A l’occasion du 32ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, le CRILAN se souvient et alerte sur les dangers de l ‘industrie éléctro-nucléaire.
Malgré les apparences trompeuses, la catastrophe de Tchernobyl n’est pas finie: aux morts et malades, aux évacuations et au désastre écologique s’ajoutent des coûts colossaux.
Cette catastrophe démontre que des scientifiques ont cédé face à l’orgueil du pouvoir électronucléaire jusqu’auboutiste, comme en France…
Pour le CRILAN, c’est une leçon à la veille d’un hypothétique démarrage de l’EPR. Vu les nombreux défauts et malfaçons couverts par des dérogations scandaleuses, notre région et notre pays ne pourraient se relever d’un tel accident nucléaire.
Tchernobyl une catastrophe qui n’en finit pas
Au petit matin du 26 avril 1986, se sont déroulées des manipulations humaines hasardeuses effectuées sur un réacteur nucléaire mal conçu, mais dont les problèmes de conception n’ont été compris qu’a posteriori, et mal construit, les normes de construction établies par le cahier des charges n’ayant pas été respectées. Cela n’est pas sans rappeler le fait que le réacteur n°3 de Flamanville actuellement à l’essai est un réacteur expérimental et que de nombreuses malfaçons ont été constatées tout au long du chantier de BTP et des opérations de construction de la cuve du réacteur, obligeant un premier ministre à signer un arrêté permettant de déroger aux lois et normes en vigueur afin de pouvoir le démarrer.
La catastrophe qui s’en est suivie est l’un des 2 plus importants accidents nucléaires survenus à ce jour et a inscrit durablement dans la mémoire collective le nom de Tchernobyl. 32 ans après pourtant, les mémoires ont tendance à oublier qu’à l’époque les autorités soviétiques ont considéré que la panique d’une évacuation était bien plus dangereuse que la radioactivité, ceci n’étant pas sans rappeler non plus les dangereuses recommandations que souhaiteraient imposer à l’heure actuelle les pro-nucléaires jusqu’au-boutistes. L’évacuation de la population environnante n’a démarrée que 30 heures après l’accident pour un total de 250 000 déplacés et la création d’une zone d’exclusion de 300 000 hectares. 784 000 hectares de terrains agricoles et 694 000 hectares de forêts ont été également abandonnés.
L’AIEA, agence de promotion internationale du nucléaire civil, a travaillé durement pour pouvoir clamer haut et fort que les conséquences de la catastrophe sont limitées à 4000 décès.
Peut-on attendre autre déni d’une agence dont le but politique est de favoriser le nucléaire civil? L’éclatement du bloc soviétique a assurément facilité le fait de pouvoir dissimuler la poussière (radiocative) sous le lourd tapis du déni. L’AIEA ne pouvait décemment pas s’en tenir au chiffre lénifiant des 56 victimes des rapports officiels soviétiques.
Est-il besoin de rappeler le désastre écologique associé à Tchernobyl?
Est-il besoin de rappeler les innombrables mutations génétiques et problèmes de gestation observés encore aujourd’hui sur les populations d’animaux sauvages et dans les populations humaines environnantes?
Est-il besoin de rappeler que les nuage radioactifs ne se sont pas arrêtés aux frontières soviétiques?
Est-il besoin de rappeler que c’est la direction du vent qui décide des zones qui seront contaminées et que limiter la distribution d’iode à 20km autour des installations nucléaires est jouer avec le feu?
D’autres analyses aboutissent à un nombre de décès causés par la catastrophe se comptant en centaines de milliers.
Financièrement, les conséquences de cette catastrophe sont estimées à plusieurs centaines de millliards d’euros. Le même type de montant colossal est évalué pour la catastrophe de Fukushima. Un accident de ce type en France « plomberait » donc durablement les capacités du pays puisqu’elle pourrait augmenter de 40% la « fameuse » dette de la France. (Dette dont les monarques, pardon les énarques, s’évertuent à nous rappeler sans cesse son existence afin de justifier les réformes détruisant les services publics. Dette qu’ils ne manquent jamais d’augmenter continuellement pour faire des cadeaux fiscaux à leurs amis.)
La propagande nucléaire, 2 époques les mêmes discours
Les rapports initiaux adressés à Gorbatchev pour l’informer, dirigeant d’alors d’un empire en déliquescence, prenaient toutes les précautions et circonvolutions oratoires pour minimiser les conséquences de l’accident. Il faut croire qu’aujourd’hui les mêmes techniques oratoires sont encore enseignées dans les écoles de communication des grands corps jusqu’au-boutistes du nucléaire, ceux-là même dont la propagande officielle assène à la population française ses « vérités »: le nucléaire serait une énergie sans CO2 et sans pollution. On se demande alors par quelle magie les centrales sont construites, l’uranium que l’on utilise pour nos centrales se transforme en combustible, comment il est stocké et refroidit ensuite pendant plusieurs années et comment il est préparé pour être enterré loin sous terre (dans un trou qui également se creuserait par magie)? On se demande alors également pourquoi les installations nucléaires de base demandent des autorisations de rejets sans cesse croissante?
Une leçon à la veille d’un hypothétique démarrage de l’EPR
Même si un système est très bien conçu, ce qui reste à démontrer pour l’EPR de Flamanville, les erreurs humaines dûes à la routine de l’exploitation sont la première cause des accidents dans les installations industrielles.
Nous devons vivre aujourd’hui avec les conséquences des catastrophes déclenchées par la folie des hommes. Aujourd’hui encore, les matières radioactives issues de cette catastrophe nucléaire peuvent être relarguées à tout moment dans l’atmosphère par des feux de forêts.
32 ans après, souvenons-nous du sort des malheureux qui ont été sacrifiés sur l’autel de l’atome et du « progrès » pour mieux exiger l’arrêt de cette industrie mortifère.