et de mettre en danger les personnes travaillant sur le site.

Il s’agit donc d’un rapport alarmant sur les négligences environnementales constatées sur les réacteurs 1 et 2  ainsi qu’à l EPR. Elles traduisent le mépris d’EDF pour l’environnement et  la protection des personnes

Fait exceptionnel, le 4 juillet 2019 le Directeur de l’ASN à convoqué le Directeur de la Centrale de Flamanville en pointant les déficiences dans la maitrise des gestes techniques , des défauts de maintenance et de surveillance des prestataires.

Refusant que des problèmes aussi graves restent impunis, les associations Réseau Sortir du Nucléaire, CRILAN , FNE et FNE Normandie, Stop EPR ni à Penly ni ailleurs  ont déposé plainte cette semaine pour ces 36 infractions à la réglementation environnementale près du Procureur de la République de Cherbourg.

Voir:

https://www.facebook.com/Crilan-113882287016480

Voir aussi: Communiqué de presse, Rapport Inspection ASN et synthèse des principaux problèmes

http://www.sortirdunucleaire.org/Avalanche-d-infractions-a-la-reglementation

La dissuasion nucléaire face à la pandémie et à la relance de l’escalade mortifère

Communiqué du 27 juillet 2020

La France fait partie avec les USA, la Grande Bretagne, la Russie et la Chine des 5 pays disposant officiellement de l‘arme atomique. Quatre autres en seraient possesseurs : Inde, Pakistan, Corée du Nord, Israël.

Le mardi 31 mars 2020 en pleine période de confinement, alors que le pays tout entier évite la propagation de la contamination, que de nombreuses personnes sont privées de revenus, quand d’autres doivent travailler avec de faibles moyens de protection (activités indispensables), le gouvernement n’hésite pas à engager les forces aériennes stratégiques pour une simulation de frappe nucléaire, un exercice militaire comme si de rien n’était. Une dépense indispensable quand les hôpitaux manquent de tout ?.

C’est Macron qui parle de guerre au sujet du virus et pour cette soi-disant guerre, la dissuasion nucléaire se révèle bien inutile !

Le budget militaire et particulièrement celui consacré à la dissuasion nucléaire est plus encore que d’ordinaire sur doté et son maintien à son niveau actuel est moralement inacceptable.

La valse des milliards

Chaque année la France dépense près de 5 milliards d’euros pour la modernisation et le renouvellement des arsenaux nucléaires. Plus encore la loi de programmation militaire prévoit de doter les forces nucléaires françaises sur la période 2019-2025 de 37 milliards d’euros, soit 20 milliards de plus que sur la période 2003-2008, et 60% d’augmentation ; ce qui porterait la dépense annuelle à 6 milliards d’euros en 2023.

Avec les 4,7 milliard d’euros de la seule année 2019 il serait selon l’ICAN (International Campaign to Abolish Nucléar weapons , possible de financer:

  • 100 000 lits de soins intensifs,
  • + 10 000 ventilateurs
  • + 20 000 infirmières
  • + 10 000 médecins

Ces sommes ne tiennent pas compte d’autres dépenses de l’armée ou civiles comme la gestion des déchets nucléaires léguée aux générations futures.

Pourtant l’efficacité de cet argent englouti n’est pas démontrée tout comme la stratégie de dissuasion nucléaire (les dépenses militaires mondiales se seraient élevées à 1917 milliards en 2017 selon le Mouvement de la Paix).

En quoi la bombe nous protège-t-elle des actes terroristes, des pandémies, du dérèglement climatique, de la perte de biodiversité, qui sont pourtant aujourd’hui des menaces, bien réelles, à côté du risque de conflit armé généralisé bien peu probable ? La catastrophe sanitaire d’aujourd’hui qui touche le monde entier est bien peu de choses à comparer avec les effets d’une catastrophe nucléaire militaire.

La doctrine de la dissuasion nucléaire questionnée

Sur la scène internationale aussi, la tendance n’est plus au ralentissement du nucléaire militaire et c’est très inquiétant. Bien qu’ils aient été arrêtés depuis le 29 septembre 1992 les Etats Unis envisagent de reprendre des essais nucléaires afin de renforcer l’arsenal des armes nucléaires (selon le Washington post). L’administration Trump accuse en effet la Chine et la Russie de procéder à des essais nucléaires de faible puissance.

Dans ce contexte les américains n’excluent pas de reprendre des essais et équipement d’ogives de faible puissance (le tiers de la puissance de la bombe larguée sur Hiroshima) sur des sous-marins et pour une réponse rapide : on est donc loin de la dissuasion. L’administration Trump annonce en effet ne pas chercher à obtenir la ratification du traité d’interdiction des essais nucléaires, signé par les Etats Unis mais non ratifié par la Chine, l’Inde, le Pakistan et la Corée du nord ; contrairement à la Russie, la France et la Grande Bretagne qui l’ont fait.

A cette volonté américaine de doper l’arsenal des armes nucléaires, s’ajoute le choix de s’affranchir des traités limitant la course aux armes nucléaires notamment l’accord « ciel ouvert » signé en 1992 et entré en vigueur seulement en 2002. En effet les américains se sont également retirés de l’accord sur le nucléaire Iranien en 2018 et de celui sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). Il en est de même pour les autres traités sur les missiles terrestres signés avec les Russes. Qu’en sera-t-il des accords START de réduction des armes stratégiques qui doivent prendre fin en février 2021 Seront-ils reconduits?

Printemps tragique

Ce printemps se sont succédé des évènements qui mettent à mal la stratégie française de dissuasion nucléaire.

Comble de l’efficacité de cette stratégie de défense française, le porte avion Charles De Gaulle, pièce maîtresse de la stratégie nucléaire française, n’est plus opérationnel à cause … non pas d’un manque de moyens, mais du Covid 19….la bonne blague !!!

Au moment où le sous-marin SNA Suffren commence ses essais difficiles à la mer par un retour en cale sèche, le SNA Perle dernier de la série Rubis à propulsion nucléaire vient d’être victime d’un grave incendie. Intervenu pendant les travaux périodiques de la Perle à Toulon cet incendie rend son avenir incertain et fragilise le dispositif militaire.

Le jour d’après a de fortes chances de ressembler aux jours d’avant pour que rien ne change….

Ces difficultés n’empêchent pas la France d’envisager un deuxième porte avion de type Charles De Gaulle pour au moins 5 milliards d’euros et 220 millions par an de fonctionnement.  

Le 12 juin 2020 les essais du missile nucléaire M51 ont repris à partir du sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) Le Téméraire qui a tiré un missile balistique stratégique (sans charge nucléaire) à 120 millions d’euros depuis le large du sud-Finistère,

L’orientation du Livre Blanc de la Défense préconise de dépenser 100 milliards d’euros en 15 ans pour le renouvellement de la flotte des SNLE-NG en violation du traité de non-prolifération.

En consacrant autant d’argent au mépris des besoins de la population, la France s’entête dans une stratégie de défense remise en question par les autres pays. Pour preuve, en février dernier, Macron a considéré que la composante aéroportée pourrait mettre en œuvre à partir de 2035 un missile hypersonique emporté par un avion de combat, un porteur lourd ou un drone furtif.

En refusant d’adopter le traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) alors que 122 pays l’ont fait, la France encourage la course mondiale aux armements.

Un mauvais signe pour la paix et l’avenir de l’humanité à la veille du 75ème anniversaire des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki.

Patrick Lafon

Membre du CA du CRILAN

L’EPR de Flamanville estimé à 19,1 milliards

© CRILAN

Communiqué de presse du 9 juillet 2020

Alors que la CRILAN ne cesse de réclamer l’abandon de cet EPR qui s’avère toujours plus un véritable fiasco industriel et financier, on laisse la Cour des Comptes annoncer la douloureuse facture de l’EPR de Flamanville. 

S’il devait démarrer un jour, le prix de revient du mégawattheure serait entre 110 et 120 euros soit près du double des réacteurs en service alors que le mégawattheure éolien et solaire revient déjà à 40 euros.

Dans cette situation, le chantier finlandais a eu des conséquences importantes : il n’est pas achevé et Areva – donc la France- doit 850 millions d’indemnités. Le dossier n’est pas clos puisque des problèmes de soupapes se sont invités en Finlande comme à Flamanville.

Selon Le Monde, l’EPR Finlandais a provoqué le démantèlement d’Areva en 2015 et une restructuration particulièrement coûteuse de la filière nucléaire, qui a mobilisé 7,5 milliards d’euros d’argent public. En effet EDF a bénéficié d’un apport en capital de 3 milliards d’euros, plus 2 milliards pour Areva SA et 2,5 pour Orano.

Le groupe EDF endetté à plus de 75 % était déjà en situation critique avant la crise sanitaire.

On comprend mieux la démission du Directeur financier d’EDF à la veille de l’engagement par le groupe de la construction des 2 EPR anglais d’ Hinkley Point.

En 2019 la dette d’EDF s’élevait à 41 milliards d’euros, celle-ci pourrait atteindre les 50 milliards d’euros en 2020 ; et on prévoit 6 milliards de pertes d’excèdent brut pour 2020-2022.

Cette situation va entrainer un plan d’économies mais aussi des contraintes sur les investissements pourtant nécessaires pour l‘entretien du parc nucléaire français et le développement des ENR.

La réalité de l’EPR de Flamanville et d’EDF dépasse tout ce que l’on pouvait craindre. Il est donc urgent d’arrêter ce chantier catastrophique.

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Articles de presse:

Le Monde : « Echec opérationnel » et « dérive des coûts » : la gestion de l’EPR, réacteur nucléaire de troisième génération, décriée par la Cour de comptes

https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/09/nucleaire-la-cour-des-comptes-ereinte-l-epr_6045707_3234.html?fbclid=IwAR0KtUey7KwfS3WsxZ6ESRtKzXuYserFBkkAg9TSXRJmCB39E7B0SPeiyvU

Presse de la Manche: Nucléaire : le coût de l’EPR de Flamanville réévalué à 19 milliards par la Cour des comptes !

https://actu.fr/normandie/flamanville_50184/nucleaire-le-cout-de-l-epr-de-flamanville-reevalue-a-19-milliards-par-la-cour-des-comptes_34854444.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR3trye8_n1Or5IAC32ckoG0hxu_k5XyyZcy404oJxeZWnRctNjfhYmXEjs#Echobox=1594292839

La Hague vers l’overdose atomique ?

Un Cotentin fortement nucléarisé

On ne se souvient des pays oubliés que pour les exploiter. Le Cotentin a beaucoup donné pour le nucléaire et n’a jamais pu développer son potentiel énergétique en dehors de la filière nucléaire aujourd’hui à bout de souffle.

Nous connaissons le fiasco de l’EPR ajouté aux 2 réacteurs vieillissants de Flamanville, le tout dans une dérive financière et technique catastrophique qui nous impacte via EDF.

La Hague haut lieu de l’entreposage nucléaire sans retour pour les déchets nucléaires les plus dangereux

Suite à l’extension de la Hague dans les années 1980 on nous annonce une nouvelle extension vers Omonville pour une « piscine centralisée » construite par Orano pour EDF. Cette piscine doublerait les capacités d’entreposage de la Hague qui sont aujourd’hui saturées.

A la Hague on retraite les combustibles usés et on extrait le plutonium dans deux usines UP2 800 et UP 3. Ce « cycle du combustible » a déjà entrainé :

  • Le stockage d’environ 60 tonnes de Plutonium à la Hague , celui-ci servant à la fabrication du combustible MOX, hautement radioactif lorsqu’il est activé.
  • Le doublement des capacités d’entreposage HAVL sur 70 ans environ des déchets vitrifiés Haute Activité Vie Longue en attente d’un stockage définitif initialement prévu à Bure.

Et maintenant ? le quasi doublement des capacités d’entreposage des combustibles usés

EDF suggère le quasi doublement des capacités d’entreposage des combustibles usés provenant notamment des centrales nucléaires françaises. De 13000 tonnes il pourrait passer à 23000 tonnes avec la nouvelle « piscine centralisée ». Dans cette piscine les combustibles moxés hautement radioactifs devront être refroidis pendant 100 ans environ avec tous les risques sociétaux, industriels et énergétiques que cela représente

Cette fuite en avant traduit l’absence de pilotage et de prévision de la filière nucléaire qui croule sous les déchets alors même que la filière du retraitement est remise en cause par l’usure des usines de la Hague et par les conventions internationales sur les rejets liquides et gazeux de ces usines (Convention OSPAR). N’oublions pas que la Hague ne respecte pas les termes de cette convention.

Trop c’est trop, ça déborde à la Hague :

Alors que les ruisseaux de la Hague témoignent de pollutions radioactives dites « conformes » aux valeurs limites, alors que les déchets nucléaires « historiques » abandonnés sur le site se rappellent à nous, l’heure n’est pas à l’accumulation des déchets entreposés à la Hague pour l’éternité faute de solution viable.

Ni à Belleville, ni à la Hague ni ailleurs !

Le CRILAN alerte la population et les élus car le Cotentin mérite un meilleur avenir. Le meilleur moyen de ne plus produire de déchets est de sortir du nucléaire avant la catastrophe nucléaire annoncée en France par les plus hautes autorités dont l’ASN.

Comme le Président de la région Centre Val de Loire le disait si bien à propos du projet de piscine envisagée à Belleville sur Loire, nous ne saurions imaginer notre beau Cotentin devenir davantage la poubelle atomique de la France.

Réunion en privé pour 3 associations membres des CLIs de la Manche

Des représentants  des associations CRILAN ACRO et FNE, membres des CLIs des installations nucléaires du Cotentin se sont rencontrés ce 18 juin . En raison de la situation sanitaire, c’est dans un lieu privé qu’ils ont dû faire le point suite à l’annulation des AG des CLIs de juin par le Conseil Départemental , . 

Circulez , il n’y a rien à voir…

Suite à la protestation exprimée par le CRILAN sous forme de lettre ouverte , Madame Nouvel Vice-Présidente du Conseil Départemental en charge des CLI et présidente de la CLI Flamanville a répondu le 10 juin qu’elle maintenait sa position de ne pas tenir les AG des CLI prévues en juin mais au mieux en septembre…

Informé de la situation, le Préfet apporte son soutien à la tenue des assemblées générales « le plus rapidement possible ».

Les associations attendent du Conseil Départemental une solution concrète susceptible de convenir à la situation actuelle et à d’autres situations pouvant se produire. 

Les associations feront prochainement des propositions afin que les CLI et la population  soient associées au plus près de l’actualité des sites nucléaires notamment en situation difficile.

Affaire à suivre…

Photo : Monique Dupuis, Patrick Lafon, Guy Vastel, Marie-Françoise  Lebonnois, André Jacques, Evelyne Louis, Anne-Marie Duchemin, Emile Constant

NB: La trop petite salle de réunion des CLI à Cherbourg ne pouvait actuellement être mise à disposition pour des rencontres des membres des CLIS…

Daniel Bosquet nous a quittés

Daniel Bosquet devant le stand du CRILAN lors de la journée du Bénévolat de Cherbourg en février 2020 ( assis: Michel Lebonnois et Evelyne Louis)

Figure historique de l’écologie sur le Nord Cotentin, Daniel Bosquet est décédé ce mardi 9 juin à 79 ans.

« Daniel a adhéré aux verts dès 1984 après avoir dirigé les premières listes écologistes sur l’agglomération de Cherbourg, notamment à Equeurdreville-Hainneville où sa liste avait réalisé plus de 18% au 1er tour aux élections municipales en 1983. On ne compte plus depuis ses engagements dans les différents scrutins… On retiendra notamment son travail en qualité de Vice Président de la Communauté Urbaine qui a permis que la gestion du cycle de l’eau revienne en régie publique au bout de son troisième mandat. Il a aussi été Conseiller Régional pendant la mandature de la gestion de gauche ».
Patrick Lafon animateur EELV Cotentin

Daniel était aussi un adhérent du CRILAN; nous présentons nos sincères condoléances à son épouse , à sa famille et à ses proches.

Annulation des AG des 3 CLIS de juin: le CRILAN demande au Conseil Départemental de revenir sur sa position.

Dans une lettre ouverte au Président du Conseil Départemental de la Manche le CRILAN a émis une protestation au regard de l’annulation des Assemblées Générales des 3 commissions d’information près des installations nucléaires du Cotentin et qui étaient prévues en juin.

Pour notre association il est surprenant de leur appliquer le critère de 10 personnes en réunion publique en vigueur dans le cadre du déconfinement quand les offices religieux et les conseils municipaux sont autorisés à recevoir des effectifs supérieurs.

L’actualité des installations nucléaires du Cotentin ne saurait être renvoyée à la fin septembre au moment où le président de l’ASN s’inquiète d’un « recul de la rigueur dans l’exploitation des centrales » et que la centrale nucléaire EDF de Flamanville est placée sous surveillance renforcée par l’ASN,

Passant en revue les incidents techniques et les non-conformités sur Flamanville ou aussi les sujets de la saturation des piscines de la Hague ou du silo 130, le CRILAN estime que l’actualité mérite une communication directe auprès des  assemblées de la part des exploitants comme des autorités de sureté.

C’est la raison pour laquelle le CRILAN a voulu associer le Préfet, l’ASN et l’ANCLII à sa démarche.

Le CRILAN demande donc au Conseil Départemental de prendre les dispositions nécessaires pour tenir les réunions prévues, même si le format de celles-ci doit s’adapter à la situation sanitaire.

La lettre ouverte adressée au Président du Conseil Départemental de la Manche:


Programmation Pluriannuelle de l’Énergie : la prolongation du risque nucléaire nous emmène droit dans le mur !

Communiqué du Réseau Sortir du Nucléaire du 21 janvier 2020

Le texte de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), censé définir les grandes lignes de la politique énergétique française pour les années à venir, vient d’être mis en consultation. Déjà un an de perdu dans cette pseudo-programmation [1], à laquelle cette courte consultation servira de caution. Avec le recul à 2035 de l’échéance pour atteindre 50% de nucléaire dans le mix électrique, il acte une dangereuse prolongation de la durée de fonctionnement du parc nucléaire… et prévoit déjà une relance absurde. Le Réseau “Sortir du nucléaire“ dénonce fermement cette fuite en avant.

Un recul irresponsable de la fermeture des plus anciens réacteurs

Face à la difficulté d’atteindre les 50% de nucléaire dans le mix électrique en 2025, le gouvernement a carrément repoussé cette échéance de 10 ans. L’argument climatique a bon dos, au vu du recul en ce domaine acté par ce texte [2]. Ce report ne relève pas du pragmatisme, mais d’attentisme pur et simple, et aura des conséquences lourdes sur la sûreté. 14 réacteurs seront fermés d’ici 2035, l’arrêt au moment de la 5ème visite décennale (soit plus de 50 ans de fonctionnement effectif !) devenant la norme [3] .

Cela signifie qu’en 2035, 44 resteront en fonctionnement, sans que leur sort ultérieur n’ait été envisagé. Même en partant du principe que les plus anciens auront déjà été fermés, près de 20 auront alors atteint ou dépassé les 50 ans de fonctionnement effectifs.

Le gouvernement part ainsi du principe que ces réacteurs pourront continuer à fonctionner sans problème, une fermeture avant 50 ans étant considérée comme « anticipée » et ouvrant droit à compensation pour EDF. Ceci revient à ignorer totalement l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire, seule habilitée à décider de la poursuite ou non du fonctionnement d’un réacteur, ainsi que les enjeux liés au vieillissement. Rappelons pourtant que certaines pièces comme les cuves, ne sont ni réparables ni remplaçables. De nouveaux défauts de fabrication, résultant d’affaires de fraudes, sont régulièrement découverts sur des pièces équipant le parc nucléaire. Enfin, quid des doutes de l’ASN sur la capacité d’EDF à réaliser de gros travaux pour prolonger le fonctionnement de ses réacteurs ?

Le gouvernement a délibérément choisi d’ignorer cette question, au point de refuser, lors du vote de la loi énergie-climat, un amendement proposant que la PPE comporte des scénarios alternatifs si un ou plusieurs réacteurs devaient fermer pour raison de sûreté.

La relance du nucléaire à l’ordre du jour

On peut se réjouir qu’un scénario 100% renouvelable soit évoqué dans cette PPE. Toutefois, il ne s’agit que d’une option au milieu de nombreuses autres concourant à une fuite en avant dans le nucléaire. La construction de 6 nouveaux EPR, déjà évoquée dans une lettre du gouvernement à EDF, figure cette fois-ci noir sur blanc.

Des recherches sont également envisagées pour le développement de « Petits Réacteurs Modulaires » et pour accroître l’utilisation du combustible MOX. Les installations de fabrication du combustible, pourtant déjà atteintes par le vieillissement, verront leur fonctionnement prolongé jusqu’en 2040. Enfin, malgré l’abandon du prototype Astrid, est évoqué l’éventuel développement d’un parc de « réacteurs à neutrons rapides » dans la deuxième moitié du XXIème siècle.

Cette fuite en avant dans le nucléaire aura bien sûr des conséquences en termes de sûreté, mais aussi de production de déchets. Alors que le projet Cigéo d’enfouissement de déchets radioactifs, imposé à la population du Grand Est, présente toujours des problèmes de sûreté importants, la PPE concède que « la question d’une extension ou de nouvelles capacités de stockage géologique pour accueillir les déchets générés par le nouveau parc se posera » !

Une politique énergétique court-termiste dictée par l’industrie nucléaire

Après de multiples étapes d’élaboration et « consultation » vaines, le constat reste le même : la PPE est dictée par EDF et ses choix court-termistes. L’application des décisions mises en œuvre aboutira à une situation absurde de surproduction, les énergies renouvelables venant s’ajouter au nucléaire au lieu de s’y substituer. Tous ces risques seront donc pris pour permettre à la France d’exporter une électricité nucléaire dont nos voisins ne voudront sûrement pas. Et quoi qu’en dise EDF, qui semble privilégier une approche low-cost au mépris de la sûreté et des personnes en charge des travaux [4], le vieillissement des réacteurs renchérira forcément le coût de production déjà élevé de cette électricité.

La consultation qui vient de commencer apparaît comme une étape de pure forme, qui vient confirmer le mépris pour l’avis des citoyennes et citoyens. Lors du débat public organisé en 2018 sur la PPE, les 400 personnes tirées au sort s’étaient exprimées massivement contre le report à 2035 des 50% de nucléaire, contre la prolongation de nombreux réacteurs à 50 ans et contre la construction de nombreux EPR. Dans ce document, il n’en reste aucune trace.

Que faut-il faire pour être enfin entendus ? Comme tant de citoyen.es le répètent, le nucléaire est une énergie du passé qu’il faut arrêter de toute urgence, plutôt que d’alourdir le fardeau pour les générations futures.

https://www.sortirdunucleaire.org/Programmation-Pluriannuelle-de-l-Energie-la-56011


Notes

[1] La PPE était censée être impérative sur la période déjà entamée de 2019-2023, puis révisable sur 2024-2028, et n’engage à rien du tout après

[2Comme le rappelle le Réseau Action Climat, la feuille de route proposée par le gouvernement, avec cette PPE couplée à la Stratégie Nationale Bas-Carbone, est insuffisante pour atteindre les objectifs de réduction d’émissions fixés par l’accord de Paris

[3] Outre Fessenheim, de 2 à 4 réacteurs pourraient faire l’objet d’une fermeture « anticipée », dont 2 à des conditions dépendant de facteurs internationaux. Autant dire que le gouvernement ne s’engage pas.

[4] EDF a en effet revu à la baisse le coût du « Grand Carénage » et conteste le chiffrage effectué par la Cour des Comptes. Cette baisse traduit-elle une volonté d’EDF d’économiser sur la sûreté en n’effectuant pas certains travaux et en accroissant encore plus le dumping social ?

Le Réseau Sortir du Nucléaire et ses actions juridiques.

Une video du réseau Sortir du Nucléaire sur ses actions juridiques. Le CRILAN partenaire de longue date pour ses recours et plaintes propose la video préparée par l’équipe juridique. A ce jour nous avons deux plaintes en commun avec RSDN . Un Grand merci à eux ! 27 Décembre 2019

« Nous vous savons attachés au combat juridique que mène le Réseau “Sortir du nucléaire“. Pour vous remercier de votre soutien nous vous proposons de découvrir plus en détail cet aspect de notre activité par cette petite vidéo :

En 8 ans d’activité juridique, nous avons obtenu 27 victoires face aux industriels du nucléaire ! Et nous avons 30 affaires en cours : pollution radioactive des eaux souterraines, fraude dans les usines, défauts sur le chantier de l’EPR…
Ces combats de longue haleine nous les menons grâce à votre soutien !Faites circuler le lien de la vidéo autour de vous pour continuer à nous aider ! 
Un grand merci à vous, »
L’équipe du Réseau « Sortir du nucléaire »

https://www.sortirdunucleaire.org/VIDEO-Decouvrez-notre-action-juridique

Le CRILAN porte plainte contre EDF pour manquements graves relatifs à la qualification de certains matériels installés sur l’EPR

Communiqué de Presse du 16 décembre 2019

EPR de Flamanville

Le 20 juillet 2018 et à la suite du Réseau « Sortir du nucléaire » et de Greenpeace France, le CRILAN engageait une plainte près du Procureur de la République de Cherbourg au sujet des soudures défectueuses, notamment celles relatives aux traversées de l’enceinte de confinement. 

Ce 16 décembre 2019, suite aux inspections de l’ASN et en lien avec la plainte de Réseau « Sortir du nucléaire » et de Greenpeace France, le CRILAN dépose plainte près du Procureur de la République de Paris pour manquements graves relatifs à la qualification de certains matériels installés sur l’EPR.

Il s’agit de matériels participant à la démonstration de sûreté :  matériels mécaniques (pompes, vannes) ou électriques (relais, disjoncteurs…). Cette qualification repose notamment sur des études et des essais. Elle doit faire l’objet d’une documentation et d’une traçabilité des réserves et des points « ouverts », ce qui n’a pas toujours été le cas.

EDF étant soumis à la réglementation sur les installations nucléaires de base, les violations commises peuvent être sanctionnées pénalement.

Hommage à André Guillemette

André Guillemette en 2017 lors d’un voyage des Clis de la Manche à Fukushima

Les associations antinucléaires et critiques membres des CLIs de la Manche s’associent à l’hommage rendu jeudi  dernier par  la CLI du CSM et notamment par ses amis de l’ACRO.

Comme beaucoup , nous n’oublierons pas son courage et sa persévérance pour contribuer à la découverte des nombreuses questions de sureté nucléaire dans le Cotentin.

Nous tenons aussi à souligner sa forte implication dans la  réalisation du Livre Blanc sur les Installations nucléaires du Cotentin.

Les hommes passent et les questions de sureté nucléaires restent. 

CRILAN, ACRO, CREPAN-FNE, GREENPEACE,

https://www.ouest-france.fr/normandie/cherbourg-en-cotentin-50100/cotentin-andre-guillemette-militant-antinucleaire-n-est-plus-6647688

EPR : toujours plus loin dans la fuite en avant..

   

Communiqué de Presse CRILAN du 10 Octobre 2019. Aujourdhui à l’occasion de l’Assemblée Générale de la CLI de Flamanville au cours de laquelle un point complet était fait sur le chantier de l’EPR, le CRILAN a demandé une nouvelle fois l’arrêt de ce chantier catastrophique.

Après le béton, la cuve, le fond, le couvercle, les soudures défectueuses, voici le pressuriseur et les 4 générateurs de vapeur qui s’invitent dans la longue liste des non-conformités de ce réacteur.

Tous ces éléments concernent le circuit primaire et le circuit secondaire principal: il en va de la sureté de l’installation et de la sécurité de la population.

Plus grave encore, alors que les solutions pour réparer les soudures et d’autres éléments sont encore à l’étude, on ose parler d’essais à chaud et de chargement du combustible.

Il n’est pas possible de prendre le Cotentin et le Nord-Ouest du Pays en otage avec cette bombe nucléaire en puissance, alors que tant de questions restent posées.

Le CRILAN demande expressément l’arrêt immédiat de ce chantier catastrophique dont le coût est désormais estimé à presque 13 milliards d’euros, (3,3 à l’origine).

Assemblée générale du CRILAN du 19 mai 2019: un vote de dissolution illégal

Communiqué de presse

Dimanche 19 mai, lors de l’Assemblée Générale ordinaire du CRILAN, 19 adhérents sur 32 ont rejeté le rapport moral, déjugeant le CA dans sa gestion de « l’Affaire de l’Assurance Vie » et invoqué des divergences idéologiques sur la lutte antinucléaire.

Ils ont refusé d’intégrer le CA pour s’y trouver majoritaires.

Refusant la convocation d’une AG extraordinaire de dissolution éventuelle, ils ont alors décidé la tenue immédiate d’un vote au bout de 4 heures d’AG.

Le Président a alors procédé à la levée de séance de l’AG ordinaire afin de préserver l’intérêt des adhérents non consultés.

Le vote sur la dissolution n’est donc pas légal puisqu’il n’était pas à l’ordre du jour et que le président avait levé la séance.

Nous nous préparons à convoquer une Assemblée Générale pour donner la parole aux adhérents sur le devenir du CRILAN.

EPR, PPI, Livre Blanc – L’urgence de réponses claires

Ni nucléaire, ni effet de serre!

L’exposition ASN IRSN au Pavillon des Energies du Dézert est une initiative intéressante du Conseil Départemental pour informer le public. Elle n’en reste pas moins une opération de communication qui ne saurait dédouaner ses promoteurs de leurs autres responsabilités.

Au moment où le Gouvernement retarde à 2035 la part de l’énergie nucléaire au niveau de 50 %, au moment où il tue dans l’œuf la filière hydrolienne de Cherbourg, au moment où l’on s’apprête à araser le barrage hydroélectrique de Vezins, le prétendu mix énergétique a beau jeu de masquer les vraies questions que posent les centrales nucléaires vieillissantes et l’EPR.

Dans la Manche, où l’on observe une des plus fortes concentrations d’installations nucléaires au monde (La Hague, le CSM, Flamanville, l’Arsenal), la population et les associations comme la nôtre sont confrontées à de nombreuses questions sans réponses. Les CLIs qui relèvent du Conseil Départemental devraient être le cadre des réponses et de l’anticipation.

Les vieux réacteurs de Flamanville trentenaires et arrivés en bout de course doivent être rafistolés pour pouvoir durer 10 ans, 20 ans ? Certaines pièces sont pourtant réputées défectueuses comme les générateurs de vapeur. Qui s’en émeut ?

A l’EPR dont le coût va atteindre les 11 milliards, ce sont la cuve, le couvercle et les soudures du circuit de vapeur dit secondaire principal qui sont impactés par des défauts alors que l’ASN émet régulièrement des réserves avant de devoir se satisfaire des réponses du Lobby Nucléaire. Et ce n’est pas le décret gouvernemental du 3 janvier 2016 qui autorise des dérogations sur l’aptitude au service d’un réacteur non conforme qui peut rassurer la population exposée à des risques incalculables, bien au contraire. L’affaire des soudures a amené le CRILAN à déposer plainte en juillet dernier à propos de ces soudures défectueuses du circuit de vapeur dit secondaire principal, élement de sûreté s’il en est. Cette plainte au pénal déposée près du Procureur de la République de Cherbourg en lien avec le Réseau Sortir du Nucléaire et Greenpeace porte aussi sur les responsabilités relatives aux infractions constatées. Cette affaire a rebondi mercedi 3 octobre sous la forme d’une information ASN sur la défaillance de la surveillance du chantier par EDF. Qui s’en emeut?

Au moment où le Préfet doit mettre en place un PPI de la Centrale de Flamanville élargi à 20 km, et face aux risques liés à un accident nucléaire, nous sommes en droit de nous demander quel sera le sort réservé aux populations dans ce périmètre et au-delà sous l’effet des vents : confinement ? évacuation ? exode sans retour ? Le besoin d’information du public est réel : quels rôles pour l’Etat, les collectivités locales et-ou l’Armée en cas d’accident ? Mais avant, quid de la distribution d’iode, des plans communaux de sauvegarde et des PPMS (propres aux écoles) potentiellement impactés par le PPI de Flamanville ?

Suite au voyage des CLIs à Fukushima en 2017 et au moment de la finalisation des compléments au Livre Blanc sur les installations nucléaires du Cotentin, le Conseil Départemental responsable des CLIs doit apporter et exiger des réponses aux questions des CLIs.

En conclusion, nous attendons une prise en compte sérieuse des sujets ci-dessus, des réponses claires et aussi des moyens humains à la hauteur des enjeux pour les CLIs.

Les représentants du CRILAN dans les CLIs de la Manche

MERCI POUR CET EPR-PASSOIRE

MERCI POUR CET EPR-PASSOIRE retrace l’histoire de l’EPR, pur produit AREVA imposé à EDF. Tête de gondole de l’industrie nucléaire française, l’EPR se voulait pérenniser et vendre l’électronucléaire francais. Résultat: incapable d’en construire et d’en faire fonctionner un seul en France, EDF qui est en quasi faillite en voudrait 6,10,20 !?.

En empêchant le développement des énergies renouvelables, le lobby nucléaire condamne notre pays à l’impasse énergétique.

Politiquement nous observons une même stratégie éléctro-nucléaire chez Sarkozy, Hollande et Macron. Même obstination aussi pour ces 3 présidents pour vendre des EPR en Inde en zone sismique.

Au travers de l’actualité récente, l’ouvrage détaille les derniers déboires et scandales de l’EPR dont le coût va atteindre les 11 milliards:

  • Défauts relatifs aux bétons et ferraillages
  • Cuve du réacteur non conforme rendue apte au service par décret gouvernemental du 30/12/2015, publié le 3/1/2016, (oui..oui.!)
  • Couvercle non conforme mais autorisé …
  • Soudures défecteuses sur le circuit de vapeur dit secondaire principal…

Tout ceci dans un contexte aggravant de falsification de documents de production à l’usine AREVA du Creusot..

A l’occasion de de la visite de F Hollande et de B Cazeneuve dans la Manche il est utile de lire attentivement le chapitre juridique de l’EPR.

Le 18 avril 2017, le CRILAN et 7 autres associations ont déposé un recours gracieux auprès du Premier Ministre Cazeneuve contre la prolongation de 3 ans du chantier EPR. Mais celui-ci est resté sourd à cet appel, obligeant les plaignants à porter l’affaire en Conseil d’Etat.

Le dernier paragraphe ouvre le dossier de plainte au pénal déposé par Sortir du Nucléaire, Greenpeace et le CRILAN en juillet dernier près du Procureur de la République de Cherbourg. Cette plainte porte sur les soudures défectueuses du circuit de vapeur dit secondaire principal, élément de sûreté s’il en est. Elle porte aussi sur les responsabilités relatives aux infractions constatées.

Qu’on se rassure, dans notre pays où le nucléaire est devenu raison d’Etat depuis plus de 40 ans, les recours en Justice risquent peu de contrarier les plans du Lobby nucléaire… Mais qui sait ? Dans cette lutte du pot de terre contre le pot de fer, où la protection des populations passe au second plan, il reste à espérer que le pot de fer devenu passoire n’entraîne jamais un Fukushimanche et en soit donc empêché.

Le Flyer de cette Publi-Fiction est en dédicace près des militants du CRILAN dans l’esprit de convivialité habituel !

Soudures défectueuses de l’EPR: Le CRILAN porte plainte près du Procureur de la République de Cherbourg

COMMUNIQUE (20/07/2018)

Après Greenpeace et Sortir du Nucléaire, le CRILAN porte plainte auprès du Procureur de la République de Cherbourg à propos des soudures défectueuses du circuit secondaire de l’EPR.

Il s’agit d’une plainte au pénal contre EDF, Framatome et contre X en raison de graves manquements à la sûreté nucléaire.

Cette plainte prend un relief particulier après la récente consultation flash de l’ASN en vue d’autoriser des tests à chaud avec de la vapeur polluée au tritium issue des réacteurs 1 et 2 sur ce circuit secondaire situé en zone « non nucléaire » de l’EPR.

Consultation ASN sur l’EPR: Vers des essais précipités aux allures de fait accompli en dépit d’une plainte sur les soudures de l’EPR?.

COMMUNIQUE (18/07/2018)

En plein été, l’ASN nous joue la farce d’une consultation flash à propos de tests à chaud sur la partie non nucléaire de l’EPR avec de la vapeur au tritium issue des réacteurs 1 et 2.

Ce faisant, EDF veut imposer une mise en route de l’EPR alors même que celui-ci fait l’objet de nombreuses plaintes dont celle du CRILAN sur la cuve. Compte tenu des défauts récurrents observés notamment sur la cuve, le couvercle et les tuyauteries, le CRILAN demande à l’ASN de prendre ses responsabilités d’autorité de sûreté nucléaire en n’autorisant pas les essais de l’EPR, qui ne doit jamais démarrer.

Aujourd’hui c’est Greenpeace et SDN (Sortir du Nucléaire) qui portent plainte auprès du Procureur de la République de Cherbourg à propos des nombreuses soudures défectueuses du circuit secondaire qui compromettent son démarrage; certaines d’entre elles étant en autopsie.

En appui sur l’argumentaire de cette plainte, le CRILAN demande aux autorités administratives et judiciaires de mettre un terme au chantier de l’EPR afin de protéger les populations du Nord Cotentin et au-delà.

Programmation Pluriannuelle de l’Énergie-Nous sommes à un tournant!

Le 24 mai 2018, à l’initiative du Maire de Flamanville, commune d’implantation de la centrale nucléaire EDF, un débat public était organisé à la Salle du Rafiot.

Comme plusieurs associations environnementales, le CRILAN alerte constamment les autorités et la population sur la situation préoccupante de la politique énergétique française.

  • Soit nous prolongeons le système énergétique français tel qu’il existe actuellement, au risque de le mettre durablement sous perfusion, notamment avec l’argent du contribuable.
  • Soit nous actons un changement de modèle, qui s’appuie sur une baisse de la consommation d’énergie (tendance européenne actuelle) et le développement des énergies renouvelables.

La nouvelle Feuille de route énergétique de la France à 2023 et 2028 – la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) – actuellement en préparation, devrait aller clairement dans cette seconde voie.

Le débat public sur la PPE, organisé par la Commission nationale du débat public du 19 mars à fin juin 2018, devrait être l’occasion de mettre tous les sujets sur la table, qu’il s’agisse des risques et des déchets nucléaires, mais aussi des grands enjeux d’évolution de la mobilité ou encore de la massification de la rénovation performante des logements.

De même, l’implication des territoires et des acteurs locaux, la création de valeur et d’emplois, la lutte contre la précarité énergétique, la solidarité entre territoires, les transitions professionnelles ou la qualité de l’air sont des sujets qui ne devraient pas être mis de côté.

Pourtant, le Ministère de la Transition énergétique et solidaire, maître d’ouvrage du débat public sur la PPE, voudrait que ce débat soit circonscrit à seulement certains scénarios énergétiques.

Face aux résistances de l’ancien monde, les précurseurs d’un nouveau modèle énergétique pour la France montrent la voie : collectivités territoriales, entreprises, citoyens, associations ; leurs réalisations préfigurent notre futur paysage énergétique si nous le voulons.

Le gouvernement, dans le cadre de la PPE, fera un choix pour les 10 ans à venir, ce qui devrait nécessiter un débat public sans zone d’ombre.

C’est l’occasion pour le CRILAN de développer ses positions sur ce débat faussé et de rappeler quelques enjeux de cette PPE pour notre région.

En novembre 2017 RTE le gestionnaire de transport d’électricité, a publié cinq scénarios de prospective électrique. Seulement deux d’entre eux ont été retenus pour la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie en raison de leur plus faible impact supposé sur le climat.

La SFEN, association pro-nucléaire mise en avant dans le débat public, se réjouit donc que les 2 scénarios préférés par RTE soient ceux avec le moins de fermetures de réacteurs nucléaires :

  • Le Scénario Volt prévoit la fermeture de 9 réacteurs de 900 MW (hors Fessenheim) à l’horizon 2035.
  • Le Scénario Ampère prévoit la fermeture de 16 réacteurs.

Ces deux scénarios témoignent d’un manque d’ambition concernant la réduction de la part du nucléaire, sont trop conservateurs et frileux en matière d’efficacité énergétique, visent des niveaux d’exportation d’électricité irréalistes au regard des tendances actuelles de nos voisins. Ils ignorent volontairement :

  • Le scénario Watt qui prend comme hypothèse la fermeture de chaque réacteur après quarante ans de fonctionnement
  • Le scénario Hertz qui table sur la fermeture de vingt-cinq réacteurs nucléaires pour que l’atome ne représente plus que 50 % du mix énergétique d’ici 2025, conformément à l’objectif de la Loi de Transition Energétique.

Le débat sur la PPE est donc tronqué, la question climatique servant d’alibi à la promotion du nucléaire sous couvert d’un mix énergétique et d’une transition écologique de l’énergie en trompe l’œil.

Le ministre Hulot a rejeté la réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique, sine die, reportant la transition énergétique à une portion congrue.

Chaque jour, de nouveaux incidents sont signalés sur nos installations nucléaires vieillissantes qu’un grand programme de « rafistolage » doit prolonger.
Nous sommes donc tous informés des risques industriels, sanitaires et sociaux du nucléaire qui pèsent sur les populations. N’aurions-nous rien vu ni à Mayak, ni à Tchernobyl, ni à Fukushima ?

Pire, nous sommes témoins des malfaçons, voire des malversations relatives à la construction et à la fabrication des réacteurs nucléaires dont l’EPR. Allons-nous laisser faire quitte à modifier les règlements pour mieux nous en accommoder comme l’industrie du nucléaire l’a déjà fait en catimini de multiples fois sans aucun débat démocratique ?
L’EPR, inutile, coûteux, dangereux, finit longuement sa construction, Fessenheim (ce grand mourant) ne devant être arrêté qu’à la mise en marche de l’EPR au terme d’un contrat léonin au profit d’EDF.

Enfin la stratégie de gestion des déchets nucléaires atteint ses limites, elle est uniquement orientée vers le retraitement-extraction du plutonium pour la production du MOX et pouvant servir à la prolifération militaire. L’enfouissement des déchets à Bure, bien que retardé, reste programmé, la Hague doublant son entreposage pour satisfaire aux besoins. Pour le CRILAN, la gestion des déchets nucléaires doit être réorientée vers le stockage à sec des combustibles usés et vers la neutralisation du plutonium.

Pendant ce temps, les lanceurs d’alerte qui mettent en évidence les défauts de sûreté et de sécurité des installations nucléaires sont trainés en justice et sévèrement condamnés. Ils devraient plutôt être félicités pour service rendu.

Ici, dans le Cotentin nous sommes témoins de la valse-hésitation du Gouvernement sur la promotion des énergies renouvelables :

Où en sont les hydroliennes promises à Cherbourg ?

Où seront implantées les premières éoliennes en mer que l’on promet de construire à Cherbourg ?

Autant de questions qui interrogent sur la volonté des Pouvoirs Publics depuis trop longtemps soumis au lobby nucléaire … pour que rien ne change !

32ème anniversaire de Tchernobyl, le CRILAN se souvient et alerte

A l’occasion du 32ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, le CRILAN se souvient et alerte sur les dangers de l ‘industrie éléctro-nucléaire.
Malgré les apparences trompeuses, la catastrophe de Tchernobyl n’est pas finie: aux morts et malades, aux évacuations et au désastre écologique s’ajoutent des coûts colossaux.
Cette catastrophe démontre que des scientifiques ont cédé face à l’orgueil du pouvoir électronucléaire jusqu’auboutiste, comme en France…
Pour le CRILAN, c’est une leçon à la veille d’un hypothétique démarrage de l’EPR. Vu les nombreux défauts et malfaçons couverts par des dérogations scandaleuses, notre région et notre pays ne pourraient se relever d’un tel accident nucléaire.

Continuer la lecture de « 32ème anniversaire de Tchernobyl, le CRILAN se souvient et alerte »

JUSTICE D’ETAT …ET SENS DES MOTS

COMMUNIQUE (07/04/2018)

 

Le CRILAN et « Notre Affaire à tous » (1) avaient déposé une requête au CONSEIL D’ETAT demandant l’annulation du décret du 23 mars 2017, portant à 13 ans le délai de construction du réacteur EPR de Flamanville, et ce, sans procédure nouvelle.
Par jugement du 28 mars 2018, les requêtes des 2 associations ont été rejetées. Elles  sont condamnées à verser chacune à EDF une somme de 2000 euros au titre des frais d’avocat de cette dernière.
 
La loi exigeait pourtant que lors de modifications substantielles d’un projet de cette nature, les procédures d’autorisation ( Débat public, enquête publique,…) soient recommencées, en cas de nouveau décret.

Le Conseil d’Etat a considéré  que n’étaient substantielles, notamment, ni les modifications de la conduite de rejets, ni l’abandon prévu à l’origine du combustible MOX au plutonium au profit de l’uranium enrichi, ni la validation d’une cuve aux fond et couvercle fragilisés par des aciers aux excès de carbone, non conformes aux lois et règlements en vigueur quant à la sécurité des installations. 
« Il n’est pas impossible que ces anomalies ne soient surmontées au cours des trois prochaines années » (2)  a estimé pour sa part le rapporteur public, lors de l’audience du 8 mars. Argument imparable et qui laisse sans voix…
 
Ainsi le Conseil d’Etat s’appuie-t-il sur des nouvelles définitions, « légales », pour modifier le vocabulaire commun. Le Monde du nucléaire nous avait déjà habitué au sien, en rebaptisant les conteneurs de déchets en colis, des cadeaux en quelque sorte pour l’immédiat  et les nombreux siècles à venir, et l’accident majeur, en « excursion nucléaire »: le grand voyage.
Grand héritier Napoléonien, il vous l’affirme : Dangerosité potentielle ou avérée du couvercle du  réacteur EPR , prototype relevant déjà d’un archaïque passé,   qui ne fonctionne toujours pas en dépit d’une addition de dépenses qui s’accroît honteusement : à dégager et SILENCE ! Gardons-foi en l’ASN!… Réjouissons-nous! l’EPR finira bien par fonctionner un jour : 
C’est la fable de l’Etat , de l’argent , de l’atome et  du juge!
Didier ANGER ( Pour le CRILAN)
1 « Notre affaire à tous »https://notreaffaireatous.org
2 Ouest-France- site internet 8/4/2018, modifié le 12 mars

Flamanville jeudi 15 mars : Naoto Kan, premier ministre du Japon au moment de la catastrophe de Fukushima, témoignera.

COMMUNIQUE (16/02/2018)

 

Le CRILAN et le Can-Ouest accueilleront jeudi 15 mars Naoto Kan, premier ministre du Japon au moment de la catastrophe de Fukushima qui a débuté il y a 7 ans. Il nous dira sa profonde aspiration à un monde libéré du nucléaire, et cela à proximité du chantier de Flamanville où les nucléocrates s’acharnent à vouloir mettre le nouveau réacteur EPR en service malgré une cuve qu’ils ont reconnue non conforme, pour laquelle désormais, la rupture ne peut être exclue et par conséquent la catastrophe.

Naoto Kan s’adressera à 20 h au public dans la salle du Rafiot à Flamanville. Puis suivra la projection du film « le couvercle du soleil » qui retrace l’indicible tragédie vécue par les équipes gouvernementales impuissantes et paralysées dans leur capacité à agir. Or cette catastrophe risque d’arriver sous le quinquennat du président Macron et du gouvernement Philippe. Nous les avons mis en garde dans notre lettre adressée le 5 janvier 2018 s’ils accordent la dérogation pour la cuve défectueuse .

Nous attendons toujours une réponse suite à nos deux courriers du 30 septembre 2017 et du 5 janvier 2018 adressés au président et à ses ministres.

Refusons d’être acculés à être les réfugiés du nucléaire et les prochains migrants, soyons nombreux jeudi 15 mars à 20 h à la conférence de Naoto KAN à la salle du Rafiot à Flamanville et continuons à exiger l’arrêt du nucléaire, énergie de destruction massive.

AfficheNaoto

A qui le « Pinocchio d’or » ? 

COMMUNIQUE (09/02/2018)

Qui ne connaît Pinocchio, ce personnage légendaire dont le nez s’allongeait  lorsqu’il mentait ?
Des personnalités étaient en marche en Cotentin en ce début de février 2018
A laquelle attribuer un « Pinocchio d’or »? 
 
Est-ce à Monsieur Sébastien LECORNU, secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la transition écologique, qui, par voie de presse a évoqué un recyclage quasi complet des combustibles irradiés des centrales nucléaires à ORANO-La Hague ( ex AREVA) ou à Madame Barbara POMPILI, ex EELV, députée et rapporteuse de la commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires qui l’accompagnait dans cette visite ?
 
1° Le premier a omis que la réalité des opérations du CEA, d’abord, d’AREVA NC ensuite, et maintenant d’ORANO, a été et reste l’extraction du plutonium à des fins  militaires et/ou civiles :
  • c’est à dire 1% des combustibles. 
  • 4% de ces combustibles usés dits de Haute activité à vie longue ( HAVL), vitrifiés, sont entreposés à la Hague, pour certains depuis des dizaines d’années et encore pour longtemps, avant d’être, éventuellement transférés à Bure ( scénario officiel );
  • Les 95% d’uranium issus du retraitement, dits « recyclables », ne sont pas « recyclés » ( malgré des essais à Cruas-Meysse );
  • Le combustible MOX n’est pas …retraité .
  • Une partie du plutonium (de 50 à 60 tonnes), vieux de plus de 5 ans, n’est pas moxable, « en magasin » sous terre et sous protection armée ;
  • Et les opérations des travaux de l’ex-AREVA produisent eux-mêmes des déchets. 

Au total, après « retraitement », il y a plus de déchets nucléaires que « sans retraitement »…
 
2°La seconde fait sienne la propagande nucléaire en déclarant :«Il y a avec l’EPR des progrès indéniables en matière de sûreté. C’est le premier réacteur doté d’un récupérateur de Corium. Il faut reconnaître les compétences rassemblées ici, dont ont peut être fiers. » .
Mais elle ment par omission : pas un mot sur les défections de la cuve dont on parle de changer le couvercle en 2024 et qui ont pourtant défrayé la chronique et pourraient occasionner un accident majeur, en atmosphère et en mer de la Manche. 
 
La réalité est que la cuve  de l’EPR de Flamanville aurait dû être « retoquée » si l’Etat n’avait pas prévu de déroger à ses  propres lois et réglementations (décret du 30/12/2015) en ce qui concerne les installations nucléaires sous pression.
A vous de choisir qui  mérite  un « Pinocchio d’or ». Qui a le nez le plus long ?

Didier ANGER, pour le CRILAN

VISITE S.LECORNU, secrétaire d’Etat à la Hague et à Flamanville

Visite de Sébastien LECORNU, secrétaire d’Etat à la transition écologique et solidaire, à La Hague et à Flamanville, les 1&2 février 2018
Rien de nouveau dans la politique énergétique du Gouvernement : la manipulation nucléaire continue. 
Pas de surprise, le gouvernement Philippe continue la marche nucléaire de l’ancien.  Dans un entretien accordé aux medias, en marge de sa visite annoncée, S.Lecornu le confirme : le Gouvernement fermera Fessenheim, l’une des plus vieilles centrales nucléaires françaises, en compensation, et au moment où il  autorisera, par dérogation aux lois et règlements, la mise en marche du réacteur EPR de Flamanville en ignorant superbement la fragilité du couvercle et du fond de sa cuve non conforme. 
 
Le CRILAN a déjà dénoncé la « transition énergétique pour une croissance verte » comme une escroquerie politique. La baisse du recours au nucléaire de 75 à 50% n’est envisagée qu’en pourcentage et non en nombre de réacteurs nucléaires en service. Un accord avait déjà été conclu, à propos du maintien de la production nucléaire à son niveau antérieur dans la programmation pluriannuelle de l’énergie par le précédent gouvernement. Ce dernier a estimé que la consommation d’électricité se développerait à cause du recours aux nouvelles technologies (robotique, voitures électriques, informatique …) et que ce développement serait nourri par les renouvelables.
 
Mais la croissance verte escomptée n’a pas été au rendez-vous et en conséquence la production d’électricité d’origine renouvelable a été revue à la baisse, retardée ou remise au placard.
 
Bien naïfs étaient ceux qui croyaient au changement avec un Président issu de l’ancien Gouvernement, un Premier Ministre ancien communicant d’AREVA et un Ministre de l’énergie et de l’écologie, Ponce pile atomique, dont l’ancienne association avait été sponsorisée par EDF et dont les films, distribués il y encore peu , par le constructeur de… l’EPR.
 
L’Etat nucléaire est encore en marche, au pas, gauche-droite, gauche- droite. Il n’est pas de Sauveur suprême, sauvons-nous nous mêmes.

Didier ANGER  pour le CRILAN

Fukushimanche, non merci !

Le CRILAN Boycotte l’Assemblée Générale de la CLI qui reçoit Tepco. 01/12/2017

 

Une dizaine de militants du CRILAN se sont donné rendez vous  ce matin devant la Mairie de la Hague pour protester contre la venue de Tepco à l’invitation du Conseil Départemental.

Communiqué CRILAN

« TEPCO, entreprise jugée responsable pour négligence au même titre que L’Etat Japonais dans l’accident nucléaire de FUKUSHIMA, est l’invitée de la CLI près du centre de stockage Manche (ANDRA) de déchets nucléaires, ce 1er décembre.

Il est probable que ce soit pour présenter au Japon comme à l’International, les CLIs françaises, comme un modèle pour gérer l’opinion en cas d’accident.

Le nucléaire français reste très présent au Japon : le réacteur accidenté à Fukushima contenait du MOX fabriqué à Marcoule à partir du plutonium extrait à la Hague.

Si Tepco cherche a savoir comment fonctionnent les CLIS c’est parce qu’il voudrait dupliquer le modèle français à la sauce japonaise pour mieux faire passer le concept de « revitalisation » des territoires décontaminés dont  » les ordres d’évacuation sont levés », au mépris de la santé des populations.

N’oublions pas que l’accident nucléaire de Fukushima n’est pas terminé..

Le Gouvernement japonais en prise avec les oppositions des populations locales vis à vis de la remise en marche des centrales nucléaires cherche le moyen de les intégrer aux processus de redémarrage ; le « modèle » des Clis en est l’occasion.

Pour le Conseil départemental comme pour certains collèges des CLIs qui nient les évidences au regard de l’EPR et du rafistolage des vieilles centrales, imposant le modèle étatique, la visite de Tepco sera l’occasion de vanter les CLIS au moment de l’actualisation du livre Blanc sur certains aspects « post Fukushima ».

Le CRILAN n’est pas dupe de la manœuvre du Conseil départemental qui veut
banaliser l’accident nucléaire menaçant pourtant les installations nucléaires
françaises. De nombreuses « initiatives » sont menées à Tchernobyl et Fukushima dans le but de faire vivre des populations dans un environnement contaminé (ETHOS,CORE, Dialogue…).

Est-ce l’avenir que l’Etat nucléaire nous prépare à FUKUSHIMANCHE?

Le CRILAN ne peut être caution d’une telle opération validée par la Conseil
départemental, en charge des CLIS du Cotentin.

C’est la raison pour laquelle il ne siégera pas ce jour à la CLI de l’ANDRA.

Reportage de France 3









Encore un accident nucléaire dans une Russie toujours aussi transparente…

COMMUNIQUE (22/11/2017)

Encore un accident nucléaire dans une Russie toujours aussi transparente…

Du ruthénium, provenant d’une région située entre le sud de l’ Oural et la Volga s’est propagé par le sud de l’ Europe depuis presque deux mois.

Il s’agit probablement d’un accident, selon Nadezhda Kutepova, la responsable d’une ONG russe réfugiée politique en France depuis deux ans, après avoir fui la région de Mayak, menacée par le régime de Poutine. A Mayak se situe une usine de retraitement-extraction du plutonium à partir de combustibles irradiés des centrales nucléaires de ROSATOM. L’accident se serait produit lors d’une opération de vitrification des déchets nucléaires de haute activité à vie longue(HAVL) avant stockage en profondeur.(1)

Ce n’est pas un phénomène isolé.

Il faut se rappeler que des fuites de ruthénium, certes de bien moindre importance, provenant de l’usine de retraitement-extraction de plutonium de la Hague, ont été détectées jusqu’à Alençon, en Normandie , par l’ACRO en 2001; puis d’autres en 2016, autour de l’usine.(2)

On peut se rappeler également que déjà, à Kytchim-Tcheliasbink, en 1957, bien avant Tchernobyl, un accident majeur « s’était produit dans un centre de stockage de déchets nucléaires, contaminant plus d’un millier de Km2 et causant la mort de plusieurs centaines de personnes. Des milliers de gens avaient été évacués et hospitalisés ». Ce n’est que 20 ans plus tard, que Jaurès MEDVEDEV, scientifique russe exilé à Londres, au cours d’un colloque, «avait révélé la catastrophe, envers et contre tous les Etats nucléarisés de la Planète, les uns, à l’Est, pour étouffer l’imparable vérité, les autres, à l’Ouest, pour protéger leurs propres programmes nucléaires ».(3)

« Silence, on contamine » reste la même stratégie du pouvoir d’Etat russe, avec Poutine ( ancien colonel des services secrets) aujourd’hui qu’avec la nomenclature dite « soviétique », hier. L’Etat nucléaire russe reste aussi autoritaire, liberticide et policier.

1.témoignage de Nadezhda Kutepova
2.http://www.acro.eu.org/wp-content/uploads/2016/04/CP_160406_Ruthenium.pdf
3. En 1988, les éditions cherbourgeoises « ISOETES » ont publié un document de cet éminent scientifique russe, traduit notamment par Roger et Bella Belbeoch. « Désastre nucléaire en Oural » Jaurès Medvedev.

Didier ANGER , pour le CRILAN

A PROPOS DES DECHETS DITS  « HISTORIQUES » SOUS L’EPR de FLAMANVILLE

COMMUNIQUE (21/08/2017)

Des déchets datant des années 80, provenant de l’après construction et du début d’exploitation des réacteurs 1&2 de Flamanville, dont des centaines de combinaisons légèrement contaminées au cobalt 60, ont été découverts, début août 2017, lors de la construction d’un parking destiné aux travailleurs de l’EPR…

Ce stockage de déchets par les exploitants du nucléaire ne devrait pas vraiment nous étonner : n’ a-t-on pas vu par le passé des terres contaminées sous une école maternelle dans la Région parisienne, ou utiliser des résidus contaminés dans les soubassements des routes et même dans un stade comme à Gueugnon ? Et en Cotentin-même, des tôles contaminées sur une décharge en bordure de Valognes ? Et Ici, maintenant, des déchets de l’industrie nucléaire et autres dans une décharge, au nord des marais du Cotentin, drainés par la rivière … « le Merderet ».

Plus ça change et moins ça change…

Ce n’est pas la première fois que le CRILAN s’est inquiété de la création et de l’extension de décharges dans cette zone.

A la fin des années 70, nous nous étions opposés avec succès au projet de stockage de déchets ménagers et industriels dans une carrière inondée à Fresville. Il était envisagé d’y déposer des déchets d’amiante en provenance d’une usine de Condé-sur-Noireau. Une partie de ceux-ci avait déjà été mise de nuit à la décharge de la Feuillie, près de Lessay.

Dans les années 80, la décharge dite du HAM a eu l’autorisation de recevoir, malgré notre opposition, sans succès cette fois-ci , des déchets dits « inertes » d’amiante.

Maintenant, nous apprenons qu’il y a sur le site même de Flamanville et possiblement au HAM des déchets dits de très faible activité radioactive, dont l’entrée est contrôlée par l’exploitant.
Il n’est pas tolérable qu’en démocratie, on soit juge et partie prenante.
Ce qui nous inquiète le plus, en l’état, c’est l’entreposage des tenues même légèrement contaminées au cobalt 60. Celui-ci, très toxique, a une période de plus de 5 ans et perd la totalité de sa radioactivité en 50 ans. Même si l’apport séparé de ces tenues restait d’une contamination éventuellement modérée, son accumulation répétée dans le temps peut induire des conséquences nuisibles à l’environnement et à la vie humaine.

Il est nécessaire d’interrompre une gestion secrète des déchets nucléaires parce qu’on ne sait qu’en faire.

L’impasse de la gestion des déchets nucléaires …

Il est plus difficile aujourd’hui de cacher les choses mais le scénario officiel de classement des types de déchets nucléaires et leur gestion ne correspondent pas à la réalité.

1° Pas de solution effective au stockage des déchets dits de haute activité à vie longue si ce n’est leur doublement en attente à la Hague.

2° Saturation des sites de stockage des déchets de faible et moyenne activité.

3° Pas de site autre que temporaire pour la gestion des déchets issus du démantèlement.

4° Tentative de réintégration de déchets dits de très faible activité dans des aciers et des bétons…

5° Abandon de mines d’uranium à l’air libre en Bretagne et dans le Massif Central et utilisation des trous laissés par les mines souterraines pour des stockage non avoués de déchets en provenance de l’armement nucléaire …

La meilleure solution reste … de ne pas en produire !

A propos de l’annonce de la fermeture progressive éventuelle de 17 réacteurs nucléaires : Questions au Ministre de la transition écologique…

COMMUNIQUE (10/07/2017)

Le Ministre de la transition écologique et solidaire a repris les décisions déjà prises sous le quinquennat de François Hollande :

  • La réduction de 75 à 50 % du pourcentage de la production de l’électricité françaises par des installations nucléaires de base d’ici 2025.
  • Le maintien de cette même production au niveau actuel . ( En 2016, elle a même dépassé 80%).
  • La fermeture de Fessenheim conditionnée par la mise en marche de l’EPR de Flamanville, malgré ses malfaçons, en 2018. Durée de vie de ce réacteur prévue à l’origine : 60 ans.
  • «La transition énergétique pour une croissance verte» grâce au recours aux énergies renouvelables.

Flou non artistique ? Contradictions ? Incohérences ? ou même arnaque aux effets d’annonce ?…

Parmi les questions qui restent posées, citons :

  • Les projets de suppression progressive des voitures à essence ou diesel et la transition vers les véhicules électriques, d’une part, et d’autre part le développement des nouvelles technologies susciteront-elles une croissance d’électricité qui pourrait être fournie par les énergies renouvelables dont le développement est déjà très en retard par rapport aux engagements européens ?
  • La fermeture imprécise dans le temps de 17 réacteurs serait-elle compensée par le remplacement d’autres réacteurs nucléaires appelés EPR NM (nouveau modèle low cost), envisagée par le PDG d’EDF d’ici la fin des années 2020, et sans réserves financières ( plus de 37 milliards d’endettement officiel).

Apparemment, l’accord Gouvernement-EDF sur le maintien de la production globale nucléaire (et non en pourcentage) n’est pas à ce jour remis en cause. En l’état, le flou des annonces du Ministre n’empêche pas les risques majeurs du nucléaire vieillissant et nouveau, comme ceux liés à la cuve de l ’EPR que le pouvoir s’apprête à mettre en marche coûte que coûte… La première mesure significative serait de l’arrêter !

Résistivité de la cuve de l’EPR : l’Etat juge et partie … la démocratie à la française est en marche !

COMMUNIQUE (26/06/2017)

Sans surprise, l’IRSN, partie prenante de l’Autorité de Sûreté nucléaire (ASN) vient de remettre à cette dernière l’alibi technique qu’elle attendait pour justifier la validation de la cuve défectueuse du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, susceptible de ne pas résister à de fortes pressions et d’occasionner un accident majeur. Le contrôle des aciers rendus vulnérables par des excès de carbone a été effectué par… AREVA.
Récemment, la construction des installations nucléaires produisant de l’électricité en France a été transférée d’AREVA à EDF. Ceci ne signifie nullement qu’AREVA, à l’origine du projet EPR, a de ce fait obtenu la neutralité nécessaire pour contrôler la ténacité des aciers. Cependant, c’est AREVA qui a été chargée des expertises en cas de pression trop forte susceptible de créer un accident majeur, et ce, sur des pièces dites« sacrificielles » (1) autres que celles concernées.
Il n’est pas possible en démocratie et dans un Etat qui se dit de droit, dans lequel on prétend respecter la séparation des pouvoirs, que l’on admette que l’Etat industriel AREVA soit contrôlé par lui-même, que la validation de ce contrôle bénéficie à …l’Etat industriel (majoritaire à EDF), que l’avis de l’ Autorité sur la Sûreté nucléaire dont les directions sont nommées par le Gouvernement, le Président de l’Assemblée nationale et le Président du Sénat soit transmise à … l’Etat , institution politique.
Une fois de plus, avec le nucléaire, l’Etat montre ses tentations totalisantes. Rappelons que le président Macron avait annoncé avant son élection que Fessenheim ne serait arrêté en 2018 qu’après la mise en marche de l’EPR de Flamanville. Après ces faux semblants de consultations diverses, en cas d’accident, qui sera responsable, qui sera coupable, les directions de l’IRSN ? de l’ASN ? d’AREVA ? d’EDF ? le ministre de l’Environnement ? Les divers présidents concernés y compris celui de la République ?  Le lampiste sous pression ou le « big chief » ?

Résistons et organisons-nous.

PARUTION: CRILAN, 40 ans de luttes antinucléaires et ce n’est pas fini !

Lors de son assemblée générale  du 26 avril 2015, le CRILAN a décidé d’éditer une brochure relatant ses 40 ans d’existence.

Mission accomplie. Cette dernière est sortie de l’imprimerie toute fin décembre 2015.

Rapporter en 48 pages les luttes qui ont émaillé l’histoire du CRILAN, depuis sa naissance en 1975, a été une gageure, tant elle a été riche en évènements. En s’appuyant sur des documents photographiques, elle rappelle ou fait connaître les moments les plus forts des luttes passées pour mieux affirmer la légitimité de celles à venir.

Nous vous invitons à la découvrir et à la faire connaître… On peut toujours l’offrir à ses amis.

On peut déjà  la trouver en librairie  au prix de 10 euros: à Cherbourg, à la librairie RYST , dans le rayon librairie de LECLERC à Tourlaville, mais aussi à la librairie Branlard, aux Pieux, à la maison de la Presse à Valognes, et bientôt dans d’autres villes.

Elle peut aussi être commandée au siège de l’association : 10 Route d’Etang-Val, 50340 Les PIEUX (chèque de 13 euros : 10 euros + 3 euros de port)

Que penser de l’efficacité du renouvellement des pastilles d’iode autour de Flamanville (et des autres centrales françaises…)?

COMMUNIQUE (11/01/2016)

Les pilules d’iode vont être renouvelées dans un rayon de 12 Km autour des réacteurs nucléaires  de Flamanville, les précédentes étant périmées. Il s’agit de saturer les thyroïdes susceptibles de concentrer l’iode131 radioactif, des personnes et des enfants surtout, plus sensibles, exposées à un accident nucléaire.

Le meilleur moyen d’éviter les risques du nucléaire réside-t-il dans les soins à apporter après l’accident ou de  l’empêcher avant ?

L’empêcher, ce n’est pas rafistoler les anciens réacteurs, prévus à l’origine en 1986, pour durer 30 ans et prolonger ainsi leur durée de vie, mais  les arrêter.

L’empêcher, ce n’est pas pratiquer des essais sur le réacteur EPR , au couvercle et au fond de cuve non conformes, non seulement aux nouvelles réglementations de 2005, mais encore à celles de 1974, exigées pour les 2 anciens réacteurs (!).

Le meilleur moyen  pour la sûreté , c’est d’arrêter les frais pour l’EPR !


D’ailleurs, quelle serait l’efficacité de la mise en place du Plan Particulier d’Intervention ( PPI), l’accident s’étant produit ?
Depuis 1986, les limites du PPI n’ont pas changé.
Pourtant, à Tchernobyl, on a évacué les populations sur 30 km, à Fukushima, sur un rayon de 20km et ce, en augmentant de 20 fois les doses dites admissibles, et sans tenir compte des vents et  des pluies de la période.
Évacuer sur 5 km et confiner jusqu’à 10-12 km de Flamanville, c’est volontairement minimiser et cacher les risques pour les populations de toute la Région.
Qui plus est, même si l’on arrivait, grâce aux pastilles d’iode, à préserver l’état sanitaire des thyroïdes, ceci n’aurait aucune efficacité contre la contamination par inhalation de plutonium hautement toxique, l’ingestion de strontium cancérigène pour les os et le sang, de césium pour les muscles et les risques cardiaques, etc…
D’un côté, le pouvoir nucléaire reconnaît le risque de l’accident ( et de l’attentat, ne l’oublions pas), mais de l’autre, il le réduit pour tenter de le rendre un peu plus acceptable aux populations.
Ceux qui font pression pour mettre en place  le grand rafistolage des  vieilles installations  et pour mettre en marche un EPR, qui ne respecterait pas, pour des raisons marchandes, les règles de sécurité, seraient considérés comme co-responsables en cas d’accident majeur.

Le 2 avril 2016, au Rafiot de Flamanville,  le CRILAN, avec le collectif antinucléaire Ouest,  organisera une conférence grand public sur la question des effets  sanitaires des faibles doses radioactives lors de laquelle des scientifiques et des chercheurs indépendants,  des militants, présenteront des exemples concrets et signifiants des enjeux de la préservation de notre santé au regard du nucléaire civil et militaire.

Confirmation : l’EPR d’AREVA est bien le réacteur nucléaire le moins sûr du Monde !

  • De semaine en semaine, les révélations à son propos continuent d’effrayer et  de défrayer la chronique !
  • Le CRILAN demande une enquête à propos de la dissimulation de ces anomalies cachées  et exige l’arrêt de la construction de l’EPR.
  • Dans ce but,  il prépare, d’ores et déjà, avec la coordination antinucléaire Ouest (CANO) un rassemblement  les 1& 2 octobre 2016, à Flamanville avant son démarrage prévu .

En septembre 2010, Le CRILAN après ses révélations sur l’abandon du gainage M5  et du combustible à haut taux de combustion s’interrogeait publiquement quant à la “sûreté inégalée”de l’EPR de Flamanville, vantée et vendue par la com d’AREVA/EDF, et posait alors la question : l’EPR est-il le réacteur le moins sûr du monde?( 1)

Aujourd’hui, coup sur coup, ce sont les annonces de la non conformité des aciers du fond  et du couvercle de la cuve par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), et la révélation  de graves défaillances  sur les soupapes, pièces maîtresses de la sûreté, qui doivent s’ouvrir pour laisser partir la vapeur et faire ainsi baisser la pression pour éviter les fuites et l’explosion.(2)
Nous connaissons maintenant la réponse à notre question : l’EPR est bien le réacteur le moins sûr du monde, moins sûr que les 58 autres réacteurs français !

Un scandale : les problèmes et anomalies étaient  déjà connus mais cachés par son promoteur AREVA.
Rappelons-nous la demande de moratoire de l’ancien président de l’ASN, A.C.LACOSTE afin de faire un point quant à la construction de ce réacteur, demande “retoquée”par Nicolas SARKOZY, et non reprise depuis par François HOLLANDE qui vient de nommer l’un de ses amis à la tête d’EDF. L’A.S.N. et L’ IRSN confirment par leurs constats EXPLOSIFS, les manques multiples de sécurité de ce prototype, connus semble-t-il  de leur promoteur. Une enquête à ce sujet  s’avère plus que nécessaire.

Ne reproduisons pas les erreurs commises à propos de Super Phénix, voulu par le CEA, six fois plus coûteux qu’un réacteur classique,  improductif ( 3 à 5 % de ses capacités théoriques à force d’arrêts)  dangereux, pour en définitive devoir l’arrêter et le démanteler, avec les difficultés financières et technologiques que l’on sait.
Le CRILAN réitère son exigence d’arrêt de la construction de l’EPR avant le chargement du combustible, ce qui, en cas d’arrêt prévisible, augmenterait encore énormément les coûts déjà supérieurs de 300% aux prévisions.

Il en va de l’indépendance de l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de la responsabilité, en cas de poursuite du projet EPR, des anciens Présidents et du Président actuel, véritables “Ponce-pilatomiques”, d’une République dépendante du Pouvoir nucléaire.

Article de Mediapart, www.mediapart.fr   EPR Flamanville: de nouvelles et graves anomalies au cœur du réacteur

Communiqué (9 juin 2015)

EPR : Et une « anomalie » de plus !

Les déboires ne cessent de s’accumuler pour EDF et AREVA à propos de l’EPR de Flamanville et on ne compte plus les problèmes techniques mis à jour depuis 2007 .

Hier, c’était le dôme du réacteur et les soudures du premier générateur de vapeur qui posaient problème,

Aujourd’hui, voilà l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) qui communique à propos d’une “anomalie”décelée  cette fois sur la cuve du réacteur en construction…

Rappelons que cette dernière est un élément primordial quant à la sûreté ; or le problème mis à jour concerne l’hétérogénéité de l’acier dans certaines zones du fond  et du couvercle mettant en cause la sûreté et accroissant les risques d’accident majeur.

Le CRILAN ne peut se satisfaire qu’AREVA , sous contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire et de l’IRSN, ses amis du Grand Corps des Mines, soit chargée d’entreprendre une nouvelle campagne d’essais. Une fois de plus, il est inadmissible qu’elle soit juge et partie pour sauver la vitrine commerciale internationale du nucléaire français.

Il est plus que temps d’arrêter les frais et les risques de ce chantier pharaonique, aux retards et aléas techniques à répétition, dont les coûts de construction se sont accrus de plus de 300 %.

Communiqué : ( mardi 7 avril 2015)

Intervention de Didier Anger

http://france3-regions.francetvinfo.fr/basse-normandie/2015/04/08/epr-les-verts-et-le-crilan-demandent-l-arret-du-chantier-epr-700503.html

Le temps de rire aux assassins

(…)
Les canons d’acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu’ils me laissent le temps

Une abeille de cuivre chaud
L’a foudroyé sur l’autre rive
Le sang et l’eau se sont mêlés
Il avait eu le temps de voir
(…)
Le temps de rire aux assassins
Il avait eu le temps de vivre.
Boris VIAN

L’impensable nous a d’abord laissés en état de sidération, submergés : certains assassinés pour avoir dessiné “Dieu” !..D’autres blessés grièvement. Insupportable…

Certains d’entre eux avaient croisé la route du CRILAN :  les souvenirs ont afflué.

  • CABU, venu à Flamanville, en avril 1975, pour soutenir la mobilisation contre le projet de centrale nucléaire et le CRILAN naissant : une bande dessinée était née, reprise ensuite dans “la France des Beaufs”; puis revu en 1978, au local de Charlie Hebdo, alors que j’étais invité par l’équipe lors de la sortie de mon premier bouquin “Chronique d’une lutte”, à la bouffe du mercredi midi : c’était la fête avec les Choron, Coluche, Wolinsky…
  • En 1980, le CRILAN de Saint-Lô avait pu publier “ 100 dessins contre le nucléaire” grâce aux dons des dessinateurs . Parmi les signataires : Cabu, Honoré et quelques autres dont Plantu…
  • Nous sommes restés en contact avec Fabrice Nicolino, responsable du numéro Hors série de Charlie “ L’escroquerie nucléaire”. Il est sorti blessé de ce traquenard d’un autre âge.

A l’appel des journalistes locaux, nous nous sommes retrouvés à Cherbourg, place de la République, dès le mercredi soir du 7 janvier. Autour de nous, beaucoup d’authentiques défenseurs de la liberté d’expression mais aussi quelques autres, qui dans un passé récent , dans ce Cotentin nucléaire, manifestaient leur volonté de nous empêcher de nous exprimer, nous menaçaient et molestaient même certains de nos amis… ” Je suis Charlie” ont-ils brandi…
Malaise de voir ce dernier être réduit à la seule dénonciation des sectarismes et fanatismes religieux. Sa rédaction était dans la lignée des Daumier, Steinlein, de l’Assiette au beurre d’avant 14, du Crapouillot d’origine, et du Canard enchaîné (parce que censuré) pendant la Grande guerre, des Ferjac, Siné, Escaro, Kerleroux…, dans la lignée de tous ceux, qui, ici et là dans le Monde, se sont engagés contre les totalitarismes durs ou apparemment doux des idées dominantes.

Après le temps des “Nous sommes tous des Charlie”, il faudra bien que vienne celui de savoir  comment notre société qui s’érige en modèle de la liberté  de conscience a-t-elle pu fabriquer de  pareils fanatiques en son sein et remonter aux causes…Alors viendra le temps où nous manqueront encore davantage la clairvoyance et l’impertinence de nos amis disparus.
Continuons de rire aux conformistes, aux liberticides et aux assassins.

Didier &  Paulette ANGER

Voir en ligne Reporterre

Arsenal de Cherbourg : information désinformation

Le vendredi 3 octobre 2014, la commission d’Information du Port militaire de Cherbourg a tenu sa réunion annuelle à la Sous-Préfecture.
Le fonctionnement de cette commission est encore moins démocratique que celui des CLIs du Nord Cotentin :


  1. Celle-ci est sous la direction de la Préfecture civile de la Manche et de la Préfecture maritime, non ouverte au Public et aux journalistes .
  2. Sa composition se réduit aux représentants de l’Etat, quelques élus et à 3 associations (ACRO, CREPAN-FNE et CRILAN).
  3. Les représentants de l’Etat contrôlent réflexion, information et… désinformation :
  • Les stress-tests, après FUKUSHIMA, en cas d’accident ou d’attentat, ont été envisagés,  sans discussion  au sein de la commission.
  • Le plan particulier ARSENAL (PPI), prévu en 1991 sur 5 Km (évacuation) et 10 Km (confinement) a été réduit à 2 Km, mais incohérence : l’évacuation pourrait se faire jusqu’à Carentan, Coutances etc… A mes questions, il a été répondu, que selon la météo du jour et l’ampleur des problèmes, c’est-à-dire selon les nécessités, le PPI pourrait être étendu. De même pour la mer, selon la dispersion due aux courants de marée et au Gulf-Stream en Mer de la Manche. Pourquoi alors ne pas alors dire toute la vérité aux populations?
  • Lors de la précédente réunion, il m’avait été affirmé que le projet FLEXBLUE (Petites centrales nucléaires sur fonds marins sur les bases d’un réacteur PWR de sous marin) était abandonné depuis l’accident de Fukushima. Or, selon des sources internes diverses, entre 150 et 200 personnes continuent d’étudier le projet. Si l’information n’est pas plurielle et contradictoire au sein de la Commission, la désinformation officielle peut viser, on le voit, la manipulation. Reconnaissant l’existence du projet, il a été dit que cela ne concernait pas la mer de la Manche pour des raisons évidentes de dispersion en cas d’accident sur côtes, mais des régions plus lointaines, sans que l’on sache exactement lesquelles : les îles que l’on dit françaises, les petits états riches du Golfe qui peuvent être intéressés par des techniques et matières nucléaires, dites civiles, pouvant servir, à terme, à des fins militaires? Espère-t-on les remerciements des populations lointaines concernées?

Le commerce de DCNS ne dépendant pas du port militaire de Cherbourg, n’est pas sans problèmes environnementaux, sanitaires et moraux.
Cohérence oblige : il est peu probable que le CRILAN continue de siéger dans cette commission, mais c’est la prochaine assemblée générale de 2015 qui en décidera.

Didier ANGER représentant le CRILAN

REJETS DE FLAMANVILLE 1&2 et EPR DEVANT LE CONSEIL d’ETAT… LE CRILAN CONDAMNE à PAYER 3000 euros à EDF!

COMMUNIQUE (21/10/2014)

Le recours du CRILAN contre le décret autorisant les rejets des réacteurs nucléaires 1&2 et de l’EPR de Flamanville a été rejeté par le Conseil d’Etat le 17 octobre 2014.   Ce dernier condamne l’association  à payer 3000 euros à EDF (Frais de justice).

Historique : 
ou
Comment les autorisations de rejets radioactifs et chimiques se donnent  plus rapidement que ne se construit un réacteur nucléaire EPR !

  • En 2006, depuis plusieurs années en difficulté pour respecter ses autorisations de rejets liquides de tritium en mer pour sa centrale de Flamanville, EDF avait demandé leur presque doublement ( De 60 000 Gbq à 110 000) pour les réacteurs 1 et 2 et leur triplement ( De 60 000 à 180 000 Gbq avec le réacteur EPR ). Quatre associations de défense de l’environnement, siégeant alors à la commission locale d’Information( CLI) avaient lancé un appel à s’opposer à l’augmentation de ces rejets.
  • Septembre 2010 : Trois ans et demi après l’enquête publique, alors que bien des incertitudes à propos de la sûreté du réacteur EPR ont été relevées, le décret sort, décret que le CRILAN attaque en mars 2011 devant le Tribunal administratif de CAEN, après avoir vainement attendu une réponse au recours gracieux envoyé au Ministère de l’Industrie…
  • En juillet 2012, le Tribunal administratif de Caen passe finalement  la “patate chaude” au Conseil d’Etat…
  • Septembre 2014  : jugement du Conseil d’Etat

Des autorisations qui continuent de poser pourtant beaucoup d’interrogations:

– elles ouvrent la porte à deux gestions possibles de combustible : On ne connaît toujours pas officiellement le combustible utilisé dans L’EPR, dont la mise en service devait être opérationnelle primitivement en 2012, puis en 2014, repoussée  en 2016 ( essais puis montée en puissance jusqu’en 2018 (!)  :  soit à l’uranium enrichi ou  soit à l’uranium enrichi “dopé” (HTC) sur lequel continuent de peser beaucoup d’incertitudes alors que le MOX était annoncé à l’enquête publique pour la création de l’EPR.
 les augmentations de rejets, notamment en tritium et en carbone 14, que ce soit pour les réacteurs 1&2 de 1300 mégawatts ou pour l’EPR, ne peuvent être justifiées par leur fonctionnement  réel, actuel, si ce n’est pour autoriser des droits à polluer dans la prévision d’une situation accidentelle.
Ainsi  pour les réacteurs 1&2, pour les rejets de carbone 14, ne figure-t-il aucun justificatif d’ autorisations 3 à 6 fois supérieures aux rejets maximaux envisageables. A propos du tritium, le droit à polluer est 2 (rejets liquides) à 18 fois (rejets gazeux) supérieur aux rejets 2010 et 1,4 (rejets liquides) à 2,4 fois (rejets gazeux) supérieur au plus fort rejet historique enregistré sur le parc des réacteurs 1300 MW.  Des droits à polluer que n‘expliquent donc pas des retours d’expérience…

Quant aux autorisations accordées au futur  réacteur EPR, les droits à polluer accordés par l’ASN en 2010 en comparaison des rejets potentiels de ce réacteur, calculés à partir des rejets des réacteurs 1&2 du CNPE Flamanville sont respectivement multipliés par 2,9 pour le tritium liquide,  par 11,5 pour les rejets de tritium gazeux, plus de 8 pour les iodes gazeux, près de 3 pour les iodes liquides, entre  5,9 et 7,5  pour le carbone 14 et entre 2,5 fois et 5,4 pour les autres éléments beta, gamma.

Pourtant:

  • La toxicité du tritium radioactif est l’objet de controverses : selon des scientifiques indépendants, il faudrait réduire l’exposition au tritium de plusieurs centaines de fois. L’importance de l’augmentation de ces rejets n’a pas échappé aux commissaires enquêteurs  lors de l’enquête publique: ils recommandaient la mise en place de réservoirs de stockage du tritium, sur le site de la centrale, pendant au moins une période (presque 12 ans) avant tout rejet en mer, recommandation non suivie d’effet…
  • Les rejets envisagés font l’impasse de leur ajout, à ceux, énormes, de l’usine de la Hague, située à proximité ;
  • La convention OSPAR, signée par la France, et visant à réduire vers zéro les rejets chimiques et radioactifs dans les mers de l’Atlantique nord, dont la Manche, d’ici 2018, n’est pas respectée en ce qui concerne ces deux éléments.

La valeur des autorisations de rejets tient davantage compte du type d’installations Nucléaires de Base et de leur nombre sur un même site que de la protection de l’environnement et du vivant.
“On vous aura au fric !” nous avait déjà déclaré, à Flamanville, dans les années 70, le représentant du Ministère de l’Industrie. Encore une fois, la raison de l’Etat nucléaire l’emporte. Celui-ci, en nous condamnant à payer 3000 euros à EDF, continue, sans succès depuis 40 ans,  ses tentatives de nous faire taire.

Quatre associations de protection de l’environnement se retirent des CLI du Nord-Cotentin

Communiqué de presse commun à l’ACRO, au CREPAN-FNE, au CRILAN, à Greenpeace

Cherbourg 25 septembre 2014

  • Les trois Commissions Locales du Nord-Cotentin (CLIs-NC) traversent, depuis mi 2013, une crise interne liée au non-respect du pluralisme en leur sein. Il y a un an, l’ACRO, le CREPAN-FNE, le CRILAN et Greenpeace avaient suspendu leur participation mais maintenu un dialogue avec les dirigeants afin de trouver une issue favorable. Après un an de discussions, force est de constater que les CLI du Nord-Cotentin ne sont pas prêtes à accepter l’expression publique de la pluralité des points de vue qui devrait pourtant faire leur force et leur intérêt.
  • Nous avions demandé que les publications de la CLI traduisent la pluralité des points de vue de ses membres quand il n’y a pas consensus sur un sujet. De même, les personnes mandatées par la CLI pour s’exprimer en son nom doivent rapporter cette diversité comme le pratiquent de nombreuses instances pluralistes.
  • Cela a été refusé et nous en tirons les conséquences : l’ACRO, le CREPAN-FNE, le CRILAN et Greenpeace décident donc, conjointement, de se retirer des CLIs du Nord-Cotentin.
  • Nous maintenons notre vigilance sur le fonctionnement et l’impact des installations nucléaires du Nord-Cotentin et, pour ceux qui y siègent, demeurons impliqués dans d’autres groupes et commissions pluralistes où un véritable dialogue est possible.

Historique de la crise interne qui secoue les Commissions locales d’information du Nord-Cotentin (CLIs-NC)
1 – les raisons de la suspension
Dès le 2ème semestre de l’année 2013, des tensions se sont fait ressentir dans les CLIs du Nord-Cotentin. L’étude réalisée par l’ACRO pour la CLI sur les nappes phréatiques situées sous le CSM a remis en cause le suivi effectué par l’exploitant. Cela aurait dû donner lieu à un débat sérieux et à une profonde réflexion sur la stratégie de surveillance des eaux souterraines. On a plutôt assisté à une série de propos agressifs à l’égard de l’ACRO qui n’avaient pour objet que de masquer ce débat de fond. Les associations ont été choquées par des propos insultants tenus à leur encontre lors de bureaux et par la non-prise en compte de la pluralité des points de vue… Ce fut le cas, par exemple, lorsqu’un membre mandaté par le Président de la CLI du Centre de Stockage de la Manche a présenté, dans une instance nationale, son point de vue personnel comme étant celui de la CLI.
La crise a éclaté le 17 octobre 2013 à la suite de la manipulation du vote de la désignation du représentant des associations au bureau de la CLI de Flamanville, conduisant à la suspension de la participation de l’ACRO, du CREPAN, du CRILAN et de Greenpeace.
2 – la volonté de ne pas rompre le dialogue
Pour autant, les associations ont tout mis en œuvre pour ne pas rompre le dialogue. Plusieurs courriers ont été adressés au Président du Conseil général de la Manche. Elles ont aussi sollicité une rencontre avec le Président des 3 CLIs-NC qui a eu lieu le 5 avril 2013 au cours de laquelle ce dernier a souligné son attachement à la présence des associations. Celles-ci ont manifesté leur souci de rester au sein des CLIs-NC mais aussi d’obtenir des garanties sur le respect du pluralisme, notamment lors de la révision des statuts.
3  – les propositions constructives des associations
Suite à cette réunion du 5 avril, les associations, dans une démarche constructive, ont alors eu le souci de faire des propositions en amont du vote des nouveaux statuts des 3 CLIs-NC, en demandant que leurs propositions d’amendements soient transmises à l’ensemble des membres des CLIs. Cela n’a pas été fait contrairement à des amendements proposés par d’autres.
4  – le refus d’intégrer des amendements garantissant le pluralisme
Le refus de prendre en compte un texte minimaliste qui se voulait consensuel, le jour des assemblées générales (AG), sous prétexte que ces amendements seraient arrivés trop tard, a indéniablement traduit la volonté de certains d’écarter les associations.
Il est pour le moins paradoxal, compte-tenu de l’objet même des CLI, que les AG aient refusé d’intégrer la simple phrase ainsi amendée (phrase soulignée) : « La CLI assure une large diffusion des résultats de ses travaux sous une forme accessible au plus grand nombre. Les publications de la CLI se doivent de traduire la pluralité des points de vue de ses membres quand il n’y a pas consensus sur un sujet. Les personnes mandatées par la CLI pour s’exprimer en son nom doivent rapporter la diversité des points de vue. »
5  – le constat dressé par les associations
Depuis la rencontre du 5 avril, nous avions espéré que les leçons de la crise que nous venions de traverser seraient tirées et que les principes de fonctionnement démocratiques, ainsi que le respect de l’esprit pluraliste et du débat contradictoire seraient à nouveau la règle du fonctionnement des CLIs-NC.
Réunies à Cherbourg le 20 sept 2014, les quatre associations de protection de l’environnement (Greenpeace, ACRO, CREPAN-FNE, CRILAN) sont finalement arrivées à un constat partagé : les dysfonctionnements à l’origine de la crise interne aux CLIs-NC ne sont pas de simples « bavures » conjoncturelles mais une volonté délibérée pour certains d’écarter les associations jugées trop critiques.
Les quatre associations expriment leur lassitude de devoir se battre sur des transcriptions statutaires (ce qui n’est pourtant pas dans leur habitudes) afin d’obtenir des garanties quant à l’expression et au respect du pluralisme au sein des CLIs-NC. Elles préfèrent donc désormais, pour les associations qui y sont impliquées, s’investir dans les structures nationales qui respectent cette pluralité (ANCCLI, HCTISN, PNGMDR….).
Les représentants associatifs, qui ont une très longue expérience de participation au sein des CLIs, constatent avec regret l’évolution des CLIs-NC depuis l’époque de la CSPI. Dans ce « laboratoire du débat contradictoire », quelle que soit la couleur politique des présidents, les débats étaient certes animés mais toujours respectueux de cette expression plurielle avec une représentativité des acteurs plus équilibrée et la présence de scientifiques indépendants dans le collège des personnes qualifiées. La CSPI en était devenue une référence nationale. Ce n’est, malheureusement, plus le cas.
6  – la décision adoptée par les associations
Les associations de protection de l’environnement prennent acte de l’opposition forte aux amendements consensuels qu’elles proposaient, ce qui souligne une profonde incompréhension de l’objet même des CLIs – créées par la loi Transparence et sécurité nucléaire – et le refus du pluralisme qui devrait les caractériser.
Si les CLIs-NC doivent ne devenir qu’un simple relais de la communication des exploitants, nous n’y avons évidement pas notre place et nous ne saurions le cautionner par notre présence.
A partir de ce constat partagé, les associations considèrent que les conditions ne sont pas réunies pour permettre leur retour au sein des CLIs-NC.
En conséquence, les associations de protection de l’environnement ont pris la décision, ce 20 septembre 2014, de se retirer des CLIs-NC et de se donner le temps de l’expliquer à nos concitoyens
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